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05/09/2022

"Salvini avertit sur les retombées économiques des sanctions contre la Russie : Meloni prend ses distances avec lui."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur les déclarations des principaux dirigeants politiques au forum économique de Cernobbio, dans le cadre d’une campagne électorale marquée par la hausse des prix énergétiques et le débat autour des sanctions contre la Russie. On souligne notamment les divergences au sein de la coalition de droite entre Fratelli d’Italia et la Ligue, cette derrière s’étant prononcée contre les sanctions. « Frictions sur la Russie et les impôts » - Le défi des leaders à Cernobbio, Calenda l’emporte à l’applaudimètre, puis les frictions avec Tajani. Conte propose d’éliminer les taxes pour les entreprises. Salvini avertit sur les retombées économiques des sanctions contre la Russie : Meloni prend ses distances avec lui et Letta le qualifie d’irresponsable (Corriere della Sera), « Russie, Salvini reste isolé » - Le plaidoyer contre les sanctions suscite la réaction de ses alliés. Tajani : nous suivons l’exemple de l’Europe. Meloni : nous ne nous déroberons pas. (La Repubblica), « Du Plan de relance aux taxes, les leaders se défient à Cernobbio » - Les solutions et les querelles devant les entrepreneurs (Il Messaggero). Les déclarations du porte-parole du Kremlin au sujet de possibles mesures de rétorsion sur l’énergie en réaction aux sanctions contre la Russie sont aussi citées en Une « Poutine : je déclencherai la tempête » - La menace du Kremlin après l’annonce des nouvelles mesures européennes : le Nord Stream ne rouvrira pas (La Stampa), « Gaz, la menace de Moscou » - Le Kremlin annonce d’autres mesures de rétorsion. Le conseil des ministres de jeudi décidera de nouvelles mesures pour aider les entreprises (Il Messaggero).

ARTICLE, Corriere della Sera, « Les entrepreneurs sont prêts au tournant politique. Calenda gagne à l’applaudimètre », par Federico Fubini : « Sur la villa d’Este, c’est le spectre de Mario Draghi qui planait pendant les débats entre aspirants à son poste. Ce n’est pas un hasard si le vrai gagnant à l’applaudimètre a été Renato Brunetta, lorsqu’il a revendiqué l’héritage de son gouvernement. Les entrepreneurs, bien que nostalgiques de Draghi, savent qu’à présent le choix sera différent et ils écoutent les candidats avec attention. Certains applaudissent de manière convaincue quand Salvini s’en prend aux effets des sanctions contre la Russie. Mais c’est Calenda qui l’emporte aux applaudissements (à part Brunetta) car les entrepreneurs n’oublient pas ses mesures pour l’industrie 4.0 quand il était ministre. Après lui, Letta, pour sa verve et sa compétence, et le bon dernier était Conte, connecté à distance depuis Naples, car il sait que ses électeurs ne sont pas à Cernobbio. A droite, c’est Meloni qui l’emporte aux applaudissements. La salle n’est certes pas un repaire de la gauche, au contraire. Quelqu’un déclare au moment du buffet : « Les entrepreneurs voudraient un Calenda premier ministre. Mais comme on sait que ce n’est pas possible, on va dire que Meloni peut faire l’affaire ». « Calenda a dit ce que la salle voulait entendre, mais il n’a pas précisé à qui il fera appel si Draghi refuse de prendre le poste. Letta a employé un ton justifiant l’alliance choisie à gauche, mais semblant déjà prendre acte de la défaite. Avec des déclarations qui ne sont pas à la hauteur des problèmes de l’Italie ». Certains disent toujours autour de ce buffet que l’expérience de Chigi rendra Meloni pragmatique, modérée. Peut-être. Il n’a pas échappé à plusieurs personnes dans la salle qu’elle a cité Macron sur un ton positif, et critiqué la ligne allemande et hollandaise sur le gaz. »  

ARTICLE, La Repubblica « Les leaders politiques soumis au test de Cernobbio : "Quel que soit le vainqueur, il faut qu’il soutienne la croissance", par Andrea Greco : » Les chefs d’entreprises réunis à Cernobbio ont tous la même demande pour les candidats : il faut soutenir le plus possible la croissance, dans la veine pro-européenne du travail entamé par le gouvernement sortant. Si les applaudissements les plus chaleureux étaient pour Carlo Calenda, c’est aussi le seul à avoir mentionné Draghi. Alors que Giorgia Meloni a fait match nul avec Enrico Letta. Peut-être car les chefs d’entreprises ont semblé se préparer à un gouvernement FdI-Ligue-Forza Italia. Une certaine convergence, sur les questions économiques, se dégage. « L'Italie doit veiller à ne pas dévier de la trajectoire" résume un économiste. Mariangela Marseglia, numéro un d'Amazon en Italie et en Espagne, souligne : "Dans les propositions des politiciens italiens, j'ai apprécié plusieurs choses avec lesquelles le monde productif est d'accord : tous les invités ont parlé de plafonner le prix du gaz pour contenir l'inflation, de diversifier les sources d'énergie, de réduire les impôts sur le travail pour ne pas ralentir la reprise, de débureaucratiser et de simplifier l'administration. Je crois, et j'espère, qu'après les élections, quel que soit le vainqueur, il travaillera avec l'opposition sur ces priorités communes". Certains jugent que Conte a eu tort de critiquer la BCE : les banques centrales sont un pouvoir distinct de la politique. Il a également défendu le revenu de citoyenneté et la prime de 110% sur la rénovation des bâtiments, des mesures que beaucoup ici veulent revoir ou abroger. Le ton de Letta était un peu résigné, mais sur le fond rien à dire, en phase avec un public qu'il connaît bien, même si peut-être l'explication de s'allier avec la gauche pour protéger la Constitution est perçue ici comme une manœuvre de palais, trop " conservatrice ". La critique de Meloni sur la mondialisation mal gérée a été appréciée, ainsi que son appel à un gouvernement qui dure cinq ans et qui soit stable dans son positionnement atlantique. Achille Colombo Clerici, qui préside Assoedilizia, commente : "Nous essaierons de coopérer avec tout gouvernement, comme par le passé". Walter Ruffinoni, PDG de Ntt Data Italia, se veut aussi pragmatique : " Les discours d'hier, à un moment très difficile pour le pays, proposent des solutions raisonnables, bien qu'avec quelques différences fondamentales. Je crois qu'au-delà des divisions, la priorité est de mettre rapidement en pratique des solutions qui facilitent la croissance".

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Fratelli d’Italia et les quatre ministères-clefs ; un filet entre les Etats-Unis et l’UE pour neutraliser la Ligue » : « Eviter qu’une fois au gouvernement, Matteo Salvini n’impose sa ligne ‘’soft’’ vis-à-vis de Moscou et qu’il n’accède à un des ministères-clef. Giorgia Meloni travaille à un cordon de sécurité pour déjouer la tentation du chef de la Ligue de rompre le front occidental contre Poutine. Elle a identifié quatre ministres ayant démontré leur fidélité euro-atlantique auxquels confier les portefeuilles de l’Economie, des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur. Pour ce qui est du poste de sous-secrétaire à la Présidence du Conseil, elle pense à un homme dont les rapports avec Washington sont fluides. Elle sait qu’il n’y a qu’une façon d’atteindre cet objectif : faire bloc avec la Présidence de la République. Cela permettait de maintenir le leader de la Ligue à distance du ministère de l’Intérieur qu’il brigue de toutes ses forces. La stratégie de Salvini pourrait être de demander la présidence du Sénat et de proposer Roberto Calderoli pour le Viminal. Ce serait purement un moyen de pression car Salvini veut à tous prix siéger en Conseil des ministres. A Cernobbio, les deux leaders de centre-droit se sont échangés des blagues aigres-douces pour dissiper leur embarras : la confiance réciproque manque. Giorgia Meloni a écouté, un peu incrédule mais surtout très inquiète, le discours de son principal partenaire électoral sur les sanctions contre la Russie. Elle entend pour sa part s’entourer de philo-atlantistes comme Ignazio La Russa, Guido Crosetto et Giovanbattista Fazzolari. Mais si elle était ‘’autosuffisante’’ - ou au moins en mesure de construire une majorité autonome avec Forza Italia et d’autres forces centristes – elle tenterait peut-être de couper le lien avec Salvini qui semble pour l’instant incontournable. Elle souhaiterait confier l’Economie à Fabio Panetta, directement issu du conseil de direction de la BCE et qui assurerait à Giorgia Meloni de bonnes relations décisives avec Bruxelles. A la Défense et aux Affaires étrangères, décisifs pour les relations internationales, c’est plus flou. Antonio Tajani brigue la Farnesina mais une autre option circule, celle de Stefano Pontecorvo, ancien ambassadeur et Haut-représentant civil de l’OTAN en Afghanistan lors de la mission d’évacuation de 2021. Tajani pourrait ainsi finir à la Défense même si Salvini a un autre projet en tête : des groupes parlementaires fédérés avec Forza Italia afin de contrebalancer le pouvoir de Meloni. A l’Intérieur, Meloni souhaiterait un technicien mais il ne sera pas facile d’exclure le leader du deuxième parti de la potentielle majorité des rôles clefs. Meloni garantirait donc à la Ligue le portefeuille de la Justice en promouvant Giulia Bongiornio, l’avocate de Salvini pour le procès Open Arms. La divergence de vues sur Moscou et sur les politiques budgétaires reste trop forte. »

ARTICLE, Il Messaggero, F. Bechis « Les partis préfèrent dépenser leur argent en utilisant Facebook » : « L’arrivée en masse des personnalités politiques sur Tik Tok ne doit pas nous induire en erreur. Quand l’enjeu est important, mieux vaut miser sur ce qui est sûr, c’est-à-dire sur la plateforme Facebook. Selon les données de Meta Ad Library, pendant ces 30 derniers jours c’est sur ce vecteur que les partis italiens ont dépensé le plus d’argent : tout d’abord la Ligue (43 000€), puis le PD (42 000€), Fratelli d’Italia (25.600€), Forza Italia (5 399€), Azione (4 178€), Italia Viva (3 800€). A noter que Giorgia Meloni a effectué une progression impressionnante en une semaine, dépensant 5 000€ par jour. Si Matteo Salvini reste le plus populaire avec 5 millions de « followers », suivi par Conte, Di Maio et Meloni, c’est cette dernière qui enregistre un nombre majeur d’interactions, avec 1 million 600 mille « likes ». »

OPINION, La Repubblica, « Italie-France, une relation à risque » par Marc Lazar : « L’ensemble de l'Union européenne sera attentif au résultat des élections italiennes du 25 septembre, et en particulier le gouvernement français. Les relations entre Emmanuel Macron et Mario Draghi ont été excellentes. Malgré certains points de désaccord, les deux hommes politiques s'estiment et travaillent main dans la main au niveau européen pour modifier les critères de Maastricht sur la dette et le déficit public, pour lancer une politique commune en matière de défense, de migration et de politiques énergétiques, et pour affirmer leur soutien à l'Ukraine, avec quelques nuances dans les formulations et les pratiques. Que se passerait-il avec Giorgia Meloni ? En gros, nous pouvons anticiper deux scénarios : le premier est celui de la confrontation ouverte, des tensions continues, des polémiques amères. Cela risquerait d'avoir un impact sur les relations économiques entre les deux pays, qui sont l’un pour l’autre les deuxièmes partenaires commerciaux en Europe. Le traité du Quirinal "pour une coopération bilatérale renforcée" entre la France et l'Italie, signé le 26 novembre 2021, resterait lettre morte, brisant les espoirs de consolidation et de collaboration qu'il a fait naître de part et d'autre des Alpes, tant du côté des entreprises que du reste de la société civile, où germent une multiplicité d'initiatives communes. Le deuxième scénario est celui, classique, de la raison d'État. Emmanuel Macron et Giorgia Meloni enterreraient leurs dissensions passées et chercheraient quelques rares points d'accord minimums, sans enthousiasme, avec réalisme. Macron, en effet, est un fervent pro-européen tandis que Meloni, quoi qu'elle dise ces jours-ci, reste fondamentalement eurosceptique, plus intéressée par la souveraineté nationale que par la souveraineté européenne promue par le président français, plus attirée par Varsovie que par Paris. Il en résulterait un poids politique moindre des deux pays au sein de l'Union européenne, une dynamique européenne ralentie par les atermoiements allemands, moins de protection et d'avantages pour les Italiens et les Français. Le résultat des élections italiennes affecte également la France pour une autre raison : l'Italie est un laboratoire politique. Le centre-droit regroupe des formations de la droite radicale, Fratelli d'Italia et Ligue, et de la droite plus modérée, Forza Italia et d'autres petits partis centristes. Nul doute que Marine Le Pen suivra de près cette expérience. Les deux femmes, chacune engagée à sa manière dans un processus de "normalisation", ont des points de convergence - par exemple, la souveraineté, la méfiance à l'égard de l'Union européenne, l'hostilité à l'égard de l'Islam et des migrants - et de divergence. Entre les deux tours des élections pour la présidence française, Giorgia Meloni a déclaré que Marine Le Pen n'était pas la candidate du Parti des conservateurs européens, qu'elle préside. Pour l'instant, il n'est pas question d'une union des droites souhaitée, selon un récent sondage, par 39 % des électeurs de cette orientation, mais il se pourrait bien que l'expérience italienne relance ce débat. Toutes deux ont également des idées différentes sur la guerre en Ukraine : Marine Le Pen, amie de Poutine, est contre les sanctions et l'envoi d'armes, contrairement à Giorgia Meloni. Elles montrent toutefois toutes les deux que le populisme prospère en France et en Italie ».

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Imarisio, « Mais les sanctions fonctionnent-elles ?” : « Suite à une mesure adoptée en urgence par la Douma après la pause estivale, les familles russes ne parvenant plus à payer leurs factures de gaz et d’électricité ont disparu. En effet, sur le principe de la ‘’coresponsabilité’’ au sein des copropriétés de plus de quatre appartements, les impayés de certains locataires sont pris en charge par leurs voisins. Le Kremlin parle de justice sociale. Il s’agit surtout d’une mesure cosmétique qui fait disparaitre les nouveaux pauvres d’un point de vue purement comptable. Les sanctions et leur prétendue inefficacité sont au cœur de la propagande russe. Moscou paye un coût élevé en injectant en permanence de l’argent public, plusieurs milliards, dans le marché intérieur afin de réguler les prix des biens de première nécessité qui ne cessent de croitre. Le pain, la viande et les légumes ont ainsi augmenté de 5% depuis juillet dernier. L’appauvrissement collectif généré par les sanctions est indéniable. L’Institut russe de statistiques, Rostat, enregistre à l’été 2022 un effondrement de l’industrie nationale, du secteur alimentaire qui a reculé de 6% au secteur automobile qui s’effondre de 90%. La principale société des taxis reçoit les véhicules de la Biélorussie assemblant des pièces de véhicules chinois, comme c’était le cas à l’époque de l’autarcie soviétique. Les milliards injectés pour limiter la hausse des prix ne peuvent rien contre la fermeture des usines suite au départ des entreprises occidentales et les embargos sur les produits technologiques. Les seuls secteurs qui prospèrent sont ceux qui sont liés à la guerre et leur coût est énorme, il faudrait une croissance exponentielle du PIB pour les couvrir. Mais le Kremlin continue à diffuser une réalité parallèle qui, souvent, est écoutée même chez nous. Il s’appuie parfois sur des données ayant un fond de vérité : le recul du PIB pourrait se limiter à 3% au lieu de 6 comme le prévoyait la Banque mondiale. Les revenus de la population, qui devait s’effondrer, n’ont diminué que de 0,8%. Mais la plus grande question reste de savoir si les sanctions permettront ou non de mettre rapidement un terme à la guerre. Ruben Yenikolopv, recteur de l’école russe d’économie, observe que ‘’l’Europe n’a pas réduit et ne réduit pas si rapidement que ça ses acquisitions de ressources énergétiques russes’’. Le blocus sur les technologies finira par toucher aussi l’industrie de guerre. Mais avec le gaz et le pétrole Poutine gagne encore plus qu’avant et pourra poursuivre sa guerre encore un an au moins. Les sanctions qui ne fonctionnent pas sont celles qui n’existent pas encore. »

ARTICLE, La Repubblica, A. Fontanarosa « Deux mois de chômage technique comme pendant la pandémie : voici les mesures contre la hausse des prix » - Le gouvernement pourrait évaluer cette solution pour aider les entreprises. Les syndicats font pression et lancent un cri d’alerte : un million d’emplois est en danger : « Dans un climat difficile de flambée des prix énergétiques et de pressions venant du monde syndical, le gouvernement Draghi songe à aider les entreprises et à éviter les licenciements hors de contrôle. L’hypothèse serait celle d’octroyer un nouveau chômage technique avec des coûts plus limités pour les entreprises et cela pendant deux mois. L’exécutif réfléchit à l’idée d’adopter, lors du prochain conseil des ministres, un décret limité dans le temps et avec un coût raisonnable. Ce chômage technique (CIG) aurait une durée de deux mois, le temps de passer le témoin au prochain gouvernement. Les secteurs visés par cet instruments seraient ceux les plus exposés : l’automobile, l’agroalimentaire, la céramique, le bois et la sidérurgie. Or, les partis sont très inquiets et préfèreraient élargir ces aides à d’autres secteurs, notamment ceux du tourisme et du commerce. Pour cela, il faudrait plus de couvertures. Quant aux recettes venant de la taxation des extra-profits, l’Etat n’a encaissé qu’1 milliards d’euros sur les 4 estimés. Les syndicats demandent alors que l’on frappe à la porte des grandes entreprises telles qu’Amazon et Google. »

ARTICLE, L’Economia, F. Savelli « Est-ce qu’Ita finira par devenir française ? » - L’exclusivité pour Certares assure des garanties pouvant réduire le « risque politique » : le Trésor aura une participation plus importante ainsi qu’un rôle dans les nominations. L’alliance industrielle demeure une inconnue : « C’est un pari qui a des inconnues liées au plan industriel qu’il faudra construire. Si Certares a remporté le rachat d’Ita, c’est d’abord car l’Etat aura ainsi plus de droits de véto dans la gestion de la nouvelle compagnie et pourra nommer deux membres du conseil d’administration sur cinq, dont le président. Cependant, on peut parler de véritable chamboulement car le consortium rival, soit le colosse italien MSC et l’allemande Lufthansa, célèbre pour sa capacité à restructurer des secteurs en faillite, était donné favori à la veille. Surtout, il y avait au Trésor une partie d’experts qui raisonnait plutôt à une privatisation complète de la compagnie. Ce serait surtout l’indisponibilité de la part du consortium MSC-Lufthansa à revoir sa demande d’indemnisation en cas d’échec des négociations qui a fait pencher le Trésor vers la solution Certares. Or, il est assez probable que ce dernier décide lui aussi d’insérer dans les négociations une clause de remboursement en cas de retrait. Le risque politique d’un énième chamboulement au vu du mécontentement de certains au Trésor, à commencer par le ministre du développement économique Giorgetti (Ligue), est bien réel. Une chose est claire : le succès de la nouvelle compagnie Ita sous le label Certares ne peut marcher que si le point de chute devient l’entrée dans le capital de Delta et d’Air France. »

ARTICLE, Il Messaggero, U. Mancini « ITA, le plan pour 2023 » : « L’objectif est celui d’achever les négociations pour privatiser Ita d’ici dix jours, c’est-à-dire le 15 septembre. Certares est disposé à embaucher 1 500 personnes en 2023 en augmentant la flotte de 63 à 100 avions, ainsi que les routes. De cette manière, il sera possible d’éviter les piques lancées par les partis, les réactions du consortium perdant et celles de Berlin. Ce n’est pas un mystère si MSC-Lufthansa ont demandé les prolongations et que Fratelli d’Italia et une partie de Forza Italia aient voulu se prononcer sur cette affaire, même si pour des raisons surtout électorales. La carte gagnante a été sans doute celle de l’emploi. Le fonds américain partage la ligne indiquée par la direction sortante. D’après les syndicats, avec Ita, Swissport et Atitech, qui ont relevé les secteurs des bagages et de l’entretien, environ 7 000 emplois seront mis à l’abri. Reste à savoir du sort des 3 000 personnes mises au chômage technique, dont mille ont un âge proche de la retraite. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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