26/08/2022
"Meloni envoie un signal à l'étranger : "Avec nous les comptes ne sont pas en danger.""
Italie. Revue de presse.
La crise de l’énergie avec la hausse du prix du gaz fait la Une de la presse italienne. Il Corriere della Sera met en avant la proposition du gouvernement démissionnaire de Mario Draghi qui travaille à un nouveau décret pour faire face à la hausse des prix et demande à Bruxelles de fixer un prix-plafond ( ‘’Gaz, les actions du gouvernement’’) tandis que La Stampa souligne les risques pour l’économie italienne avec ‘’120 000 entreprises qui risquent la fermeture‘’. Il Messaggero parle de ‘’Premières fermetures ‘’ à cause de la flambée des prix et Il Sole 24 Ore met en avant l’appel du leader de la Confindustria Bonomi pour une intervention rapide du gouvernement. Dans le même, la crainte d’une attaque d’un fonds spéculatif sur la dette italienne, révélée par le FT, est également reprise dans les pages intérieures.
La guerre en Ukraine et les craintes pour les risques sur la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia font aussi les gros titres des quotidiens : ‘’Alarme à Zaporijjia, la centrale déconnectée ‘’(Corriere della Sera), ‘’Blackout nucléaire à Zaporijjia’’ (Il Manifesto).
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Nouveau record pour le prix du gaz : un décret en préparation pour réduire les factures » par Enrico Marro : « Selon la vice-ministre de l'économie, Laura Castelli, "il y a des marges pour un nouveau décret pour calmer les effets des prix du gaz : je crois que nous devons intervenir dans les prochains jours". Les techniciens sont au travail, mais il y a divers obstacles à surmonter. Castelli dit elle-même que nous devons "agir à deux niveaux". Sur le premier, "un plafond doit être fixé rapidement sur le prix du gaz", un point sur lequel, cependant, "une bataille est en cours dans l'UE". L'autre plan est national et concerne le coût des nouvelles aides aux entreprises et aux familles et leur couverture, étant donné qu'un gouvernement gérant les "affaires courantes" ne pourrait recourir à de nouveaux impôts ni à des dépenses creusant le déficit. Toutefois, hier le ministre Giancarlo Giorgetti, a averti Bruxelles que sans un plafonnement du prix du gaz, il n’y aurait pas d’autre choix". Il est vrai que les recettes fiscales vont meilleures que prévu, même dans la seconde moitié de l'année, et que l'on pourrait donc puiser ici un nouveau soutien à l'économie, comme cela a été fait pour les dernières mesures, financées par les recettes plus élevées de la première partie de l'année. Mais pour l'instant on ne peut compter que sur 2 milliards. Bien sûr, même dans le cas du Dl Aiuti bis, le gouvernement est parti de peu et a ensuite alloué des ressources importantes. Cette fois, cependant, l'écart avec les besoins est très important. Mais des réflexions sont également en cours sur l'instrument le plus approprié à utiliser : il faudrait adopter un nouveau décret-loi, afin qu'il entre en vigueur immédiatement, puis le " décanter " en tant qu'amendement au décret-loi Aiuti bis, attendu au Sénat le 6 septembre, puis à la Chambre le 13 pour approbation finale. Sur le front des carburants, en revanche, la prolongation de la réduction des taxes est considérée comme acquise, puisque la réduction actuelle expire le 20 septembre. Pour cette mesure, d'ailleurs, il n'y a pas besoin d'un décret-loi, mais un simple arrêté interministériel suffira. Le coût est d'environ 1 milliard d'euros pour chaque mois de prolongation. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Carlo Bonomi, président de la Confindustria, « Choc énergétique : les entreprises ne peuvent pas faire face. Le gouvernement doit intervenir dès que possible pour les soutenir. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, « Regazéifieur à Piombino : premier test avec un calendrier accéléré », par Celestina Dominelli : « Le gouvernement souhaite accélérer au maximum les délais de mise en service des deux nouveaux regazéifieurs flottants achetés ces dernières semaines par la Snam. En jeu, les flux supplémentaires de gaz naturel liquéfié qui arriveront dans la péninsule grâce aux accords signés par l'exécutif (1,5 milliard de mètres cubes déjà d'ici la fin de l'année). Tout cela en profitant de la procédure super-simplifiée qui fixe à 120 jours la durée de la procédure d'autorisation pour pallier les retards de l'ancienne réglementation avec environ 2 000 jours entre le dépôt de la demande et l'autorisation. Les délais actuels sont absolument incompatibles avec les besoins de diversification et, surtout, de sécurité énergétique mis en avant par le gouvernement. D'où la procédure accélérée introduite dans le décret sur les aides. Ce n'est pas un hasard si, il y a deux jours, lors de la réunion de Rimini, le Premier ministre Mario Draghi a réitéré ce message. "Avec les deux regazéifieurs prévus, l'Italie pourra être totalement indépendante du gaz russe à l'automne 2024". Un délai très précis qui suppose l'approbation des deux centrales de Piombino (Golar Tundra) et de Ravenne (Bw Singapore). Pour le premier regazéifieur, les 120 jours fixés par le décret expireront le 29 octobre et, à cette date, le gouvernement veut obtenir le feu vert pour les travaux. Snam a présenté sa demande fin juin aux 30 entités impliquées dans le processus, qui ont déjà soumis leurs contre-déductions, auxquelles le groupe dirigé par Stefano Venier répondra dans les prochains jours. Puis, le 19 septembre, la conférence des services sera convoquée, comme l'a annoncé il y a deux jours le président de la région Toscane, Eugenio Giani. Il doit servir de médiateur entre le besoin de rapidité du gouvernement et la résistance du territoire, à commencer par celle du maire, dans le quota de Fratelli d'Italia, Francesco Ferrari. A qui, cependant, est arrivé hier un message clair de son parti délivré par Ignazio La Russa, l'un des poids lourds du FdI, interviewé sur La7. Nous sommes en faveur du regazéifieur de Piombino parce que nous pensons que le problème de l'autonomie énergétique est une priorité. Alors il est juste d'aider la ville et nous ferons tout".
PREMIER PLAN, La Repubblica, A. Greco, « Les marchés parient contre l'Italie, mais les achats de la BCE calment le spread. »
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, « Meloni : Je suis très prudente, je ne veux pas mettre les finances publiques en danger », par Barbara Fiammeri : « Il s'agit d'un message délibérément rassurant. "Je suis très prudente... Aucune personne responsable, avant d'avoir une image complète des ressources qui peuvent être investies, ne peut imaginer ruiner les finances du pays". Le jour où l'on annonce dans les colonnes du Financial Times que les fonds spéculatifs font le plus gros pari contre les obligations italiennes depuis 2008 (année de la grande crise financière) en vue du vote du 25 septembre, Giorgia Meloni, garantit que le centre-droit en cas de victoire ne fera pas exploser les comptes. Des mots qui s'adressent principalement aux partenaires internationaux, à commencer par les Européens, mais aussi aux marchés. Retraites, flat tax, paix fiscale : la liste des promesses électorales est longue pour un pays dont le ratio dette/PIB est de 157%. Meloni le sait bien et conserve en fait une attitude prudente : "Nous avons mis sur papier certaines choses qui dépendent des comptes de l'État...". Comme toujours, le ministère clé sera l'économie. Meloni ne commente pas les rumeurs qui évoquent l'arrivée éventuelle au ministère de l’économie et des fi nances de Fabio Panetta, membre du Conseil de la BCE et ancien directeur général de Bankitalia, se limitant à le définir comme "une personne de très haut niveau". Quant à la relation avec l'Europe, le leader de Fdi assure qu'il n'y aura pas de bouleversements, "nous ne voulons pas faire de folies", "nous ne voulons pas partir, détruire l'Europe", mais l'attitude avec la Commission va changer : "Nous expliquerons simplement que la défense de l'intérêt national est aussi importante pour nous que pour les Français et les Allemands". Comme Draghi, elle pense que les règles du pacte de stabilité ne peuvent être celles d'avant la pandémie. Sur la crise énergétique, le leader de la droite relance plutôt la proposition de Giulio Tremonti de maintenir les aides aux familles et aux entreprises en dehors des paramètres européens. En revanche, elle exclut toute hypothèse de prise de contrôle total des groupes énergétiques nationaux Eni et Enel, comme le gouvernement français entend le faire avec Edf, mais réaffirme que le gouvernement défendra ses joyaux nationaux. Enfin, le chapitre Ita. Fratelli d'Italia a demandé à Draghi de ne pas poursuivre les négociations en vue de la vente de la compagnie : "Je ne sais pas s'il est encore temps, j'ai demandé au gouvernement d'arrêter, car il est très important de comprendre s'il est possible de maintenir une compagnie aérienne nationale".
PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, P. di Caro, « Meloni envoie un signal à l'étranger : « Avec nous les comptes ne sont pas en danger » : « Les promesses électorales de l'ensemble du centre-droit, de l’impôt à taux unique à la réforme des retraites dite quota 41, comme l'intention affichée de demander des modifications au Pnrr, nécessitent des éclaircissements. La « première chose que nous aurions à faire serait la loi de finances et nous avons clairement l'intention de la faire dans les paramètres requis » a déclaré Meloni à Reuters. En ce qui concerne l'attitude à adopter en Europe, Meloni adoucit également le ton par rapport au passé, tout en restant dans le vif du sujet : « Nous voulons une attitude italienne différente sur la scène internationale, par exemple vis-à-vis de la Commission européenne. Cela ne signifie pas que nous voulons détruire l'Europe, que nous voulons quitter l'Europe, que nous voulons faire des choses folles. Cela signifie simplement expliquer que la défense de l'intérêt national est aussi importante pour nous que pour les Français et les Allemands ». A partir d'aujourd'hui, elle recommence à parler, en regardant surtout les électeurs qui, selon les sondages, seront très bienveillants envers son parti mais qui ne sont pas acquis tant qu'ils n'ont pas mis leur bulletin dans l'urne. Le programme économique devrait également être officialisé dans les deux ou trois prochains jours, tandis que la communication consistera aussi à presser ses adversaires, tous au gouvernement, y compris les alliés, sur leurs « manquements » et leurs « erreurs ». Dans l'attente du face-à-face que Meloni espère toujours avoir avec Letta, même si cela s'annonce difficile. »
PREMIER PLAN, Il Messaggero, B. Acquaviti, « Letta revient sur la grande coalition : « Le dialogue après les élections » » : « « Je n'ai aucune difficulté à dire que de notre côté il est beaucoup plus facile de dialoguer avec Conte et Calenda qu'avec Salvini et Meloni, voyons quel sera le résultat et ensuite nous dialoguerons avec ceux avec qui il sera le plus facile de dialoguer ». C'est presque une banalité, ce qu'Enrico Letta a déclaré hier aux micros de Radio Capital. Si ce n'était le fait que nous sommes en pleine campagne électorale et que pratiquement rien n'est dit au hasard. Ce ne sont pas non plus les mots que l'on aurait pu attendre quelques jours après la décision des membres du Mouvement 5 Etoiles de rejeter les résultats des primaires de la coalition en Sicile afin de présenter leur propre candidat à la présidence de la Région. La conviction de Letta est que dans les deux dernières semaines, lorsque la campagne électorale battra son plein, c'est le dualisme qui dominera. Pour cette raison, la priorité est de commencer à installer dans l'électorat la conviction que ceux qui ne se rangent pas du côté de la droite de Giorgia Meloni ne peuvent que choisir le camp démocrate, même si cela signifie renoncer à la polémique avec Calenda, Renzi et Conte, qui eux au contraire attaquent chaque jour. Alimenter la concurrence directe avec le leader de Fratelli d’Italia a toutefois un autre objectif pour le secrétaire démocrate : faire taire les voix de ceux qui l'accusent de mettre déjà en place un gouvernement de large coalition pour après le vote, une majorité qui pourrait s’affranchir des soi-disant « extrêmes », à commencer par la Ligue d'un côté et le Mouvement 5 Etoiles de l'autre. »
ARTICLE, Il Messaggero, M. Ventura « Zaporijjia déconnectée : c’est la panique. Di Maio propose des démineurs » : « La centrale nucléaire de Zaporijjia a été déconnectée hier, pour la première fois, du réseau électrique : elle a dû affronter un black-out qui a semé la panique chez les habitants et les organismes internationaux. Par chance, la ligne qui alimente les systèmes de refroidissement a continué à fonctionner. Au moment où cela s’est produit, le Président Macron rencontrait, à Paris, le directeur général de l’Agence internationale pour la sécurité atomique, Rafael Grossi, afin de lui faire part de son inquiétude, de lui confirmer la collaboration française et solliciter une mission à Zaporijjia, définie « imminente » par Grossi et que le Parlement russe jure vouloir « au plus vite ». La Maison Blanche est intervenue pour dire que Biden et Zelensky trouvaient inacceptable que la centrale soit déconnectée de l’Ukraine et pour demander que la Russie la restitue aux Ukrainiens. La centrale est un enjeu stratégique pour les Russes et Poutine s’apprête à injecter 137 000 soldats dans l’Armée russe pour tenir les positions du Donbass. Après Johnson, mercredi dernier, L. Di Maio s’est rendu à Kiev, hier. Serrant la main à Zelensky, il a confirmé le gouvernement italien « n’abandonnera pas l’Ukraine » et répété que, même en encourageant le dialogue avec Moscou, il ne peut y avoir « d’ambiguïtés : l’Italie est du côté de l’Ukraine et du monde libre ». Elle apportera une nouvelle preuve de son soutien en finançant des projets de déminage (à hauteur de 2 millions d’euros pour l’instant). L’Italie a accueilli 150 000 réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre et aidé l’Ukraine à hauteur de 110 millions d’euros sans compter les 26 autres, accordés aux organismes internationaux présents sur le territoire ukrainien. La Russie « fait chanter l’Europe en ouvrant et fermant les robinets de gaz » a ajouté Di Maio mais rien ne peut entacher notre volonté de soutenir Kiev “du point de vue des sanctions, de la résistance et des aides humaines et financières”. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Matteo Salvini à Salerne
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