17/08/2022
"Polémique autour d’une vieille vidéo dans laquelle Meloni louait Mussolini."
Italie. Revue de presse.
La constitution des listes de candidats en vue des élections législatives de septembre fait la Une de la presse italienne, qui souligne le mécontentement des candidats non retenus sur les listes du Parti Démocrate. Pour une bonne partie des commentaires, les listes du PD excluraient les proches de l’ancien secrétaire Matteo Renzi, lequel s’est lancé dans un troisième pôle centriste en vue des élections : « La colère des exclus. Letta : c’est vous qui avez voté la réduction du nombre de parlementaires » (Il Corriere della Sera), « Letta bétonne les listes : les grands exclus » (Messaggero), « Tensions sur les listes, le Parti Démocrate lance les investitures. Le Parti Démocrate et les candidatures de la discorde » (Stampa). « Controverse sur les choix difficiles de Letta. » (Avvenire), « Letta & compagnie sont parachutés pour un siège sûr. Le Parti démocrate est déjà divisé » (Il Fatto Quotidiano). Dans le même temps, les tensions liées aux candidatures au sein du Mouvement 5 Etoiles aussi mentionnées, alors que le mouvement a écarté nombre de figures qui avaient atteint la limite du double mandat. Le programme économique de la coalition de droite fait la Une de la Repubblica, tandis que les enjeux liés à la hausse des prix du gaz occupent une place importante. « Les prix du gaz galopent, Gazprom annonce une augmentation des prix de 60 % pour l’hiver" ( Sole 24 Ore), « La hausse des prix du gaz suscite l’inquiétude face à l'arrivée de l'hiver : « Les factures vont tripler » » (Messaggero), « Le gaz, un prix en hausse et Berlin repense à l'énergie nucléaire (Il Corriere della Sera), « Record sur les prix du gaz : un automne noir » ( Il Fatto Quotidiano ).
Repubblica, V. Conte, « Impôt à taux uniques (flat tax) et loi Fornero [sur les retraites], dans le programme de la droite, des finances publiques plombées » : « Les promesses électorales du centre-droit risquent de mettre en difficulté les comptes du pays, de saper les fondements de l'équité entre les générations, les territoires et les classes sociales, et d'exposer l'Italie aux rappels pour infractions européennes. Si ces promesses devaient être traduites en mesures gouvernementales, au lendemain du 25 septembre, l'Italie pourrait se retrouver plus endettée et plus pauvre. L'« accord-cadre de programme » signé il y a quelques jours par Fratelli d'Italia, Lega, Forza Italia et Noi Moderati est délibérément plus nuancé que les propositions des différents partis de la coalition. L'Italie a l'une des dépenses de retraite les plus élevées par rapport au PIB en Europe (16,9 %), juste derrière la Grèce. La Ligue souhaite « annuler » le règlement Fornero en introduisant le Quota 41 (départ à la retraite avec 41 années de cotisation indépendamment de l'âge) et en rendant structurels la retraite anticipée (Ape sociale) et la retraite anticipée des femmes (Opzione Donna). De plus Silvio Berlusconi propose de porter toutes les pensions minimales à 1 000 euros pour un coût de 30 milliards d'euros. L'autre chapitre déstabilisant pour les comptes est le chapitre fiscal. L’impôt à taux unique à 15 % comme le veut la Ligue, pour tout le monde y compris les salariés et les retraités, ou à 23 % comme le préfère Berlusconi, va être source de grandes inégalités et constitue l'exact contraire de la progressivité constitutionnelle. Enfin, on peut se demander qui paiera les impôts, pour financer les écoles et les soins de santé. En effet, le programme commun du centre-droit vise également l'augmentation de l'allocation pour enfant unique, la gratuité des crèches et, surtout, « l'extension des services médicaux exonérés du ticket modérateur » tout en affirmant vouloir supprimer le revenu de citoyenneté avec le risque réel d'exacerber la pauvreté en Italie. »
Matteo Salvini : "Paix fiscale. Flat tax. Je crois aux Italiens. Arrêtons ensemble la gauche des taxes !"
PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, V. Piccolillo, « Listes du Parti Démocrate, la colère des exclus. Letta : c’est vous qui avez voté la réduction du nombre de parlementaires » : « Ce qui fait le plus de bruit, c'est l'exclusion de Luca Lotti, l'ancien bras droit de Renzi qui est resté au Parti Démocrate alors qu’avec la scission d'Italia Viva, selon lui, « on risquait de disparaître ». Son parti Base Riformista, dirigée par le ministre Lorenzo Guerini, n'a pas participé au vote. « On a préféré ceux qui ont craché sur le Parti démocrate » accuse Lotti, lui qui, avec Renzi, parle d'un choix de « vengeance ». En outre Alessia Morani Vincenzo Amendola et Valeria Fedeli ne seront pas sur les listes. Monica Cirinnà se ravise et accepte. Andrea Crisanti sera le chef de file de la Chambre des députés en Vénétie et en Lombardie, où Carlo Cottarelli mènera celle du Sénat. Le chef de file de la Chambre dans le Latium sera le gouverneur Nicola Zingaretti, ainsi que la conseillère régionale Michela Di Biase (épouse du ministre Dario Franceschini), et Claudio Mancini, Marianna Madia et Matteo Orfini. Au Sénat, dans la circonscription de Rome centre uninominal, Emma Bonino se présentera contre Carlo Calenda. En Campanie, le ministre d’Articolo 1, Roberto Speranza, et Piero De Luca, fils du gouverneur. Dans les Pouilles, Francesco Boccia. Dans le Piémont, Debora Serracchiani sera la principale candidate à la Chambre. Beaucoup ont été déçus. Comme le sous-secrétaire Vincenzo Amendola qui, pour l'instant, refuse la troisième place à la proportionnelle pour le Sénat de Naples. Letta lui demande « d'accepter, car l'Europe sera au centre de la campagne électorale ». « J'ai dû renoncer à de nombreux noms. Des sacrifices inévitables », a déclaré Letta. »
ARTICLE, Corriere della Sera, « M5S : Conte obtient le vote favorable à sa liste d’investitures. Il y a eu " 50 000 votants " » par Claudio Bozza : « A l’origine, 2000 personnes se sont proposées pour les investitures M5S et, après le tri des fidèles de Conte, il n’en restait que quelques centaines. Le vote en ligne auprès des adhérents du mouvement a conduit à une participation de 55 000 votants (sur 133 000 inscrits), un nombre supérieur aux 39 000 qui, en 2018, avaient décidé des candidatures pour la Chambre et le Sénat. Le vote a toutefois suscité une controverse, car il s’agissait d’approuver en bloc la liste des 15 élus choisis par Conte pour une élection « assurée ». Cette question a recueilli 86,5% de « oui ». Parmi les 15, un seul ministre du gouvernement sortant du parti, Stefano Patuanelli, puis les quatre vice-présidents actuels Michele Gubitosa, Riccardo Ricciardi, Alessandra Todde et Mario Turco, l'ancienne maire de Turin Chiara Appendino, les chefs de groupe à la chambre et au Sénat Francesco Silvestri et Mariolina Castellone et son prédécesseur Ettore Licheri. On retrouve l'ancien ministre de l'environnement Sergio Costa, ou la sous-secrétaire à l'éducation Barbara Floridia, candidate battue aux primaires du PD pour la région de Sicile. Autre curiosité, on remarque bon nombre de noms de famille familiers, mais les prénoms diffèrent. Ceux qui ne peuvent plus se représenter pour avoir atteint la limite des deux mandats présentent des membres de leur famille : Davide Buffagni en Lombardie est le frère de Stefano, député et ancien vice-ministre du Développement. Ergys Haxhiu est le conjoint de la ministre des politiques de la jeunesse Fabiana Dadone, candidat dans la circonscription Piémont 2, tandis que Paolo Trenta n'est autre que le frère d'Elisabetta, ministre de la défense du premier gouvernement Conte. »
INTERVIEW, Corriere della Sera, de Antonio Tajani, coordinateur de Forza Italia, “A Forza Italia aussi, nous devrons faire des sacrifices sur les investitures. Sur le PNRR, il y aura une continuité avec le gouvernement Draghi » par Paola Di Caro : « Ce qui se passe sur le symbole du Fratelli relève du du théâtre de la politique. Giorgia Meloni n'a rien à voir avec le fascisme : si ce n'était pas le cas, nous ne pourrions pas être des alliés. La relation de Berlusconi avec Meloni et Salvini est cordiale et basée sur le respect mutuel. Il est évident que leur passé et leur culture politique sont différents des nôtres. La présence même de FI dans la coalition est la garantie d'un profil libéral, chrétien, pro-européen, atlantiste. Et la continuité avec le Pnrr et avec les choses positives faites par le gouvernement Draghi est une évidence. Sur le PNRR, tout au plus, il s'agira d'ajustements modestes liés à l'évolution des conditions. Si nous gagnons, nous mettrons en place un gouvernement politique qui fera appel aux meilleures compétences. Nous proposerons des noms d'un prestige absolu à l'intérieur et à l'extérieur du Parlement. Et nous espérons le faire avant les élections. Concernant la question de l’énergie, en Italie, ceux qui s'opposent à l'énergie nucléaire propre, aux usines de valorisation énergétique des déchets et aux regazéifieurs ne défendent pas l'environnement, ils condamnent l'Italie à la récession. Le coût des factures en ces mois est l'effet de cette culture d’opposition de la gauche qui n'a rien à voir avec la protection de l'environnement".
INTERVIEW, La Stampa, de Giuseppe Conte, leader du Mouvement 5 étoiles : « "Letta, Di Maio et Draghi sont ceux qui ont œuvré pour me faire partir. Nous allons réduire la durée du temps de travail" par Luca Monticelli : « Sur les candidats du M5S, j'ai proposé une petite équipe de quinze personnes qui pourraient garantir l'efficacité de notre action, comme Cafiero De Raho, Roberto Scarpinato, Sergio Costa, Livio De Santoli. Sur Casalino, il m’a dit qu’il était tenté de se présenter, mais qu'il avait toujours une position importante dans la communication. Sur la règle des deux mandats, je ne vous cache pas que j'ai envisagé de faire des exceptions avec Grillo, mais finalement nous avons convenu qu'il y avait un risque d'envoyer un mauvais message, que derrière chaque exception il y avait une déformation de la règle. Sur Di Battista, nous sommes en désaccord sur certains sujets de politique étrangère. Le M5S veut apporter une contribution constructive dans l’alliance euro-atlantique. Ave Grillo, bien qu’il y ait eu des tensions par le passé, nous nous parlons régulièrement et arrivons à travailler ensemble. Raggi (ex-maire de Rome, ndlr) avait mal interprété les règles, elle avait fait trop de mandats. Sur notre programme, nous tenons aux remboursements pour certains frais que l’Etat choisit, comme les frais de santé, qui sera immédiat sur le compte courant au lieu d’attendre la déduction d’impôts. Le cashback avait très bien fonctionné, et nous sommes passés de 4 à 25 millions de citoyens qui possèdent l'identité numérique. Draghi l’a supprimé pour faire une concession à Meloni et à Salvini. Le centre droit s’oppose à la traçabilité des paiements et veut revenir aux paiements en liquide, sans seuil. Sur le superbonus (pour la rénovation des bâtiments, ndlr), cette mesure doit être graduée, il est clair qu'elle ne peut pas toujours tenir à 110%. Le gouvernement a diffusé de faux chiffres, au final il s'est avéré que les arnaques au Superbonus ne représentaient que 130 millions sur 4 milliards. Par ailleurs, supprimer le revenu de citoyenneté serait de la folie, il a sauvé un million de personnes de la grande pauvreté. Nous souhaitons aussi la semaine de travail à 36h à salaire égal avec les 40h actuelles. Nous sommes à environ 1 723 heures par an, en Allemagne ils sont à 1 356 et ils ont une productivité beaucoup plus élevée. Letta avait passé un accord avec Calenda et l'objectif était de réviser le revenu de citoyenneté et le Superbonus. Aujourd'hui, au contraire, le PD dit qu'il s'agit d'une force sociale et écologique, "le contraire de tout". Je n’ai pas de rancœur, mais Letta doit expliquer à son électorat les alliances qu'il a faites, le choix du PD est décevant et incompréhensible. Le pôle Calenda Renzi qui n'a pas de cohérence politique significative. Calenda s'autodétruit, il aura le grand mérite de permettre à Renzi de rester au Parlement, félicitations. Si aucune majorité ne se dégage aux élections, je ne crois pas à un Draghi-bis. »
ARTICLE, La Stampa, « Du dossier ITA à la réunion de Comunione e Liberazione : voici comment l'agenda de Draghi pourrait influencer le vote » par Ilario Lombardo : « L'agenda de Draghi pourrait être ce qui va influencer le plus la campagne : c'est-à-dire ce que le premier ministre fera et dira d'ici les élections, et immédiatement après, jusqu'à la formation du nouveau gouvernement. La réunion de l'ONU à New York en septembre, quatre jours avant le vote, la vente d'Ita Airways déjà en cours, le plafonnement du prix du gaz en Europe. Des discours, des nominations publiques, des actes de gouvernement qui influenceront le débat entre les partis et la confrontation immédiate pour ceux qui se défient avec des promesses. Sur Ita, Draghi a été clair : "Je n'ai pas l'intention de laisser cette question au prochain gouvernement. Il est de notre devoir d'aller jusqu'au bout". C'est ce dirigeant, même démissionnaire, qui choisira avec qui négocier la vente, que ce soit Lufthansa-Msc ou Air France-Klm-Delta, concurrents du fonds Certares. Il semble que le choix se portera sur les Allemands de Lufthansa associés à la compagnie de croisière italienne Msc. Son discours lors de la réunion de Communion et Libération le 24 août promet d'être une étape importante dans la définition de l'héritage de Draghi, deux ans après son célèbre discours sur la différence entre la "bonne dette" et la "mauvaise dette“. Le 21 septembre, moins de quatre-vingt-dix heures avant l'ouverture des bureaux de vote, Draghi sera à New York. Il est très probable que la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, dans le Donbass et dans le Sud se poursuivra, tandis qu'il est difficile de prévoir s'il y aura un assaut chinois sur Taïwan. Le premier ministre laissera toutefois un message à son successeur sur l'importance de maintenir fermement les liens atlantiques avec les démocraties occidentales contre les autocraties qui menacent l'ordre mondial. Sur le corollaire énergétique de la guerre, l'intention de Draghi de négocier sur le plafonnement des prix du gaz reste intacte, dès que la Commission européenne fera connaître sa proposition à soumettre au Conseil européen. Ce n'est toutefois que lors de la réunion du Conseil des 20 et 21 octobre à Bruxelles que les dirigeants de l'UE devraient donner une réponse définitive sur le plafonnement des prix. Le 15 octobre, les parlementaires italiens nouvellement élus se seront déjà réunis pour la première session des chambres du Parlement. En attendant la formation du nouveau gouvernement, il n'est pas exclu que Draghi se rende quand même à cette réunion européenne. »
ARTICLE, La Stampa, F. Amabile « Monica Cirinnà : “Je ne suis pas candidate dans la bonne circonscription : c’est un cadeau qui est fait à Meloni et à Salvini” » : « Monica Cirinnà est encore en colère contre Enrico Letta et la direction du PD qui lui ont attribué un collège électoral dans lequel ses chances de vaincre sont presque nulles. Elle a décidé, cependant, d’aller tout de même à la bataille. « C’est une offense très forte qui m’a été faite, j’ai été frappée en mon nom propre, parce que j’étais certaine de pouvoir apporter une contribution importante sur le collège proportionnel de Roma 1. Alors que tous ceux qui ont été jugés indispensables se sont vu attribuer un collège sûr, on m’a jetée dans la fosse aux lions, en me disant “Si tu t’en sors, tant mieux ; sinon tant pis pour toi” (…) Jusqu’à il y a deux jours, j’étais confirmée comme tête de liste au collège à la proportionnelle Roma 1 ». Puis, la direction a décidé de la présenter au collège uninominal de Rome 4. « Je ne suis pas le bon choix pour ces territoires au vu des sujets et des thèmes desquels je m’occupe » a déclaré la sénatrice en conférence de presse : sa candidature serait donc « un cadeau fait à la droite ». Elle avait, en réalité, renoncé à se présenter mais les pressions ont été fortes : “J’ai passé une très mauvaise nuit au cours de laquelle je me suis que je préférais perdre avec dignité et combattre comme l’ultime gladiateur.” »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « Parti Démocrate, le sacrifice des réformateurs » : « Après approbation de la loi électorale par le Parti Démocrate, le désir de vengeance, bien que compréhensible, ne doit pas conduire à l'automutilation. Cependant, c'est ce qui semble s'être produit. Ce qui est frappant, ce n'est pas tant que les alliés de Renzi, considérés comme les « cinquièmes colonnes », aient été exclus des listes, mais que ceux qui paient le prix de la purge soient des personnalités qui ont rendu d'excellents services aux institutions pendant la législature. Deux noms surtout, mais il y en a plusieurs autres : Stefano Ceccanti et Tommaso Nannicini. Il est difficile de les réduire à la catégorie des agents secrets du « troisième pôle ». En effet, tous deux ont interprété une ligne réformatrice dans le domaine institutionnel, pour le premier, et dans le domaine économique, pour le second. Les avoir mis à l'écart est donc une grave erreur. Cela signifie avoir terni l'image réformiste du Parti Démocrate, le parti dont Letta est Secrétaire précisément parce qu'il est appelé à le représenter et non à renier cette âme. « Des sacrifices étaient nécessaires ", disait-on hier. Les sacrifiés sont presque exclusivement les représentants d'un certain réformisme d'empreinte catholique et laïque. De fait, c'est là qu'il y a un risque d'autodestruction, le Parti Démocrate de Letta aurait tout intérêt à s'ouvrir vers les classes et les groupes sociaux désireux de moderniser le pays, dans le sillage de Draghi, plutôt que de s'enfermer dans une forteresse pour résister au siège de la droite. Il est clair à ce stade qu'un gros travail attend Letta s'il veut définir son message à l'électorat. Il ne pourra pas se limiter à une liste de bonnes intentions, comme le sont souvent les programmes des partis à l’approche du scrutin. »
PREMIER PLAN, La Stampa, F. Fiorini « Polémique autour d’une vieille vidéo dans laquelle Meloni louait Mussolini » : « La polémique n’arrive pas des représentants de la gauche italienne mais de la France via Twitter. 1996, Giorgia Meloni, 19 ans, se trouve en France en tant que militante d’Alleanza Nazionale. Interrogée lors d’un reportage de Soir 3 (France 3), elle déclare : “Je crois que Mussolini est un bon politique. Tout ce qu’il a fait, il l’a fait pour l’Italie. Il n’y a pas eu d’autres politiques comme lui dans les cinquante dernières années”. Meloni a été invitée à prendre publiquement ses distances de Mussolini et de la période fasciste : elle l’a fait [dans un message vidéo en français, anglais et espagnol diffusé sur les réseaux sociaux la semaine dernière, ndlr] mais elle n’a pas réussi à venir à bout des doutes sur l’authenticité de l’antifascisme d’un parti qui, en huit ans d’existence, a dû répondre de nombreux épisodes de revanchisme de la part de ses cadres intermédiaires et de sa base militante. Avant-hier, à Naples, un conseiller communal a d’ailleurs été suspendu pour avoir ironisé, sur Facebook, sur la Shoah. De nombreux adversaires politiques estiment que la prise de position de Meloni est tardive et s’adresse, étrangement, plus à un public étranger qu’à l’électorat italien. Elle manquerait, en outre, de démonstrations concrètes propres à en attester la crédibilité. Un geste aurait pu être de renoncer à la flamme tricolore prise, par le parti, comme symbole. »
ARTICLE, La Repubblica, N. Aspesi, « La fausse illusion des féministes qui votent pour Meloni uniquement parce que c'est une femme » : « J'ai reçu de Marina Terragni un long document signé par une vingtaine d'associations de femmes italiennes, soutenues par un nombre égal d'étrangères avec un titre pacificateur et belliqueux à la fois « Un horizon politique commun aux femmes de tous les partis ». Giorgia Meloni à 45 ans aujourd'hui, sa carrière a été fulgurante, toutes les étapes rapidement franchies par une volonté de fer, en fondant avec Crosetto et La Russa « Fratelli d'Italia . Elle a fait passer son parti d’un électorat de 3 % à la première place tout captant l’électorat de ces deux alliés de droite. Elle s'est autoproclamée comme prochaine Présidente du Conseil avec une telle fermeté que même ses deux alliés, Salvini et Berlusconi, et encore moins ses adversaires, n'ont émis de contradictions. Cependant, dans les 15 points du document complet du programme de gouvernement du centre-droit, pas une seule fois le mot « femme » n'apparaît, tout au plus l'adjectif « féminin », presque toujours lié aux substantifs « enfance », « famille ». Pas une seule fois dans des centaines de lignes, on ne trouve le mot « droits », qui, il est vrai, a peut-être été utilisé de manière exagérée par la gauche, effaçant les « devoirs ». Ce n'est pas la première fois que les femmes se bercent d'illusions en croyant qu'elles constituent un seul peuple. Je ne crois pas qu'être une femme soit plus important que sa vision idéologique personnelle et celle de ses alliés. En concluant avec la seule chose qui compte : voteriez-vous pour Meloni parce qu'elle est une femme ou par charité ? Il est clair que pour elle les femmes en tant que telles n'existent pas, nous essayons de faire groupe, mais comme toujours il s'avère que nous nous détestons, donc dans tous les cas, heureusement, nous sommes forcés par le fait d'être une femme et la détester aussi. »
TRIBUNE, Avvenire, de Matteo Salvini, leader de la Ligue, « Salvini : c’est un « credo » laïque même si le fait de le dire en Italie a un sens particulier » : « Cher directeur, dans l’article de Avvenire du 14 aout, en commentant le manifeste de la ligue #credo (« je crois », ndt) une distinction était faite entre deux formes de l’acte de croire : une croyance forte, qui ne pourrait s’adresser qu’à Dieu, et une croyance faible dans des projets, des intentions. Pour ma part, je préfère parler d’une croyance théologique et d’une croyance laïque. Croire, dans la langue italienne, veut dire « retenir quelque chose pour vrai ». Donc être convaincu par sa vérité, et qu’on acquiert par l’expérience ou la raison, pas par la révélation. C’est là la différence entre la croyance religieuse et laïque. Et la croyance, c’est l’opposé du doute. Donc le point essentiel à comprendre, c’est si on partage des valeurs auxquels on se fie pour reconstruire une res publica. C’est là qu’on peut faire référence à des passages de notre manifeste « je crois en la belle politique et en la beauté de la démocratie, je crois en la liberté (…), je crois à la valeur de la vie, à préserver du début à la fin. Si la relativisme a fini par corrompre la société occidentale, revenir à une confiance en des valeurs et des objectifs nobles est selon moi la condition de la renaissance de notre pays ? ».
PREMIER PLAN, Il Messaggero, A. Bassi et G. Bessi « Factures. Choc en décembre : les prix vont tripler » : « La montée en flèche des prix ne s’arrête pas. Selon l’EEX [une des principales bourses énergétiques européennes avec TTF, ndlr], les prix des dérivés de l’énergie électrique atteindront, en novembre, quasiment 1 200€/MgWh contre 421€ en août. L’on s’attend donc à ce que les prix triplent à la fin de l’année. La sécheresse qui assèche les fleuves, comme le Rhin, et empêche les importations/exportations fluviales de charbon, joue un rôle dans cette augmentation. Poutine met, comme toujours, du sien pour maintenir la pression sur les prix. Gazprom a fait savoir que, pendant l’hiver, les prix du méthane pourraient augmenter de 60%. L’augmentation des prix en Asie, la fermeture d’usines de production et de lignes de transport en Norvège pour travaux à la fin août, l’augmentation des températures ainsi que la baisse de la production d’énergie éolienne en Europe sont à l’origine de la flambée des prix. En Italie, selon une estimation Snam et Terna, la demande de gaz restera supérieure à 60 milliards de mètres cubes par an jusqu’en 2030. En outre, si l’Italie maintient son ambition de devenir un hub pour le gaz européen, la seule voie possible est celle de la diversification au moyen de l’importation de gaz liquéfié. Si l’on veut décarboniser grâce aux énergies renouvelables et à l’hydrogène, il est possible d’éviter des investissements extrêmement coûteux en convertissant un des gazoducs du sud de l’Italie en canal de transport d’hydrogène. S’il faut laisser les libres les canaux de l’Adriatique afin que les industries du Nord soient toujours alimentées en gaz, la seule voie possible est d’utiliser le GNL. On relève un grand potentiel à l’Est de la Méditerranée, grâce au gisement israélien « Léviathan ». Pour s’assurer ce gaz, deux solutions : ou bien créer un nouveau gazoduc (long et coûteux) ou bien utiliser le GNL de manière flexible, en le faisant liquéfier en Egypte grâce au concours de l’ENI. Il s’agirait d’installation à deux ou trois jours de bateau de Ravenne et non, comme c’est le cas dans le Golfe persique, à un mois de navigation : les avantages économiques et environnementaux sont évidents. Les regazéificateurs flottants pourraient garantir des quantités importantes de gaz à l’Italie et assurer la sécurité ainsi que la flexibilité des fournisseurs et des prix. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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