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12/05/2022

"25% estiment que le Premier ministre Draghi subit la ligne de Biden."

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Italie. Revue de presse. 

La presse italienne titre encore sur le voyage du Président du Conseil Mario Draghi à Washington, reprenant notamment les propos de sa conférence de presse à l’issue de sa rencontre avec le Président Joe Biden. C’est surtout la ligne européenne d’un « effort pour arriver à la paix » qui est mise en exergue. L’attaque informatique contre plusieurs sites institutionnels italiens (le ministère de la Défense, le Sénat, l’institut supérieur de la santé…) revendiquée par des pirates russes est aussi citée, les observateurs y voyant surtout une « démonstration de force » de la part de la Russie (Corriere) : « Draghi : Poutine n’est pas invincible » - Pour le Président du Conseil, il faut chercher la paix, il faut que les Etats-Unis et la Russie se parlent. Une attaque informatique a touché plusieurs sites institutionnels italiens, y compris celui du Sénat (Corriere della Sera), « La voie diplomatique » - Draghi cherche l’appui de Biden sur la ligne européenne : négocier la trêve avec Moscou. Voici la recette de Macron : dialoguer avec Xi pour pousser Poutine à négocier. Le groupe de pirates russes Killnet revendique l’attaque sur des sites institutionnels italiens (La Repubblica), « Depuis les Etats-Unis, Draghi lance un appel pour des négociations favorisant la paix » - Selon Draghi, la Russie n’est plus un « Goliath » et il faut œuvrer pour le cessez-le-feu ; la Maison Blanche craint cependant une escalade (La Stampa), « Draghi : il faut chercher la paix que souhaite l’Ukraine et qui ne soit pas imposée par d’autres » (Sole 24  Ore), « Draghi rappelle que Poutine n’est pas imbattable » - L’Italie demande à Biden un pacte pour stabiliser la Libye. Les pirates informatiques russes bloquent les sites du Sénat et de la Défense (Il Messaggero), « Draghi revient des Etats-Unis les mains vides » - La mission a échoué, aucune référence aux négociations dans le communiqué de presse conjoint (Fatto Quotidiano), « Attaque informatique contre l’Italie » - L’offensive russe : des pirates informatiques russes bloquent plusieurs sites dont celui du Sénat et du ministère de la Défense (Il Giornale).

Les JT couvrent essentiellement la conférence de presse du Président du Conseil Mario Draghi à l’issue de sa visite à la Maison Blanche,  le siège dramatique de l’aciérie Azovstal par l’armée russe, et la pénurie de médecins et d’infirmiers dans les hôpitaux du Nord de l’Italie.

ANALYSE, La Repubblica, de S. Folli, « Draghi aux Etats-Unis déstabilise ses critiques » : « Du point de vue de la politique intérieure italienne, lors de sa visite à Washington Mario Draghi a déstabilisé le front composite de ses détracteurs. En particulier ceux qui lui reprochent un excès d’alignement de la position italienne avec celle de l’administration américaine. Les polémiques se poursuivront puisqu’elles sont jugées utiles pour remporter quelques adhésions politiques, mais les faits disent autre chose. Le Président du Conseil a tenu des propos clairs sur la ‘’construction de la paix’’, montrant que l’Italie se préoccupe déjà du moment où les armes s’arrêteront et où l’Europe sera appelée à remettre sur pied un pays à moitié détruit. Pour autant, il ne se calque pas non plus sur la position de Macron. Il propose sa propre ligne, cherchant à concilier l’Union européenne et l’OTAN. Il semble que Draghi soit le seul des leaders européens actuellement en mesure de porter cette architecture politique. Cela en fait un partenaire privilégié et reconnu pour l’administration américaine, et lui donne de la crédibilité pour tracer la paix future. L’Italie veillera à ce que le retour de la paix et notamment le dialogue avec Poutine se fasse sans provoquer de fractures entre l’Europe et les Etats-Unis. Draghi est en quelque sorte le garant du cadre euro-atlantique. On peut distinguer deux sortes de paix possibles : une paix obtenue en Européens tout en restant loyal à l’OTAN, et une paix qui serait vue comme une capitulation de l’Ukraine face à Moscou. Pousser l’Italie à suspendre les aides militaires à Kiev, comme le voudraient Conte et Salvini, irait dans le sens de la deuxième option. Cela reviendrait en outre à céder à la pression médiatique du gouvernement russe sur les pays occidentaux et à agir pour éloigner l’Europe et les Etats-Unis, un des objectifs politiques de Moscou. Ce deux conceptions de la paix conditionneront le débat politique en Italie et seront centrales en vue des élections de 2023. »

ENTRETIEN, Avvenire, de Marina Sereni, vice-ministre des Affaires Etrangères « Une guerre longue n’est pas dans l’intérêt de l’UE » : « Draghi a présenté aux Etats-Unis le sentiment qui prédomine aujourd’hui en Europe, rappelant à Washington l’urgence d’arrêter la guerre en répétant que nous sommes du même côté et qu’il faut retrouver le chemin de la négociation. Une prolongation du conflit n’est pas dans l’intérêt de l’Union Européenne, cela continuerait à faire des victimes et à semer la destruction et la haine en provoquant des conséquences indirectes très larges en termes économiques et sociaux. Il suffit de penser à l’insécurité alimentaire globale en raison du blé bloqué en Ukraine. Nous devons revendiquer un point de vue européen dans une crise qui est européenne. Nous sommes en contact avec les deux pays qui ont toujours gardé ouverte une perspective diplomatique et qui sont en mesure de parler à la Russie et à l’Ukraine : Israël et la Turquie. L’initiative turque a une structure plus avancée et nous pouvons la renforcer. Nous sommes toujours en contact avec les négociateurs d’Ankara. Je crois qu’il faudra reprendre la proposition d’Enrico Letta pour que l’Italie, l’Allemagne, la France, la Pologne et l’Espagne assument une initiative commune pour se rendre à Kiev avant d’ouvrir un dialogue avec Moscou. Avec la réélection de Macron, je sens une grande harmonie entre ses propos et ceux du président Draghi’’ »

SONDAGES, La Stampa, A. Ghisleri « La popularité de Draghi auprès des Italiens se renforce mais 25% estiment qu’il subit la ligne de Biden » : « Juste avant le voyage de Draghi aux Etats-Unis, un Italien sur quatre estimait que notre gouvernement subissait trop la ligne de Joe Biden et la politique étrangère américaine. Sur cette position se retrouvent surtout les électeurs de Fratelli d’Italia (41,2%), du Mouvement 5 Etoiles (28,2%) et de la Ligue (23%). En revanche, le plus grand consensus des positions du Président du Conseil vient de l’électorat de Forza Italia (40%) et du Parti démocrate (32,1%). Concernant la recherche d’une diversification énergétique italienne et les efforts du gouvernement Draghi, de son ministre des Affaires Etrangères L. Di Maio et de son ministre pour la transition énergétique R. Cingolani, 34,1% des sondés considère cela comme un premier pas vers l’indépendance des hydrocarbures russes, même si cela ne serait pas suffisant pour assurer les fournitures demandées. 16,1% estime que ces efforts seraient uniquement un coup de communication car l’Italie ne pourra pas se passer de la Russie, et 15,9% les considère même inutiles. Quant à la popularité de Mario Draghi, celle-ci continue sa progression (49,2%) soit + 0,6 points en un mois, d’après les sondages Euromedia Research. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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