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26/05/2021

Matteo Salvini : "Nous trouverons bientôt des candidatures partagées."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne consacre ses Unes tout d’abord au Conseil européen, et aux sujets qui y ont été abordés, notamment les questions migratoires et le pass sanitaire européen.

COULISSES, Corriere della Sera, de F. Verderami “Tensions au sein des partis en compétition entre eux. L’irritation du chef du gouvernement suite aux retards sur le calendrier” : “ Le pouvoir use ceux qui ne l’ont pas. Et puisque les partis de la majorité, à ce jour, n’ont pas le pouvoir, ils cherchent l’appui des électeurs et entrent en compétition avec l’exécutif. C’est-à-dire avec Draghi. Le Président du conseil doit ainsi composer avec les manœuvres des forces de sa majorité. Or les petites stratégies de chacun et les désaccords sur les différents décrets (aides aux secteurs économiques, simplification des procédures et du système italien…) risquent d’enrayer toute la machine institutionnelle et de retarder l’ensemble du calendrier pour la mise en œuvre du Plan de relance. Or le calendrier fait pleinement partie de l’accord avec l’UE et le Palais Chigi, qui a un rôle de médiateur, a donc déclaré qu’il ne tolérerait pas d’autres atermoiements. Au début, c’était Matteo Salvini qui menait cette ‘’lutte de gouvernement’’, puis Enrico Letta s’y est mis aussi. Maintenant que les thèmes ont changé (travail, fiscalité, justice…), c’est le Parti démocrate qui se trouve en difficulté et est confronté à un paradoxe : le parti pro-européen par excellence peine à mettre en œuvre des réformes demandées par l’Europe pour mettre fin au système de pouvoir dont le Pd lui-même, de fait, était le gardien. Et le Parti se divise : certains se préparent à sauter le pas, d’autres avertissent Draghi, dénonçant un gouvernement de droite. De façon générale, l’exécutif est conscient que ‘’certaines visions opposées sont sur le point d’exploser’’. Mais il faut être clair, Draghi est un habile médiateur entre ses ministres. L’appui affiché de Luigi Di Maio le montre bien. Ce n’est donc pas le gouvernement en lui-même qui est remis en cause mais la cohésion des forces politiques et des alliances. Hier, la Ligue était tourmentée, aujourd’hui c’est le Parti démocrate, et la roue tourne rapidement. »

ENTRETIEN, il Messaggero, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue " Pour Rome il n'y a pas que Michetti, il y a aussi la juge Matone " : " Il n'y a pas de problème pour le centre-droit : ces derniers jours, nous avons contacté des représentants de la société civile qui se sont rendus disponibles. Nous trouverons bientôt des candidatures partagées. Nous avons pris quelques jours juste pour évaluer toutes les options et faire le meilleur choix. Michetti est certainement un nom valable, tout comme l'est - par exemple - Simonetta Matone, une juriste estimée qui a été élue femme de l'année dans le Latium en 2005. Permettez-moi de dire que nous sommes également en bonne voie avec le programme. Nous devons bien investir dans le Jubilé 2025 et nous avons déjà fait un pas important : grâce au ministre Garavaglia, nous avons réussi à investir 500 millions du Plan de relance dans le projet Rome » Caput Mundi ». Il y a beaucoup de travail à faire. Nous trouverons bientôt une solution pour Milan aussi. Je suis optimiste et confiant, comme le sont tous les alliés du centre-droit. Il y a une difficulté en amont : les maires sont mal payés malgré l'énorme responsabilité qu’ils assument. Rares sont ceux qui se rendent disponibles, car cela signifie quitter leur emploi et risquer des ennuis. La Ligue a déjà fait quelques propositions : mettre à niveau le salaire des maires des grandes villes avec celui des parlementaires et revoir certains délits à commencer par l'abus de pouvoir. Sur la question du travail, les demandes de la Confindustria sont justifiées car les entreprises ont le droit de se réorganiser pour faire face aux nouveaux défis de l'après-Covid, mais les travailleurs ont besoin de certitude et de pouvoir être relocalisés. Nous avons cumulé du retard, mais on peut et on doit faire plus : je pense au contrat d'expansion - fortement soutenu par la Ligue - qui a enfin été porté au seuil de 100 salariés dans ce décret, mais je pense surtout à l'amortisseur unique. En ce qui concerne les simplifications, avec le modèle de Gênes, nous avons montré au monde que nous pouvons reconstruire un pont en un temps record, sans scandales ni accidents du travail. Les limites doivent être supprimées autant que possible, afin d'éviter qu'une bureaucratie excessive ne freine l'envie de relance de l'Italie. La solution réside dans les règles européennes, qui sont beaucoup plus souples que les nôtres. Dans de nombreux cas, nous utiliserons également des fonds du Plan national de Relance. Nous ne pouvons donc pas nous permettre des règles qui nous pénalisent par rapport aux autres pays.''

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco, « Le Premier ministre dessine l’Europe post-covid” : “ Mario Draghi revient du Conseil européen de Bruxelles, avec deux priorités : pousser les partenaires à soutenir l'Italie sur l'immigration plus qu'ils ne l'ont fait jusqu'à présent, et les contraindre à une attitude plus dure envers la Russie, tant sur l'espionnage que sur les droits de l'Homme. Le Palais Chigi prévoit une saison qui s'annonce plus difficile et plus incertaine que l'actuelle. Cela explique la prudence du premier ministre lorsqu'il aborde à nouveau le sujet de l'immigration clandestine, en prévenant que "mettre un problème en sommeil ne l'élimine pas." Bien qu'il pense avoir déjà obtenu un demi-oui de l'Allemagne et de la France, il ne se fait pas d'illusion sur la rapidité et la facilité des résultats. Il attend de voir si la volonté "en paroles" se traduira dans les faits. Il pense surtout aux pays du nord de l'Europe, qui sont enclins à éluder la question, en se déchargeant sur les pays méditerranéens. Draghi sait qu'il faut dépasser le principe de la répartition des migrants sur une base volontaire : une mesure qui a donné des résultats pour le moins insuffisants. Par conséquent, "nous continuerons jusqu'au prochain Conseil européen". Mais la force avec laquelle il a reposé le problème a eu un reflet immédiat sur la politique intérieure. La Ligue, qui oscille depuis des semaines entre combattre et gouverner, est avec lui. "Merci à Draghi, qui a mis sur la table à Bruxelles les questions d'immigration, de défense de l'Europe et de ses frontières", a commenté Matteo Salvini. En fait, le premier ministre a défini une attitude "équilibrée, efficace mais surtout humaine" à l'égard des personnes désespérées qui traversent la Méditerranée. Sur la défense des frontières, il a parlé d'un durcissement stratégique avec Moscou. En politique étrangère, il se révèle être non seulement un européiste mais aussi un atlantiste chevronné. Il indique aux alliés continentaux une ligne moins ambiguë sur la Russie [qu’auparavant]. Il a dénoncé un "niveau alarmant d'ingérence" du Kremlin en termes d'espionnage. Et partant des sanctions décidées contre Biélorussie pour l’acte de piraterie aérienne mis en place pour arrêter un dissident, il va plus loin. Il évoque et minimise la menace d'éventuelles réactions de la Russie, alliée de la dictature biélorusse. "Nous sommes un continent fort", a-t-il déclaré. "Nous ne devrions pas nous considérer si faibles lorsque nous prenons des décisions fortes." Cela aussi fait partie de la nouvelle phase qui s'ouvre. »

ARTICLE, La Stampa, « Draghi et Macron parviennent à un accord sur les migrants. "Mais l'Italie reste seule" » : « Un accord de transition qui permettrait de relocaliser les demandeurs d'asile arrivant sur les côtes italiennes est nécessaire immédiatement, mais seulement après une solution à long terme avec les pays désireux d'en faire partie. Mario Draghi sait que la question des migrants occupera une bonne partie de son été. Une saison qui coïncidera avec les adieux d'Angela Merkel, et une campagne électorale - celle des élections locales en Italie - qui conditionnera sa majorité. La vague de débarquements à Lampedusa et dans l'enclave espagnole de Ceuta, les images terribles et "inacceptables" des corps de trois enfants abandonnés sur les plages libyennes poussent le Premier ministre à attirer l'attention de ses partenaires européens, habituellement habitués à tourner la tête. Draghi a commencé par le plus influent et le plus réticent, Emmanuel Macron, celui qui, il y a quelques années, n'a pas hésité à rejeter des migrants à la frontière de Vintimille. Le rendez-vous est fixé à huit heures du matin, dans l'hôtel qui les accueille tous deux à Bruxelles pour le Conseil européen des chefs d'État. Imaginer l'Union d'Orban et de Kurz comme compacte et unie est une pure utopie. Mais Draghi vise quelque chose de plus que la simple relocalisation des migrants sur une base volontaire, celle adoptée avec les derniers accords de Malte et abandonnée avec l'urgence Covid. Ce qu'il faut, c'est au moins "un sous-ensemble de pays qui s'entraident", souligne le Premier ministre. Draghi demande et obtient que la question soit mise à l'ordre du jour du prochain Conseil, le 25 juin. Mais ce ne sera pas une solution rapide. "Nous nous mentirions à nous-mêmes si nous disions que nous allons résoudre la question dans son intégralité", déclare Macron lors de la conférence de presse qui se déroule dans les mêmes minutes. Chacun d'entre eux doit faire face à des problèmes chez lui : dans un an, le président français jouera sa réélection à l'Élysée et craint la concurrence de Marine Le Pen à droite. M. Draghi précise que l'Italie devra faire cavalier seul "au moins pendant un mois". M. Macron affirme que l'Union peut élaborer des "solutions pratiques concernant les relations avec les pays d'origine ou de transit". Il s'agit plus ou moins du schéma que l'Italie discute bilatéralement avec la Tunisie, à savoir des aides, des investissements et des quotas d'immigration régulière en échange d'un contrôle accru des côtes et des frontières. Le 31 mai, M. Draghi rencontrera également le Premier ministre libyen, M. Dbeibah, à Rome, mais il ne peut pas garantir le contrôle de la Libye, où circulent des milices turques et russes. »

ARTICLE, La Stampa, de M. Tropeano "Ligne Turin-Lyon, le oui du gouvernement débloque le tronçon national" : "Le gouvernement a décidé de débloquer la planification du projet national de ligne Turin-Lyon et de participer à l'appel d'offre européen qui met à disposition des ressources supplémentaires pour les projets d'accès pour les pays-membres et qui s'élèveraient à 750 millions d'euros pour l'Italie. La nouvelle sera annoncée ce matin lors de la réunion préparatoire en vue de la Conférence intergouvernementale (CIG) qui se tiendra le 14 juin à Chambéry avec la participation de représentants de la France et de l'Union européenne. Ainsi, selon le ministre des Transports Enrico Giovannini "le tronçon transfrontalier Turin-Lyon se poursuit. Le tronçon national est en cours de réalisation pour une partie, tandis que pour l'autre, dont la finalisation fait défaut, une accélération est nécessaire et c'est là que le dialogue avec les communautés locales devient crucial". Hier après-midi, au ministère, lors d'une réunion à laquelle ont participé les responsables des structures techniques et le chef de la délégation auprès de la CIG, Paolo Foietta, il a été décidé de rendre cette décision opérationnelle. L'Italie participera ainsi à l'appel d'offre public européen et le consortium Rfi devra reprendre le projet mis en attente pendant deux ans par le ministre de l'époque, Danilo Toninelli. Le ministère devrait donc également inclure le tronçon national de la ligne Turin-Lyon dans sa planification nationale. Ce double feu vert devrait être suivi de la nomination, par le ministère, d'un commissaire chargé des rapports avec les autorités locales. Il devrait s'agir d'une nomination sans rapport avec le décret de déblocage des chantiers actuellement en cours. Il s'agira d'une personnalité à mi-chemin entre un technicien et un politique, disposant de larges marges de manœuvre sur le modèle du statut du président de l'Observatoire pour la ligne Turin-Lyon, assuré d'abord par Mario Virano et puis par Foietta".

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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