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13/05/2021

"Elisabetta Belloni, à la tête du département de l’information et de la sécurité."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne consacre ses unes tout d’abord à la vaccination des plus de 40 ans à partir de lundi prochain, en soulignant une accélération notable du calendrier par rapport aux prévisions : « Vaccination : c’est le moment pour les plus de 40 ans, le commissaire à l’urgence sanitaire FIgliulo accélère » (Il Messaggero), « Vaccins, c’est l’heure des plus de 40 ans » - « Une ordonnance devrait sortir, des doses supplémentaires seront livrées aux régions en avance » (La Repubblica), « Pour Draghi, il faut rouvrir le pays aux touristes, rendez-vous pour les plus de 40 ans pour la vaccination » (Corriere della Sera).

La nomination de la secrétaire générale du ministère des affaires étrangères italien, Elisabetta Belloni, à la tête du département de l’information et de la sécurité (équivalent du coordinateur du renseignement) est largement reprise en une de la presse, qui souligne qu’il s’agit de la première femme à occuper ce poste et que cette nomination constitue un tournant en « dépolitisant » la fonction  : « Belloni,  première femme à la tête du renseignement, pour les 5 étoiles, c’est un affront pour Conte » (La Stampa), « Un tournant pour les services secrets, la colère de Conte pour le remplacement de Vecchione » (Corriere della Sera), « De la Farnesina aux services secrets, Belloni est la première femme directrice » (Il  Messaggero).

ARTICLE, Corriere della Sera, « Du Russiagate à l'urgence en Libye, l’homme de Conte a été « viré » : « L’irritation des dirigeants du Mouvement 5 étoiles, qui après le Conseil des ministres ont parlé d'une "gifle à Giuseppe Conte", indique clairement que le remplacement de Gennaro Vecchione au sommet des services secrets est une décision prise par le Premier ministre seul. Mais la gêne du palais Chigi sur l’homme à la tête du Dis, le Département de l'information pour la sécurité, était connu depuis des mois. Trop de points d'achoppement, trop d'événements opaques à propos desquels Vecchione lui-même n'a jamais montré qu'il avait réellement la situation en main. Et, surtout, trop de liens avec l'ancienne administration des États-Unis, manifestement peu appréciés par l'équipe du président Joe Biden. Seuls ses plus proches collaborateurs, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio et, bien sûr, le sous-secrétaire au renseignement Franco Gabrielli, étaient au courant de la décision du Premier ministre de nommer Elisabetta Belloni, la puissante secrétaire du ministère des Affaires étrangères, très appréciée en Italie et à l'étranger pour sa capacité à gérer les situations de crise et les relations internationales. Et de confirmer les responsables des deux agences opérationnelles, en prolongeant en effet avant l'échéance Mario Parente à Aisi et en laissant Gianni Caravelli à sa place à Aise. Un geste qui sert précisément à marquer le manque de confiance en Vecchione. Il est d'usage qu'avant d'officialiser les nominations, le président du Conseil en informe les chefs de la majorité et de l'opposition. On dit que la conversation avec Conte était tout sauf sereine et que l'ancien premier ministre Conte a subi ce changement comme un affront. En décembre 2018, c'est Conte lui-même qui avait défié les composantes de sa propre majorité en faisant entrer son ami Vecchione au Dis malgré les résistances. L'affaire la plus controversée est certainement celle de l'été 2019, lorsque Conte a demandé à Vecchione de rencontrer le secrétaire américain à la Justice de l'époque, William Barr, pour partager les informations dont disposait l'Italie sur Joseph Mifsud, le professeur maltais de l'université Link Campus de Rome qui avait fait savoir à des hommes de l'administration Trump qu'il possédait des courriels secrets acquis par les Russes, susceptibles de mettre en difficulté Hillary Clinton, alors candidate démocrate à la présidence. Trump était alors convaincu que Mifsud était un agent provocateur, il a donc chargé ses plus proches collaborateurs de le traquer. Les contacts entre Vecchione et Barr - qui ont eu lieu en dehors des règles habituelles - ont provoqué l'ouverture d'une enquête par la commission parlementaire de contrôle et placé l'Italie au centre d'une véritable intrigue internationale.  Beaucoup moins voyante, mais tout aussi embarrassante, a été la rencontre dans une station-service d'autoroute entre le sénateur Matteo Renzi et le fonctionnaire de la Dis Marco Mancini, que Conte et Vecchione ont essayé à plusieurs reprises de nommer aux plus hauts postes des services secrets, malgré son implication passée dans l'enlèvement d'Abu Omar à Milan et son arrestation pour écoutes illégales par Telecom en 2006. Il y a deux jours, lors de la réunion convoquée par Draghi pour faire face à l'urgence provoquée par le débarquement de milliers de migrants en Sicile, Vecchione est apparu une fois de plus peu préparé à l'analyse de la situation. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase déjà plein du Palazzo Chigi et la décision de le remplacer "avec effet immédiat" a été prise. »

ARTICLE, La Repubblica, « Après le flop des alliances avec les 5 étoiles, le PD peut rouvrir le dossier de la proportionnelle » : « Personne ne veut aller à l'encontre du secrétaire Letta, du moins pas maintenant, au moment où il a été trahi par le Mouvement 5 étoiles sur le chemin du Capitole. Mais on ne peut plus garder le silence sur les retombées d'une alliance qui, c'est le moins que l'on puisse dire, n'a pas donné les résultats escomptés. Et qui risque de conduire, surtout si elle est combinée avec l'approche majoritaire chère au leader du Parti démocrate, à une défaite certaine lors des prochaines élections politiques. C'est pourquoi, depuis quelques jours, les membres du parti démocrate pressent Letta de le convaincre qu'avec un "partenaire" aussi peu fiable, le modèle électoral proportionnel est celui qu'il faut viser. Le système majoritaire « Mattarellum », aimé par Romano Prodi, dont le premier secrétaire a hérité la passion, oblige à construire des coalitions pas toujours homogènes avant le vote, au lieu d'essayer de les former après, sur la base des sièges gagnés. Avec le risque, en cas d'échec, de favoriser le centre-droit : divisé et en conflit quand il est au gouvernement, mais très capable de se regrouper au vu des sondages. Peppe Provenzano, le jeune ancien ministre qui est maintenant le numéro 2 du parti, a été parmi les premiers à inviter Letta à repenser à la loi électorale. Il est vrai que les chances de trouver le nombre de voix nécessaire à approuver le système proportionnel au Parlement sont minces. Mais de nombreux membres du parti démocrate commencent à penser que cela vaut peut-être la peine d'essayer. Le ministre Andrea Orlando l'a confié hier à des parlementaires de son entourage : "Je suis de plus en plus convaincu que la représentation proportionnelle est la meilleure solution, compte tenu également des difficultés que nous rencontrons dans les municipalités". En revanche, ce n'est pas un hasard si, lorsque Nicola Zingaretti dirigeait le PD, il l'avait posé comme condition pour donner le feu vert à la réduction du nombre de députés. Lui qui a également plaidé pour l'alliance structurelle avec le M5S, savait que cette loi était le seul moyen de corriger les distorsions imposées par le référendum et d'éviter les risques d'un mariage forcé avec les 5 étoiles. Puis Letta est arrivé et la donne a changé. Mais le flop des accords dans les villes pourrait le changer à nouveau. Pour Letta toutefois, " le sujet n'est pas à l'ordre du jour ". "Letta n'a parlé de loi électorale qu'une seule fois, le jour de son investiture, en exprimant une préférence culturelle pour le Mattarellum", ont coupé court les fidèles du premier secrétaire. »

ARTICLE, IL Sole 24 Ore, « Pour Draghi, le pacte de stabilité est inadapté. Une forte dynamique de croissance est nécessaire » : « "Il ne fait aucun doute que les règles devront changer" car "les règles budgétaires actuelles sont inadéquates et le sont encore plus pour une économie sortant d'une pandémie". Ce n'est pas la première fois que Mario Draghi s'exprime sur l'avenir de l'Union. Mais le caractère péremptoire de ses déclarations, hier, devant le Parlement, prend un autre poids. Le débat n'a pas encore commencé, mais le Premier ministre n'a pas l'intention d'offrir une réponse "diplomatique" sur la position du gouvernement sur le sujet. Ce même jour, les estimations du PIB placent l'Italie devant l'Allemagne, mais M. Draghi réaffirme que "dans les années à venir, nous devrons nous concentrer avant tout sur une forte relance de la croissance économique, qui est aussi la meilleure façon d'assurer la viabilité des comptes publics". La reprise reste la priorité. Tout l'hémicycle a applaudi. Ainsi que lorsqu'il a évoqué un par un les derniers décès survenus sur un lieu de travail, en commençant par la jeune Luana D'Orazio qui s'est engagée à "faire plus" pour arrêter les décès. Une réponse qui n'a pas satisfait la Ligue. Fratelli d'Italia, qui avait demandé au Premier ministre de remettre en question les nouvelles règles bancaires, s'est également montré insatisfait : " Le gouvernement est conscient des risques liés à l'application de règles bancaires trop strictes dans un contexte de sortie de la pandémie. Nous continuerons à être vigilants pour éviter ce danger et permettre aux banques de continuer à financer correctement les entreprises et leurs investissements", a répondu M. Draghi, faisant également référence aux dispositions contenues dans le décret de soutien à venir. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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