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16/04/2021

"La motion de défiance contre Speranza est un piège de Meloni pour Salvini."

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Italie. Revue de presse.

La réunion entre le gouvernement et les régions de ce vendredi sur les réouvertures graduelles à partir du 3 mai et le débat au sein de la majorité autour de la motion de défiance de Fratelli d'Italia contre le ministre de la Santé R. Speranza (Articolo Uno), accusé d'incompétence, font les gros titres des médias italiens. Les observateurs relèvent les ambiguités de la Ligue envers le ministre et les préoccupations du Président du Conseil pour la cohésion gouvernementale. « Le retour des zones jaunes en mai » - Draghi invite la Ligue à éviter les polémiques (Corriere della Sera), « Le calendrier des réouvertures : on ouvrira le 3 mai » - La réunion se tiendra aujourd'hui. Les régions font pression, Draghi reste prudent (La Repubblica), « Rouvrons dans un mois» - Le projet des régions sur les restaurants, les bars, les piscines et les thermes. Draghi freine la Ligue alors que Fratelli d'Italia demande une motion de défiance contre Speranza  (La Stampa), « Le déficit à hauteur de 11,8 %. Record de la dette à 159,8%» (Sole 24 Ore), « Latium, le vaccin AstraZeneca sera administré aux volontaires » - La région pionnière sur le sérum anglo-suédois. Pour Speranza, le vaccin est sûr (Il Messaggero), « 400 morts par jour et ils veulent rouvrir» - La Ligue et les régions font pression, le nombre de victimes ne baisse pas et les contagions augmentent (Il Fatto Quotidiano), « L'OMS contre la Vénétie » - Pas de louanges à Zaia. Ranieri Guerra (ancien membre de l’OMS) et sa collègue ne voulaient pas que l’on dise du bien de la gestion de la crise sanitaire par la région léguiste pour ne pas irriter le gouvernement Conte II (Il Giornale).   

ARTICLE, La Repubblica, « Le plan des présidents de région : "Faire repartir toute l’activité,  même dans les zones rouges"».

ARTICLE, Corriere della Sera, « Le défi du Palais Chigi : pour un changement de rythme sur le Covid et l'économie » : « Le Conseil des ministres d'hier et la réunion du comité de pilotage aujourd’hui montrent le changement de rythme que le Premier ministre veut imprimer pour mettre les citoyens à l'abri du virus chinois, les ramener progressivement à la normalité, et sortir ainsi de la crise qui frappe les entreprises et les travailleurs. Depuis sa prise de fonction, Draghi travaille sur ce moment, et s'il s'est d'abord concentré sur la fermeture du pays, c'est précisément parce qu'il voulait anticiper la réouverture, seul moyen de relancer l'économie nationale. Un choix politique qui s'accompagne désormais du lancement du décret sur les 40 milliards et du plan de relance dans lequel - par rapport à l'ancien projet - 50 milliards de plus sont consacrés à de nouveaux investissements. Les consultations entamées ces derniers jours avec les partis, en vue de la présentation du PNRR au Parlement, font partie de sa stratégie : mieux vaut se mettre d'accord avant pour éviter les problèmes plus tard. Les interventions rapides et directes en faveur des entreprises - garanties par la nouvel amendement budgétaire - serviront à faire en sorte que le système italien soit prêt lorsque l'économie redémarrera, afin d'éviter le risque que les entreprises se retrouvent au feu vert sans essence. Pour le reste, Draghi mise sur la combinaison dette élevée-croissance élevée : il a expliqué aux ministres que dans cette phase, il ne faut pas regarder les taux d'intérêt mais le taux de croissance, qu'il faut se concentrer sur l'expansion de l'économie car il n'y aura pas de place pour une réduction d’impôts. Il veut aussi symboliser le changement : ce n'est pas pour rien que, lorsqu'il a décidé de remplacer Arcuri par Figliuolo, il a été écrit que la nouvelle structure de commissariat était "remplacée" et non "reprise", afin de marquer une rupture claire avec la direction précédente. Le New York Times a rappelé hier les critiques du premier ministre italien aux négociations de l'UE avec les grands groupes pharmaceutiques pour l'achat de vaccins, et son intervention retentissante pour bloquer les exportations de vaccins hors de l’UE, ce qui a provoqué un conflit avec Berlin. Il est politiquement compliqué pour un premier ministre de se démarquer du passé lorsque son gouvernement et le Parlement comptent avec de grandes figures de la précédente équipe. Draghi est encore conscient de la présence de certains mécontents au sein du Conseil des ministres, mais que les efforts doivent maintenant être concentrés sur le succès de la mission, en maintenant un équilibre entre les partis qui garantissent sa confiance. "Il s'agit d'un gouvernement d'unité nationale", a déclaré le premier ministre à la délégation léghiste réunie pour discuter du plan de relance : "Il n'y a pas besoin de se faire du mal." C'est ce que disaient hier certains ministres léghistes et de PD à la fin du Conseil. Aussi parce que le défi de Draghi est le défi du pays. Les effets collatéraux d'un éventuel échec affecteraient tous les partis. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, de L. Palmerini  « La motion de défiance contre Speranza (Articolo Uno) est un piège de Meloni pour Salvini » : « C’est désormais une bataille politique entre camps opposés. Salvini a réussi à faire passer le message qu’au sein du gouvernement il y avait comme un affrontement entre lui (qui est favorable aux réouvertures et qui est proche des commerçants et des restaurateurs) et le ministre Speranza (défenseur de la rigueur). Certes, Draghi a bien dit à la délégation de la Ligue, hier, que ‘’se lancer des méchancetés réciproquement n’a aucune utilité’’. Il est clair que Salvini laisse que d’autres se préoccupent de finances publiques alors que lui il conserve une attitude proche du syndicalisme. Il ne s’est pas présenté à la rencontre d’hier au Palais Chigi mais il a fait savoir que sur le plan de relance européen, sa procuration de vote n’était pas encore prête, insistant sur la nécessité de retourner aux zones jaunes au plus vite. Mais c’est son alliée Meloni qui a brisé sa stratégie, alors qu’il cherchait à diffuser l’idée d’un duel entre une droite favorable aux ouvertures et une gauche qui s’y oppose. La dirigeante de Fratelli d’Italia vise justement à faire sortir Salvini de son bluff. Meloni a anoncé hier vouloir présenter une motion de défiance contre le ministre de la Santé Speranza, dans le but de mettre dans l’embarras le dirigeant léguiste. Après des piques lancées pendant toute la journée, des sources de la Ligue ont fait savoir que l’on ne voulait pas la tête de de Speranza. Il s’agit d’une sorte de défense qui a été produite par le piège des alliés de droite, qui sont bien conscients qu’une voix favorable de Salvini à la motion de défiance déterminerait une déchirure avec le gouvernement difficilement soignable. C’est donc un escamotage pour dévoiler le bluff de Salvini d’attaquer le ministre de la Santé sans toutefois vouloir aller jusqu’au bout.»

ARTICLE, La Stampa, «Stellantis, la pression de la maire de Turin, Chiara Appendino (M5S), sur Draghi : arrêtons les silences, il faut protéger la ville de l’automobile de Turin» : « ‘’Turin mérite d'être protégée tant du point de vue de l'emploi que du point de vue de son rôle indéniable de référence mondiale pour l'industrie automobile". La maire Chiara Appendino, a utilisé pour la première fois des mots directs en épousant la cause des syndicats qui soulignent la nécessité pour le gouvernement de rencontrer le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, afin de connaître les plans industriels du groupe pour les usines italiennes et pour Turin en particulier. Mme Appendino a adressé une lettre au président Mario Draghi et au ministre du développement économique, Giancarlo Giorgetti (Ligue), suite aux déclarations du ministre français de l'économie Bruno Le Maire et du PDG de Stellantis, Tavares, où ils ont réitéré la volonté de maintenir et de développer le rôle de la France en tant que "nation de l'automobile".  Ces affirmations, publiées dans Le Figaro, sont apparues pour la maire de Turin comme un camouflet, le jour-même où  les syndicats rencontraient les dirigeants européens de la société formée par la fusion entre Psa et Fca. Les Français, note Appendino, ont indiqué plusieurs pistes, y compris un financement de l'État pour la mobilité durable. "Sur l'Italie et Turin, je n'ai entendu que des silences", déplore la maire en faisant référence à l'entretien du Figaro. Pour Appendino, la capitale piémontaise "est le lieu naturel d'où doit commencer la relance de l'industrie automobile italienne". La maire demande au gouvernement d'utiliser une partie des ressources prévues par le plan de relance national "juste pour permettre à ma ville de continuer son parcoursL'histoire de ma ville l'exige’’. L’appel a été salué par les syndicats. Hier, le ministre Giorgetti, lors d'une audition à la Chambre sur les lignes programmatiques de son ministère, a souligné pour sa part : "La mondialisation post-épidémie devra répondre à des règles du jeu équitables pour tous ceux qui veulent y participer, autrement nous finirons par fournir d’énormes ressources pour faire la fortune de grands systèmes industriels hors de nos frontières’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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