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12/04/2021

Matteo Salvini : "Voici ce que je ferai."

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Italie. Revue de presse.

ENTRETIEN, La Stampa, de Massimo Garavaglia, ministre du Tourisme (Ligue), « Nous sommes prêts à avancer le lancement du passeport européen. Notre objectif : la réouverture de toute l’Italie pour le 2 juin » : « Le gouvernement commencera dans les prochains jours à examiner certaines réouvertures. Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer à perdre ainsi des parts de PIB chaque semaine. Nous savons que, tant que les chiffres ne le permettent pas, il faut rester très prudent, mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas planifier les réouvertures et certains secteurs ont besoin de temps (par exemple les foires et congrès internationaux ou grands événements). Les bars et restaurants pourraient rouvrir dès le mois d’avril, pour les plages j’espère que cela sera possible vers la mi-mai, avec des protocoles renforcés au moins au début. L’Italie devra ensuite rouvrir ces commerces et activités d’ici le 2 juin, jour de la fête nationale de la République, comme en France où la date du 14 juillet a été indiquée. Le Président du Conseil Draghi a lui-même dit espérer que ce soit possible avant. Je souhaite que le ‘’green pass’ soit lancé avant la date envisagée par le reste de l’Europe, le 15 juin, afin que les personnes puissent se déplacer avant et permettre de préparer la saison estivale. A l’instar de la Grèce, nous devons mettre en place un protocole pour des îles sans Covid, car si nous ne le faisons pas alors que les autres le feront, et le dommage sera énorme. L’Europe n’a pas fait de son mieux concernant les vaccins, Il est évident que nous devons avoir une chaine de production européenne et italienne. C’est une production stratégique pour les années à venir et nous ne pouvons pas dépendre des productions extra-européennes. Le ministre Giorgetti travaille à une production de vaccins Made in Italy. Quant au secteur culturel, les musées et les cinémas pourraient déjà rouvrir, avec une bonne organisation. »

ENTRETIEN, Il Giornale, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue : « Voici ce que je ferai » :  « ‘’Nous devons multiplier les efforts pour les vaccins en commençant par les produire également en Italie et à nous préparer à employer d’autres sérums qui marchent, comme le Spoutnik : nous payons le prix d’erreurs et de retards de l’Europe, ainsi que la sous-estimation des besoins de la part des ministres et des techniciens, et l’échec de l’ancien commissaire pour la pandémie, D. Arcuri. Sur les réouvertures, j’en ai parlé directement au Président du Conseil Draghi, qui partage avec moi la nécessité de retourner au plus vite à la normalité, à l’école, au travail. Le ministre Speranza ? Je veux éviter les polémiques. Je dirai uniquement que si une région est orange [d’après les critères sanitaires définis par le gouvernement], elle ne peut pas rester rouge. Il n’est plus possible de gérer la santé avec une approche idéologique. Il semblerait qu’il y ait de grosses erreurs de la part du gouvernement précédent, les nouvelles sur l’enquête visant Arcuri en sont la preuve. Mais je préfère regarder de l’avant : nous avons un pays à relever, tous ensemble’’ ».

ARTICLE, La Repubblica, « La démocratie du chef.  Voici comment les "présidents" dirigent une Italie figée [par le virus] » : « Le virus nous a profondément changés. Mais les effets qu'elle laissera sur nous, sur nos institutions, sur les règles qui régissent nos vies ne sont pas clairs. Ces questions sont abordées dans les enquêtes Demos publiées dans ce journal. Cependant, au cours des derniers mois, un certain nombre d'événements ont confirmé le signe et l'ampleur de ces transformations. Au niveau politique et institutionnel. Et sur l'opinion publique. Premier enseignement : les Italiens ne remettent pas en cause la démocratie. Une très large majorité de citoyens (71%, dans le récent rapport sur "Les Italiens et l'État") considère qu'il s'agit, en fait, de la meilleure forme de gouvernement possible. Deuxièmement, les craintes suscitées par la pandémie ont rendu les changements plus profonds et plus explicites. D’abord sur les droits des citoyens. En effet, les deux tiers des Italiens estiment aujourd'hui que l'État doit imposer des limites aux libertés des citoyens afin de garantir la sécurité de tous. Un peu moins qu’au début de la pandémie, où le consensus sur le rôle de surveillance de l'État était presque unanime. Par la suite, le sentiment d'insécurité a diminué, tandis que l'intolérance à l'égard des contrôles s'est accrue. Parce qu'ils forcent les gens à vivre une vie sans relations. Et elles génèrent des difficultés économiques croissantes pour de nombreuses personnes et de nombreuses catégories de travailleurs. Cela a accentué et personnalisé la demande d'autorité. Les citoyens se sont rassemblés autour du chef du gouvernement. La confiance en Giuseppe Conte a, en effet, augmenté de façon spectaculaire avec l'irruption de Covid. La popularité du gouvernement a dépassé les 70% en mars 2020 et a chuté de manière significative dans les mois suivants, jusqu'à l'été, où beaucoup ont eu l'illusion que le virus s'était éteint. Pour se rétablir légèrement à l'automne. Dans le même temps, l'opposition a été perçue comme un obstacle face à la nécessité de gérer l'urgence. C'est ainsi qu’un "présidentialisme non déclaré" est apparu, notamment à l'occasion de la crise du gouvernement Conte, résolue par le président Mattarella (qui a atteint un très haut niveau de popularité) par la nomination de Mario Draghi. Il convient de noter que ni Draghi ni Conte n'ont été "élus" au Parlement. Un autre signe du changement qui s'opère dans notre démocratie représentative. En outre, l'importance de l'UE sur les choix politiques nationaux est devenue plus évidente. Parce que Draghi est considéré comme le garant de l'énorme dette du pays. Sa nomination a été approuvée au Parlement par une majorité politique presque unanime. Donc, aujourd'hui, il y a deux gouvernements qui dirigent le pays. Tous deux personnalisés. Le " gouvernement de Draghi " (et de Mattarella), composé de techniciens, capable d'affronter les questions critiques, notamment dans les relations avec l'Europe (... et avec l'Italie). Flanqué d'un "gouvernement des partis", à son tour une projection des leaders, qui reproduit les équilibres internes de la majorité, qui regroupe presque tous les partis. Le Parlement, pour cette raison, semble moins influent. Enfin, il convient de souligner à quel point les relations entre l'État et les régions se sont compliquées. En particulier, sur les mesures à prendre pour faire face à la pandémie et à ses conséquences. Au point d'esquisser une sorte d'"État archipel", comme l'a défini Sabino Cassese dans la revue Limes ».

Visite du ministre des Affaires Etrangère Luigi Di Maio à Washington

COMMENTAIRE, La Stampa, par P. Mastrolilli « La main tendue de l’ami américain » : « L’Italie peut construire une relation privilégiée avec les Etats-Unis et influencer l’agenda transatlantique au moment où Biden vise à remettre les démocraties au centre des équilibres géopolitiques globaux. C’est le message que le Secrétaire d’Etat américain Bliken adresse à Rome en vue de la rencontre d’aujourd’hui avec Di Maio. Dans ce contexte, l’Italie a plusieurs cartes à jouer, à condition qu’elle soit claire, fiable et déterminée. Les alliés-clé comme le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sont en train de traverser une période difficile (Brexit, l’élection présidentielle à venir en France, la succession de Merkel). Cela offre à Rome la possibilité de représenter un point de repère, si le gouvernement Draghi a la stabilité et la capacité opérationnelle sur laquelle mise Washington. Cela concerne avant tout la Chine, car Blinken a fait comprendre que, tout en soignant ses intérêts économiques, l’Italie ne peut pas rester dans l’ambiguïté. Concernant la Russie, l’Italie a bien réagi face à la récente crise d’espionnage mais il faudra que Rome surmonte ses incertitudes à l’égard des sanctions contre la Russie, car l’Ukraine est au centre de l’attention des Etats-Unis. Là aussi il pourrait y avoir des retombées positives pour l’Italie : l’opposition des Etats-Unis sur le Nord Stream 2 pourrait relancer le hub alternatif italien du gaz, allant de l’Algérie à Zohr, avec un regard rivé aussi vers la mer Caspienne. Cela suppose aussi la stabilité de la Libye. A ce sujet, Washington a déjà montré la volonté d’être davantage présent et d’écouter Rome, afin aussi de faire barrage aux ambitions de Moscou et d’Ankara. La présidence du G20 est une occasion unique et c’est à l’Italie d’exploiter cela avec un sens du concret.»

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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