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23/12/2019

"Le nationalisme antilibéral."

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Italie. Revue de presse.

La presse Italienne titre aujourd’hui sur la question des concessions d’autoroutes et la volonté du gouvernement d’en changer les règles d’attribution et de gestion : « Conte et la normes sur les autoroutes : elle n‘est pas punitive » (Corriere della Sera), « Autoroutes va à l’affrontement » (La Repubblica), « Le dossier du gouvernement : Autoroutes, le pacte avec les citoyens a été violé » (La Stampa), « Etreinte concessions, Autoroutes en tranchée : ‘’ Prêts à abandonner ‘’ » (Il Messaggero).

EDITORIAL, Corriere della Sera, E. Galli della Loggia : « Un grand bain de vérité » : « Depuis des années, l’Italie est dans l’attente de quelque chose de nouveau. Nous attendons quelqu’un depuis des années – un homme, une femme, une idée, un parti, un mouvement, un gouvernement – capable d’interrompre le grand vide qu’est devenu notre vie politique et de ressusciter l’Etat en décomposition dans lequel nous sommes obligés de vivre. L’attente dure au moins depuis 2011, c’est-à-dire depuis le naufrage du berlusconisme et de la mise hors-jeu de l’opposition par Giorgio Napolitano. C’est à partir de ce moment-là que nous assistons à la recherche d’un Messie ou, en alternative, d’un Mouvement, d’une rupture sociale qui le remplacerait. Et voilà apparaître Beppe Grillo et les Cinq Etoiles, avec le ‘’ Vaffa day ‘’ et tout le reste. Des foules, des rues pleines, la promesse de faire table rase de tout et de tout ouvrir comme une « boîte de thon » et, à la fin, l’éclatant succès électoral de 2013, amélioré en 2018. Mais voilà, presque en même temps, une autre vague d’espoir et d’enthousiasme s’est manifestée pour Matteo Renzi, représentant de la catégorie « beau jeune compétent et qui dit les choses comme elles sont ». Encore une fois, des promesses de changements radicaux, de l’anticonformisme et du démantèlement du passé. Mais, là encore, on ne sait pas pourquoi, peut-être à cause des limites du personnage, le désamour arrive à nouveau. Et voilà le suivant : les Sardines. Elle connait elle aussi la mobilisation des gens et des médias. L’avenir dira si cette fois, la situation sera différente. Personnellement, j’en doute pour deux raisons différentes. La première est que le consensus accompagne ponctuellement, depuis des années, l’apparition sur la scène italienne de personnages et de mouvements qui sont la nouveauté, mais ce consensus est basé sur quelque chose de faussement artificiel et de construit, à cause de l’attente de l’opinion publique exaspérée par la mesquinerie de ses représentants. La deuxième raison est beaucoup plus importante et concerne la déception dont on vient de parler. Toutes les dernières nouveautés n’ont pas été capables de créer cette rupture avec le passé nécessaire pour donner un signal d’un tournant authentique. Tout d’abord, la vérité a manqué. L’Italie a besoin de la vérité et d’un gouvernement qui lui dise la vérité sur la situation dans laquelle on se trouve. Presque tous nos problèmes, même économiques, sont réduits à deux éléments étroitement liés : un Etat, paralysé par une somme de règles et de normes, incapable d’agir et  un système de pouvoirs publics incapable de décider et totalement inefficace. Mais la vérité n’est pas seulement là, nous devrions aussi reconnaître certaines fautes très graves dans des domaines clés : santé, école, législation régionale, erreurs commises peut-être dans un but de réforme mais qui ont donné des résultats nuls. La vérité a donc manqué, et je crois qu’elle manquera aussi à ce nouveau mouvement qui remplit les rues parce que, au bout du compte, la vérité ne plaît pas à tous. L’Italie est prise dans cette alternative diabolique : pour se sauver elle a besoin d’un grand bain de vérité mais personne, même le nouveau qui apparaît depuis des années préfère ne pas s’aventurer dans cette voie de peur de s’y casser les dents. Commet le blâmer ? Mieux vaut manifester tranquillement contre les ennemis du gouvernement et être ensuite câlinés tous les soirs lors des talk-shows télévisés ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, M. Valerii « Le nationalisme antilibéral » : « Après la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, et après l’ouverture des frontières entre les deux Allemagnes, peu auraient cru qu’à partir de ce moment-là, par l’élan donné au processus de mondialisation, l’économie mondiale aurait connu un cycle d’expansion sans précédents. Mais on aurait encore moins pu croire qu’après trente ans on aurait assisté à une « deuxième guerre froide », la « guerre des droits de douane » et que nous aurions dû, par conséquent, recommencer à ériger des murs, mettre des barrières et du barbelé aux frontières. Nous avons ainsi la sensation d’une nouvelle rupture dans l’histoire. Les distances parmi les Etats du monde ont été réduites mais on assiste aujourd’hui à un nationalisme très différent, un nationalisme qui est renfermé sur lui-même, qui vise à la fermeture et à la recherche de protection. La leçon de cette dernière période d’historie est que les modernes démocraties libérales sont en train de perdre la capacité de répondre aux besoins sociaux comme elles le faisaient dans le passé ».

COULISSE, La Stampa, A. La Mattina : « Salvini encercle le Président du Conseil : ‘’Le défi maintenant commence par le Sud ‘’ » : « Si le gouvernement ne tombe pas dans l’année qui vient, Matteo Salvini vise à l’assiéger. La Ligue Salvini Président, qui samedi a archivé la Ligue pour l’Indépendance de la Padanie, a besoin de temps pour se consolider et s’enraciner dans le Sud. Et pour ce faire, elle devra passer sous les fourches caudines en Calabre. Salvini pourrait se trouver dans un scénario qu’il n’a pas prévu : perdre en Calabre et Emilie-Romagne, où il semble que Bonaccini est en train de distancier Borgonzoni. ‘’ Nous avons besoin de temps pour nous enraciner au Sud, pour organiser le parti dans des territoires où le consensus est beaucoup augmenté ma où nous n’avons pas encore une structure de parti ‘’ a expliqué Salvini aux dirigeants de la Ligue. C’est pour cela qu’il a envoyé des commissaires de projets du Nord dans les Pouilles, et en Campanie, Calabre et Sicile ».

COMMENTAIRE, La Stampa, G. Orsina : « La Ligue de Salvini naît d’un besoin d’enracinement » : « Salvini a transformé son parti dans la première force politique nationale, en multipliant ses résultats par dix et en réussissant aussi à gagner dans le Sud. 2020 sera une année cruciale pour le leader de la Ligue. Et si, comme il le souhaite, on retourne aux urnes, il pourrait avoir la possibilité de monter au Palais Chigi. Le deuxième grand changement en sept ans sera celui de transformer la Ligue de sujet politique minoritaire, fait pour l’action, en sujet à vocation majoritaire. Mais attention. Le fait que la transition de la Ligue Nord à la ligue de Salvini ait été formellement complétée n’implique pas que la ‘question septentrionale’, d’où est née la Ligue Nord de Bossi, soit résolue, comme l’a rappelé le vieux leader avec sa franchise habituelle. Réussir à continuer à parler avec le Nord du Pays tout en restant dans un discours d’envergure nationale, est un des défis qui attendent Salvini. Au cours du congrès Salvini a dit : ‘’ Nous sommes la dernière bouée de sauvetage pour le peuple chrétien-occidental. ‘’ Il est évident que la Ligue souverainiste, ainsi comme le font d’autres forces politiques similaires dans le monde, intercepte des préoccupations partagées et réelles. Le cas du navire Gregoretti est un exemple du conflit en cours entre une structure historique pensée pour des êtres humains sans racines, et si nécessaire pour les déraciner, au nom une interprétation plutôt unilatérale de ceux que selon Simon Weil représentent ‘une nourriture indispensable pour l’âme humaine ’, la liberté. Le conflit entre enracinement et liberté risque en effet d’être dévastateur. Et la prudence voudrait que ce qui peuvent ne l’alimentent pas, mais contribue plutôt à négocier les conditions d’un honorable compromis ».

(Italie : revue de presse)

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