14/01/2019
"Cesare Battisti capturé en Bolivie."
Italie. Revue de presse.
Arrestation de Cesare Battisti : Unes - « Battisti déjà dans l’avion, aujourd’hui en Italie » (Corriere della Sera), « Cesare Battisti capturé en Bolivie » (La Repubblica), « Fin de la fuite de Battisti » (La Stampa), « Battisti escomptera la perpétuité en Italie » (Il Messaggero, Il Mattino).
ARTICLE, Corriere della Sera F. Caccia « Mattarella : ‘’Que cela soit ainsi pour tous les fugitifs’’ » : « Le Chef de l’État exprime sa satisfaction. Le ministre de l’Intérieur Salvini saisit l’occasion pour dire ‘’je demanderai demain même au Président du Conseil Conte d’écrire au Président Macron pour nous donner les autres délinquants’’. En effet, il y en a encore beaucoup, une cinquantaine dont une trentaine en France, selon le centre de recherche, sécurité et terrorisme. ‘’Maintenant’’, affirme Salvini ‘’nous demanderons des comptes à tous ces hommes politiques, intellectuels, metteurs en scène, philosophes qui ont signé des appels pour l’assassin communiste’’. En tout cas, l’arrestation de Battisti aura mis tout le monde d’accord. Pour un jour, la satisfaction gagne tous les partis politiques ».
ENTRETIEN d’Alfonso Bonafede (M5S), ministre de la Justice « Battisti écopera de la perpétuité. Le tournant grâce à l’appel téléphonique de Conte à Bolsonaro » (Corriere della Sera) : « ‘’Du moment où Battisti a été arrêté en Bolivie, sans passer par le Brésil, ce sera la peine établie par les cours de justice italiennes qui sera appliquée. C’est la meilleure des solutions en termes de justice. Tout cela grâce à une action diplomatique, une action personnelle du Président du Conseil G. Conte et aux excellentes relations avec la Bolivie et le Brésil. Tout le cadre institutionnel italien a été impliqué. Le résultat sur Battisti est le fruit d’un jeu d’équipe. Le pays est uni avec les victimes et les parents des victimes’’ ».
ARTICLE, La Stampa, C. Martinetti « Battisti, le tueur qui ne s’est jamais repenti, transformé par les Français en héros persécuté » : « De nombreux intellectuels français (et qui ne disait mot consentait) ont soutenu Cesare Battisti. En 2004, quand l’affaire Battisti éclata, Berlusconi, perçu comme un symbole de l’Italie fourbe et fasciste au fond, était au pouvoir. Mais comment pouvait-on confondre un persécuté avec un homme comme Battisti, condamné quatre fois à une peine à perpétuité pour quatre homicides commis et revendiqués par les PAC (prolétaires armés pour le communisme) ? La procédure de condamnation par contumace n’existe pas en France et ses soutiens disaient qu’il n’avait pas pu se défendre. Il était devenu un roman vivant. La ‘’doctrine Mitterrand’’ l’a aidé, bien que Mitterrand l’ait exclu de cet accord fait au terme d’une rencontre bilatérale, en 1985, (sollicitée par Craxi comme nous l’a révélé des années après Gilles Martinet, alors ambassadeur de France en Italie, présent à la rencontre). Même un ministre de droite comme Sarkozy, à l’Intérieur, s’est laissé conditionner quand les services secrets français lui firent de faux passeports pour qu’il puisse quitter le pays. Et maintenant ? C’était une mode et elle est passée ».
ARTICLE, La Repubblica G. Vitale « Salvini s’attribue le mérite, les 5 Étoiles n’apprécient pas » : « C’est Eduardo Bolsonaro, le jeune fils du président brésilien, qui a favorisé Salvini avec son tweet ‘’Matteo, le ‘’petit cadeau’’ est en train d’arriver’’. C’est lui qui a décidé – avec son père, le très souverainiste, qui plus tard se félicitera personnellement ‘’Tu peux toujours compter sur nous’’. Peu importe si dans ces cas-là, le ministère de l’Intérieur a toujours un rôle marginal et que ce sont surtout la Justice et les Affaires Etrangères qui suivent de près les opérations au nom du gouvernement. Pour Salvini la tentation était trop séduisante : ‘’fini la fête’’, écrit-il par tweet dimanche matin. C’est du carburant pour le train électoral déjà en marche. Cela finit toutefois par irriter les alliés du M5S, poussés à une série de déclarations pour tenter de remettre les choses au clair et à donner le mérite au Garde des Sceaux 5 Étoiles, A. Bonafede. Un élu commentera ‘’pour certain c’est un cadeau. En réalité il s’agit d’un acte de justice’’. Ce qui déclenche la réaction de la Ligue par le biais du sous-secrétaire Picchi ‘’C’est le résultat de l’amitié entre Bolsonaro et Salvini’’. Ce dernier explique ‘’c’est le nouveau climat international qui a favorisé les choses, avec Bolsonaro, Trump et une Italie où le honneur, les règles et la certitude de la peine reviennent au centre’’ ».
Ligne Lyon-Turin(TAV) : ENTRETIEN de Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur : « ‘’ La Ligue ne trahira pas le Nord. Le projet LGV Lyon-Turin (TAV) doit être revu : il faut un accord avec le M5S ’’ » (La Stampa de dimanche) : « ‘‘ La manifestation de Turin sur la LGV (TAV) a été civile et constructive. Tous les partis ont participé y compris la Ligue, sauf le M5S, qui a été cohérent avec ses positions. Le Mouvement a toujours été contre la ligne haute vitesse exactement comme la Ligue a toujours été favorable, même si le projet doit être sûrement revu pour réduire les dépenses. Le jugement des citoyens sur les actions du gouvernement est très positif, nous avons beaucoup fait et tout le monde le comprend. Il n’y a aucune crise de gouvernement. Si les citoyens demandent le référendum, je suis d’accord, la Ligue et le M5S se sont toujours rangés avec la participation populaire. Nous sommes différents mais notre programme est partagé, nous avons déjà mené à terme beaucoup de priorités et nous avons fait davantage sur les grands travaux en sept mois que le PD depuis des années ‘’ ».
ARTICLE, A. Bossi, Stampa, « Le réveil du nord : on ne touche pas à la TAV » : « Le réveil du nord a le visage de Monica Giuliano, maire de Vado ligure, où dans quelques mois ouvrira une plateforme logistique de 800 mille containers. – ‘’nous ne pouvons renoncer à la Tav’’ – ou bien de Giuseppe Pasini, leader des industriels de la région de Brescia, première province industrielle d’Europe avec un PIB de 35 milliards. Un front pro-Tav et contre le M5S est né parmi les industriels, les maires léghistes du nord, les artisans. »
ARTICLE, La Stampa A. La Mattina « Bras de fer avec l’UE sur les migrants. Et Giorgetti : avec le revenu de citoyenneté nous risquons beaucoup » : « Ce matin Avramopoulos sera au palais Chigi pour tenter de trouver une solution stable pour l’arrivée des bateaux qui errent devant les ports fermés de l’Europe. Après sa rencontre avec Conte, il verra M. Salvini, qui lui dira ne pas être disponible au plan de relocalisation. Avramopoulos recevra un avertissement lourd, celui de ne pas identifier les arrivants, qui pourront aller où ils veulent, si l’Europe continue à parler sans agir. Cette semaine sera aussi celle du revenu de citoyenneté que le conseil des ministres devrait adopter et sur lequel la Ligue reste prudente. »
ENTRETIEN de Roberto Fico, président de la Chambre des députés, Il Fatto Quotidiano, L. De Carolis « L’eau publique, pas de gâchis, le M5S est contre la ligne Lyon-Turin : pas de référendum » : « Les biens communs sont essentiels à la vie et au développement de l'être humain. Et les protéger est extrêmement urgent, dans un monde qui envisage les privatisations dans tous les domaines. Deux points fondamentaux doivent être développés : tout d’abord, le modèle de gouvernance, c’est-à-dire comment les gérer, avec des décisions participatives. Et le principe doit être défini, peut-être en le mettant dans la Constitution, selon lequel vous ne pouvez pas faire de profit sur les biens communs. Pour moi, la démocratie directe ne peut remplacer la démocratie représentative. Je pense plutôt que les deux formes sont complémentaires. Et je pense que, les citoyens étant consultés de manière appropriée, il est nécessaire de leur donner la possibilité d’obtenir des informations, c’est-à-dire d’avoir les connaissances nécessaires pour délibérer. Je pense que, d’ici à un avenir proche, il est bien préférable de donner aux citoyens les outils de choix. Nous parlons de modèles de démocratie pouvant s'intégrer, sans penser à une substitution. Je veux créer des outils de participation, tels que des assemblées de quartier ou des municipalités, ou le budget participatif. Il est essentiel qu'une loi optimale sur le sujet soit approuvée, sans aucun compromis négatif. Privatiser l'eau, c'est comme privatiser l'air : vous ne pouvez faire aucun profit sur ce dont vous avez besoin pour vivre. »
ARTICLE, Il Messaggero, F. Pierantozzi « Fincantieri-Stx, derrière le recours à l'antitrust, les peurs d'un contrôle italien de la défense » : « Le report de l'opération Fincantieri-Chantiers de l'Atlantique devant les « juges » de la Commission européenne de la Concurrence a été demandé et recherché par Paris. Ce ne sera pas une déclaration de guerre, mais la demande présentée à Bruxelles, par les autorités antitrust de la France et de l’Allemagne, trahit avant tout la réticence française à vendre un joyau industriel national à une filiale publique italienne. Les réticences ne sont pas nouvelles, mais les frictions avec le gouvernement M5S-Ligue ne font que les renforcer. L'accueil des migrants, la ligne LGV et les déclarations de solidarité aux gilets jaunes du vice-Premier ministre Di Maio n'ont pas créé un climat favorable pour le couple franco-italien. Un rapprochement entre Fincantieri et le groupe de la marine française était explicitement mentionné dans l'accord de septembre 2017, signé par Emmanuel Macron et le Premier ministre de l'époque Gentiloni, qui approuvait les conditions de l'acquisition. Mais dans le gouvernement, il y avait le Parti démocrate. Avec l'exécutif de Conte (Salvini et Di Maio), il est impossible d'imaginer une alliance dans un secteur hyper-stratégique tel que la Défense. Un retour en arrière de la France aurait provoqué l’ouverture des hostilités et surtout affaibli la réputation « européenne » d’Emmanuel Macron : le gouvernement a donc décidé d’aller de l’avant, mais à une vitesse réduite. À Saint-Nazaire, les chantiers navals travaillent à plein régime. Pour le moment, l’Etat français est maître, mais ce n’est pas une solution qui plaît à Emmanuel Macron. Bruno Le Maire l'a encore répété : la nationalisation n'est que temporaire. »
ARTICLE La Repubblica A. Cuzzocrea « Di Maio et Di Battista à Strasbourg pour le feu vert à la phase anti-souverainiste » : « Ce matin, les deux ténors du Mouvement 5 Étoiles seront en France pour lancer la campagne des élections européennes, l’objectif étant de tenter de contenir Salvini sans lui courir derrière sur les thématiques de droite. Il faut être transversaux et miser sur une Europe politique : attaquer la finance, les banques et la bureaucratie. Cela en proposant une réforme du Parlement européen pour le rendre semblable à ceux nationaux, pouvant ainsi aussi légiférer. Le tout sans aller contre la Commission Européenne, comme certaines déclarations auraient pu le faire croire. Di Battista attaquera Autostrade et son groupe Benetton, considérés comme le symbole d’une Europe qui se vend aux intérêts d’une élite. Le choix de la France comme première étape n’est pas un hasard. On n’exclut pas une autre tentative de contact avec les gilets jaunes malgré les distances prises par ces derniers ».
ENTRETIEN, M. Le Pen, Stampa, « Il est juste que la Ligue et le M5S collaborent avec les Gilets jaunes » - « Salvini partage avec nous ce désir que le peuple s’exprime et soit respectée ».
(Traduction : ambassade de France)
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