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30/11/2018

"La nouvelle hégémonie léghiste."

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Italie. Revue de presse.

Budget/UE: Unes - : « Salvini ouvre à l’UE. Tria : ‘’il est possible de bloquer les sanctions’’ » (Corriere della Sera), « Départ à la retraite avec une réduction à hauteur de 12% » - ‘’Alerte de la Fed sur l’Italie, risques de récession’’ (La Stampa, Il Sole 24 Ore), « Entente avec l’UE, déficit à 2% » - ‘’Plan de Conte et Tria pour éviter la procédure d’infraction’’ (Il Messaggero), « L’UE s’oppose à la réforme des retraites » - ‘’Au G20, Conte tente de rassurer ses partenaires’’ (Avvenire). 

ARTICLE, Corriere della Sera L. Salvia « Le gouvernement prêt à une motion de confiance sur le budget » : « Sur le plateau de Porta a Porta (RaiUno), M. Salvini assure que le maintien du déficit à hauteur du 2,4% ‘’n’est pas écrit dans la Bible’’. L’autre vice-président du Conseil, Di Maio, est plus prudent ‘’le problème n’est pas une affaire de chiffres mais l’intérêt des citoyens, nous trouverons un point de convergence sans sacrifier les citoyens qui veulent que les promesses soient maintenues’’. Lundi, la loi de finances sera déjà discutée à la Chambre et le gouvernement serait prêt à demander un vote de confiance. Entretemps, les deux partis de majorité sont divisés sur les grands chantiers, telle la ligne Lyon-Turin (Tav), et l’adoption du Global compact sur les migrants ». 

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « L’inexplicable hâte du gouvernement sur la loi de finances » : « Le gouvernement se prépare à demander, la semaine prochaine, un vote de confiance à la Chambre pour accélérer les temps de l’adoption de la loi. C’est une nouvelle difficilement compréhensible. Si la procédure est la même au Sénat, le budget pourrait être adopté une semaine avant les vacances de Noël, contrairement à ce qui se passait auparavant. Les raisons de cette hâte ne sont pas claires. Cela est aussi dû au fait que, sur cette même loi, le président du Conseil Conte et le ministre de l’Economie Tria se sont engagés pour une négociation avec les autorités européennes pour éviter la procédure d’infraction brandie par la Commission. La décision de raccourcir le parcours parlementaire pourrait être née dans ce contexte, pour pouvoir donner, une fois la loi adoptée, la possibilité de décider avec davantage de liberté sur le destin du gouvernement ainsi que sur la législature. Le budget représente, en effet, l’obstacle le plus proche à une éventuelle dissolution des Chambres et à de nouvelles élections. Si l’horizon du gouvernement devait devenir brumeux, en raison du durcissement de l’UE, Salvini et Di Maio, au lieu de lancer le revenu et les retraites, pourraient rompre avec l’UE, interrompre la législature et inaugurer une nouvelle campagne électorale pour accuser l’Europe de les avoir empêchés de réaliser leurs objectifs ». 

ENTRETIEN de Mario Monti, ancien président du Conseil et ancien commissaire européen pour la concurrence Corriere della Sera « La majorité vit dans une bulle, il est temps qu’elle se réveille » : « ‘’Je crois que les partis qui soutiennent ce gouvernement n’ont pas eu jusque-là de vrais moments de confrontation avec la réalité objective, avec la réalité internationale. J’ai l’impression que l’impact avec la Commission européenne a été la première véritable découverte de la réalité pour les hommes politiques qui avaient dans la tête une version personnelle construite pour diaboliser le passé. C’est ce qu’on appelle le ‘’Tsipras-moment’’. Le ‘’Salvini-Di Maio-moment’’ est plus dilué dans le temps. Tsipras avait changé d’avis en très peu de temps’’ ». 

INTERVENTION de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France « Les règles de l’UE doivent être respectée. L’euro renforce l’Italie » (Corriere della Sera) : « La politique monétaire contribue à la croissance soutenable, en stabilisant le cycle économique et en garantissant des taux d’intérêts modérés. Les politiques budgétaires et structurelles sont en revanche de la compétence de chaque Etat membre. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie de chaque pays. Mais la contrepartie de cette décentralisation est, naturellement, le respect des règles que nous avons établies ensemble, dont le pacte de stabilité et de croissance. En qualité de banquier central d’un pays ami, ce n’est pas à moi de me prononcer sur les choix italiens. Toutefois, le respect des règles est de l’intérêt national de nos deux pays. Si le déficit et la dette publique étaient les clés de la croissance, la France et l’Italie seraient les premiers de la classe en Europe. Hélas, ce n’est pas ainsi. Dans la zone euro, il faut davantage de solidarité publique. Au-delà de la rigueur budgétaire, une prévention crédible des crises nécessite la disponibilité, par un mécanisme européen de stabilité, des instruments nécessaires pour aider un Etat membre à absorber les contrecoups. Le budget européen proposé, pourrait jouer un rôle stabilisateur, en soutenant les investissements ». 

ARTICLE, Sole 24 Ore, C. Marroni : « Sortir de l’euro coûterait à l’Italie 70 milliards » : « Une quantification très précise d’une éventuelle sortie de l’euro de la part de l’Italie a été faite hier par François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France lors d'un discours à Rome à l’Université Luiss. Villeroy a lancé des messages sur la réforme de la zone euro, en soulignant, amicalement, que la France et l’Allemagne avaient fait leurs premières propositions en juin et que l’Italie devrait discuter de l’essence de ces propositions, avant de se préoccuper d’une discussion franco-allemande à ce propos. En définitive, un discours avec une forte connotation européenne de la part de Villeroy, qui est tourné vers la date toujours plus proche de la nomination du successeur de Mario Draghi à la présidence de la BCE ». 

ARTICLE La Repubblica, L. Rivara « Gouvernement, 6 mois au ralenti, de nombreux litiges et peu de lois » - « L’exécutif Conte a produit moins de décrets que Gentiloni, Renzi et Letta. Les normes-symboles sont peu nombreuses. Des promesses ont été maintenues, d’autres pas. Et le Parlement se traîne » : « De nombreux litiges, peu de lois : c’est la photographie du gouvernement Conte, secoué par de nombreux conflits internes. La conséquence ?  Des effets négatifs sur l’image mais aussi sur la productivité. Ces six premiers mois, le ‘’gouvernement du changement’’ semble avoir des difficultés à avancer. Peu de décrets-symboles : le décret-dignité et le décret-sécurité (devenus lois) et celui anti-corruption avec blocage de la prescription (au Sénat) – le décret-Gênes étant un acte obligé. Le gouvernement Conte, comme décidé par le fameux ‘’contrat’’ Ligue-M5S, comme le dépassement du Jobs act, la prescription, le tour de vis sur l’immigration. Les deux lois emblématiques arrivent : le revenu de citoyenneté et la révision de la Loi Fornero sur les retraites. Sur la flat tax, c’est quasiment loupé. Sur les rapatriements de migrants, la volonté de Salvini d’expulser 100 000 irréguliers par an est dans la réalité tombée à 500 par mois environ. Quant à la réduction des pensions pour les parlementaires et autres réductions de salaires, la coupe de 30 milliards annoncé par Di Maio est loin d’être effective. » 

ARTICLE La Repubblica C. Tito « La nouvelle hégémonie léghiste. Ainsi Salvini a avalé le M5S. Et maintenant la coalition est en danger » : « « Le vrai problème n’est pas la loi de finances. C’est qu’on ne pourra pas faire celle de l’an prochain’’. Il suffit de parler avec des parlementaires de la majorité pour comprendre le vrai état d’âme de la Ligue. Après ces 180 jours au palais Chigi, l’horizon est brouillé avec deux données : l’inversion des rapports de force entre le M5S et la Ligue, qui a pris le dessus dans les sondages et a une capacité supérieure d’agir sur la coalition ; avec la difficulté d’imposer sur le plan économique nombre des promesses électorales. Le gouvernement agit dans une logique de ‘’tout et tout de suite’’ parce que nul ne parie plus sur sa durée. Casaleggio a dit en juin que ‘’les médias ne donnent pas une image réelle de l’Italie’’, mais ce n’est pas la faute des médias si, dans la majorité, presque tous parlent d’un gouvernement, non plus de législature mais à délai limité ». 

ARTICLE, Sole 24 Ore, M. Ludovico : « Débarquement en baisse, la réduction de l’engagement de Frontex en Italie va arriver » : « L’Italie considère l’engagement aérien de Frontex stratégique, pour connaître à l’avance les départs des migrants des côtes africaines. Mais les positions du ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, pour une fermeture définitive de la mission Sophia à la fin de l’année, restent fermes ». 

ENTRETIEN, Nicola Molteni, secrétaire d’État à l’Intérieur, Messaggero, « Urgence sécurité – ‘’Nous nous attendons à de la loyauté de la part du M5S, la loi est dans le contrat de gouvernement » : « Pas seulement sur la légitime défense, il faut des ressources pour la police et 8 000 hommes en plus ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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