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08/08/2011

L’Italie sous tutelle ?

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« L’Italie sous tutelle ? Avantages et risques pour tout le monde » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Deux jours après la conférence de presse choc de Berlusconi, Tremonti et Letta, l’idée d’une tutelle de la BCE sur l’Italie a pris corps. En imposant d’accélérer la rigueur et de constitutionnaliser l’équilibre, la BCE tue la stratégie énoncée l’avant-veille et l’autonomie du gouvernement – version extrême de la ‘contrainte extérieure’ qui a toujours pesé aux étapes cruciales de la relation avec l’Europe. Arme de la BCE : le choix d’acheter ou non nos titres de dette – il n’y aura achat (et donc baisse du spread) que si l’Italie accélère la rigueur. Quels effets politiques ? Côté exécutif, Berlusconi s’efface comme leader, mais paradoxalement il se renforce à court terme. Ses opposants espéraient le voir emporté par la tempête d’août ; désormais, en acceptant cette souveraineté limitée, il peut tenter de gérer la phase ‘vertueuse’ (s’il arrive à être à la hauteur). La BCE lui impose de tout revoir, et de travailler bien plus ; en échange, elle le conforte au palais Chigi, jusqu’à la crise suivante. Cela peut-il durer jusqu’en 2013 ? Difficile à dire. Mais l’idée d’élections anticipées se heurte à des obstacles, vu le flottement qu’elle induirait et la faiblesse de tous les acteurs. Quant au PD, Bersani est fondé à demander des correctifs (‘qui paie ?’), mais au fond le premier parti d’opposition ne peut aller contre la BCE – Casini l’a saisi, Bersani réfléchit. De fait, la BCE trace le cadre d’un programme gouvernemental. Mais avec quelle majorité ? Le portrait-robot est celui d’un exécutif de cohésion nationale de fin de mandat – formule requérant une série d’étapes au Parlement. Finirait par se poser la question du président du Conseil. Logique : un exécutif avec un programme ‘européen’ aurait besoin, à moment donné, d’un chef très crédible et en harmonie avec l’Europe. Mais demander aujourd’hui la démission de Berlusconi, comme le fait le PD, risque d’être prématuré et de compliquer le travail de la BCE. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).

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