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20/05/2010

Le Cavaliere chevauche aussi la crise.

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« Une réforme-symbole qui tend à renforcer le rôle de la Ligue » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « L’adoption du texte sur le ‘fédéralisme domanial’ tend à démontrer la centralité du parti de Bossi, sa capacité à unifier le centre droit et à diviser le centre gauche : l’opposition se retrouve en effet divisée en 3 – ‘oui’ PdL-Ligue-IdV, abstention du PD et ‘non’ UdC-API. Berlusconi et Tremonti crient victoire avec la Ligue et Di Pietro – qui se dit ‘passé à droite de ses alliés’ par ‘sens des responsabilités’, accusant le PD d’être sans identité. La Ligue, elle, peut dire aux électeurs qu’elle ‘tient ses promesses’ même si Tremonti s’est hâté de dire que le texte a surtout une ‘valeur symbolique élevée’ et ‘une portée économique neutre ou presque’ – pour faire taire les critiques. La crise ne permet pas de baisser les impôts, dit Berlusconi, mais leur réduction viendra comme ‘dividende’ du fédéralisme fiscal – façon habile de présenter ce sur quoi Bossi n’entend rien céder. Dans ce contexte, la conférence de presse conjointe Di Pietro-Calderoli a été un vrai coup de théâtre, comme la quasi-bénédiction de la conférence épiscopale – ‘il faut une analyse du rapport coût-bénéfice’, dit L. Diotallevi, organisateur des ‘semaines sociales’ de la CEI, ajoutant que l’Eglise catholique est ‘porteuse d’un droit des communautés locales à s’auto-gouverner’. Confirmation d’un dialogue entre les évêques et la Ligue, freiné mais non interrompu par leurs dissensions sur l’immigration. »
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« Le Cavaliere chevauche aussi la crise » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « A en croire les premiers échos, le livre à paraître du journaliste Bruno Vespa devrait donner de Berlusconi une image différente de celle à laquelle nous sommes habitués : de longues discussions avec le Cavaliere, l’auteur retire l’impression d’une inflexion stratégique vers plus de réalisme et d’une moindre propension aux promesses, difficiles à tenir dans la situation actuelle –comme la réduction des impôts, remise à l’après-crise. C’est justement sur la bataille contre la très difficile conjoncture européenne que Berlusconi entend jouer les trois années restantes de la législature, sans rien cacher de la gravité de la situation, mais en y ajoutant de l’optimisme, l’Italie ne s’en étant jusqu’ici pas si mal tirée. Il sait que l’énorme dette publique italienne, qui requiert de placer en moyenne, chaque jour, 1 Md€ de titres d’Etat, ne permet pas de dormir tranquille, mais il est convaincu que la crédibilité de la politique économique préservera l’Italie du danger d’être prise pour cible par la spéculation. Certes, il faudra lire tout le fil du raisonnement, mais voici ce qu’on peut déjà déduire de cette nouvelle stratégie. Berlusconi voit dans la crise une occasion de renforcer son gouvernement. Il prévoit qu’au Parlement, comme hier sur le fédéralisme, l’opposition se divisera et il n’est pas dit que la gauche ait à gagner à contrer frontalement Tremonti au sujet du collectif budgétaire – vraiment inquiète, l’opinion demande qu’on trouve une voie de sortie de crise, sans obstruction. Dans ce contexte, le renforcement de la majorité et le remplacement du ministre ou d’autres visés par les enquêtes judiciaires pourraient se révéler moins difficiles. Autrement dit, si Casini ne veut pas finir à la remorque de la gauche et si Bossi veut vraiment voir aboutir le fédéralisme, le président du Conseil pense qu’ils devront mettre de l’eau dans leur vin. »
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(Traduction : ambassade de France à Rome)

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