04/05/2022
"L’agression russe contre l’Ukraine fait ressurgir l’axe populiste de 2018 entre le M5S et la Ligue."
Italie. Revue de presse.
Le discours du Président du Conseil Mario Draghi devant le Parlement Européen à Strasbourg sur l'avenir de l'Europe et la guerre en Ukraine fait les gros titres des quotidiens italiens. L’échange téléphonique entre le Président E. Macron et son homologue V. Poutine est aussi largement cité. Les commentaires soulignent que le moment serait venu d’une « relance de l'Europe », grâce à une entente entre Paris, Berlin et Rome pour revoir le Pacte de Stabilité, et jugent que la position du Kremlin « n’a pas bougé » sur un cessez-le-feu en Ukraine, malgré l’appel du Président français. « Draghi et Macron appellent à la trêve » - Au Parlement Européen, le Président du Conseil demande un cessez-le-feu immédiat en Ukraine. Le leader français s'entretient téléphoniquement avec Poutine pendant deux heures (Corriere della Sera), « Voici l'Europe qu'il faut rebâtir » - Au Parlement Européen, Draghi plaide pour un fédéralisme pragmatique, allant de l'économie à l'énergie en passant par la sécurité. Un appel téléphonique entre Poutine et Macron a eu lieu hier (La Repubblica), « La doctrine de Draghi pour l'Europe » - L'Italie demande à modifier les traités et de mettre fin au principe de l'unanimité. Poutine demande à Macron de cesser d'armer Kiev (Stampa), « Draghi à l'UE : il faut mettre fin à l'unanimité » (Sole 24 Ore), « L'embargo sur le pétrole russe commencera dès janvier » - Le sixième paquet de sanctions prévoit une réduction graduelle ; la Hongrie et la Slovaquie auraient des dérogations (Il Messaggero).
PREMIER PLAN, La Repubblica, T. Ciriaco : « Draghi secoue l’Europe : ‘’Il faut plus de fédéralisme et revoir les traités’’ » : « L’Union Européenne que le Premier ministre tente d’esquisser est ambitieuse, courageuse, peut-être même trop fédérale pour être vraie. Comme Macron, l’ex-banquier propose une révolution : pour construire, il faut d’abord démolir, sans être timide. « Les institutions européennes dans les dernières décennies ont bien servi les citoyens, mais elles sont inadéquates pour la réalité d’aujourd’hui ». Le premier pilier de la stratégie proposée par Draghi est celui de la défense commune : il faut immédiatement mettre en œuvre la « boussole stratégique » et « convoquer une conférence pour rationaliser et optimiser les investissements militaires » qui, parce qu’ils sont fragmentés, sont inefficaces. Les autres pré-conditions sont « une politique étrangère unitaire et des mécanismes décisionnels efficaces ». Sur l’énergie, Draghi insiste avant tout sur le plafonnement européen du prix du gaz « pour réduire les coûts exorbitants et diminuer les sommes que nous envoyons chaque jour à Poutine ». De manière plus générale, il faut adopter une approche européenne, pour ne pas laisser « l’Europe sombrer dans la récession ». Les mesures d’urgence ne suffisent pas : « le problème est systémique et doit être résolu par des mesures structurelles, qui dénouent le lien entre le prix du gaz et celui de l’électricité ». Sur la dette, Draghi demande à Bruxelles de recourir aux mesures de protection déjà mise en œuvre durant la pandémie et de relancer la dette et les prêts communs. Draghi trace également l’’hypothèse d’un plan de grande ampleur inspiré du Next Generation EU. Sur le modèle du Pnrr, il servirait à financer les secteurs de la défense, de l’énergie, de la sécurité alimentaire et industrielle. En somme, Draghi évoque une Europe capable de gérer les grandes crises – et cela vaut également pour la réforme sur les migrations, pour laquelle « la logique du Traité de Dublin » devrait être dépassée. Changer les Traités est une possibilité qui doit être explorée. L’autre nécessité est celle de « dépasser le principe de l’unanimité » et de « s’acheminer vers un système de prise de décisions à la majorité qualifiée ». C’est uniquement de cette façon que pourra naître une Union largement fédéraliste. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ginori et T. Mastrobuoni, « Macron appelle Poutine et demande ‘’une trêve immédiate’’ ; un possible voyage à Moscou » : « Emmanuel Macron a tenté hier de renouer le dialogue mais le Kremlin s’est montré totalement fermé aux demandes de trêve et de cessez-le-feu. Les contacts entre les deux leaders avaient été interrompus suite à la découverte des massacres à Boucha, mais Macron reste convaincu que toute solution au conflit passera par la reprise des efforts diplomatiques, en étroite coordination avec les partenaires européens. Il semble toutefois que Poutine n’ait pas revu sa position d’un millimètre, tout en se disant ouvert au dialogue et en accusant à l’inverse l’Ukraine de ne pas être disposée à négocier. Il dénonce également l’Occident et son soutien à Kiev, en particulier la livraison d’armes. Or Paris est désormais alignée [avec ses alliés] sur l’envoi d’armes lourdes à l’Ukraine. Les diplomates français travaillent actuellement à une visite conjointe à Moscou avec le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier abandonne pour le moment l’idée d’une visite à Kiev après l’affront fait par Volodymyr Zelensky au président allemand Steinmeier. La ministre allemande des Affaires étrangères pourrait bientôt se rendre à Kiev mais l’Allemagne semble être tombée dans la tourmente depuis que le chef de l’opposition a été accueilli hier à Kiev, où il a notamment été reçu par Zelensky. Aux yeux du monde il s’agit d’un nouvel affront fait à Scholz, et pas seulement de la part de son opposant politique. »
Article, La Stampa, F. Sforza « Macron tente à nouveau de convaincre Poutine mais ce dernier demande à ce qu’on cesse d’armer Kiev » : « E. Macron est le dirigeant européen à avoir passé le plus de temps à parler avec Poutine, et il le revendique ‘’Si nous ne parlons pas à la Russie, est-ce que nous augmenterions notre capacité à permettre la paix ? Non. Alors ne laissons pas ce travail à d’autres’’. Hier, pour la première fois depuis sa réélection, le président a repris le dialogue en cherchant de mettre de l’ordre dans une situation d’enlisement diplomatique total. Macron a mis la Russie face ses responsabilités en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU. Au-delà des contenus, la ligne de Macron se pose en Europe comme celle qui reste la plus déterminée à ne pas abandonner le dialogue, aussi afin de ne pas laisser cette fonction aux Turcs. Bien qu’atlantiste convaincu, Macron estime que Washington est trop loin de nous pour saisir l’enjeu de cette crise et les retombées politiques et économiques pour l’Europe. Le Président français, malgré les critiques venant des pays de l’Est, ne veut pas descendre du train de la négociation. Par ailleurs, après le discours animé de Johnson, le leader français veut éviter que la Russie ne se sente trop isolée et que sa dangerosité ne devienne encore plus imprévisible. Macron ne cache pas à son entourage que parler à Poutine est un exercice « ingrat » mais aussi nécessaire pour que l’UE soit maître de son destin, notamment dans la gestion de sa sécurité. »
ARTICLE, La Repubblica, « Blocus sur le pétrole, l’Europe se divise. Vers une dérogation pour les pays opposés à l’embargo » : « La Hongrie et la Slovaquie menacent d’opposer leur véto. Ce sont les pays les plus dépendants (jusqu’à 100% des approvisionnements en pétrole), et n’ayant pas de ports, ils ont des difficultés à se résoudre au GNL ; la commission propose alors un programme par étapes, une période de transition, en proposant que l’interdiction ne démarre qu’en 2023 avec une exception pour Budapest et Bratislava, avec un an supplémentaire pour ces pays. Mais ce choix pourrait conduire d’autres pays à réclamer aussi des dérogations, au risque de faire échouer l’efficacité de cette sanction. Il y aura bien une entente, mais jusqu’à hier le mot véto était sûrement le plus employé. L’embargo sur le pétrole divise l’Union à un point inédit depuis ces trois derniers mois. Le moment de vérité pourrait avoir lieu aujourd’hui, déjà à l’occasion du Coreper, où l’on saura s’il faut encore quelques jours de réflexion avant le lancement du 6ème paquet de sanctions. La décision de Moscou de couper le robinet à la Pologne et la Bulgarie a inquiété. Tous les pays doivent préparer un plan d’urgence si le Kremlin leur réservait le même sort ».
ENTRETIEN, La Repubblica, de Pjotr Tolstoj, vice-président de la Douma, « L’armée russe ne s’arrêtera qu’une fois arrivée à la frontière polonaise » : « Pour Pjotr Tolstoj, « l’opération militaire spéciale » continuera de se poursuivre graduellement tant que la Russie l’estimera nécessaire. “L’opération s’arrêtera quand l’Ukraine sera totalement dénazifiée et démilitarisée, c’est-à-dire quand elle ne représentera plus une menace militaire pour la Russie et qu’il ne sera plus possible de la transformer en pays anti-russe comme l’Occident cherche à le faire depuis 30 ans. Le nazisme ukrainien est une idéologie fondée sur la haine de la Russie. La Russie a déployé son armée dans un temps de paix, nous n’avons pas lancé une mobilisation générale comme l’a fait l’Ukraine. Malgré les aides de l’Europe et l’hystérie de Boris Johnson ou de Mario Draghi, nous arrêterons cette opération quand nous jugerons que le moment est venu. Je pense que nous nous arrêterons à la frontière polonaise. La Pologne a une autre mission, celle de désintégrer l’UE de l’intérieur à notre demande (il rit). Blague à part, l’Allemagne, l’Italie et la plupart des pays de l’Est de l’Europe sont dans une situation de vulnérabilité après avoir lancé une guerre économique contre la Russie. L’augmentation des prix du gaz peut diviser la classe moyenne, qui est la base électorale des gouvernements occidentaux. L’UE pourrait connaitre le même sort que l’URSS. Nous avons eu trop confiance en nos partenaires occidentaux qui ont gelé nos réserves, mais l’Occident ne comprend pas que le consumérisme n’est pas la caractéristique principale des Russes, si le pays est agressé, l’augmentation des prix de quelques roubles n’est pas une tragédie. Les Russes font bloc, ils ne descendent pas dans la rue. La Russie est prête à payer un prix même dix fois plus élevé car cette tentative d’éliminer la Russie va échouer, car elle reste le plus grand pays au monde. Cette crise va conduire à la fin de l’hégémonie de l’idéologie occidentale. Imposez-nous même de nouvelles sanctions, à la fin c’est vous qui paierez. Les armes fournies par l’Occident, nous les bombardons avant même qu’elles ne soient remises aux Ukrainiens. Si la Finlande et la Suède adhèrent à l’Otan, elles auront nos missiles nucléaires à leurs frontières et ce ne sera pas notre problème. “»
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Le conflit qui fait renaître l’ancien axe entre populistes » : « L’agression russe contre l’Ukraine fait ressurgir l’axe populiste de 2018 entre le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue, en opposition à Mario Draghi au nom du refus de nouvelles aides militaires. Il est significatif que leurs positions ne semblent pas coordonnées mais mènent aux mêmes conclusions. On ne sait pas si elles sont seulement le reflet la veine anti-américaine, anti-européenne et philo-russe ou également d’une hostilité vis-à-vis du Palais Chigi. Derrière le soudain attachement à la paix de Salvini et celui de Conte au Parlement – qui oublie au passage la résolution approuvée en mars par la Chambre autorisant l’exécutif à fournir de l’aide militaire à l’Ukraine jusqu’en décembre - il se pourrait que la guerre de Poutine ne soit qu’un des leviers sur lesquels misent certaines forces de la majorité pour mettre Draghi en difficulté. Le risque est de faire remonter jusqu’à l’UE le manque de fiabilité de certaines forces de la coalition et de risquer une crise de gouvernement que seule la guerre semble encore contenir. »
Article, La Stampa, A. Cuzzocrea « Draghi ne fait plus de remise aux 5 Etoiles et la possibilité d’élections anticipées en automne se concrétise de plus en plus » : « Ce n'est pas seulement l'irritation face à ce qu'il considère comme un faux problème qui a poussé l'ancien président de la BCE à faire - depuis Strasbourg - une autre déclaration qui a frappé au cœur de la communication du M5S. L'attaque contre le bonus pour renouveler les bâtiments n'est pas nouvelle. Ce qui a pesé sur les relations déjà tendues ces dernières heures, ce sont les déclarations du président du M5S sur l'envoi d'armes en Ukraine. Le Palais Chigi et le gouvernement expliquent que personne ne peut s'attendre à ce que Draghi fasse une nouvelle déclaration au Parlement. Cependant, la résolution adoptée en mars permet au gouvernement d'envoyer de l'aide à l'Ukraine, y compris de l'aide militaire, par le biais de décrets interministériels jusqu'au 31 décembre. Les 5 étoiles le savent, tout comme Matteo Salvini. Tant Conte que le secrétaire de la Ligue savent donc qu'ils tirent à blanc avec des déclarations qui tentent de capter un sentiment présent dans le pays, sans vouloir provoquer une véritable crise gouvernementale. Tous les sondages montrent que la majorité des Italiens sont très inquiets, mais qu'ils ne comprendraient pas une crise gouvernementale. Les Italiens sont effrayés, mais ils n'ont aucune envie de courir de risques. Pourtant, une idée très claire est en train de se frayer un chemin, au sein du Parlement : il est impossible d'arriver au printemps 2023 de cette manière. Un autre ministre a expliqué qu' "en octobre, il y aura un recensement, et immédiatement après, toutes les circonscriptions électorales devront être redessinées, donc il y a un risque de voter en mai". Draghi n’a aucune intention de se laisser user. Il doit défendre sa réputation, également au niveau européen, et pour cette raison, il ne peut pas céder aux batailles identitaires qu'il considère comme nuisibles : le drapeau anti-Bolkenstein pour défendre les bénéficiaires des concessions balnéaires du centre-droit et celui d'un Mouvement que mêmes les alliés du PD considèrent comme trop ambigu par rapport à l'invasion russe en Ukraine. Ainsi, la rumeur qui se fait de plus en plus insistante parmi les représentants du gouvernement est que le Président du Conseil a demandé au ministre de l'Economie Daniele Franco d'anticiper la loi de finances afin qu'elle soit prête cet été. Ce serait là la condition qui permettrait à Sergio Mattarella de décider des élections au milieu de l'automne. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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03/05/2022
Hongrie : la place des députés au Parlement.
Hongrie.
Fidesz + KDNP : 135
Jobbik : 10
Mi Hazank : 6
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/05/02/les...)
22:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
Réaction de Giorgia Meloni aux propos du ministre russe Sergueï Lavrov.
Italie. La dirigeante de Frères d’Italie Giorgia Meloni déclare à propos du passage sur la chaîne de télévision italienne du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Lavrov :
« Après les bestialités affirmées hier soir sur Rete4 par le ministre russe Lavrov, qui a répété les thèses honteuses de la propagande russe, les Italiens ont bien compris à quel point les justifications du gouvernement russe sur l'invasion de l'Ukraine sont insensées. La responsabilité de ces déclarations ne peut être imputée à Mediaset : si aujourd'hui les Italiens comprennent mieux les raisons pour lesquelles il est nécessaire de défendre l'Ukraine, c'est aussi grâce à la liberté de la presse et de parole, qui en Italie sont des droits constitutionnels garantis. »
15:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
Matteo Salvini : "Plus d’armes pour l’Ukraine signifie plus de morts."
Italie. L’intervention de Matteo Salvini :
""Plus d’armes pour l’Ukraine signifie plus de morts. Dialogue avec Moscou."
Le leader de la Ligue parle : "L'Italie est le protagoniste de la paix. Je crois en l'Occident mais l'alliance doit être entre égaux.""
14:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Le centre-droit contraint à recomposer ses rapports hiérarchiques."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur le décret prévoyant des aides aux ménages et aux entreprises pour faire face à la flambée des prix énergétiques, voté hier en Conseil des ministres, malgré l’abstention des voix du M5S : « Draghi : des aides à hauteur de 14 milliards » - Un « bonus » de 200 euros sera destiné à 28 millions d’Italiens, outre une remise des taxes sur le carburant (Corriere della Sera), « La taxe sur l’extra-profit pour le gaz et le pétrole à 25% » - Le décret pour les aides économiques a été adopté. Les 5 Etoiles s’opposent à l’incinérateur de Rome (La Repubblica), « Le bonus Draghi : 200 euros contre la crise » - Un chèque pour les revenus en dessous de 35 000€ annuels, mais les 5 Etoiles ne votent pas le décret pour protester contre l’incinérateur (La Stampa), « Carburants, feuilles de paie, chantiers : feu vert aux aides à hauteur de 14 milliards » (Sole 24 Ore), « Des aides pour un Italien sur deux » - Le décret anticrise prévoit un bonus de 200€ pour les factures. Draghi assure : nous sommes prêts à faire d’autres efforts et sur le gaz nous nous alignons à l’Europe (Il Messaggero). La polémique autour de l’entretien du chef de la diplomatie russe S. Lavrov diffusé dimanche sur une des chaines du groupe Mediaset, dont les contenus ont été qualifiés d’« aberrants » par le Président du Conseil, est aussi citée : « Lavrov, des mots choquants » - Selon le ministre russe, « Hitler était juif comme Zelensky ». Israël proteste, Draghi parle de « mots aberrants » mais Salvini prépare une visite à Moscou (La Repubblica), « La colère de l’Occident sur les mots de Lavrov » - La chaine Rete 4 dans la tourmente pour l’entretien au ministre russe (La Stampa), « Avec l’alibi de Poutine, on veut censurer les scoops » - Un entretien exclusif est qualifié de « propagande » par la gauche et Draghi s’aligne au PD (Il Giornale). L’évacuation de civils de Marioupol est également citée avec large couverture photographique en Une. Enfin, le Corriere propose quant à lui l’entretien exclusif du Pape François « Je suis prêt à rencontrer Poutine à Moscou ».
Les JT couvrent essentiellement les mesures prévues par le décret d’aide aux familles et aux entreprises par le gouvernement Draghi ainsi que la poursuite de l’offensive russe sur l’aciérie de Marioupol et les tirs de missiles sur Kiev et Odessa. La polémique autour des propos tenus par Lavrov et les condamnations exprimées par Draghi et le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Anthony Blinken, sont abondamment commentées. La baisse du chômage et la croissance de record de l’emploi font également l’objet de sujets.
Editorial, La Repubblica, E. Mauro « Poutine et l’idéologie ultime » : « Arrivera-t-on vraiment à une « guerre totale » en Ukraine ? Poutine a déjà montré que les plans militaires peuvent changer selon la convenance du moment. Ses collaborateurs ont commencé à reconnaitre que la résistance du pays envahi et occupé a pris de court le Kremlin, désormais prisonnier de sa propre propagande. Or, ce sont justement ces insuccès qui poussent Moscou à une escalade, dans un défi qui est à la fois régional et universel. L’enjeu est la hiérarchie du pouvoir dans le nouvel ordre mondial. La théorie-obsession de Poutine est que nous nous retrouvons face au rendez-vous pour l’affrontement final où la civilisation eurasiatique devrait régler les comptes avec celle européenne considérée comme à bout de souffle. Par ailleurs, Kiev représente pour Poutine ce fondement de la genèse de ce « peuple triparti et unique », celui russe, biélorusse et ukrainien. Du coup, il ne pouvait pas accepter la conversion de l’Ukraine au dispositif culturel et politique de l’Occident allant contre la « Russie des origines ». Poutine n’est pas nostalgique de l’URSS mais de cet exercice technique et métaphysique de l’autorité absolue d’un empire, d’une mission. Si l’Ukraine s’adresse à l’UE et à l’Otan, le passé et le présent se rebellent face au dessein du Kremlin. Poutine ne peut pas faire marche arrière, car il n’a pas seulement lancé un défi pour le territoire mais quelque chose de plus important. Et nous, nous ne pouvons que continuer notre soutien à Kiev, puisque l’enjeu concerne l’Europe entière et son destin démocratique. »
Commentaire, La Repubblica, S. Folli « Draghi, les partis et l’affaire Lavrov » : « L’entretien télévisé désastreux de Lavrov a marqué une ligne rouge dans la narration médiatique de la guerre de Poutine. Jusque-là, au nom de la liberté d’expression, un certain nombre de chaines et quelques journaux invitaient des personnalités qui justifiaient, comprenaient ou relativisaient les positions russes. Mais après l’exhibition sans intermédiaires de Lavrov, tout le monde a compris qui est réellement en train de chercher à dominer les médias. Les propos antisémites du ministre de Poutine ont fait le tour du monde et certains se demandent pourquoi on a choisi l’Italie pour une telle opération de désinformation. Cela a paru une tentative implicite de déstabiliser la politique. L’insistance sur la « déception » russe quant à la ligne adoptée par Rome n’est pas un hasard. « Nous nous attendions un comportement différent » a dit explicitement Lavrov. Certes, les deux gouvernements dirigés par Conte avaient offert une image différente, persuadant Moscou qu’en cas de crise, l’Italie aurait choisi une position neutre, voire ambigüe. Mais avec Draghi au Palais Chigi, dont on connait les très bonnes relations avec Washington, et la confirmation de S. Mattarella au Quirinal, la donne a changé. Il est vrai qu’une fissure s’est ouverte entre plusieurs Italiens inquiets par un avenir incertain et la ligne adoptée par le gouvernement, soutenu par une majorité unie. Enrico Letta (PD) et ses alliés mineurs, les 5 Etoiles de Di Maio et Forza Italia, soutiennent avec conviction Draghi, qui se rendra bientôt à Washington. Puis, il y a G. Conte qui demande au Président du Conseil un pas contre « l’escalade » (c’est-à-dire l’envoi des armes à Kiev) et Salvini qui redore sa position prorusse. Conte et Salvini tentent de séduire l’électorat en faisant appel à des peurs collectives. Toutefois, les sondages nous disent que l’opération n’est pas en train de marcher. »
ENTRETIEN, La Repubblica, d’Enrico Borghi, responsable sécurité du PD et membre du Copasir : « ’Les chaînes télé privées contournent les sanctions imposées à Moscou’’ » : « ‘’Les discours de Lavrov et de Solovyev à la télé italienne mettent en danger la sécurité nationale. Le Copasir a ouvert une enquête : il ne s’agit pas ici de liberté d’expression ou de pluralisme de l’information. Il faut comprendre qui sont ces personnes qui offrent aux tenants de la propagande russe la possibilité de polluer notre débat public en diffusant de fausses nouvelles et pourquoi elles le font. C’est un problème dans la mesure où la manipulation de l’information et la distorsion des faits est un des piliers de l’offensive du Kremlin. Plus on pousse l’opinion publique des pays de l’OTAN à mettre en cause les gouvernements, plus le front hostile à la Fédération de Russie s’affaiblit. Pourquoi ce phénomène se propage chez nous alors qu’il est inexistant en France et en Allemagne ? Pourquoi Lavrov choisit l’Italie pour nier les crimes de Boutcha et donner du crédit aux thèses insensées et antisémites sur le sang juif d’Hitler, en faisant comprendre, de manière sibylline, que de la part de notre pays, la Russie se serait attendue à un comportement différent ? L’on pourrait faire en sorte que, les personnes touchées par des sanctions directes, comme Lavrov, ou indirectes, comme Solovyev, ne puissent pas accéder aux médias publics italiens ni à ceux faisant l’objet de subventions publiques. Ce qui s’est passé sur Mediaset et La7 peut s’apparenter à un contournement des sanctions.’’ »
Entretien, La Verità, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « Plus d’armes à l’Ukraine signifie plus de morts. Il faut dialoguer avec Moscou » : « ‘’Avec Moscou, il est nécessaire de dialoguer, aussi parce que, tôt ou tard, il y aura le cessez-le-feu. L’Italie et l’Europe devront alors arriver à ce rendez-vous en tant qu’acteurs principaux. Celui qui bombarde ne peut pas avoir raison mais cela n’est pas une raison suffisante pour fermer tous les canaux diplomatiques ou, pire encore, croire que l’ennemi soit tout le peuple russe. Je crois fermement dans la liberté, les droits et les valeurs de l’Occident et représentent dans les alliances dont l’Italie fait partie. Des alliances, toutefois, où il ne faut pas qu’il y ait des membres de « deuxième division ». Concernant les propos de Lavrov, l’Italie ne doit se faire intimider par personne et nous devons être en première ligne pour la paix, sans subir une escalade pouvant engendrer une guerre mondiale. Plus d’armes on envoie à l’Ukraine, plus la paix s’éloigne. Ce conflit risque de provoquer plus de dégâts en Ukraine et en Europe que chez Biden. L’Italie est en train de payer un prix élevé en termes de coût énergétique : plusieurs secteurs productifs sont en difficulté en raison d’absence de matières premières. Et dans cette perspective il y aura une augmentation de l’immigration venant de l’Afrique. L’Europe manque d’unité et de courage : l’Italie, l’Allemagne et la France devraient s’unir et avancer des propositions sans se limiter à courir après ce que proposent les Etats-Unis. Certes, avec les sanctions, il y a des conséquences en Russie, elles sont si lourdes qu’elles ont accéléré le rapprochement entre Moscou et Pékin. Les contre-sanctions, inévitables, sont un coup dur pour l’Italie et je ne crois pas que l’Europe soit en mesure d’allouer les ressources nécessaires aux pays qui paient le prix le plus élevé.’’ »
Entretien, La Stampa, de Giuseppe Conte, président du M5S et ancien Président du Conseil italien, « Sur les incinérateurs, il s’agit d’un chantage [de la part du gouvernement] ; Draghi doit référer devant la Chambre avant de se rendre à Kiev » : « [Le gouvernement] cherche à nous humilier sur la question des incinérateurs de déchets mais nous en pouvons pas revenir en arrière. La norme introduite dans le dernier décret de soutien aux familles et aux entreprises n’a aucun rapport avec les prix de l’énergie et le coût de la vie, et nous sommes fermement contre ces incinérateurs qui ne sont pas respectueux de l’environnement et constituent une régression. En revanche, l’augmentation de la taxe sur les extra-profits réalisés en ce moment par le secteur énergétique est positive. Cela pourrait être étendu au secteur pharmaceutique et aux assureurs qui ont bénéficié de la spéculation de marché dernièrement. Cela permet de financer les aides aux familles et aux entreprises, qu’il faut continuer à soutenir. L’embargo sur le gaz russe est un objectif que nous partageons mais il faut surtout intensifier les efforts diplomatiques pour trouver, avec la communauté internationale, une solution politique. Il faut aussi un Energy Recovery Fund. Nous sommes contraires à l’envoi d’armes lourdes et létales en Ukraine, nous nous opposerons à un décret dans ce sens. Il faut une discussion au Parlement autour de la ligne politique que portera l’Italie à Washington et à Kiev. Draghi doit venir au Parlement et se prononcer contre l’escalade des tensions. Il n’y a pas de fossé qui se creuse avec le PD sur la question des dépenses en armement et nous n’avons pas l’intention de mettre en difficulté l’actuel gouvernement. Concernant la loi électorale, j’estime que le système proportionnel est le plus efficace pour faire face à la nouvelle législature, compte tenu notamment de la réduction du nombre de parlementaires, afin de garantir à tous une meilleure représentativité. »
Commentaire, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Le bouclier social de Draghi contre les craintes sur la guerre » : « Les raisons de notre posture face à la guerre en Ukraine ont la nécessité de s’accompagner à une série de mesures économiques pouvant garder le plus possible la cohésion de l’opinion publique. Comme nous le montrent les sondages, les craintes d’une escalade militaire ont un fort impact sur les citoyens. Toutefois, cela ne se traduit pas en un effet de consensus : le PD (Parti démocrate) et FdI (Frères d’Italie), les partis qui soutiennent le plus la cause ukrainienne, continuent à voir leur électorat s’élargir. Alors que la Ligue n’a obtenu aucun bénéfice de sa position prudente et pacifiste. »
Entretien, La Repubblica, de Roberto Cingolani, ministre de la Transition écologique : « Cingolani : ‘’D’ici 2024, nous aurons des solutions alternatives à l’importation du gaz russe’’ » : « ‘’D’ici à la seconde moitié 2024, nous devrions être autonomes : nous devrions pouvoir nous passer d’importer du gaz de Russie. Nous cherchons à augmenter le volume du gaz qui arrive en Italie par gazoducs : par exemple, il y aura, en trois ans, rien que pour l’Algérie, une augmentation de l’importation de gaz à hauteur de 9 milliards de mètres cube. Puis, nous misons sur l’augmentation des volumes de gaz liquéfié qui nous arrive par bateau. Grâce aux accords passés avec l’Algérie, l’Angola, le Congo et le Qatar, les importations de gaz liquéfié augmenteront d’1.5 milliard de mètres cube cette année pour atteindre, à la seconde moitié de 2024, 12.7 milliards de mètres cubes. Notre stratégie prévoit également un plan d’économie d’énergie et d’exploitation des ressources renouvelables qui nous permettra d’économiser 7 milliards de mètres cubes de gaz en 2025. En combinant trois approches, nous atteindrons 29 milliards de mètres cube en 2024. L’idéal serait d’être autonome du point de vue énergétique. Mais vu que l’Italie ne l’est pas, je crois que ce sera plus simple de traiter avec six ou sept pays de dimensions moyennes, plutôt qu’avec un seul pays qui couvrirait seul 40% de nos besoins et qui serait également une puissance géopolitique. En dépit de la guerre en Ukraine, nous sommes déterminés à atteindre l’objectif que nous nous sommes donnés : réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et faire en sorte qu’à cette date, 72% de notre production d’électricité soit issue de sources renouvelables. Nous avons quatre centrales à charbon qui étaient destinées à être cédées. Nous les ferons fonctionner à plein régime pour 12 à 24 mois maximum, car elles nous permettent d’économiser 3.5 milliards de mètres cubes de gaz. Elles émettront plus de CO2 mais, entretemps, nous accélérons tant sur les énergies renouvelables que ce sera compensé. Du reste, ce n’est qu’une mesure transitoire.’’ »
Article, Il Corriere della Sera, M. Franco : « Le centre-droit contraint à recomposer ses rapports hiérarchiques » : « L’accroc de Milan dépasse la simple compétition pour le leadership entre Meloni et Salvini. La façon avec laquelle Fratelli d’Italia a refusé, lors de sa conférence, la présence du leader de la Ligue dans sa propre ville a le goût d’un défi et celui d’une humiliation. Elle renferme l’idée que le centre-droit tient pour acquis le déclassement de Salvini au sein de l’alliance. La victoire qu’il a obtenue lors des élections européennes de 2019 semble à des années-lumière. La rapidité de ce retournement est un avertissement y compris pour la droite de Meloni : elle confirme la volatilité d’un électorat qui erre à la recherche de nouveaux points d’ancrage. Le fait que le centre-droit soit considéré comme le vainqueur potentiel des prochaines élections fait des manœuvres de ce côté-là une dynamique à suivre – notamment parce que Fratelli d’Italia déclare maintenant ouvertement vouloir prendre la tête de l’Italie. Le parti a cherché à masquer sa carence en termes de classe dirigeante en faisant parader des anciens ministres et des anciens responsables proches de la Ligue ou de Berlusconi. C’est le reflet de sa tentative de gagner en crédit dans un Nord qui n’a jamais considéré avec intérêt un parti enraciné à Rome et au Sud et qui est, de surcroît, héritier d’une culture postfasciste. Avoir pu et voulu s’afficher à Milan représente donc une démonstration de force et de sûreté. Cela résonne surtout comme le fait de prendre implicitement acte ou, peut-être, d’attendre, le déclin non seulement du berlusconisme mais aussi du salvinisme. »
Tribune, La Stampa, de Renato Brunetta (Forza Italia) ministre de l’administration publique « L’heure est au pacte social européen » - La Covid et la guerre ont accéléré une crise préexistante, nous risquons de voir de graves tensions. Mais il ne faut pas augmenter la dette, il faut miser sur l’innovation et les réformes : « L’Europe se trouve devant un choix, comme l’a dit notre président S. Mattarella, entre ‘’la régression’’ et ‘’la capacité de survivre aux maux du passé en les surmontant de manière définitive’’. La leçon de ces deux années, 2020-2022, est qu’il n’y a pas d’intérêt national sans l’UE, ni souveraineté possible si ce n’est celle européenne. C’est la raison pour laquelle les questions économiques cruciales qui agitent le débat politique en Italie (l’emploi, le pouvoir d’achat, l’inflation, la croissance) doivent être analysées par le biais d’un double prisme : celui national, certes, mais surtout celui européen. Il y a en Italie une nécessité de trouver un pacte social entre gouvernement et les partenaires sociaux comme celui de 1993 voulu par Ciampi, qui doit s’inscrire dans le cadre de réformes construit par l’UE pendant la pandémie, avec la mise à disposition des 750 milliards d’euros du Next Generation EU. Cela sur le sillon du nouvel européisme, incarné par la révision du Pacte de Stabilité proposée par les Présidents Draghi et Macron sur le Financial Times, en mesure de surmonter les règles et les paramètres rigides en vigueur actuellement. Un pacte social pour plus de croissance, de productivité, de salaires et de cohésion sociale qui serait vu comme un bien public européen. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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02/05/2022
Frères d'Italie donné premier à 22,1 % et la Ligue à 15,8 %.
Italie. Les nationalistes de Frères d'Italie donnés premiers à 22,1 % et la Ligue à 15,8 %.
Frères d'Italie : patriotes
Parti Démocrate : centre-gauche
Ligue : patriotes
M5S : anti-système
Forza Italia : conservateurs
Azione + Europa : libéraux
21:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les députés hongrois ont prêté serment.
Hongrie. Les députés ont prêté serment.
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/04/04/hon...)
20:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
Viktor Orbán déclare que la Hongrie usera de son droit de veto en cas de nouvelles sanctions contre les exportations de gaz russe.
Hongrie. Le Premier ministre Viktor Orbán déclare que la Hongrie usera de son droit de veto auprès de la Commission européenne en cas de nouvelles sanctions contre les exportations de gaz russe :
https://livrenoir.fr/la-hongrie-sopposera-a-toute-sanctio...
17:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Léger fléchissement du centre-droit."
Italie. Revue de presse.
Les journaux italiens ne sortant pas le 2 mai, les quotidiens en ligne titrent largement sur l’évacuation de civils de l’usine Azovstal à Marioupol par la Croix Rouge et l’ONU, ainsi que sur l’entretien du ministre des affaires étrangères russe S. Lavrov à la chaine italienne Rete 4. A cette occasion, Les quotidiens évoquent également les célébrations du Premier Mai, pendant lesquelles les syndicats italiens ont demandé une hausse des salaires et des retraites face à l’inflation et à la flambée des prix énergétiques, ainsi que le meeting de Fratelli d’Italia à Milan, sa dirigeante G. Meloni ayant dévoilé le programme politique en vue des élections législatives de 2023. Enfin, l’assouplissement des règles sanitaires à partir du 1er mai est également cité, prévoyant notamment la levée de l’obligation du port du masque dans les restaurants et les magasins et de l’obligation de présentation du pass sanitaire sur les lieux de travail.
Les JT couvrent essentiellement la reprise des évacuations de civils à Marioupol et les explosions qui ont eu lieu à Belgorod en Russie. Les célébrations du 1er mai, avec la reprise de l’appel du président S. Mattarella pour un « pacte social de sécurité au travail » et la rencontre entre le gouvernement et les syndicats, prévue pour aujourd’hui, sont aussi largement citées.
ARTICLE, Corriere.it « Le ministre Lavrov se dit surpris de voir l’Italie en première ligne avec les pays hostiles » : « Le chef de la diplomatie russe a manifesté hier à l’émission Zona Bianca de Rete 4 sa « surprise » pour le fait que « l’Italie soit en première ligne avec les pays qui sont contre Moscou ». Il a assuré que la Russie « a toujours œuvré pour arriver à un accord pouvant éviter une guerre nucléaire » et qu’elle « ne vise pas à un changement de régime à Kiev » car « c’est là une spécialité américaine » a-t-il ajouté. « Nous ne demandons même pas que Kiev se rende. Ce que nous demandons, c'est que Kiev arrête les hostilités et laisse partir les civils. Nous voulons nous assurer que l'Ukraine ne constitue plus une menace pour la Russie » a-t-il souligné. Le ministre russe a également confirmé la ligne dure sur le paiement en roubles de la fourniture d’hydrocarbures à l’Occident. »
ARTICLE, Repubblica.it «’’L’opération en Ukraine ne se terminera pas le 9 mai” » : « Le ministre des affaires étrangères russe a utilisé la tribune offerte par la chaine du groupe Mediaset pour rappeler certains points de la rhétorique de Vladimir Poutine; il a expliqué que les avertissements russes “sur la nécessité d’arrêter l’expansion de l’Otan à l’Est et de concorder des garanties de sécurité’’ avaient été tout simplement rejetés. Le ministre a ensuite critiqué la position de l’Italie ‘’qui non seulement adopte des sanctions antirusses mais propose même des initiatives’’, tout en attaquant la presse italienne, accusée, selon lui d’être allée “au-delà de l’étiquette professionnel’’ en faisant référence à la querelle entre l’ambassadeur russe en Italie et un journaliste de La Stampa. »
ARTICLE, Corriere.it, F. Fubini : « Pétrole russe. La vraie histoire de l’embargo et l’accroc dans les relations entre Europe et Etats-Unis » : « Il semble très probable que le Commission européenne présente mardi aux gouvernements sa proposition pour un sixième volet de sanctions contre Moscou. Pour la première fois, la question de l’embargo sur le pétrole en provenance de Russie sera officiellement sur la table. L’Allemagne a déjà fait savoir qu’elle était prête à sauter le pas, à condition que ce soit de manière graduelle. Cependant, dans les entretiens des derniers jours, d’autres scénarios ont été évoqués. Officieusement, un « accroc » aurait eu lieu dans les relations européo-américaines. Les 20 et 21 avril, lors du G7 Finance à Washington, Janet Yellen, secrétaire du Trésor, suggère aux Européens de ne pas décréter d’embargo sur le pétrole russe, mais d’indiquer un plafond de prix très en-dessous des cotations actuelles – ce qui permettrait aux économies européennes de contrôler et de faire baisser les coûts de l’énergie tout en réduisant les entrées d’argent à Moscou, sans pour autant interrompre les fournitures. Pour éviter que les Russes n’abandonnent le marché européen et ne se tournent vers d’autres partenaires qui paieraient le prix fort, Yellen propose la solution suivante : les Etats-Unis adopteraient le même plafonnement des prix que les Européens et feraient savoir au monde entier qu’acquérir du pétrole russe à des cotations supérieures que celles indiquées par Bruxelles et Washington donnerait lieu à des sanctions, en particulier celle d’une expulsion du marché américain. Le 24 avril, Yellen téléphone à Bruno Le Maire pour lui expliquer son schéma. Le Français écoute avec attention, mais n’est pas conquis par l’idée que les Etats-Unis puissent agir de manière extra-territoriale, menaçant de sanctions qui ne respecterait pas les conditions commerciales indiquées par Bruxelles ou Washington. La quasi-totalité des Européens partage l’avis de Bruno Le Maire, bien que le vice-Président de la Commission européenne, Josep Borrell, se montre ouvert à la question. La proposition de Yellen est donc abandonnée, tout comme celle de plafonner les prix sans appliquer de sanctions. L’unique option est donc celle d’appliquer un embargo graduel sur le pétrole russe. »
ARTICLE, La Repubblica, 30/04/2022 « Alerte Italie, la croissance économique freine alors que les prix flambent » : « D’après les prévisions du FMI, le conflit ukrainien déstabilisera l’économie de la Planète en frappant notamment les commerces globaux. L’UE paiera le prix fort de cette crise en raison des matières premières, alors que la Fed a agi en anticipant la hausse des taux d’emprunt. Concernant l’Italie, son PIB est prévu en baisse, environ -02% pendant le premier semestre mais de manière moins grave par rapport aux prévisions, qui tablaient sur -0,5%. Toutefois, avec la Suède, l’Italie est le seul pays européen qui aura le signe moins devant son PIB. Toujours pour l’Italie, le secteur du bâtiment demeure stable uniquement grâce aux facilitations (les bonus) prévues par le gouvernement mais c’est la manufacture qui paie le prix fort, cela en raison de la flambée des prix énergétiques et des difficultés que rencontrent les fournitures. C’est le flux du gaz russe qui déterminera l’état de santé des entreprises, on craint déjà une nouvelle flambée des prix énergétiques. Si le secteur touristique bénéficie de la réouverture post-pandémique, tout comme le secteur des services, c’est l’export qui inquiète, cela en raison d’une situation de faiblesse commune à toutes les économies de l’UE. Côté inflation, il y a eu un certain ralentissement en avril, grâce aux remises des taxes sur les carburants et sur les factures, mais c’est là une donnée provisoire. L’ISTAT prévoit en effet une hausse annuelle moyenne à hauteur de +6,5%. Quant à la dépense pour l’alimentation, les foyers devront prévoir une hausse annuelle d’environ 1800/1 900€. Hors, les salaires ne suivent pas cette tendance. »
SONDAGES, Corriere della Sera, de N. Pagnoncelli, « Léger fléchissement du centre-droit ; coude à coude entre le Parti démocrate et Fratelli d’Italia » : « D’après le sondage réalisé par Ipsos fin-avril, le consensus autour de l’action du gouvernement et de Draghi se renforce. L’indice d’appréciation du gouvernement et du Président du Conseil remonte d’un point par rapport au mois dernier, avec respectivement 58 et 61%. Le conflit en Ukraine, comme souvent dans les situations de crise, rapproche les citoyens des institutions. A l’inverse, le retour à la normale sur le plan sanitaire alimente une attitude positive vis-à-vis des dirigeants. Enfin, les mesures en vue de contenir la hausse des prix de l’énergie et réduire la dépendance vis-à-vis du gaz et du pétrole russes ont joué dans ce regain de consensus. Concernant les intentions de vote, on observe par ailleurs un recul général du centre-droit : Fratelli d’Italia recule d’1,5 point et perd sa première place en faveur du Parti démocrate, les deux premières forces politiques du pays se retrouvant au coude à coude avec respectivement 20% et 20,5% des intentions de vote. La Ligue confirme sa troisième position avec 16,5% et ce malgré une baisse d’un point, et l’enregistrement de son score le plus bas de cette législature. Le M5S inverse quant à lui la tendance négative des derniers mois et gagne 0,5% atteignant les 15%. A noter parmi les forces politiques en hausse, Forza Italia avec 8,8% mais surtout Italexit qui passe de 2,3% en mars à 4,2% aujourd’hui. Dans l’ensemble, les trois forces de droite prévalent nettement sur le centre-gauche, totalisant 45,3% contre 31,2%. Elles enregistrent toutefois un recul d’1,8% à cause notamment de contrastes internes et sont ainsi dépassés par le ‘’camp large’’, soit la coalition prévoyant tous les partis de centre-gauche, qui totalise 46,2%. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Le Parti du Progrès réclame l’externalisation des centres pour demandeurs d’asile.
Norvège. Le Parti du Progrès suggère que la Norvège, à l’instar du Danemark et du Royaume-Uni, envoie des demandeurs d’asile à l’étranger afin qu’ils y soient accueillis.
12:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
Meloni : "L’école italienne doit à nouveau valoriser le mérite."
Italie.
Giorgia Meloni : "L’école italienne doit à nouveau valoriser le mérite. Des décennies de domination post-soixante-huitardes sur notre école ont produit un nivellement vers le bas qui a dévasté le mérite, mais le mérite est le carburant de notre société."
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Vox demande l’abrogation du Traité de bon voisinage avec le Maroc.
Espagne et Maroc. Vox demande l’abrogation du Traité de bon voisinage avec le Maroc :
https://www.algeriepatriotique.com/2022/05/01/le-parti-es...
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01/05/2022
"Meloni : prête à gouverner avec les bonnes idées et les bonnes personnes."
Italie.
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