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08/02/2022

""Il faut traiter avec Poutine " : de la Ligue au M5S, le réseau transversal du parti pro-russe."

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Italie. Revue de presse. 

Les tensions au sein du Mouvement 5 Etoiles, après l’invalidation par le tribunal de Naples des nouveaux statuts du parti et de l’élection de Giuseppe Conte à la présidence de celui-ci pour irrégularités, font les gros titres de la presse italienne : « M5S, le juge suspend Conte » - La saisine contestant sa nomination et les nouveaux statuts a été jugée recevable, les pouvoirs passent à Grillo, le Mouvement est dans le chaos (Corriere della Sera), « Les 5 Etoiles décapités » - Le tribunal de Naples suspend l’ensemble de la direction du mouvement. Conte dit que son rôle est politique, pas juridique, et s’en prend à Di Maio. Une scission est possible (La Repubblica), « L’énième attaque bureaucratique contre Conte »  - Le leader annonce une nouvelle consultation des militants incluant les nouveaux inscrits (Fatto Quotidiano), « Conte déchu » - La direction suspendue par le tribunal de Naples, le Mouvement se voit privé de leadership (Il Giornale). 

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COULISSES, Repubblica, de M. Pucciarelli, « Une déconvenue pour l’ancien Président du Conseil qui renforce ses ennemis » : « À la suite de la publication de la décision du tribunal de Naples (qui a décidé de suspendre le statut du M5S voulu par Conte, ndlr) la confusion régnait au sein de l’entourage de Conte, entre ceux qui proposent d’en profiter pour repartir de zéro, et ceux qui pointent du doigt la démission de Di Maio intervenant bizarrement juste avant la décision du tribunal. Conte a finalement choisi de donner une réponse politique : ‘’mon leadership ne dépend pas de décisions prises dans les tribunaux’’. Mais en réalité, c’est une phase chaotique de l’histoire du M5S à laquelle on s’apprête à assister : l’association Rousseau prétend retrouver son ancien statut de plateforme centrale de consultation, le retour d’Alessandro Di Battista se fait toujours plus sentir, les adversaires de Conte demandent que l’on revienne à une direction collégiale et Grillo serait bien tenté de remonter les bretelles à ses enfants qui ne l’écoutent pas. Quant à la fameuse rencontre entre Di Maio et Conte, elle a été reportée à nouveau et l’on ne sait pas quand elle aura lieu. Hier, lors de son intervention à l’émission Otto e mezzo, Conte a également abordé le sujet épineux de la limite des deux mandats : ‘’il faut garder le principe de cette règle, mais je voudrais en discuter avec Grillo et imaginer des dérogations possibles.’’. Et voici un énième sujet sur lequel se déchaineront les passions des puristes du Mouvement qui dénoncent la perte d’identité du M5S. L’essoufflement que craint Conte est donc déjà réel, mais il est aussi le fruit d’une prophétie auto-réalisatrice. »

ANALYSE, La Repubblica, « ‘’Il faut traiter avec Poutine " : de la Ligue au M5S, le réseau transversal du parti pro-russe. » : « Il y a des régions du monde qui s'effondreraient sans une touche d'autoritarisme. La Russie en fait partie", soutient Vito Petrocelli, ancien membre de l'extrême gauche, aujourd'hui président M5S de la Commission des affaires étrangères du Sénat. Il est connu pour être pro-chinois. Et Poutine ? "Il n'est pas un champion de la démocratie, mais..." Mais... "Il n'est pas juste de le juger avec un prisme trop occidental : ceux qui le critiquent, comme les Américains, ont leurs propres problèmes à régler". "  "L'intégrité territoriale de l'Ukraine doit être préservée, mais si elle rejoint l'OTAN, les Russes auront des bases de missiles à 400 kilomètres de Moscou. Il faut l'éviter si nous ne voulons pas une guerre", affirme Paolo Grimoldi, chef de la délégation parlementaire à l'OSCE et ancien secrétaire de la ligue en Lombardie. Ce sont deux voix d'un monde politique composite et souterrain, qui croise la Ligue, Fratelli d'Italia, des pans du M5S et des ex-cinq étoiles, et qui peut être défini, pour des raisons complexes, comme pro-russe. "Ils ne comprennent pas que Poutine a changé et que l'Occident a été affaibli", critique un membre influent du PD. Les membres de la Ligue recherchent en Russie une fascination autoritaire, un goût pour l'homme fort. Il y a ensuite Giuseppe Conte, qui a soutenu l'idée de Matteo Salvini de nommer à la présidence le président du Conseil d'État, Franco Frattini, dont les sympathies pro-russes ne sont pas un mystère. Au M5S, beaucoup de choses ont changé : Luigi Di Maio est maintenant fermement atlantiste. Et même un autre pro-russe, Manlio Di Stefano, a changé de discours. Pas dans la Ligue. Un représentant tel que le député véronais Vito Comencini cultive des relations continues avec la Crimée. Grimoldi est d'avis qu'en cas de conflit "l'Ukraine ne tiendrait pas, car de Kiev à Donetsk ce sont des Russes : ils auraient des problèmes de stabilité interne". Silvio Berlusconi a toujours eu une relation personnelle avec Poutine. Valentino Valentini, député de Forza Italia, l'a toujours accompagné dans ses déplacements par le passé et a été décoré de l'ordre de Lomonosov par le dirigeant russe en 2005. Malgré la crise actuelle entre Fratelli d'Italia et la Ligue, le soutien à Moscou reste un point d’entente. Guido Crosetto, le candidat de Giorgia Meloni au Quirinal, a tweeté que "la chose la plus stupide que l'Occident (principalement l'Europe) puisse faire est de pousser la Russie vers Pékin". Au téléphone, il a ajouté : "Ma position est parfaitement pro-occidentale, si nous ne parlons pas, les matières premières, indispensables à la transition écologique, finiront entre les mains des Chinois". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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