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07/02/2022

"Meloni rejette la proposition de fédération du centre droit lancée par Salvini."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre tout d’abord sur les tensions au sein des deux coalitions de droite et de gauche dans la perspective de l’adoption d’une réforme électorale nécessaire pour accompagner celle de la réduction du nombre de parlementaires prévue à partir de 2023 : « Conte : je ne permettrai pas les attaques internes » - Le leader du M5S s’exprime au sujet de L. Di Maio ; Meloni rejette la proposition de fédération du centre droit lancée par Salvini (La Stampa) « Les partis font pression pour des aides supplémentaires contre la flambée des prix mais le gouvernement freine » - Salvini : nous avons un an devant nous pour reformer le centre droit (Corriere della Sera). Le ralentissement de la crise sanitaire, et notamment la baisse du taux de contagion permettant l’assouplissement de certaines restrictions, dont la simplification des quarantaines dans les écoles , est également citée : « Fin de l’obligation de port du masque dans les zones blanches » - A partir de vendredi prochain, moins de restrictions et réouverture des discothèques (Il Messaggero) , « Virus, moins de restrictions et de cours à distance » (Corriere della Sera), « Contagions et hospitalisations, les signes de la fin de la pandémie » (Il Giornale). Enfin, la crise ukrainienne fait la Une du quotidien La Repubblica « Kiev, Salvini ouvre à Moscou » - Pour le chef de la Ligue, il est fondamental d’avoir de bons rapports avec les Russes et il invite le ministre Di Maio à agir pour éviter un conflit. Les leaders de la coalition sont divisés. Les Etats-Unis lancent l’alerte : les troupes du Kremlin seraient prêtes à une invasion, 70% des capacités nécessaires sont sur place.  

ENTRETIEN, Stampa, de Giuseppe Conte, « Di Maio n’a pas intérêt à me pousser à bout.  Draghi doit se montrer courageux au sujet de la loi budgétaire. » : « ‘’Elire Elisabetta Belloni au Quirinal aurait été un tournant dans notre histoire, l’introduction d’une nouveauté notamment avec l’élection d’une femme, mais les partisans du conservatisme sont intervenus. Les déclarations de Di Maio au sujet de Belloni m’ont beaucoup étonné, car il a toujours été le premier à défendre le principe de ne pas gâcher des noms en faisant des déclarations publiques. Je fais tout mon possible pour qu’il y ait moins de verticalité au sein du M5S, nous nous efforçons de définir collectivement une ligne politique et mon rôle consiste ensuite à la résumer et la défendre. Aller dans des directions opposées ne revient pas tant à affaiblir mon leadership, mais plutôt à créer de la confusion et faire du mal au Mouvement. Il ne peut pas y avoir des agendas personnels, doubles ou triples. Le comportement de Di Maio a généré de la souffrance et du malaise au sein du M5S, c’est aussi pour cela que j’ai estimé que la démission de Di Maio de son poste au sein du Comité de Garantie était légitime. Si je pense que Di Maio devrait démissionner de son poste de Ministre des Affaires étrangères ? J’ai été très clair avec Draghi sur notre volonté de réaliser un pacte avec les citoyens pour renforcer l’action du gouvernement : aucun remaniement n’est envisagé pour l’instant. Je travaille pour créer un Mouvement accueillant, mais où personne, moi le premier, ne doit penser être indispensable. Actuellement, il faut faire face à l’augmentation du prix des factures de gaz et d’électricité qui risque de compromettre la relance économique ainsi que la modification de la loi budgétaire. Cela fait des semaines que nous le demandons à Draghi car nous avons besoin de réponses courageuses pour assurer une relance forte et stable. Enfin, concernant la réforme de la loi électorale, j’estime que le système proportionnel est l’instrument le plus efficace pour aborder la phase politique que nous traversons : il permettra davantage de dialogue entre les forces politiques et de mieux se différencier en proposant une offre politique plus claire et plus en ligne avec son électorat’’. » 

ENTRETIEN, La Verità, de Riccardo Molinari, chef de groupe de la Ligue à la Chambre « LeU a plus de poids que nous dans le gouvernement : c’est inacceptable » : « ‘’Il est nécessaire que notre présence au sein du gouvernement soit considérée avec le même poids que celle des autres. La Ligue, en termes de voix, est le deuxième groupe parlementaire. Parfois, les positions de LeU comptent plus que les nôtres : nous ne pouvons plus l’accepter. Nous devons sortir de la logique selon laquelle l’urgence signifie la suppression totale du débat parlementaire. Le Président Mattarella a lancé un message très clair sur l’importance de la démocratie parlementaire et sur le risque que font peser des technocrates d’imposer leur point de vue. La Ligue n’a pas demandé un remaniement mais elle demande à avoir plus d’espace. La provocation de Giorgetti sur sa possible démission avait comme but de souligner une certaine gêne. Nous soutenons le gouvernement par sens de responsabilité, mais il n’est pas possible qu’un seul décide, tandis que les autres obéissent. Il y a un an, nous avions décidé d’entrer dans le gouvernement pour apporter une aide aux secteurs les plus touchés par la pandémie : les professions libérales. Nous avons vécu une cohabitation difficile avec le centre gauche et les 5 Etoiles, mais ce n’est pas un mariage, nous restons à condition d’être écoutés et respectés. Fratelli d’Italia nous a lancé des piques qui n’étaient pas des caresses. Nous voulons renforcer l’alliance de centre droit, mais si quelqu’un ne veut pas de cette alliance, il est clair que nous regarderons ailleurs. Quand Salvini a lancé le projet de fédération de centre droit, il s’adressait à ceux qui sont en train de partager avec nous la responsabilité d’un gouvernement, et pas à ceux qui restent dehors et jouent à tout détruire, faisant semblant que le Covid n’existe pas.’’ » 

PREMIER PLAN, Corriere della sera, de P. Di Caro, « Meloni prévient : ‘’nous nous présenterons seuls aux élections si nous n’avons pas de garanties.’’ » : « L’intervention de Meloni d’hier soir à l’émission Non è l’Arena sur La7 a débuté par une forte critique du système de pass sanitaire, ‘’une religion dont on ne peut même pas débattre’’. La leader de FdI s’est évidemment exprimée au sujet de la proposition de Salvini de constituer un grand parti républicain sur le modèle américain en affirmant : ‘’cela ne me concerne pas’’. Prenant ses distances de ses alliés qui ont décidé de ‘’voter pour un président du PD et de gouverner avec le PD’’, Meloni déclare que désormais toutes ses forces seront consacrées au renforcement de son parti des ‘’conservateurs.’’ Mais c’est au sujet de la réforme de la loi électorale que Meloni surprend le plus son auditoire : même si l’on optait finalement pour un système proportionnel, ‘’avec les chiffres actuels, il sera difficile de se passer de FdI’’, ‘’je demanderai un pacte pour éviter les « arrangements » politiques ainsi qu’une plus grande clarté au sujet d’alliance avec le PD et le M5S, je veux savoir si mes alliés comptent rester dans mon camp.’’ En somme, le délitement du centre-droit, que Meloni elle-même a reconnu hier soir, semble destiné à grandir et à durer sur le long terme. » 

SONDAGE, Messaggero, de D. Pirone, « Le Centre en voie de construction atteint 15% d’intentions de vote. » : « Avec la crise des coalitions provoquée par les élections éprouvantes du Président de la République et à un an des prochaines élections, on parle de plus en plus de la naissance d’un grand centre. S’il est encore difficile d’affirmer avec certitude de quelles forces sera constitué ce ‘’Grand centre’’, Antonio Noto de Noto Sondaggi et Fabrizio Masia de EMG Different s’accordent sur le poids de son électorat qui serait aux alentours de 15%. Enzo Risso, directeur scientifique d’Ipsos, affirme que cet électorat regroupe ‘’des Italiens qui détestent la politique du conflit, qui demandent plus de stabilité et de gouvernabilité, qui sont dynamiques dans le secteur économique et légèrement modérés en politique.’’. Ipsos a mené une étude plus approfondie sur le profil-type de l’électeur de ‘’centre-centre’’ : 26% ne vote pas, 20% vote actuellement pour le M5S et 11% préfère actuellement Meloni et Salvini. Concernant la répartition territoriale, les centristes s’élèvent à 18% dans le Nord-Est et ils représenteraient 11% des électeurs des grandes villes. Il est cependant encore difficile de prévoir ce que représentera véritablement ce grand centre lors des prochaines élections de 2023 : comme le confirme un des plus grands experts des systèmes électoraux, Roberto D’Alimonte, l’émergence ou pas d’un grand centre dépend fortement de la loi électorale qui sera finalement adoptée. » 

ARTICLE, La Repubblica, « Salvini tend la main à Poutine et appelle au ‘dialogue avec Moscou sur l’Ukraine’ » : « Pour le leader de la Ligue, il est ‘fondamental’ de maintenir de bonnes relations avec la Russie. Une position que ne partage pas le gouvernement italien. Le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio reste fidèle à la ligne des Etats-Unis, la plus dure vis-à-vis du Kremlin, qui a également le soutien du Parti démocrate. Cette position creuse un peu plus le fossé avec Giuseppe Conte, qui est plus proche du Kremlin. Pour Matteo Salvini, c’est l’Italie qui aurait le plus à perdre en cas de détérioration précipitée de la situation entre l’Ukraine et la Russie. Les tensions et le manque de dialogue sont pour lui directement liés au risque de pénurie d’énergie en Europe et plus particulièrement en Italie. Comme lorsque dans la course à la présidentielle ils avaient tenté ensemble de promouvoir Elisabetta Belloni alors que Luigi Di Maio freinait cette candidature, Salvini se place à nouveau du côté de Giuseppe Conte, qui avait déjà exprimé des positions russophiles lors de son premier gouvernement. Ce qui laisse penser au ministre des Affaires étrangères qu’il s’agit avant tout d’un calcul sur le plan de la politique intérieure, alors qu’il ‘ne se passe pas un jour sans que le ministre ne parle de la situation ukrainienne’ souligne la Farnesina. Luigi Di Maio et Lorenzo Guerini, le ministre de la Défense, se présenteront aujourd’hui devant les commissions conjointes Affaires étrangères et Défense de la Chambre et du Sénat. En attendant, Mario Draghi a déjà pris le dossier en main en téléphonant personnellement à Poutine afin de s’assurer que les fournitures de gaz à l’Italie n’étaient pas en jeu. Le PD dénonce quant à lui le silence de trop nombreux partis italiens sur la situation à l’Est de l’Europe qui se montrent ainsi favorables à Poutine. Une accusation qui concernerait aussi Salvini et rappelle l’affaire Metropol sur des financements obscurs du parti en lien avec la Russie pour laquelle une enquête visant l’ancien porte-parole de Matteo Salvini est encore en cours. Une ombre qui refait surface à chaque fois que le leader léghiste tente de prôner le dialogue avec Moscou. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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