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26/04/2021

"Letta-Salvini, la tension monte."

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Italie. Revue de presse.

Les tensions au sein du gouvernement sur le couvre-feu, au moment où la plupart des régions passe en zone jaune, font les gros titres des médias italiens. La présentation du Plan de Relance (Pnnr) au Parlement par le Président du Conseil Mario Draghi, prévue ce lundi, et mardi au Sénat est également largement commentée. « Letta-Salvini, la tension monte » - Le leader du PD déplore l'attitude de la Ligue, Salvini critique le couvre-feu. Draghi adresse le Pnrr aux Chambres (Corriere della Sera), « Carfagna : 750 000 nouveaux emplois » - Voici ce que le Pnrr prévoit dans les 4 prochaines années. Entretien avec la ministre pour le Sud (La Repubblica),  « Fiscalité et justice, Les partis aux aguets » - Salvini lance une pétition en ligne contre le couvre-feu, Letta l'invite à sortir de la majorité (La Stampa), « Couvre-feu, le haut-là de l'Intérieur » - Le vice-ministre Sibillia répond à sa collègue Gelmini : impossible de rester au restaurant au-delà de 22 heures (Il Messaggero), « Trop tôt pour les réouvertures, nous risquons une 4e vague » - Exclusif : voici le rapport ignoré par le gouvernement  (Il Fatto Quotidiano), « Coup de froid sur le couvre-feu » - Le centre droit demande à éviter les sanctions et à revoir l'horaire mais le secrétaire d'Etat à l'Intérieur ne prévoit pas de dérogations (Il Giornale).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, par P. Mieli « Le retour d’Ursula » : «Ursula von der Leyen est à nouveau parmi nous. Non pas à cause du coup de fil avec Mario Draghi qui a débloqué le plan de relance, mais parce que son nom évoque un pacte politique entre le Pd, le M5S et Forza Italia, c'est-à-dire les trois partis qui l’ont soutenue lors des élections de juillet 2019 pour la présidence de la Commission européenne. Pacte auquel pensent Enrico Letta et Dario Franceschini, contraints de renforcer l'accord affaibli avec les Cinq Étoiles, en allant chercher un accord avec ce qui reste du parti de Silvio Berlusconi. Un accord qui aurait, à leurs yeux, le mérite d'élargir la base de départ pour l'élection du chef de l'État. Une telle perspective a été mise en lumière (involontairement, on le suppose) par Matteo Salvini et l’abstention sur le décret concernant l’horaire du couvre-feu. De cette façon, le leader de la Ligue a déjà poussé Forza Italia vers le "camp Ursula". Désormais, Enrico Letta fera pression sur Salvini pour l’amener à faire un pas supplémentaire, comme pour le couvre-feu, puis un autre, jusqu’à ce que le dirigeant de la Ligue se retrouve - sans même s'en rendre compte - au bord de la rupture avec Mario Draghi. Si Salvini entre en conflit avec Draghi, le secrétaire du PD obtiendra que la voie s'ouvre largement pour la reconquête, au nom d'Ursula, du cœur de Berlusconi. Berlusconi - désormais ancien ennemi public numéro un pour le PD - pourrait miraculeusement avoir la chance d'être désigné, par toute la gauche, comme le nouveau point de référence de toutes les forces progressistes. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Mara Carfagna, ministre pour la Cohésion territoriale, « Plus de 200 milliards destinés au Sud ; une occasion unique de réunir l’Italie » : « ‘’Pour la première fois, les conditions d’une réunification sociale et économique du pays sont réellement réunies. Le Plan de relance prévoit l’investissement de 82 milliards d’euros sur 5 ans pour le sud de la Péninsule. S’ils sont utilisés selon les modalités et les délais prévus, la convergence entre Sud et Nord s’enclenchera enfin pour la première fois : le PIB des régions méridionales augmentera de 24% contre une moyenne nationale de 16%. C’est un défi qui demandera un effort collectif conséquent. D’autres fonds seront destinés au Sud, pour un total de 200 milliards. Avec Draghi, les choses ont changé par rapport au gouvernement Conte, il renvoie à l’étranger une image plus forte de l’Italie et, au sein du pays, la solidarité nationale aussi est plus forte. Ce sont là deux éléments qui ont été des atouts dans le dialogue avec les institutions européennes autour du Plan de relance. Mais l’UE doit abandonner son approche bureaucratique dans son examen des plans nationaux, sinon elle donne raison aux souverainistes. A l’échelle nationale, c’est donc l’intérêt du pays qui doit primer et nous devons renforcer en Europe l’idée d’une Italie stable et influente. Nous ne pouvons pas mettre en jeu le futur de l’Italie pour quelques likes en plus sur les réseaux. Un concours éclair a permis de recruter 2800 experts en soutien aux administrations méridionales, devant améliorer la capacité à réaliser les interventions. C’est l’occasion de se débarrasser de certains préjugés sur les dépenses du Sud. Une fiscalité spécifique pour les régions en question est également envisagée. La Ligue ne peut pas protester ou proposer une reprise à deux vitesses, qui ne concernerait que le Nord et abandonnerait le Sud. Contrairement à certains, nous n’avons pas eu à revoir nos positions pour faire partie de la majorité gouvernée par Draghi. Nous travaillons avec le centre-droit pour des accords en vue des municipales, mais une fois cette échéance passée, la compétition entre forces distinctes reprendra’’.»

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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