27/04/2021
"Le défi aux échecs avec les partis."
Italie. Revue de presse.
La présentation du Plan de relance devant les Chambres par le Président du Conseil Mario Draghi, qui se poursuit aujourd'hui, fait les gros titres des médias italiens. Le passage en zone jaune de la plupart des régions de l'Italie est aussi commenté. Les observateurs soulignent notamment l’appel à l’unité du chef du gouvernement pour mettre rapidement en place le plan avec lequel ‘’se joue le destin du pays’’. « Appel de Draghi : c’est le destin de l’Italie qui est en jeu » - Le chef du gouvernement s’adresse à la Chambre. Un plan à hauteur de 248 milliards et des aides pour les jeunes (Corriere della Sera), « Draghi : reconstruisons l’Italie » - Draghi prévient : si les visions des partis devaient prévaloir, le temps serait compté. Covid, premier jours de semi-liberté (La Repubblica), « Le destin de l’Italie entre les mains du Plan de relance » - Draghi s’adresse aux partis : il faut de l’honnêteté et se tourner vers l'avenir (La Stampa), « Draghi : le goût de l'avenir l’emportera sur la corruption, la stupidité et les intérêts individualistes » (Sole 24 Ore), « Draghi aux partis : mettons fin à la myopie ambiante » - Le chef du gouvernement présente le Plan de relance au Parlement et prévient : c’est l’avenir de l’Italie qui est en jeu (Il Messaggero), « Le Plan est là mais personne ne le voit » - Les partis ignorent toujours les contenus du plan (Fatto Quotidiano), « La dernière chance » - Le Président du Conseil présente son Plan de relance au Parlement (Il Giornale).
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco « Un appel à l’unité auquel n’ont pas répondu les alliés » : « Le discours aux accents rassembleurs et solennels, à la De Gasperi, prononcé hier par Mario Draghi devant la Chambre, n’a pas suffi à mettre un terme à la confrontation entre le Pd et la Ligue. Le chef du gouvernement sait bien qu’il a à faire à une majorité en ébullition, susceptible d’aller à l’encontre du principe d’unité qu’il invoquait hier. Les pressions sur la Ligue de Matteo Salvini pour mettre fin à ce bras-de-fer s’accentuent. A l’irritation ouverte d’Enrico Letta s’est ajoutée l’intervention via les réseaux sociaux de Giuseppe Conte, ce qui devrait apparaître comme une confirmation de l’alliance entre PD et M5S, ou au moins entre certains d’entre eux. Toutefois, Letta reste dur vis-à-vis des populismes, de leur comportement vis-à-vis de l’UE et, parfois, de Draghi lui-même. Matteo Salvini quant à lui ne semble pas pour autant avoir l’intention de changer de registre : ‘’la Ligue est dans l’exécutif et elle y reste’’ avertit-il. Cette position contradictoire s’explique notamment par la crainte de renforcer la droite restée à l’opposition, celle de Giorgia Meloni. Mais il risque de bientôt se retrouver immobilisé, pris en tenaille entre ces deux adversaires. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli « Le défi aux échecs avec les partis» : «Où Draghi trouvera-t-il la force politique dont il a besoin, même à l'égard de sa fragile coalition ? Sur le fait qu’il représente la dernière carte que l'Italie peut jouer. Il est dans l'intérêt de l'Europe que ce plan de relance réussisse, comme en témoignent les analyses des grands journaux (Financial Times et Le Figaro). En outre, le Président du Conseil peut compter sur la relation privilégiée avec la Maison Blanche, en phase avec la vision euro-atlantique selon laquelle l'Union est d'autant plus forte que la relation avec Washington est forte. Tout cela ne suffira peut-être pas à vaincre les résistances internes, mais c'est la seule voie possible. Le président du Conseil sera amené dans les prochains mois à ajouter à la prise de décision un travail constant de persuasion et de médiation au sein de sa majorité. Conscient que derrière lui, il y a un jeu qui est tout sauf anodin. La droite - allant de Salvini juqu’à Giorgia Meloni, est divisée mais partage une stratégie électorale, visant à accumuler des consensus en vue des prochaines élections (en 2022 ou 2023). Le centre-gauche, lié aux 5S de Conte, raisonne en termes plus sophistiqués. Enrico Letta fait son possible pour pousser Salvini hors de l'exécutif : il ne réussira peut-être pas, mais la raison est claire. Au second semestre, le jeu politique tournera autour du Quirinal. Du coup, le sort du gouvernement et l'avenir en Europe du Président du Conseil lui-même se croisent avec l'issue du débat sur le Quirinal, auquel se confie le faible système politique. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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