23/07/2018
"La circulaire du ministre Salvini ignorée."
Italie. Revue de presse.
Gouvernement : Une « Matteo Salvini « ‘’Que Bruxelles revoie ses règles’’ » (Corriere della Sera).
ENTRETIEN de Matteo Salvini, vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur « ‘’Que Bruxelles revoie ses règles’’ » (Corriere della Sera) : « ’’On nous a voté pour changer les choses. Si les Italiens avaient voulu continuer sur la ligne de Monti, Letta, Padoan, Renzi et Gentiloni, ils auraient voté différemment. Nous tenterons de modifier aussi certaines règles décidées par Bruxelles et que plusieurs pays ignorent ouvertement : France, Espagne, Allemagne. Nous mettrons au centre [de notre politique] la croissance et la ‘’paix fiscale’’, qui produira de l’argent et qui permettra d’entamer la ‘’flat tax’’. Ensuite, il y aura la réforme des retraites pour ouvrir le marché aux jeunes, qui sera réalisée en faisant abstraction des chiffres de Bruxelles. Une chose est sûre, le budget d’automne sera différent par rapport à ceux des années précédentes et nous donnerons les premières et significatives réponses à la réduction des impôts. Le ‘’Décret Dignité‘’ est une mesure sacrosainte qui peut être améliorée au Parlement. L’appel du Pape pour plus d’humanité envers les migrants ? Je ne me sens pas visé. Car moins de départs se traduisent en moins de morts. J’associe l’appel du Pape aux actions concrètes, en dépensant de l’argent en Afrique : le Trust Fonds est exigu et tardif, mais c’est la voie à suivre. En arrivant au Ministère de l’Intérieur, j’ai trouvé des dizaines de millions d’euros consacrés à accueillir de nouveaux migrants : nous avons destiné une bonne partie de cet argent à la sécurité. J’ai d’ailleurs demandé à revoir tous les contrats avec les centres pour les immigrés’’ ».
ARTICLE, La Stampa N. Lillo « Tria freine Di Maio sur le budget : les contraintes budgétaires seront respectées » : « Depuis le G20 de Buenos Aires, le ministre de l’Economie Giovanni Tria lance un message pour tranquilliser ses homologues, même si ses mots semblent adressés surtout à ses collègues de gouvernement : ‘’il faut appliquer le programme dans le respect des limites budgétaires, qui sont nécessaires afin d’avoir la confiance des marchés et pour éviter l’instabilité’’. Des mots prudents et de rigueur qui sont nettement en opposition avec ceux prononcés quelques heures plus tôt par le vice-président du Conseil Luigi Di Maio. Ce dernier évoquait un budget ‘’courageux et qui ne vise pas à vivoter’’ ».
SONDAGE IPOS Corriere della Sera « Ligue et M5S ex-aequo, le PD fléchit. Le centre droit à 41,7% » : « Le Mouvement 5 Etoiles devance à nouveau les autres partis politiques. Il est tablé à 31,5%, soit +1,5% par rapport aux intentions de vote du mois de juin. La Ligue baisse légèrement : 31% (- 0,2%). Le PD fléchit encore 17% (-1,9%), tout comme Forza Italia 7,7% (-0,6%). Les indécis représentent toujours le premier parti italien : 33,5% ».
ENTRETIEN de Dimitris Avramopoulos, Commissaire européen aux Migrations : « ‘’ L’Europe vous aidera, mais Salvini se trompe, la Libye n’est pas un port sûr ’’ » (La Repubblica de dimanche) : « ‘‘ Nous voulons continuer à travailler avec l’Italie et à coopérer avec le nouveau gouvernement. Une salle de contrôle pour les migrations existe déjà, il faut créer aussi des centres de contrôle dans toute l’Union européenne pour pouvoir coordonner les débarquements et la gestion des réfugiés. L’Italie mérite le soutien et la solidarité pour tout ce qu’elle a fait jusque-là, mais nous ne pouvons pas agir au cas par cas. Il faut trouver une solution structurelle et durable en adoptant les règles établies lors du Conseil européen de fin juin. Je suis optimiste et je veux faire comprendre à tous les gouvernements que l’Italie et la Grèce ne peuvent plus être les victimes de ce système et qu’il faut absolument réformer le droit d’asile. Il faut identifier les migrants qui arrivent pour offrir de la protection à ceux qui en ont besoin et faire rapatrier les autres. Je demande à toutes les capitales de montrer leur solidarité, le problème des débarquements n’est pas seulement de l’Italie, de la Grèce et de l’Espagne. Il est temps de trouver une volonté politique pour mieux gérer les flux. Il faut aussi travailler tous ensemble pour stabiliser la Libye, parce qu’elle n’est pas un port sûr ‘’ ».
ARTICLE/DOSSIER, La Repubblica, P.G. Brera : « Tortures et tribu en guerre : voilà pourquoi la Libye n’est pas un port sûr » : « Le récit des tortures que les trafiquants d’êtres humains infligent aux migrants en Libye est terrible et il existe des dizaines de centres de détention non officiels. C'est pour cette raison que la Libye n’est pas un port sûr. Ramener ceux qui échappent du pays est injuste et l’Italie a déjà été condamnée une fois par la Cour européenne des Droits de l’Homme. La Cour accuse aussi Tripoli. La ligne dure de Salvini a malheureusement des effets secondaires dramatiques : la Garde côtière libyenne n’arrive pas à contrôler les centaines de kilomètres de côtes où opèrent les passeurs. Le résultat est que le nombre de morts en mer a augmenté. ‘’La situation à Tripoli est dramatique - raconte le chef de la mission UNHCR Roberto Mignone – et les centres de détention sont surpeuplés. ‘’ En Libye, les milices contrôlent tout, la corruption est extrêmement généralisée, même dans les institutions ».
ARTICLE, La Repubblica, V. Polchi : « Asile, trop de permis : ‘’ La circulaire du ministre Salvini ignorée ‘ » : « Il y a encore trop de permis d’asile et trop de migrants qui reçoivent une forme de protection de notre pays. C’est pour cette raison que le ministère de l’Intérieur italien a envoyé un nouvel avertissement aux présidents des commissions territoriales pour le droit d’asile : il faut adopter tout de suite la récente directive du Viminal et réduire ainsi les cas de protection humanitaire. En effet, les pourcentages des protections humanitaires sont restés inchangés. Les associations pour l’asile ont réagi très durement à cette nouvelle directive, en précisant que le ministre n’avait aucune compétence sur les décisions des commissions ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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