26/07/2018
"Migrations : Salvini contre l’UE."
Italie. Revue de presse.
COMMENTAIRE La Repubblica S. Folli « La techno-idéologie de Casaleggio » : « Voici l’idée de Gianroberto Casaleggio : dépasser le Parlement, considéré comme une simple délégation, pour porter le citoyen à entrer directement dans la vie politique, voire même à le transformer en homme politique. Cette prophétie provocatrice a été plusieurs fois avancée par le Mouvement 5 Etoiles. La démocratie directe par le biais des plateformes numérisées sur le modèle de la plateforme Rousseau. Mais ce système présente un problème de contrôle des données privées des utilisateurs. Mais aussi celui des conséquences du potentiel politique et commercial de ces plateformes, financées par les élus et dirigées par des non-élus. C’est là que se trouve le problème de démocratie. Le débat public aussi serait, lui aussi, éliminé tout comme l’intermédiation des compétences, annulée par la solitude anonyme de l’élu, seul devant son ordinateur. En réalité, en dehors du pacte de représentativité, il n’y a pas de peuple, uniquement une foule d’individus ».
ANALYSE, Corriere della Sera, A. Polito, « PD et Forza Italia dans le ‘’desert’’ : Un pays sans opposition ?» : « S’il n’y a pas d’opposition, la faute n’est pas uniquement celle des dirigeants. Les partis au gouvernement, à la fois de droite et de gauche, captent l’électorat des partis traditionnels. Le paradoxe de la situation italienne consiste en l’impossibilité pour les oppositions d’espérer que la contradiction explose. Car à cause de leur faiblesse, il n’y aurait pas une crise « normale » de gouvernement, mais une crise systémique : les deux partis populistes, encore fortement soutenus par l’opinion publique, attribueraient la crise aux règles européennes ou aux marchés et aux forces politiques qui ne les laissent pas travailler. Ceux qui tiennent à la reconstitution d’une dialectique politique saine et d’une opposition capable d’influencer le gouvernement doivent donc espérer que quelque chose de nouveau naisse bientôt. »
ARTICLE Il Messaggero C. Mangani « L’étau sur l’accueil, les aides uniquement pour les réfugiés » : « La note d’hier du ministère de l’Intérieur annonce ‘’une rationalisation plus importante des dépenses’’, prévoyant une différenciation des services offerts en fonction des différentes phases de l’accueil. On passerait d’une dépense de 35 à 20 € pour chaque migrant, avec des restrictions sur l’assistance psychologique et la scolarisation. Le vrai changement concernera les interventions ‘’pour favoriser l’inclusion sociale’’ : non pas à tous les demandeurs d’asile mais uniquement aux bénéficiaires des formes de protections. Ceux qui sont « en attente » se verront assurés ‘’des services d’assistance de premier accueil’’. Enfin, l’autorité anticorruption ENAC devra désormais veiller à la vigilance de l’assignation d’appel d’offre [aux associations] pour l’accueil des migrants ».
ARTICLE, Corriere della Sera, F. Caccia, « Migrations : Salvini contre l’UE, ‘’l’Italie ne veut pas d’aumône’’ » : « La Commission européenne a proposé un système dans lequel elle propose de donner 6 000 euros pour chaque migrant accueilli. Or Salvini s’attaque à la mesure : ‘’s’ils veulent distribuer de l’argent à quelqu’un, qu’ils fassent, mais l’Italie n’a pas besoin d’aumône’’ et il pousse pour l’adoption en Italie d’en décret prévoyant l’annulation de la protection humanitaire pour ceux qui n’ont pas de droit d’asile et l’institution de centres d’identification et d’expulsion. Le Premier Ministre Conte souligne l’intérêt de certains points du « document de discussion » sur les migrations de la Commission mais il reste critique : ‘’la solidarité européenne n’a pas de prix, l’Italie n’en a jamais fait une question d’argent, il n’est pas suffisant de penser ‘’on s’en occupe et vous nous donnez les fonds’’ ou ‘’Un État s’en occupe et il reçoit les fonds’’ alors que les autres pays restent indifférents’’. Le premier Ministre souligne plutôt l’importance du partage de l’accueil.
ARTICLE, La Stampa, Fabio Martini. « Mattarella protège Tria pour prévenir la crise ». Après les récentes attaques de Luigi Di Maio et Matteo Salvini, la Présidence de la République cherche le soutien des hautes autorités de l’Etat pour protéger le Ministre de l’économie Tria. Les récents propos des deux chefs de la majorité sur les rapports avec Bruxelles, dans la perspective de la prochaine loi de stabilité, ont été pris très au sérieux par le chef de l’Etat. Le Président a décidé de faire des rencontres informelles avec Conte et les Présidents du Sénat et de la Chambre. Naturellement le chef de l’Etat n’a aucune intention d’interférer sur le parcours législatif mais son intention est d’éviter des déclarations qui feraient dérailler le processus, avant tout avec la Commission européenne mais aussi avec les marchés. Car avant même la sanction de la Commission, la première sanction viendra des marchés et du spread ».
ARTICLE, Il Messaggero, L. De Cicco, « Roms : Stop à l’expulsion du campement » : « La Cour Européenne des Droits de l’Homme a bloqué l’expulsion des nomades du campement River de Rome, voulu par la Maire Virginia Raggi. La cour de Strasbourg a accueilli favorablement le recours de trois habitants du campement et a demandé des propositions alternatives. D’après les autorités italiennes, le démantèlement est déjà un dernier ressort après de nombreuses propositions-dont un ‘’bonus loyer’’ de 800 euros par mois pendant 2 ans, l’offre de 5000 euros pour ouvrir une activité commerciale ou le rapatriement volontaire en Roumanie, payé par la mairie de Rome- toutes rejetées par la majorité des occupants du campement. Au cours de son entretien avec Salvini d’aujourd’hui, Raggi demandera la présence de l’armée pour contrôler les principaux campements Rom de la Capitale. ».
ARTICLE, Il Messaggero, U.Mancini, « Turin-Lyon, stop de Toninelli : « c’est un gaspillage de fonds publics » : « Le Ministre des infrastructures Danilo Toninelli a bloqué le dossier sur le train à haute vitesse entre Turin-Lyon. Sur Facebook il précise que le projet ‘’doit être revu dans sa totalité, ainsi que l’accord avec la France’’. Avant cela, pas d’avancement du projet. D’après le Ministre, celui-ci représente un énorme gaspillage de fond publics ‘’qui a favorisé les puissants, les cliques politico-économiques et même le crime organisé’’. ‘’Pendant les années 2000 le gouvernement Italien avait décidé de prendre en charge la majorité des dépenses pour convaincre la France d’accepter un projet sur lequel elle était réticente. Par ailleurs, en raison de la diminution constante des échanges entre la France et l’Italie, le Tav est inutile’’. Réaction dure de Forza Italia : « l’attitude de Toninelli fait preuve de « révisionnisme historique » et montre que le M5S n’aucune volonté de conclure le projet ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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