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04/10/2010

Italie : parcours en pente vers les élections.

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« Parcours en pente vers les élections » (Massimo Franco, Corriere) : « Il semble de plus en plus difficile de croire que cette législature tiendra bon. Toute perspective de compromis sur la réforme de la justice semble caduque après les propos de Berlusconi, hier à Milan, contre une partie de la magistrature et la Cour constitutionnelle. Il ouvre ainsi, de fait, une campagne électorale, derrière la façade des promesses de stabilité que chacun proclame. Il ne manque plus que le casus belli, mais la situation actuelle pourrait l’offrir rapidement. Il suffirait que G. Fini dise non au ‘bouclier’ judiciaire, par exemple. Chaque geste ou propos du PdL, de ses adversaires internes ou de l’opposition, semble désormais empreint d’une forme de résignation à la ‘campagne de printemps’. Au fond, R. Maroni, hier, par son ultimatum des ‘3 semaines’ n’a fait que devancer les convictions, voire la décision de la Ligue et du Palais Chigi. Vérifier ‘jour après jour’ la loyauté des finiens, comme l’a dit Berlusconi, confirme l’équilibre précaire qui domine : le gouvernement est exposé à une menace quotidienne. Le ‘non’ répété du président de la Chambre à une loi pénalisant les magistrats pourrait devenir le fameux test de ‘loyauté’, le pivot entre continuité et crise. L’idée berlusconienne de créer une commission d’enquête contre les magistrats taxés de partialité n’est qu’un avant-goût de ce qui risque de se produire. Peu importe que ce soit impraticable au plan constitutionnel : ce sont autant d’éléments d’une stratégie de crise, à rebours des rumeurs récentes de trêve. ‘Berlusconi se prépare à l’affrontement idéologique’, dit Bersani, n°1 du PD. Les inconnues sont nombreuses, du résultat à l’impact sur la situation économique et au danger, tangible, de conflits institutionnels. Une seule chose est sûre : dans le cas, probable, d’élections, le 150e anniversaire de l’Unité aura du mal à donner l’image d’un pays uni. »

« Elections anticipées, un électeur sur trois vers l’abstention » (Renato Mannheimer, Corriere de dimanche) : « Dans le sondage de cette semaine, la répartition des préférences diffère peu des enquêtes précédentes, hormis la tendance à ‘lâcher’ le PdL et le PD au profit des forces plus petites. Mais le résultat principal porte moins sur le vote que sur le non-vote. Par rapport au passé, les réponses ‘ne sait pas pour qui voter’, ‘ne sait pas s’il ira voter’ et autres ont beaucoup augmenté. Le total de ces expressions d’indécision, voire de refus de l’offre électorale actuelle, frise désormais les 33% (contre 25% avant l’été) : plus d’un Italien sur trois ne veut ou ne peut prendre position sur le parti pour lequel voter. Nouvel indice du processus de montée de la défiance face à la politique, que les développements récents ont accentué. A une question sur ‘la première expression qui vous vienne à propos de politique’, 27,8% des Italiens répondent, sans hésiter, ‘dégoût’ ; presque autant (27,6%) disent ‘ennui’ ou ‘indifférence’ ; pour le reste, les termes qui dominent sont ‘colère’ (20,7%) ou ‘défiance’ (8,1%). 6,3% seulement expriment de l’‘intérêt’ et à peine 2,4% de la ‘passion’. Au total, la politique est vue de façon positive par 16% de l’échantillon, négative par 56% et indifférente par 28%. Mais le résultat le plus intéressant porte sur la comparaison avec le passé. Par rapport à 2007, les réponses suggérant une implication, en bien ou en mal, baissent nettement, et les manifestations d’ennui ou d’indifférence croissent notablement. La distance par rapport à la politique se creuse, notamment dans l’électorat de centre gauche. En cas de nouvelles élections, on peut donc raisonnablement envisager une nouvelle hausse de l’abstentionnisme, peut-être assortie d’un vote accru pour les forces portées à l’anti-politique (Ligue, Grillo, Di Pietro). Autant d’indices de l’écart qui se creuse entre le débat politique et la vie du pays. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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