27/09/2010
Gianfranco Fini : "Si la maison appartient à mon beau-frère, je démissionne."
« Le Président du Conseil veut reporter le règlement de comptes » (Ugo Magri, La Stampa) : « Il était une fois les 5 points sur lesquels Berlusconi devait demander la confiance au Parlement, quitte à retourner aux urnes en cas de défaite. Un discours synthétisé en une seule motion ou 5 motions différentes sur la justice, le Mezzogiorno, le fisc, la sécurité et le fédéralisme. Mais voilà que suite au message vidéo où Fini tente d’atténuer les polémiques, tout cela apparaît quelque peu excessif. Mercredi, il pourrait finalement ne pas y avoir de vote. Berlusconi ferait son discours, passant sur les polémiques, et ensuite chaque groupe parlementaire donnerait son point de vue. Et si les finiens assuraient un appui qui semble convaincu et loyal, il serait alors inutile de compter les voix à la Chambre. Certes, un tel final laisserait les Italiens bouche bée mais permettrait au Cavaliere de dire ‘j’ai gagné, j’ai une majorité qui se suffit à elle-même, donc on va de l’avant’. Les finiens pourraient également affirmer : ‘nous avons gagné, nous sommes décisifs pour la survie du gouvernement’. Bref, le duel serait ainsi reporté et la législature pourrait continuer. Les ‘colombes’ sont pour un discours sans vote de confiance, alors que les ‘fanatiques’ souhaiteraient en finir et voter. Berlusconi y réfléchit depuis Arcore. Il sera intéressant de le voir mercredi aux côtés de rival, car le président de la Chambre sera juste au dessus du président du Conseil. Rester jusqu’en 2013 est tentant, surtout si le ‘bouclier judiciaire’ passait - objectifs qui demandent une trêve avec Fini. Les ‘négociateurs’ F. Cicchitto et G. Letta devront sonder l’appui des finiens, mais il est probable que les durs l’emportent mercredi. »
« Voici la stratégie de Fini » (Fabio Martini, La Stampa) : « A la suite de l’enregistrement du message vidéo diffusé par G. Fini, une obsession le poursuit : et s’il démissionnait de son poste de président de la Chambre ? Ce serait faire preuve d’un style profondément différent de celui de Berlusconi. Si ce n’est pas l’histoire douteuse de l’appartement de Monte-Carlo attribué à son beau-frère, c’est plutôt le nouveau cadre politique et la naissance d’un nouveau parti qui pourraient l’y pousser. Fini n’a rien décidé pour le moment, mais l’idée demeure, surtout voyant ses fidèles inquiets et partagés sur ‘l’après-discours’ de Berlusconi à la Chambre. Selon A. Campi, de la fondation finienne FareFuturo, une démission permettrait à Fini de retrouver sa liberté politique afin de se concentrer sur la naissance du nouveau parti. Un nouveau front de lutte politique, donc. L’entrelacement de la vie privée avec celle politique a fait reporter de deux jours l’enregistrement du fameux message vidéo voulu pour raconter la vérité sur la question de propriété de l’appartement monégasque. Fini aurait eu du mal à trouver les preuves de la bonne foi de son beau-frère. On a vu un Fini peu sûr de lui, avec un ton étrangement sincère pour un homme politique, voir trop humble pour ses ‘colonels’. Au final, la démission pourrait bien avoir lieu. »
« Et maintenant le duel au Parlement dans une position embarrassante » (Massimo Franco, Corriere della Sera de dimanche) : « Ce n’est pas vraiment le contenu du vidéo-messge de Fini d’hier soir qui compte, mais plutôt comment ses alliés vont le juger. Entre défense et attaques, le président de la Chambre n’a pas réussi à éclaircir l’affaire de la maison à Monte-Carlo et il a même évoqué une possible démission. La rencontre avec Berlusconi s’approche et dans les pires conditions. Les allusions à l’égard de ce dernier ont été lourdes : le conflit d’intérêt, les procès, voire la liberté de la presse. Pourtant, il a lancé un appel pour une trêve : ‘Arrêtons-nous tous’. Ce qui veut dire à la fois un signe de reddition mais aussi une prise de responsabilité. Il a pris les distances de ses proches qui parlaient d’une implication des services secrets et a admis une certaine ‘naïveté’. Il faut voir si la crise du gouvernement pourra être évitée. Même si la Ligue ne veut plus entendre parler de négociations, le dernier mot revient à Berlusconi. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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