20/06/2025
"Les discussions sur le 3e mandat seraient ainsi "révolues"."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur la situation au Moyen-Orient « Raids en Iran, Trump prend son temps » (Corriere della sera), « Israël-Iran, Trump bouge » (La Repubblica), « Iran États-Unis, l'Europe fait la médiation » (La Stampa), « Iran, l'Italie n'interviendra pas » (Il Messaggero), « Iran, la décision de Trump sera prise dans 15 jours » (Il Giornale).
Italie Corriere della Sera : « L’espoir de Meloni est que puisse prévaloir la ligne d’une démonstration musclée de dissuasion envers l’Iran sans épauler les opérations militaires de Tel Aviv. C’est ce que Tajani (Forza Italia) a exprimé au Secrétaire d’Etat américain Marco Rubio. Tajani a réaffirmé l'engagement de l'Italie en faveur d'une désescalade favorisant une solution diplomatique au conflit entre Israël et l'Iran. Avec le secrétaire d'État, Tajani a convenu que l'Iran ne devait pas posséder la bombe atomique. Tajani s'est ensuite entretenu avec son homologue iranien, tentant de rapprocher les deux parties ». Stampa : « l’Italie agit en marge du conflit. Une action parfois discrète, en raison d'un rôle qui n'est pas vraiment central, mais construite sur un canal constant avec les émirs et les sultans du Golfe. En plus d'un soutien moins explicite à l'offensive lancée par Israël par rapport à d'autres chancelleries. Meloni réunira en format restreint ses deux adjoints Tajani et Salvini, le ministre de la Défense Crosetto (Frères d’Italie) et les secrétaires d’Etat Mantovano (indépendant, autrefois Alliance nationale) et Fazzolari (Frères d’Italie). Les réelles intensions américaines seront abordées, avec l’ambition de tenter d’exploiter la situation pour qu’Israël relâche son emprise sur Gaza. Ce serait alors un début d’une désescalade souhaitée par l’Europe, par le G7 et par Meloni ».
Eventuelle utilisation des bases italiennes. Corriere « Crosetto, interviewé hier au micro de Rete4, a dit ‘il n’y a eu aucune demande de la part de Washington de les utiliser. Je ne crois pas qu’il y aura des soldats ou des avions italiens pouvant bombarder l’Iran : non seulement parce que cela est constitutionnellement impossible mais aussi car il n’y a aucune volonté en ce sens’’. La Stampa : « Crosetto est intervenu sur le rôle des bases italiennes et Washington « Il s'agit d'un accord très ancien, a-t-il expliqué, qui prévoit que les États-Unis ne peuvent les utiliser qu'après avoir expliqué à quoi elles serviront et seulement après avoir obtenu l'autorisation du gouvernement italien ». Une autorisation qui, a-t-il précisé, « n'a pas encore été demandée ».
Le Plan Mattei. Corriere della Sera : « La présidente du Conseil et la présidente de la Commission européenne co-présideront un sommet sur le plan Mattei et le Global Gateway pour l'Afrique, le plan de l'Union européenne pour l'Afrique. Mais il est raisonnable de penser que les deux dirigeantes feront également le point sur les tensions géopolitiques mondiales. À la Villa Pamphili, Meloni et von der Leyen accueilleront les dirigeants de l'Union africaine, de l'Angola, de la Zambie, de la République démocratique du Congo, de la Tanzanie et les dirigeants du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et de l'Africa Finance Corporation. Cette étape permettra de consolider la synergie entre le plan italien et le plan européen pour le continent, d'approfondir une voie opérationnelle et de suivre l'avancement des initiatives communes. En effet, Meloni a déclaré à plusieurs reprises vouloir élargir le plan Mattei, « l'européaniser », afin de renforcer la collaboration avec des initiatives internationales similaires ». La Stampa : « c’est une réunion cruciale pour le Palais Chigi, au cours de laquelle seront annoncés des financements immédiats pour des projets stratégiques dans les pays concernés. L'attention, cependant, ne pourra guère être détournée du front moyen-oriental ».
éarmement. La Stampa : « Hier, le ministre des Finances, Giancarlo Giorgetti, s'est exprimé lors de la réunion de l'Eurogroupe à Luxembourg, qualifiant de « stupides et absurdes » les règles du pacte de stabilité qui risquent d'enfermer l'Italie dans la procédure pour déficit excessif pendant une période plus longue que prévu. C'est pourquoi il a demandé de « les adapter à la situation d'urgence que nous vivons actuellement » car en effet, tant que le déficit ne passe pas sous la barre des 3%, les règles prévoient que la Commission ne peut pas clôturer la procédure. Le commissaire de l’Economie Dombrovskis a reconnu qu’il s’agit d’un ‘’problème qu’il faut résoudre’’ tout en laissant comprendre que, s’agissant d’un règlement européen, les marges de manœuvre sont étroites et qu’il faudrait une intervention législative pour le modifier ». » Corriere della Sera « le dirigeant du M5S Giuseppe Conte adresse une lettre ouverte à tous les dirigeants progressistes européens pour se réunir le 24 juin à La Haye et s’opposer au réarmement ‘’si l’Europe devait atteindre 5% du PIB dans le réarmement, elle verserait 500 milliards d’euros, ce qui est trois fois la dépense actuelle. De cette manière, sont pénalisés les Etats qui, comme l’Italie, se trouvent sous une procédure’’»
Immigration. Il Messaggero : « Les débarquements de clandestins sur les côtes italiennes marquent à nouveau un signe +. Après des mois de chute libre, avec des chiffres brandis comme un fleuron des politiques menées par le gouvernement et devenu un modèle en Europe, malgré un début de relations pour le moins orageux avec Bruxelles. Au 19 juin, 28 509 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, soit une augmentation de 17,56 % par rapport à 2024. Ce qui inquiète le plus le gouvernement, c’est que l’augmentation la plus significative des arrivées est enregistrée en provenance de Libye, avec un bond en avant qui agite le gouvernement : de 19 168 migrants arrivant en juin de l’année dernière des côtes libyennes, on est passé à 23 508, avec une augmentation qui est étroitement liée à l’instabilité dans laquelle le pays est retombé, et qui voit Tripoli au bord d’une guerre civile. L’inquiétude est telle qu’aujourd’hui, Meloni, malgré un agenda chargé, fera le point sur la situation avec les dirigeants du renseignement, les deux vice-premiers ministres, le ministre de l’Intérieur Piantedosi (indépendant) et le responsable de la Défense Crosetto ». Jugement Open Arms. Sole 24 Ore : « L’Italie, et donc le ministre de l’Intérieur à l’époque, Matteo Salvini, n’étaient pas obligés d’assigner un port sûr à l’Open Arms, le bateau espagnol qui avait sauvé une centaine de migrants en août 2019. C’était à l’Espagne de le faire. On le lit sur les motivations de la décision (rendues hier) avec laquelle le tribunal de Palerme, en décembre dernier, a acquitté Salvini des délits de refus d’actes d’office et de séquestration (...) ».
Troisième mandat. Stampa « C’est le requiem pour l’hypothèse de faire passer la règle de la limite du troisième mandat pour les présidents des régions. Cela montre à quel point il est difficile, dans une coalition usée par près de trois ans de gouvernement, de s'écarter du programme, c'est-à-dire du contrat conclu en 2022 pour se présenter devant les électeurs ». Corriere della Sera : « Les discussions sur le 3e mandat seraient ainsi « révolues » et l’affaire « close » comme l’affirme Tajani. La réaction de la Ligue, par le biais de S. Locatelli, responsable des institutions territoriales, « nous prenons acte, du coup nous souhaitons que le centre-droit fasse au plus vite le choix pour les meilleurs candidats » sonne en Vénétie comme l’officialisation du désengagement léguiste à l’encontre du président sortant Luca Zaia. L’entourage de Salvini se montre surpris par l’attitude des Vénitiens et répond ‘’que pouvait-on faire ? les indications [de l’allié Forza Italia] étaient claires’’. Il est toutefois probable que le dossier soit évoqué aujourd’hui en Conseil des ministres, les deux dirigeants, Salvini et Tajani, étant tous les deux présents. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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