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13/03/2025

"Réarmement, l'Italie divisée en Europe."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour portent sur le plan de réarmement européen et le vote au Parlement européen d'hier « Oui au réarmement UE, l'Italie est divisée » (Corriere della Sera), « Réarmement, l'Italie divisée en Europe » (Repubblica), « Réarmement européen, le PD déchiré. Meloni se défile sur le texte anti-américain » (Messaggero), « L'Europe s'arme, le PD se rend » (Giornale), sur l'Ukraine « Trêve, Trump menace Poutine » (Stampa) et les droits de douane « Droits de douane, la réponse de Bruxelles » (Messaggero).

Le hashtag #Tesla, au sujet du soutien de Trump au groupe automobile d’E. Musk, fait tendance.

Le plan de réarmement européenCorriere della Sera : « L’Italie vote en ordre dispersé » : « Nous avons assisté à une scène d’une gauche et d’un pays, l’Italie, divisés et en pleine confusion alors que le vote sur plan de défense d’Ursula a fait preuve d’unité avec un 62,6% flatteur. L’Italie est victime des divisions idéologiques et des conséquences de l’effet Trump. La majorité aussi en sort divisée. Toutes ces positions différentes risquent d’être vues à l’extérieur comme une ambiguïté ». Messaggero : « À Strasbourg, la majorité a voté en ordre dispersé : Forza Italia et Fratelli d’Italia ont soutenu le texte sur la défense européenne, contrairement à la Ligue. Plus surprenant, bien que pressenti, Frères d’Italie s’est abstenu sur la résolution de soutien à l’Ukraine, jugée « anti-américaine et anti-Trump » (Procaccini, de Frères d’Italie) et « inefficace pour Kiev »(Fidanza, de Frères d’Italie). Le parti avait tenté de repousser le vote d’un mois en raison des négociations à Djeddah et d’introduire un amendement pour un sommet UE-États-Unis, en vain. Une tentative de la composante suédoise du groupe The Left d’inclure une condamnation de la coopération Rome-SpaceX au sein du texte sur la défense a également échoué, évitant ainsi un vote négatif de FdI. En vue du Conseil européen des 21-22 mars, Meloni a convoqué un sommet avec ses vice-présidents face aux incertitudes sur la position de la Ligue. Elle a également reçu le Premier ministre néerlandais Schoof pour discuter de la défense, de l’Ukraine et de la hausse des dépenses militaires de 2 % à 3,6 % du PIB, qui sera débattue au sommet de l’OTAN en juin—une préoccupation majeure pour elle. Au sein de l’exécutif, pendant que Crosetto (Frères d’Italie) insiste à Paris sur la nécessité de « commencer à se défendre »,  Giorgetti (Ligue) nuance : « Pas au détriment de la santé et des services publics. »  Stampa : « Meloni et Schlein, les ‘’divergences parallèles’’ » : « Les deux dirigeantes des deux principaux partis italiens ne trouvent pas d’autre solution que celle de s’abstenir. Pour Meloni, il s’agit d’une abstention qui fait du bruit, si l’on considère que le gouvernement italien avait été, jusque-là, le défenseur le plus indéfectible de Kiev. Schlein, pour sa part, voit l’ombre de Gentiloni planer sur elle derrière les eurodéputés frondeurs face à la ligne officielle. Foglio : « c’est le retour de l’axe Ligue-M5S qui votent encore ensemble. Mais c’est un effet en trompe-l’œil, ce qui se passe en Europe ne se reproduit pas automatiquement en Italie. Le parti de Schlein, le PD, part en morceaux et sa cheffe provoque son suicide politique. Au sein du PD on réclame de plus en plus l’urgence de convoquer un congrès national. Quant à Mme Meloni, elle se voit maintenant contrainte de négocier avec la Ligue pour la résolution finale qui sera votée après son intervention devant le Parlement. C’est un jeu d’équilibre bien difficile. Le but de la présidente du Conseil est d’encaisser le oui au plan européen mais avec les garanties de la dette qui devront être européennes ». Repubblica : « Les prises de distances de Giorgia Meloni : ‘cela suffit d’attaquer Donald [Trump] et l’irritation des [pays] ‘volontaires’. « La Présidence du Conseil téléphone à Kiev pour expliquer le coup de frein du gouvernement italien sur la résolution. La Présidente du Conseil appelle à ne ‘pas parler seulement d’envoi de troupes’ lors de la réunion en visioconférence convoquée par Keir Starmer ce samedi’’. ‘’Si Giorgia Meloni a donné l’ordre à ses eurodéputés de ne pas voter en faveur de la résolution de soutien à l’Ukraine, mais de s’abstenir – une décision totalement inédite pour Fratelli d’Italia– c’est parce que le texte mis au point par les Populaires et les Socialistes, était bourré ‘ d’insultes contre les États-Unis et Donald Trump’ selon la Présidente du Conseil’’. ‘’Les différentes tentatives des eurodéputés Fratelli d’Italia pour éviter ce vote se sont heurtées au mur formé par les Populaires qui se sont alliés avec le PSE. Ces dernières prises de position de G. Meloni ont irrité plusieurs chancelleries européennes, en particulier du groupe des pays ‘volontaires’ guidés par Londres et Paris. G. Meloni a indiqué à son homologue britannique qu’elle ne participerait pas à la réunion de samedi si l’ordre du jour n’était pas modifié’’. ‘’D’ici mardi, les forces de la coalition doivent présenter un texte unitaire à faire voter au Parlement en vue du Conseil européen des 20 et 21 mars. Or les positions de la majorité sont éloignées, presque opposées, sur le plan Rearm EU. Matteo Salvini continue à attaquer Bruxelles, et la résolution pourrait être très sommaire et générique. Le ministre léguiste de l’économie continue à demander des garanties de Bruxelles. Giorgia Meloni devra accorder les différentes positions. Antonio Tajani tentera à relancer l’idée d’un sommet UE-USA lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 et plaidera pour un ‘renforcement de la collaboration entre les Etats-Unis, l’Italie, l’Allemagne, la France et le Japon, l’UE, car nous avons besoin d’une grande cohésion pour construire la paix’. ». Repubblica : « Le Parti démocrate et les risques de divisions’’. ‘’ Ce n’est peut-être pas un hasard si, il y a quelques jours, la présidente de la Commission a cité Alcide De Gasperi ce dernier était alors le point de référence d’une majorité “centriste”, mais sa position a ensuite été partagée aussi par la gauche. Aujourd’hui, le Pd a eu l’occasion de se rallier à cette tradition qui, précisément, n’est pas “centriste”. Mais à l’inverse, le plus grand parti du centre-gauche s’est divisé et le groupe le plus proche de sa secrétaire E. Schlein s’est réfugié dans l’abstention. L’espoir est de récupérer le vote “pacifiste” qui a tenté de rejoindre le Mouvement 5 Etoiles. Le risque est qu’il s’agisse d’une illusion, belle et bien actuelle. ».

Réunion à Paris sur le format E5Corriere della Sera : « La prudence des ministres conviés qui décident entretemps d’aider les Ukrainiens à se défendre. ‘’L’architecture de la défense, que nous sommes en train d’évaluer, se réduit trop sur l’aspect des troupes sur le terrain ukrainien’’ reconnait S. Lecornu, le ministre de la Défense de la France qui pourtant a été l’une des premières et la plus décidée sur cette possibilité. La priorité semble se réduire au simple envoi d’armes à Kiev ». Sole 24 Ore : « Macron fait pression pour avancer sur le bouclier aérien et spatial, qui sont les deux priorités européennes. En effet, l’Europe risque de rester derrière, dans cette course. Ces urgences ont été expliquées par le ministre français S. Lecornu en conférence de presse. L’évocation du risque de ‘’la dépendance de StarLink’’ n’a pas manqué. Pour l’Italie, le ministre G.  Crosetto se félicite de l’accord trouvé à Djedda entre les Etats-Unis et l’Ukraine sur une trêve ». La Stampa : « L’absence de Meloni irrite Paris. Le Président français Emmanuel Macron serait assez étonné de l’attitude de Meloni lors des sommets de Londres et de Paris. L’impression à l’Elysée est que la Présidente du Conseil tente de se tailler une place dans les négociations plus larges et plus complexes sur l’Ukraine, irritée de voir que lorsque les relations internationales se déclinent sur la base de la force et des perspectives militaires, c’est toujours la France et le Royaume-Uni qui sont en première ligne. Au sommet de Paris, les ministres n’ont pas fait preuve de grande clarté quant au format imaginé sur l’envoi de soldats en Ukraine. A la question si cela aurait pu se faire sous l’égide de l’ONU, en conférence de presse, le ministre français S. Lecornu est resté ambigu ». Il Messaggero : « La réunion d'hier des cinq ministres de la défense a été naturellement programmée avant que l'on sache qu'un vent de trêve, voire de paix, soufflerait de Djeddah. Le climat, s'il n'est pas plus détendu, est évidemment propice à la recherche des plus petits dénominateurs communs entre les gouvernements et, surtout, à lever le pied de l'accélérateur français. La déclaration commune des cinq ministres de la défense a été publiée peu après la fin de la réunion, et elle est riche en points, signe que cette fois l'accord n'a pas été difficile à obtenir ». Repubblica : « Armées intégrées et armes européennes, la toile tissée par la France et le Royaume-Uni contre la dépendance vis-à-vis des Etats-Unis’’. ‘Le Royaume-Uni et la France n’ont jamais été aussi proches, mais surtout, le duo est non seulement en train de prendre le lead de la Défense et la Sécurité européennes post-Trump, mais il est en train de révolutionner l’avenir du Vieux Continent. La proposition française de préférence européenne dans les achats va dans le sens d’un renforcement également des deux puissances française et britannique puisque les investissements de la Commission européenne iront aussi à des groupes britanniques. Le pilier essentiel [de la stratégie] est la dissuasion nucléaire française et britannique. Au-delà de la rationalisation de la production industrielle et militaire, l’ambition est également de partager le développement de technologies cyber et d’intelligence artificielle. C’est évidemment un projet compliqué à réaliser, mais vital pour Londres à long terme. Malgré de nombreuses nuances dans les positions vis-à-vis de l’allié américain, la réunion d’hier au format E5 a mis en évidence la convergence pour ‘renforcer la base industrielle de la défense européenne’. Une convergence qui met souvent en concurrence les alliés eux-mêmes mais qui est ‘positive’ selon S. Lecornu. Si l’Italie semble réticente à rejoindre la ‘coalition des volontaires’, les pays intéressés sont désormais au nombre de 25 dont plusieurs disposés à envoyer des troupes de maintien de la paix.’’

Le sommet de Londres en visio prévu samediCorriere della Sera : « le Palais Chigi fait savoir que Meloni ne participera pas au sommet si l’envoi de troupes en Ukraine est évoqué à cette occasion. ». La Stampa : « Les tergiversations et le jeu d’équilibre de Meloni risquent d’impacter l’unité des partenaires européens. Cela serait vrai si elle devait décider de déserter le Sommet organisé par Londres, comme certaines rumeurs laissent filtrer. Elle pourrait changer d’avis si le sommet traitait en général de défense commune. L’absence de l’Italie à ce sommet serait alors la première grosse erreur de Meloni en politique étrangère »

Les droits de douaneCorriere della Sera : « la Maison Blanche tente de diviser l’UE avec des négociations séparées. Le gouvernement Italien salue pour sa part la ligne commune de la Commission Européenne ». Sole 24 Ore : « les contremesures européennes en deux temps visent notamment des produits symboliques américains ». Foglio « En ligne de principe, les droits de douane sont toujours une erreur. L’UE ferait mieux de penser à relancer d’autres accords ailleurs dans le monde. Toutefois, l’UE frappe l’Amérique là où ça fait le plus de mal ». La Stampa : « les entrepreneurs italiens cherchent d’autres marchés pour leurs produits. Le PDG du géant Pirelli, Marco Tronchetti Provera, est très critique et propose « nous devons négocier avec l’Amérique, c’est ce que demandent les marchés pour défendre notre Etat social et la démocratie. Le RearmEU est un plan flou et dangereux, l’Italie peut toutefois jouer un rôle de médiateur ». Messaggero : « À la Chambre des députés, le ministre de l’Économie Giorgetti a reconnu que la hausse des droits de douane annoncée par Washington nuira à l’économie italienne, européenne et mondiale. Toutefois, il a souligné que cette situation offre aussi une « opportunité » de rendre l’OMC plus « transparente » et d’instaurer des règles garantissant une concurrence équitable, notamment face aux entreprises subventionnées qui faussent le marché. »

SemiconducteursSole 24 Ore : « Un front commun européen sur les semi-conducteurs, naissance d’une alliance stratégique de pays volontaires. Le document proposé par l’Italie est au cœur du débat. Selon le ministre des Entreprises A. Urso ‘’l’Italie est en train d’assumer un rôle de leadership dans la production des semi-conducteurs’’ Le rapport italien s’inscrit dans le cadre du document européen appelé « Chips Act » proposant des actions visant à rendre les entreprises du secteur plus compétitives en commençant par les grands acteurs tels que la multinationale franco-italienne StM et l’entreprise néerlandaise Asml ».

Il MessaggeroCarlo Fidanza, chef de délégation de Frères d’Italie au Parlement européen et vice-président d’Ecr « Notre abstention ne signifie pas un abandon de Kiev, mais nous refusons de creuser le fossé entre l’UE et les États-Unis avec une résolution biaisée et idéologique, surtout après les accords de Djeddah. L’Italie a toujours été présente aux discussions sur l’Ukraine, mais si l’appel organisé par Starmer vise uniquement l’envoi de troupes européennes, ce à quoi G. Meloni s’oppose fermement, il serait insensé d’y participer. Concernant RearmEU, notre majorité reste unie, contrairement à la gauche. Concernant le risque de sacrifier les ressources destinées à la santé et à l'éducation au profit, il est fallacieux et démagogique d’opposer défense et dépenses sociales. Nous avons toujours soutenu un assouplissement du Pacte de stabilité dans tous les domaines, pas seulement pour la défense mais, face aux contraintes budgétaires, nous travaillons sur des solutions pour encourager l’investissement privé via une garantie européenne. Les initiatives de Starmer et Macron, ainsi que leurs visites à Washington, confirment que G. Meloni a eu raison de rejeter l’idée d’un Occident divisé entre une UE et des États-Unis opposés. Nous espérons que sa relation privilégiée avec Donald Trump bénéficiera à l’Europe, notamment sur les droits de douane. Mais pour cela, l’UE doit cesser de traiter l’administration américaine avec arrogance. Nous faisons confiance à G. Meloni pour éviter, par le dialogue, une guerre commerciale qui nuirait autant à l’Italie qu’aux États-Unis. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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