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21/01/2025

"Trump 2 la vengeance." et "Autonomie, la Cour rejette le référendum."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour sont centrées sur l'intronisation de Donald Trump « Trump attaque: tout change » (Corriere della Sera), « Trump 2 la vengeance » (Repubblica, Fatto quotidiano), « l'Amérique, la croisade de Trump » (Stampa), « Trump, c'est la fin du green deal » (Messaggero), « Révolution Trump » (Giornale) et la décision de la cour constitutionnelle sur le rejet du référendum sur l'autonomie régionale différenciée « Autonomie, la Cour rejette le référendum » (Corriere, Repubblica, Messaggero), « Référendum, non à l'autonomie, en avant sur le job acts » (Stampa).

Présence de Giorgia MeloniSole 24 Ore : « Giorgia Meloni souligne que ‘l’engagement de l’Italie sera de consolider le dialogue entre l’UE et les Etats-Unis’’’. La présidente du Conseil a eu une brève rencontre hier avant la cérémonie d’investiture. Le rôle de médiateur de Rome pourrait toutefois être mis à mal par les politiques tarifaires annoncées par le nouveau président américain, pour le moment d’ordre générique, sur les importations. C’est un enjeu de premier plan, y compris pour l’Italie, deuxième exportateur vers les Etats-Unis après l’Allemagne. La faiblesse de Berlin, parallèlement aux difficultés d’E. Macron en France, offre à Giorgia Meloni un tremplin qu’elle entend bien exploiter autant que possible. L’invitation est un nouveau signe de l’attention que lui porte D. Trump et qui avait déjà émergé lors de leur bref échange à Paris pour la cérémonie de réouverture de Notre-Dame. Lors du discours, la Présidente du Conseil marque son approbation, notamment sur les conflits en cours, mais reste toutefois bien attentive à conserver une posture institutionnelle et ne pas être étiquetée comme ‘fan de Trump’, contrairement à son allié Matteo Salvini. G. Meloni a indiqué ses intentions au dernier moment, même à ses adjoints, laissant planer un doute qui l’a sans aucun doute aidée à maintenir de bonnes relations sur l’autre front, celui de l’UE, comme le confirme l’entretien téléphonique avec U. von der Leyen juste avant de partir pour Washington. Les affinités entre les deux leaders sont évidentes et Fratelli d’Italia ne manque pas de les souligner, de la lutte contre l’immigration clandestine au combat contre les positions idéologiques en matière d’automobile et d’énergie. » – Repubblica : « Le choix de Giorgia Meloni de participer à ce rituel sacré du patriotisme américain est très significatif politiquement, et inédit. La sphère diplomatique lui avait déconseillé ce choix hasardeux, mais G. Meloni n’a pas changé d’avis et défend cette opération politique : ‘le message c’est ma présence, le fait d’avoir été là’. Elle échange longuement avec Marco Rubio, nouveau secrétaire d’Etat, et avec le conseiller pour la sécurité nationale Mike Waltz. Ses commentaires officiels font l’objet d’une vidéo enregistrée à l’hôtel et évoque l’importance des relations italo-américaines, mais à la Présidence du Conseil, des ébauches de projection circulent déjà, au titre neutre mais au contenu alarmant, sur le ‘possible impact’ des probables barrières commerciales, avec des analyses sur deux scénarios pour l’Italie et l’Europe : des droits de douanes à 10% et à 20%, sans oublier l’impact de la réaction chinoise. Pour Rome, les conséquences seraient lourdes : ‘l’Italie est l’un des pays membres les plus exposés à des possibles répercussions d’une telle politique’. »    – Il Messaggero : « Meloni applaudit D. Trump, ‘nous ferons le pont avec l’Europe’ affirme-t-elle’’. Sur la photo de groupe consacrant Donald Trump 47ème président des Etats-Unis, il y a aussi Giorgia Meloni, à quelques mètres de l’homme qui tiendra les rênes du monde pour les quatre prochaines années. Une mission éclair réussie ? La Présidente du Conseil est convaincue que oui : ‘l’important c’était d’être présente et de donner un signal’. Elle insiste sur le renforcement de l’axe entre Rome et Washington, pour faire face ensemble aux ‘enjeux globaux et interconnectés’. Pendant le discours de Trump, la seule ovation de la Présidente du Conseil est dédiée à la volonté de se poser en ‘pacificateur et unificateur’. Mais c’est un discours très dur, qui laisse les présents un peu sonnés. Un discours ‘concentré sur les affaires intérieures’ observent avec soulagement les collaborateurs de G. Meloni, peut-être un peu optimistes, car la guerre commerciale promise par Trump concerne bel et bien l’Italie. Elle s’arrête un long moment pour parler avec Marco Rubio, nouveau secrétaire d’Etat, et le conseiller pour la sécurité nationale Mike Waltz, qui ont tous deux suivi les négociations pour la libération de Cecilia Sala, la journaliste qui se trouvait dans la prison iranienne d’Evin. G. Meloni quitte Washington sur fond de promesse de se revoir à Rome ou lors d’une visite officielle de l’autre côté de l’Atlantique sur laquelle le Palais Chigi se pencherait déjà. »

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Giorgia Meloni lors de l'investiture

Les réactions de l’Union EuropéenneCorriere della Sera : « L’UE est prête à défendre son commerce, affirme le Commissaire Dombrovski. Le président Macron, pour sa part, n’a posté aucun message de félicitations sur les réseaux sociaux mais a déclaré, lors de ses vœux aux forces armées, que « la guerre en Ukraine ne finira ni demain ni après-demain ». C’est un message même pas trop crypté adressé au nouveau locataire de la Maison Blanche ». ‑ La Stampa : « Enfin, – et c’est mieux pour Meloni – Trump n’a pas évoqué trois sujets : l’Ukraine, le Groenland et les droits de douane. Cela ne veut pas dire qu’il n’agira pas mais que nous avons encore un peu de temps et qu’il faudra bien l’utiliser ». ‑ Il Foglio : « Pour diversifier les marchés et limiter les dommages des droits de douanes américains, l’UE veut coaliser les pays victimes eux aussi de la politique commerciale de Trump (l’Inde, la Malaisie, mais aussi les Philippines, l’Indonésie et l’Australie). A cela s’ajoute l’accord sur le Mercosur, signé juste après la réélection de Trump. C’est une stratégie qui n’est pas sans risques : la non-ratification du Ceta par dix parlements nationaux (dont la France, l'Italie et la Pologne) et les protestations d'Emmanuel Macron concernant l'accord avec le Mercosur montrent à quel point le libre-échange reste un sujet politiquement explosif. En outre, ces nombreux petits accords, même si additionnés, n'atteignent pas le niveau des échanges entre l'UE et les États-Unis. »

Autonomie régionale différenciéeIl Foglio : « La Cour constitutionnelle s’est prononcée en rejetant la proposition de référendum déposée par les partis d’opposition pour abroger la loi sur l’autonomie régionale, le texte étant considéré comme un pastiche. Le président de la région Vénétie, Zaia, exulte. Salvini temporise. Cela signifie que la Vénétie ne se contente pas du jugement, elle veut maintenant obtenir les compétences requises, qu'elle veut négocier avec le gouvernement central, à tel point que Zaia ajoute : ‘’Maintenant, nous devons appuyer sur l'accélérateur. Nos aspirations étaient en phase avec la Constitution ‘’. La loi élaborée par le ministre des réformes Calderoli doit être totalement réécrite. Pour Salvini, le référendum représentait un aspect positif : cela servait à mobiliser la Ligue, à relancer une réforme identitaire, une réforme que maintenant Zaia peut considérer comme la sienne. Enfin Fratelli d’Italia, qui vise à remporter les élections en Lombardie et en Vénétie, réfléchit ‘’il est temps de dire que l’autonomie régionale n’est pas uniquement une réforme de la Ligue mais aussi la nôtre’’. »

Le rapport Oxfam sur la pauvretéRepubblica : « D’après un rapport Oxfam présenté à Davos, l’Italie est plus inégalitaire : ‘la fiscalité favorise les plus riches et la suppression du revenu de citoyenneté pèse’ ‘’. ‘’Les inégalités économiques se sont creusées en Italie lors des 15 dernières années. La richesse des 71 milliards d’Italiens a augmenté de 61,1 milliards en 2024, atteignant 272,5 milliards. Les pauvres représentent 5,7 millions de personnes d’après l’ISTAT et pour eux il y a de moins en moins d’aides. Le rapport recale la nouvelle mesure de soutien, le chèque d’inclusion, qui a remplacé le revenu de citoyenneté, qui bénéficie désormais à 37,6% de foyers en moins. C’est pire encore pour l’accompagnement des chômeurs. L’ensemble du système contribuerait à rendre les pauvres plus pauvres avec une fiscalité non équitable. »

Corriere della Sera, Roberto Calderoli (Ligue), ministre des réformes : « D'une part, je suis heureux qu'après avoir déclaré la loi légitime, la Cour Constitutionnelle, en rejetant le référendum, ait démenti toutes les absurdités que nous avons entendues : l'« Italie divisée », la « l’inégalité des droits », etc. D’autre part, la consultation populaire est un institut fondamental et cela aurait permis d’écouter aussi la voix de tous les Italiens. Enfin, concernant les LEP (les niveaux essentiels de prestation) nous surmonterons le problème avec une un décret gouvernemental sur la base des indications qui ont été fournies. »

La Stampa, Attilio Fontana (Ligue), président de la région Lombardie : « Avec le rejet du référendum, le texte sur l’autonomie régionale différenciée doit revenir au Parlement, afin de suivre les indications de l’avis de la Cour qui n’annule pas la loi, comme certains veulent le faire croire, mais dit d’insérer certaines modifications. [Notre allié] Tajani devrait nous expliquer quels sont les problèmes, j’ai l’impression que ses résonnements sont plutôt génériques ‘’il faudrait revoir, il faudrait en reparler’’. Or j’ai l’impression que désormais tous les aspects cruciaux ont été balayés. L’autonomie régionale figure dans les accords de programme du gouvernement.’’ »

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Attilio Fontana

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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