Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/01/2025

"Giorgia Meloni sera bien présente à l’investiture de Donald Trump."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour sont consacrées à la libération des premiers otages par le Hamas « Otages, l'étreinte d'Israël » (Corriere della Sera), « Un jour de paix » (Repubblica), « Retour à la maison » (Stampa), « L'étreinte des mères » (Messaggero) et à l'intronisation de D. Trump « Trump : « nous arrêterons l'invasion de nos frontières » » (Corriere della Sera), « Trump arrive, le monde change » (Stampa), « Maison blanche, le jour de Trump » (Messaggero), « Aujourd'hui c'est Trump day. Et il sauve Tiktok » (Giornale).

Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, le déplacement de G. Meloni à Washington pour l’intronisation de D. Trump et le sommet économique de Davos

Corriere della Sera : « Après des jours de doute, Giorgia Meloni sera bien présente à l’investiture de Donald Trump, satisfaite d’avoir réussi à devancer Matteo Salvini, mais surtout convaincue d’avoir bien fait ses calculs politiques et déterminée à consolider encore plus sa ‘relation privilégiée’ et à se tailler un rôle stratégique de ‘pont et de garant entre Washington et Bruxelles’. Elle se veut rassurante auprès de ceux qui, y compris parmi ses conseillers diplomatiques, trouvaient risqué d’être la seule leader européenne à participer à la cérémonie. Elle n’a pas peur de s’éloigner de l’UE en penchant du côté de la nouvelle techno-oligarchie américaine, ultra-nationaliste et ultra-libérale. Selon ses plans, c’est elle qui rassurera les dirigeants de l’UE quant à l’expansionnisme du président américain et sur le tremblement de terre économique des droits de douane qui met en alerte aussi bien la Commission européenne que la Présidence du Conseil italien et le ministère de l’Economie. Elle espère que le Palais Chigi deviendra le standard téléphonique du bureau ovale en Europe et s’attend à une course des leaders européens qui tenteront de ‘s’accréditer auprès de Washington après elle’. Les conseillers diplomatiques de G. Meloni travaillent à un face-à-face avec Trump. Sa délégation est composée de Carlo Fidanza, député Fratelli d’Italia (FDI) vice-président du groupe ECR, de Domenico Giordano, secrétaire général d’ECR, et du député FDI élu aux Etats-Unis. Si Salvini n’est pas présent, la Ligue sera bien représentée par le chef de délégation UE de la Ligue Paolo Borchia et il y aura également une mini-délégation Forza Italia. Parmi la communauté italienne, on parle d’une possible présence de John Elkann. »

Messaggero : « C’est un Donald Trump des meilleurs jours qui a tenu hier son dernier meeting avant l’investiture parmi 20 000 de ses soutiens. Il a aussi appelé sur scène son collaborateur et ami, l’homme le plus riche du monde, Elon Musk’’. ‘’C’est un retour imprévu de l’ex-président après un départ il y a quatre ans dans une nuée de condamnations, de procédures d’impeachment et d’enquêtes en cours. C’était un paria, il revient en vainqueur’’. ’’Lors des célébrations, des politiques et commentateurs qui le qualifiaient en 2021 de ‘menace pour la démocratie’ étaient présents, ayant désormais ravalé leurs critiques et s’étant alignés’’. ‘’L’opinion publique aussi lui est plus proche, d’après un récent sondage du New York Times (55% des Américains est par exemple favorable à la déportation de tous les immigrés clandestins). D. Trump a déjà émis des signes d’ouverture envers Pékin et il aurait l’intention de se rendre en Chine au cours des 100 premiers jours de son mandat. Son numéro deux JD Vance a d’ailleurs rencontré le vice-président chinois hier. »

Messaggero : « La mission américaine de Giorgia Meloni et les premiers points à aborder : droits de douane et Ukraine ». « Une visite éclair de 24 heures à peine. Lors de l’investiture de Donald Trump, Giorgia Meloni sera là, à quelques mètres de lui, pour l’écouter. Elle sera assise à côté de J. Milei et dans une zone plus prestigieuse que les autres chefs de la droite européenne. Il est très probable qu’ils s’entretiennent aussi lors d’un face-à-face. La Présidente du Conseil a voulu être présente, malgré tout, malgré les ‘forfaits’ des autres leaders européens. La photo pourrait vexer ceux qui, de l’autre côté de l’Atlantique, n’ont même pas reçu d’invitation et craignent le rapprochement de Trump et des droites européennes. Face au couperet des droits de douane, la Présidence du Conseil retient son souffle. C’est une question que G. Meloni a très à cœur et pour laquelle elle se posera en médiatrice, décidée à porter le dossier à Bruxelles le plus tôt possible, peut-être dès le Conseil européen informel de février. L’autre dossier est l’Ukraine et les dépenses militaires. Fratelli d’Italia travaille déjà au prochain déplacement à Washington, où en février se déroulera la Conservative Political Active Conference et dont G. Meloni est une vieille connaissance. C’est là qu’est née la conversion atlantiste de la leader de la droite italienne. FDI ne manquera pas le rendez-vous, avec une délégation de poids. »

La Stampa, entretien d’Antonio Tajani (Forza Italia) : « L'absence de von der Leyen est une question de protocole, n'exagérons pas les faits. L'Europe et les États-Unis sont les deux faces d'une même pièce, l'Occident, et sont inséparables. Les États-Unis savent qu'ils doivent être en interface avec l'UE et il s'agit d'une prise de conscience mutuelle, quel que soit le président de la Maison Blanche. Musk ? A ce stade il n’est qu’un entrepreneur et il est normal qu’il pense à ses affaires. Sur StarLink, il s’agit d’une question de marché, je suis très « agnostique » sur ce sujet, sans a priori, il faut bien sûr assurer la sécurité des données des Italiens. Si ce système est sûr, pourquoi l’Italie ne devrait pas le considérer ? »

Il Foglio, entretien de Guido Crosetto, ministre de la Défense : « Concernant l'approche italienne sur StarLink, nous sommes favorables à utiliser toute sorte de satellites, à orbite basse, moyenne et haute. La question de la sécurité du système de Musk est donc cruciale, car nous réfléchissons depuis deux ans et demi à la manière d'utiliser tous les systèmes existants, y compris les systèmes européens, pour communiquer dans toutes les conditions et dans tous les lieux où cela est nécessaire, tout en protégeant notre sécurité. Maintenant tout le monde s’occupe de la sécurité de Musk, tout en utilisant des smartphones qui sont des caméras et des micros allumés 24h/24 et personne ne s’occupe d’un problème aussi important concernant la vie privée. Le monopole dont dispose Musk, comme tout monopole mondial, n'est pas anodin et représente un pouvoir trop important. Le problème est le suivant : la première fois que j'ai discuté de StarLink avec le PDG d'Avio et du fait que les lanceurs de Musk mettraient nos lanceurs en faillite, c'était il y a sept ans. La première fois que j'ai parlé du fait que la couverture des zones grises par satellite serait beaucoup moins chère que la fibre, c'était il y a cinq ans. Musk n'était pas né aujourd'hui, mais il était commode de faire comme s'il n'existait pas et de continuer à investir dans des technologies qu'il allait anéantir. À mon avis, Musk n'influencera pas Trump. Le principal travail de Musk, et je veux voir comment il va le faire, sera celui que Trump lui a confié, à savoir affecter les dépenses du gouvernement américain. Nous verrons alors combien de temps durera la relation entre deux personnes aussi fortes l'une que l'autre »

La Stampa, entretien d’Antonio Tajani, ministre des affaires étrangères « C’est un difficile travail diplomatique qui commence maintenant, les premières six semaines seront cruciales pour jeter les bases pour le passage à la deuxième étape. La libération des otages israéliens doit maintenant se poursuivre et, parallèlement, une aide doit être apportée à la population palestinienne. La stabilisation de la trêve est possible en relançant les Accords d’Abraham, c’est-à-dire la normalisation des rapports des pays arabes avec Israël. Quant à la naissance d’un Etat palestinien, il faut avant la réunifier. Les colons, sources d’instabilité, doivent faire des concessions. Je pense que ce serait une bonne idée d'avoir une mission d'interposition parrainée par un organisme international comme l'ONU. À condition qu'elle soit dirigée par des Arabes. Elle peut contribuer à consolider la paix et à renforcer l'Autorité palestinienne. L’Italie est certainement disposée à y participer avec un contingent. Il faut, en général, une présence européenne au MO. En Palestine, l’Europe pourra jouer un rôle, s’il y a un accord reconnu par les deux parties. Nous sommes favorables à la reconnaissance de la Palestine mais il faut du temps, il faut qu’elle soit reconnue par Israël et doit, à son tour, reconnaitre Israël. Les initiatives unilatérales ne servent ni à la paix ni à la Palestine. Concernant la Finul, nous avons proposé le général Diodato Abagnara pour la diriger, nous en avons parlé aux autorités israéliennes et libanaises et il semblerait qu’il y a de la considération pour lui. Enfin, concernant l’Ukraine, Trump s'efforcera de construire la paix, mais le problème ne sera pas résolu du jour au lendemain, si bien qu'il a réitéré le soutien des États-Unis à Kiev. Cependant, je suis convaincu que c'est la bonne année pour parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine également ».

Foglio, entretien de Guido Crosetto (Frères d’Italie), ministre de la Défense : « L’Iran est clairement plus faible parce que le Hamas et le Hezbollah sont plus faibles et parce que le « front de la terreur » a lui-même été durement touché. Mais cette faiblesse doit être utilisée pour construire des alternatives positives, pour développer une attitude et une mentalité différentes. C'est pourquoi, par exemple, nous travaillons au renforcement des forces armées libanaises depuis deux ans. C'est la seule façon d'affaiblir définitivement le Hezbollah. Nous sommes en train de créer une alliance, un groupe de « pays donateurs » qui comprend des pays occidentaux et arabes. L'Italie le fait, discrètement, et en tant que pays chef de file. Nous travaillons silencieusement, durement, et c'est tout. Vous le reconnaîtrez aux fruits de ce travail. L'Iran est un acteur qui ne dialogue pas, mais qui cherche à dominer, à occuper même culturellement, à inoculer le fondamentalisme. C'est surtout un problème pour les pays arabes modérés »

Les centristes catholiquesLa Repubblica : « Après le meeting de Milan et celui d’Orvieto, les catholiques démocrates s’apprêtent à répéter l’expérience. Graziano Delrio a l’intention d’inaugurer une tournée afin de multiplier les lieux de discussions. Il y a beaucoup d’enthousiasme autour de ce mouvement rassemblant les sensibilités catholiques. La secrétaire du PD, Elly Schlein, aura sans doute capté les appels à assurer davantage de collégialité et à écouter, venus de ténors du calibre de Paolo Gentiloni et Romano Prodi. On lui reproche de pousser le parti un peu trop à gauche, tout en reconnaissant que sous sa direction, le parti a grandi dans les sondages. Il faudra tôt ou tard donner une réponse à ceux qui sont déjà en train de penser à un nouveau parti de matrice catholique, cette « jambe » qui manque à la coalition de gauche ». Corriere : « Il y a de grandes manœuvres au centre, avec l’urgence de s’accréditer auprès de l’électorat catholique et modéré, à la recherche d’une perspective politique. Hier, à l’occasion du 106e anniversaire de l’appel de don Sturzo à la participation des catholiques à la politique, Antonio Tajani a tenu à revendiquer ‘’Forza Italia est le seul parti centriste et catholique’’. Contrairement à l’initiative de Graziano Delrio qui serait, selon Tajani ‘’uniquement un courant du PD, qui est un parti socialiste’’. »

La joint-venture Generali-NatixisAffari&Finanza (Repubblica) : « L'accord n'a pas encore été notifié au Palais Chigi, mais l'hypothèse de l'activation du « golden power » fait déjà son chemin dans l'entourage de Meloni. Il y a en jeu le géant italien de l'assurance, qui détient la moitié de la dette publique italienne, et un géant français de la gestion d'actifs. Du sérieux, en toute objectivité. Du point de vue des chiffres, il s’agit d’une belle opération, car dans le classement mondial de Kpmg des colosses du secteur, l’Italie n’y figure pas. Generali Asset Management est à la 14e place, mais dans le classement européen, Natixis est troisième. Il est clair que si elles unissaient leurs forces, elles entreraient dans le top 10 mondial. L'une des principales raisons de la faible efficacité de l'intermédiation financière en Europe est que les marchés de capitaux restent fragmentés et que les flux d'épargne vers ces marchés sont plus faibles. Le gouvernement Meloni pourrait être tenté de protéger les intérêts nationaux. Et il y a aussi un problème de gouvernance : pendant les cinq premières années, le rôle de PDG serait tenu par le PDG de Generali Investments Holding, Woody Bradford, mais ensuite il y aurait une relève avec des managers français ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.