06/12/2024
"Le PIB ralentit mais le spread à son plus bas niveau."
Italie. Revue de presse.
Les Unes ce matin portent sur la situation politique en France « France en crise. Macron « des erreurs mais je ne partirai pas » » (Corriere della Sera), « Macron : « je ne démissionne pas » » (Repubblica), la loi de finances en Italie « Concordat, impôts et banques : c'est un affrontement entre la Ligue et Forza Italia » (Stampa), « Le PIB ralentit mais le spread à son plus bas niveau » (Messaggero).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, la situation en Syrie et l’adoption du décret fiscal en Conseil des ministres.
Les retombées en Europe et en Italie. Corriere della Sera, éditorial : « tant que l’Allemagne et la France ne surmontent pas leurs difficultés internes, le processus d’intégration européen demeurera enlisé. Les projets ambitieux telle la défense apparaissent à ce stade hors de portée ». Il Foglio : « l’épuisement politique de Macron, même s'il se maintient jusqu'à la fin de son second mandat à l'Elysée, est une mauvaise nouvelle et une pire perspective pour la France et l'Europe ». Il Giornale : « Dimanche sur le parvis de Notre-Dame de Paris, le vrai protagoniste sera Trump, l’Europe étant à ses pieds : la France et l’Allemagne sont en pleine crise politique et l’UE, sans direction, est incapable de s’opposer à une Amérique qui est prête à l’abandonner ». La Repubblica : « En apparence, la crise de la Ve République française n’a aucune retombée sur la IIe République italienne. Les équilibres constitutionnels et les acteurs sont différents. En réalité, les difficultés de Paris alimentent la satisfaction, non cachée, des adversaires du modèle semi-présidentiel. Les admirateurs de Mélenchon ne manquent pas : de Giuseppe Conte (M5S) à l’alliance Verdi-Sinistra jusqu’à une partie du monde syndical. Un succès du Français pousserait les radicaux de gauche à accentuer les tons démagogiques, au grand dam de la gauche réformatrice. A droite, Marine Le Pen a de bons rapports avec Salvini mais beaucoup moins avec Meloni. Il ne fait pas de doute que le chef de la Ligue, Matteo Salvini, serait le premier à soutenir la cheffe du RN si elle devait arriver au second tour des présidentielles. Ce qui se passe en France aura des répercussions au-delà des Alpes ».
Les avancées de l’accord du Mercosur. Foglio : « Von der Leyen profite de la crise française pour avancer sur le Mercosur ». Messaggero : « Le voyage de von der Leyen […] a été tenu secret jusqu’au dernier moment ». Ce « coup de force » intervient « au moment de la plus grande faiblesse politique du président Emmanuel Macron ». Foglio : « La Commission ayant été votée, la présidente Ursula n’a plus peur de perdre des voix et considère le dirigeant français comme amoindri et en déclin ». Stampa : « Le président de l'Élysée, irrité, a appelé Ursula von der Leyen en jugeant l'initiative «’’inacceptable’’. Mais la véritable douche froide pour la Commission est venue en soirée, lorsque des sources de Palais Chigi […] ont annoncé qu'”les conditions ne sont pas réunies pour signer le texte actuel” ». Bien que, selon Sole, « la majorité gouvernementale semble dramatiquement divisée. Salvini s’y oppose farouchement “en défense des agriculteurs” tandis que Tajani a donné son accord ». Messaggero : « En plus d’un engagement de la Commission à intervenir en cas de “déséquilibres”, l’exécutif italien demande avant tout que les normes européennes [de protection des consommateurs et de contrôle qualité] soient pleinement respectées ». Stampa : « La prise de position de Giorgia Meloni est cruciale ». En effet, « Le feu vert du Conseil et du Parlement européen est nécessaire ». Foglio : « La France est en train de former une minorité de blocage avec la Pologne, l’Autriche et les Pays-Bas ». Stampa : « Mais leur “non” ne suffit pas ». P. Canfin : “Si Meloni rejoint ce groupe, les conditions d'une minorité de blocage sont réunies et l'accord tombe. Il en va de même à Strasbourg, où les eurodéputés de FdI pourraient faire la différence. Le destin de l'accord dépend de Rome”. Messaggero : « Aujourd’hui, il est prévu que la présidente de la Commission annonce depuis Montevideo, aux côtés des homologues d’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay, la conclusion des négociations techniques avec un accord politique de principe ».
UE et secteur automobile. Corriere della Sera : « Rome, Paris et Berlin s’allient contre les amendes à l’encontre des constructeurs automobiles européens’’. ‘’La crise de l’automobile européenne est arrivée jusque sur le bureau des ministres des Transports à Bruxelles’’. ‘’Le point de départ est le document conjoint de l’Italie et de la République Tchèque, endossé par la Bulgarie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie pour que la révision de la norme sur la fin des moteurs thermiques d’ici 2035 ait lieu dès 2025 plutôt qu’en 2026. Pour l’instant, l’unique point commun réunissant Rome, Paris et Berlin est la demande adressée à la Commission européenne d’éviter les amendes vis-à-vis des constructeurs et de faire preuve de flexibilité en 2025 avec les constructeurs automobiles qui ne se conformeraient pas à l’objectif de réduction de 15% des émissions par rapport à 2021 pour les nouveaux véhicules. » Repubblica : « Paris et Berlin disent stop aux amendes de l’UE [à l’encontre des constructeurs automobiles]’’. ‘’Le message adressé à l’UE est clair et fort : il faut revoir le mécanisme de sanction en cas de dépassement -de plus en plus probable- des limites fixées pour les émissions de CO2. Il s’agit d’éviter 15 milliards d’euros d’amendes, véritable boulet qui tirerait vers le bas un secteur aux prises avec la transition écologique, rendant le marché européen bien plus compliqué notamment face à la Chine’’. ‘’L’hypothèse envisagée est un gel des amendes, mais pas un coup d’éponge total donc’’. ‘’La France appuie elle aussi la requête adressée par Berlin’’. ‘’Malgré la crise ayant provoqué la chute du gouvernement Barnier, le représentant français relance appelant à des ‘solutions concrètes afin que les constructeurs pleinement engagés sur le front de l’électrique n’aient pas à payer de sanction’, sur la même ligne que le ministre des Transports italien Matteo Salvini qui dit ‘faire confiance au commissaire grec [A. Tzitzikostas] qui a compris que nous risquions la catastrophe’. » Sole 24 Ore : « Meloni est convaincue que les conditions sont réunies pour marquer un tournant significatif sur des questions centrales telles que la compétitivité et l'immigration. Sur le premier point (d'autant plus au vu de la politique commerciale de Donald Trump), des choix et des fonds sont nécessaires rapidement. Un point également mis en avant par Giorgia Meloni lors du Conseil européen informel de Budapest. Il est probable que, lors de l'entretien d'hier au Palais Chigi, G. Meloni ait également demandé au nouveau commissaire européen Raffaele Fitto des précisions sur la décision d'Ursula von der Leyen de maintenir la direction générale des réformes, qui était auparavant supervisée par le vice-président chargé des réformes lui-même. En réalité, il s'agit d'une réorganisation qui a conduit à une rationalisation de la structure précédente, approuvée par R . Fitto lui-même. Ce qui est certain, c'est qu'une fois de plus, l'Allemagne et la France ont obtenu le plus grand nombre de chefs de cabinet et de fonctionnaires (comme cela a toujours été le cas) ».
UE et défense Corriere della Sera : « ‘’Concernant les dépenses militaires, l’Italie se trouve encore en queue de peloton. Le ministre de la Défense Guido Crosetto (Frères d’Italie) se dit inquiet de la ‘trajectoire décroissante des dépenses militaires’ dans la Loi de Finances et affirme vouloir atteindre le seuil des 2% de PIB d’ici 2028’’. ‘’S’adressant directement au ministère de l’Economie il a appelé à se ‘rendre compte de la gravité de la période actuelle et à augmenter les investissements pour la défense’ ‘’. ‘’Guido Crosetto dénonce également le nouveau Pacte de Stabilité, signé par Giorgia Meloni aussi’’. ‘’Le gouvernement italien demande un décompte séparé des dépenses militaires dans le calcul du déficit, des attentes gelées par le commissaire à l’Economie’’. ‘’A Budapest, l’ancien président du Conseil Mario Draghi a jugé faisable d’atteindre l’objectif de 2% du PIB de dépenses militaires d’ici 2028 sans remettre en cause le Pacte de Stabilité. Reste à savoir comment. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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