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18/11/2024

"Tensions entre la politique et la magistrature au sujet du décret sur les pays considérés comme sûrs."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes ce matin sont consacrées à l'international avec d'une part la guerre en Ukraine et l'autorisation donnée par Joe Biden à Kiev pour frapper le territoire russe « Raids en Russie, le oui de Biden » (Corriere della Sera), « Kiev: oui aux missiles contre la Russie » (Repubblica), « Ukraine: Biden prend Trump de court » (Messaggero) et d'autre part le Moyen-Orient « Gaza, la colère d'Israël contre le Pape » (Stampa), « Comment le porte-parole de Netanyahou a saboté les négociations sur les otages » (Fatto Quotidiano).

Les quotidiens abordent largement le sort de la réforme de l’autonomie régionale différenciée, après la réponse de la Cour Constitutionnelle à la saisine de quatre régions sur plusieurs dispositions qui seraient inconstitutionnelles. Repubblica propose l’entretien du ministre des réformes Roberto Calderoli (Ligue) : « Avec cette réforme j’ai tracé un sillage dans un terrain en friche. Si la Cour Constitutionnelle me donne des conseils, je m’en réjouis. C’est en revanche les partis d’opposition qui ont demandé la vérification de constitutionnalité de l’autonomie régionale. Si maintenant nous appliquons les suggestions de la Cour Constitutionnelle, les partis de l’opposition n’ont qu’à se taire. Ma réforme est constituée de 11 articles et 45 paragraphes. Les régions de gauche ont contesté 43 des 45 paragraphes ; la Cour Constitutionnelle a relevé juste 7 dispositions inconstitutionnelles sur 60, par conséquent, la réforme n’est pas du tout réduite à un squelette comme on veut le faire croire. »

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Roberto Calderoli

Les tensions entre la politique et la magistrature au sujet du décret sur les pays considérés comme sûrs pour les rapatriements des migrants irréguliers sont encore rapportées. Repubblica : « l’association nationale des magistrats, ANM, exprime par le biais d’un communiqué adopté à l’unanimité, la nécessité de soutenir certains magistrats qui ont été critiqués pour leur décision d’avoir suspendu le transfert de migrants vers les centres en Albanie. Selon ce communiqué, il en va de « l'autonomie et de l'indépendance “ d'une fonction protégée par la Constitution, de ” l'emprise démocratique “ même d'un pays où le pouvoir exécutif tente de mettre la main sur le pouvoir judiciaire pour le ” subjuguer’’. ‘’La liberté de pensée’’, poursuit le document, ‘’appartient aussi au magistrat en tant que citoyen qui l'exerce, même dans le débat public, avec le sens des responsabilités et le respect de la haute fonction exercée’’. Ce sont des accusations que la majorité rejette en bloc. Ce qui rend nerveux le centre-droit est le vibrant « j’accuse » de l’ANM qui évoque ‘’des magistrats indésirables par la majorité du gouvernement’’. Cela irrite aussi la présidente du Conseil Meloni, qui toutefois préfère ne pas intervenir directement ».

Les élections régionales en Emilie-Romagne et en Ombrie, dont les résultats seront connus cet après-midi, sont aussi traitées. La presse met surtout en avant la baisse du taux de participation lors du premier jour du scrutin. Corriere : « La principale préoccupation de tous les partis, mais surtout de ceux qui espèrent une victoire, est le taux de participation. Dans des élections régionales de plus en plus fréquentes et fragmentées, combien d'électeurs se rendront aux urnes ? La réponse, une fois de plus, est déconcertante. En attendant les chiffres définitifs aujourd'hui à 15 heures, heure de fermeture des bureaux de vote, les pourcentages de votants en Émilie-Romagne et en Ombrie sont très faibles. En Émilie-Romagne, le taux de participation s'élevait hier à 23 heures à 35,8 %, contre 66,7 % il y a quatre ans, alors que le vote n'avait eu lieu qu'un seul jour. Même en Ombrie, le taux de participation à 23 heures était de 37,8 %, alors qu'il était de 64 % en 2020, mais il y a quatre ans le vote se tenait uniquement le dimanche. Bref, nous sommes face à une chute de plus de 20 points à l'heure actuelle, un effondrement presque total ».

Le nucléaire fait l’objet d’un article d’Affari&Finanza de Repubblica : « l’Italie se trouve face au dilemme entre la fusion nucléaire et les mini-réacteurs. Enel et Edison misent sur l’atome d’ici 2030, et c’est la position du ministre de la transition énergétique Gilberto Pichetto Fratin. Le groupe Eni prévoit en revanche des délais beaucoup plus longs et donc une transition nécessitant un mélange entre les combustibles fossiles et les énergies renouvelables. C’est par ailleurs la position de Giorgia Meloni. Par conséquent, le gouvernement est divisé sur le nucléaire. Selon un récent sondage, 51% des Italiens, notamment les jeunes, se disent favorables à un retour au nucléaire ».

Ukraine : La presse traite beaucoup de la décision de Joe Biden d’autoriser Kiev à utiliser les missiles Atacms, pour frapper le territoire russe. Repubblica : « Décision surprise de Biden ». Zelensky : « Désormais nous sommes plus forts. ». Repubblica relève deux objectifs : Réduire l’avantage russe dans les futures éventuelles négociations de paix, en défendant la position ukrainienne dans la région de Koursk, et signaler à Kim Jong Un que l’implication dans la guerre « ne sera pas sans coûts ». « Le risque d’escalade en réponse à cette décision a été écarté par la Maison Blanche, ce qui a permis cette prise de décision. » Alors que le G20 au Brésil s’ouvre aujourd’hui, Repubblica souligne les divisions internes, avec d’un côté, entre autres, E. Macron et J. Biden et de l’autre Javier Milei et la Chine. Repubblica met enfin en avant la déclaration d’Emmanuel Macron : « Poutine n’est pas prêt à négocier ». Corriere della Sera : « si les Ukrainiens perdent Koursk, ils n’auront rien à offrir aux Russes comme monnaie d’échange ». Le Corriere rapporte que, selon le New York Times, ‘’l’autorisation pourrait être par la suite étendue à des missiles de plus longue portée’’ ». Michele Valensise, président du Centre italo-allemand Villa Vigoni, déclare au Messaggero que « Poutine est en position de force pour les négociations ». Il Messaggero : Cette décision est aussi une réponse aux « derniers bombardements russes massifs sur l’Ukraine. Quels sont les risques de cette décision ? « Le risque désormais est que le Kremlin rejette l’hypothèse de négociations ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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