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21/05/2024

"Les manœuvres de Giorgia Meloni pour miner l’alliance entre Marine Le Pen et les conservateurs extrêmes."

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Italie. Revue de presse. 

La demande de mandats d'arrêts contre le Premier ministre israélien et les chefs du Hamas par le procureur de la Cour pénale internationale fait les gros titres de la presse : « L’arrestation de Netanyahou et des chefs du Hamas a été demandée » (Corriere della Sera, Messaggero), « Le procureur de la CPI demande l'arrestation de Netanyahou et de Sinouar » (Repubblica), « La Haye place sur le même plan Israël et le Hamas » (Stampa). La mort du président iranien E. Raïssi dans un accident d’hélicoptère est aussi en une : « Le Proche-Orient tremble » (Repubblica), « Mort de Raïssi, l’Iran est divisé entre deuil et protestations » (Corriere), « Le bouclier des pasdaran » (Avvenire).  

ARTICLE, la Stampa, I. Lombardo et F. Olivo : « Les manœuvres de Giorgia Meloni pour miner l’alliance entre Marine Le Pen et les conservateurs extrêmes » : « La montée de l’extrême droite allemande avec Alternative für Deutschland n’est pas le seul problème auquel le PPE devra faire face, le groupe qui, selon toute vraisemblance, devra choisir le nouveau président de la Commission européenne. En effet, Marine Le Pen divise aussi. Si Antonio Tajani et Matteo Salvini ne voient pas la leader du Rassemblement National de la même façon, la position la plus délicate est sans doute celle de Giorgia Meloni, à la fois figure de proue du groupe des conservateurs européens (ECR) et Présidente du conseil italien. La première ministre a bien compris que Marine Le Pen pouvait plaire à ceux qui refusent catégoriquement de voir Ursula Von der Leyen à la tête de la commission pour un deuxième mandat, ce que le PiS polonais et le parti espagnol Vox ont déjà fait savoir. Dans le même temps, Jordan Bardella, le secrétaire du RN, déclare depuis quelques semaines vouloir attirer les partis conservateurs du groupe ECR. La présence de Marine Le Pen et du leader portugais de Chega, André Ventura, à Madrid, est un signal qui n’a pas échappé aux fidèles de Meloni. Tous ces partis appartiennent en effet à un autre groupe d’extrême droite, Identité et démocratie, et ont signé une convention avec Vox, qui a toutefois exclu la Ligue et l’AfD. Dans le mouvement ID, on peut observer des tendances contraires, puisque la plupart des dirigeants (Salvini et Le Pen en tête) ont pris leurs distances avec le parti allemand. Une instabilité sur laquelle aimerait jouer Giorgia Meloni pour attirer une partie d’Identité et Démocratie et réaliser son projet d’une majorité « à l’italienne » à l’échelle de l’Europe, capable de cantonner la gauche à l’opposition. Un scénario rendu peu probable par les sondages, ce qui pousse Antonio Tajani à plaider pour une alliance PPE-ECR, qui donnerait un majorité ‘’populaire, libérale et conservatrice’’. Mais à Madrid, les dirigeants de Vox ont essayé de réunir les forces nécessaires à un élargissement du groupe mené par Giorgia Meloni : ‘’Il nous faut un groupe plus large’’ explique le chef du parti espagnol. S’il y a un point d’accord entre ces partis, c’est bien le refus de voir Ursula von der Leyen être reconduite pour un deuxième mandat. Mais que feront-ils au moment du vote, si c’est une fois de plus le nom qui émerge des négociations ? Fratelli d’Italia, d’après Meloni, votera ; mais les autres partis se rangeront difficilement derrière ce choix. Des tensions qui pourraient empêcher Giorgia Meloni d’avoir autant de poids qu’elle le souhaiterait dans la nouvelle législature. En attendant, celle-ci se garde de toute attaque frontale contre Von der Leyen : ce qui se passe en Europe n’est pas de sa faute mais celle de ‘’la majorité contre nature des populistes, des socialistes et des libéraux’’ ». 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Le virage à droite de Meloni qui prend de court ses alliés » : « La vraie question est de savoir s’il s’agit d’un changement de posture ou d’un retour aux anciennes pulsions souverainistes. La manière dont Giorgia Meloni s’est adressée en visioconférence sur l’Europe au congrès du parti espagnol Vox, puis hier à la télévision italienne, interroge. Quoi qu’il en soit, ses critiques à l’encontre de (sa désormais ex-alliée) Ursula von der Leyen et l’idée d’un retour du pouvoir des Etats nationaux ont suscité la perplexité générale. De plus, Meloni a reconnu à Marine Le Pen certains mérites, chose inédite. Ce changement de posture s’expliquerait par la volonté de revendiquer le fait d’être ‘’une personne du peuple’’. Les partis d’oppositions, pour leur part, affirment que la présidente du Conseil a désormais ‘’ôté son masque’’. La prise de distance la plus évidente a été celle d’Antonio Tajani, qui a affirmé que ‘’nous ne ferons jamais des alliances avec ceux qui sont contre l’Europe et contre l’OTAN. Marine Le Pen a des idées et des valeurs différentes par rapport aux nôtres. Il est impossible de dialoguer avec ce groupe’’. La sensation est que c’est surtout Tajani, plus que Meloni ou Salvini, qui s’adresse à l’électorat modéré. »

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Le dirigeant du parti nationaliste espagnol Vox Santiago Abascal et Marine Le Pen

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-Président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, coordinateur de Forza Italia, « Nous espérons que le successeur [du Président iranien Ebrahim Raïssi] s’impliquera pour la stabilité de la région. » 

ARTICLE, la Repubblica, T. Ciriaco, P. Mastrolilli : « ‘’50 milliards pour Kiev grâce aux biens russes, et tout de suite ‘‘ : Biden fait pression sur le G7, mais l’UE craint Poutine » : « La Maison Blanche attend du G7 présidé par l’Italie qu’il prenne la décision d’aider financièrement Kiev en utilisant les bénéfices obtenus grâce aux biens russes gelés en Europe. Cela représenterait 50 milliards d’euros, en comptant sur la fructification de ces avoirs durant une vingtaine d’année. Ce scénario semble se confirmer ces derniers jours. Le Financial Times prévoit qu’un accord soit trouvé à ce sujet, afin de maintenir un financement stable dans le temps, même si Trump devait être réélu. L’interview de la secrétaire d’Etat au Trésor, Janet Yellen, révèle aussi que les partenaires européens se montrent de plus en plus intéressés par cette possibilité : ‘’montrer que nous avons les moyens d’aider l’Ukraine sur le long terme est une façon importante de prouver que nous ne sommes pas sur le point d’abandonner’’ a-t-elle déclaré. Cependant, les Européens - Berlin, Paris et Rome en tête - craignent que la Russie ne punisse, en représailles, les entreprises ayant des intérêts sur le territoire. Ainsi, bien qu’ils aient accepté de transférer les trois milliards de profits générés par ces biens, cela ne suffit pas à Joe Biden, pour qui les 350 milliards de fonds russes gelés pourraient être transférés à l’Ukraine. Mais l’Europe craint quant à elle de perdre la confiance des Chinois et des Indiens et de voir leurs investissements fuir le continent. Les Européens sont donc face à un dilemme, en particulier Berlin et Rome : plaire à l’allié américain mais aussi éviter de s’attirer les foudres de Moscou, qui pourrait réitérer ses sanctions, comme elle l’a déjà fait avec Ariston, Bosch ou Unicredit. Giorgia Meloni avance donc en terrain miné, tandis qu’un autre sujet d’inquiétude est soulevé par les Européens : le caractère légal d’une telle action. On craint en effet que parier sur le blocage des fonds russes ne soit hasardeux, et qu’un éventuel traité de paix ne contraigne les Etats membres à les rembourser, aggravant leur dette. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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