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19/04/2024

"La question de l’avortement met la majorité en difficulté."

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Italie. Revue de presse. 

Le Conseil européen extraordinaire et notamment les enjeux de compétitivité de l’Union européenne abordés lors de celui-ci font la une de plusieurs quotidiens : « L’Europe [divisée] entre les accords et les tensions » (Corriere della Sera), « L’Europe se divise sur le rapport d’Enrico Letta » (La Stampa), « Divisés sur la dernière ligne droite » (Avvenire). Le rejet de la motion du PD contre l’accès des associations « pro-life » dans les centres gynécologiques fait aussi la une : « Avortement, la droite se divise » (Repubblica), « La motion du PD est rejetée mais la Ligue s’abstient » (Corriere). De même, l’annonce de la candidature aux élections européennes d’Ilaria Salis, l’activiste arrêtée en Hongrie et accusée d’agression contre deux militants d’extrême droite est aussi citée :  « Salis candidate avec les Verts et Sinistra Italiana » (Corriere, Repubblica). Enfin, le Messaggero fait sa une sur la crise au Proche-Orient « L’offensive finale contre le Hamas ». 

ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Cremonesi, « La question de l’avortement met la majorité en difficulté » : « Le Parti démocrate a inscrit à l’ordre du jour l’examen de nouvelles dispositions concernant les centres de consultations gynécologiques [promues par la majorité] afin qu’elle ‘’ne remettent pas en cause, de quelque manière que ce soit, la loi 194 [sur le droit à l’avortement], et ne retreignent pas le droit des femmes’’ à recourir à l’IVG. La majorité rejette la mesure, toutefois la situation interpelle : 15 des 37 députés de la Ligue présents se sont abstenus, dont le chef de groupe Riccardo Molinari. Deux députés Forza Italia se sont abstenus également. Giorgia Meloni réagit depuis Bruxelles, en affirmant que l’amendement au texte relatif à la mise en œuvre du plan de Relance national reprendrait mot pour mot le texte de la loi 194 et accuse donc plutôt la gauche de ‘’vouloir modifier la loi 194’’, tout en réaffirmant sa propre volonté de ne pas la changer. Le porte-parole de l’association ‘’pro-vie et famille’’ dit s’étonner de l’abstention de la Ligue à la Chambre suite ‘’à l’ordre du jour honteux présenté par le PD’’. Le président de la Société italienne de gynécologie et d’obstétrique affirme que ‘’le rôle-clé de la loi 194 est de garantir la liberté de choix des femmes’’ et que les mesures présentées par la majorité sur les centres de consultation gynécologique ‘’ne remettent pas en cause les objectifs de cette loi et réaffirment au contraire ses principes’’. Une intervention appréciée par Fratelli d’Italia. Elly Schlein accuse la majorité de ‘’tenter de s’en prendre au droit à l’IVG en faisant entrer des militants anti-avortement dans les cliniques’’. Mais en coulisses, FdI aussi s’étonne de l’abstention de la Ligue alors que le parti avait également voté pour l’amendement en question. Le chef de groupe léghiste répond en invoquant la ‘’liberté de conscience, comme il est toujours de mise sur les questions éthiques’’. Le vice-secrétaire de la Ligue intervient dans le même sens ‘’ce n’est pas un message adressé au gouvernement, ce sont des questions sur lesquelles chacun est libre’’. Les abstentionnistes au sein de la ligue s’étonnent à leur tour du boycott de l’ordre du jour dans les rangs de Forza Italia. La Ligue avait fait passer la consigne de distinguer les différentes parties de l’ordre du jour : voter non à l’introduction des associations et voter oui là où est évoquée la nécessité de ne pas ‘’restreindre le droit des femmes’’ de recourir à l’IVG. La responsable à l’égalité des chances de la Ligue explique que ‘’le dernier mot doit toujours revenir aux femmes’’ et qu’il ‘’ne faut pas toucher à la loi 194’’, affirmant s’être elle-même abstenue pour ne pas voter contre cette conviction. » 

ARTICLE, Repubblica, De L. De Cicco, « Ilaria Salis, candidate principale pour les Verts : une gifle à l'inertie du gouvernement » : « Le 3 Mars au siège du PD, le père d'Ilaria Salis avait dit yeux dans les yeux à Elly Schlein : « Merci, mais ma fille ne veut pas se présenter avec le PD ». Hier à 19h, on a annoncé qu’elle se présenterait avec l'alliance des Verts de Bonelli et Fratoianni. « Un choix qui me rappelle les batailles des radicaux » se réjouit Nichi Vendola, leader historique et actuel président de la Gauche Italienne. Depuis la prison de Budapest où elle est détenue depuis 13 mois, Ilaria n'avait encore signé aucun papier et hier midi, par prudence, le porte-parole des Verts, Angelo Bonelli a été contraint de démentir. A Bruxelles, lors du Conseil européen, la Première ministre Giorgia Meloni commentait : « Je ne sais pas dans quelles mesures sa politisation peut l'aider, mais elle ne change rien au travail que le gouvernement est en train de faire ». Et Matteo Salvini a proposé un « débat télévisé entre elle et le général Vannacci ». Si l’alliance des Verts et de la Gauche n’a rien dit, c'est aussi pour éviter que sa candidature ne soit gâchée, comme cela était arrivé lorsque l’hypothèse de sa candidature avec le PD avait circulé et où le secrétaire du parti avait été contraint de démentir après les polémiques, clôturant ainsi le dossier. Aujourd'hui, les réformistes se réjouissent -« cela n'a rien à voir avec le PD »- tandis que certains craignent que cela ne fasse perdre des voix au Pd. L'Alliance des Verts et de la Gauche a officialisé cette candidature par un communiqué et Bonelli a annoncé : « Salis sera candidate dans la circonscription du Nord-Ouest ». Avec cette démarche, ajoute le leader des Verts, « nous voulons protéger les droits et la dignité d'une citoyenne européenne, y compris contre l'inertie des autorités italiennes ». Il reste encore une inconnue sur la réussite de cette opération : l’Alliance des Verts et de la Gauche devra faire ses preuves car dans les sondages, elle n’est qu’à 4% des intentions de vote. Mais c'est justement la candidature de Salis, dont la détention est devenue un symbole, qui pourrait faire monter ce chiffre. Roberto Salis remercie Bonelli et Nicola Fratoianni : « Au cours des derniers mois nous avons également eu des contacts avec le PD, à la demande d'Elly Schlein, que je remercie personnellement pour sa sensibilité, mais en fin de compte, la voie politique choisie est celle qui est la plus cohérente avec son passé politique ». Selon son père, Ilaria « a pris cette décision non pas pour échapper au procès, mais pour pouvoir l'affronter dans la pleine protection de ses droits ». Dans le Nord-Ouest, Salis affrontera Cecilia Strada, qui sera la principale candidate du PD. C'est précisément cette circonscription qui est devenue le principal problème de Schlein. L'ancien ministre Andrea Orlando, qui aurait dû être deuxième sur la liste, a refusé de se présenter. La deuxième place devrait revenir au chef de la délégation de l'UE, Brando Benifei, ou au maire de Bergame, Giorgio Gori, poussé par les réformistes, avec Irene Tinagli en troisième position. Pour le Nord-Est, Stefano Bonaccini sera en tête, devant Annalisa Corrado ; pour le Sud, Lucia Annunziata, Antonio Decaro et Pina Picierno. Au centre, Marco Tarquinio sera quatrième. Schlein, de retour dans la Basilicate, échangera aussi aujourd'hui les cadres du parti. On ne sait pas encore si elle se présentera dans toutes les circonscriptions ou si, comme beaucoup le lui demandent, elle renoncera à la candidature là où elle ne sera pas tête de liste, c'est-à-dire dans le Centre et les Iles. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Fiammeri « Meloni : il faut changer l’Europe. Draghi ? Le débat sur sa candidature n’est qu’un sujet de débat philosophique » : « Pour Giorgia Meloni, l'hypothèse de Mario Draghi à la tête d’une grande institution européenne n'est rien que de la "philosophie", bonne "pour faire le buzz". ‘’Ce n'est pas comme ça que ça marche", tient-elle à souligner et ‘’les majorités sont décidées par les citoyens", répète la présidente du Conseil, qui espère retourner à Bruxelles après le vote du 9 juin et trouver "une autre Europe". Toutefois, Meloni se dit "heureuse" que l'on parle d'un Italien pour diriger un grand organe de l'UE. Toutefois, ‘’ce qui m'intéresse", a-t-elle ajouté, faisant explicitement référence au discours de La Hulpe de Draghi et au rapport présenté hier par Enrico Letta au Conseil européen, "c'est que deux pro-européens nous disent qu'il faut changer l'UE et c'est le débat qu'il faut avoir". Le débat animé au Conseil qui a duré tout l'après-midi en est la confirmation. Mme Meloni a remercié M. Letta : "C’est un travail intéressant, il y a beaucoup de sujets qui s'inspirent de l'action du gouvernement italien", a-t-elle déclaré en faisant référence notamment à l'indépendance stratégique en matière d'énergie, à la nécessité de réseaux de connexion avec d'autres pays que "nous poursuivons avec le plan Mattei" et à l'urgence du "taux de natalité, le plus grand défi auquel l'Europe doit faire face si nous voulons maintenir notre système de protection sociale". Mais le point décisif qui sera au centre de la prochaine législature européenne reste les ressources. M. Meloni rappelle la position de l'Italie "en faveur d'une dette commune" et son soutien à un marché facilitant et encourageant les capitaux privés "à rester en Europe". Concernant la politique étrangère, Mme Meloni souligne que le soutien de l'UE au Liban "à la demande de l'Italie" a été inscrit dans les conclusions du Conseil. Un engagement que le Meloni avait pris trois semaines plus tôt à Beyrouth avec le chef de l'État libanais N. Mikati. Meloni a parlé des migrants avant le début de la rencontre avec la présidente de la Commission, U. von der Leyen. Sa visite à Tunis mercredi et la mise en œuvre du mémorandum signé en juillet par la présidente de la Commission elle-même ont été au cœur de cette entrevue. "La diminution du flux de migrants vers l'Italie montre que le travail fait porte ses fruits", tient à souligner Meloni, sans toutefois rappeler la hausse inquiétante des débarquements sur les côtes italiennes ces dernières semaines en raison des départs de Tunisie mais aussi de l'aggravation de la crise en Libye. » 

ARTICLE, Repubblica, De S. Mattera, « Le G7 et les États-Unis font pression sur les avoirs russes gelés. L’appel de Kiev : "Aidez-nous rapidement" » : « Le « dépêchez-vous » de l'Ukraine, un cri d'alarme face aux résistances des chancelleries occidentales, qui ont toujours plus de mal à soutenir Kiev, domine la scène du G7. C'est « une question de vie ou de mort », déclare le ministre des affaires étrangères Dmytro Kuleba à ses homologues réunis à Capri. « Nous avons les Patriot, les systèmes antimissiles, nous devons les envoyer en Ukraine », affirme Josep Borrell, Haut-représentant aux gouvernements de l’UE. « C’est une urgence fondamentale » dit Jens Stoltenberg autour de la table du G7. Il remet en cause le gouvernement de Meloni en citant les batteries franco-italiennes Samp-T capables de protéger la superficie d'une métropole. Une d’entre elles est déjà en Ukraine, l’Italie en a 5, une au Koweït et une autre placée pour protéger les réunions du G7 actuellement en Italie. « Nous ferons ce que nous pourrons » assure Meloni. Mais cette décision n’est pas banale, elle inquiète le gouvernement. Et d’autant plus à quelques semaines des élections européenne et avec la responsabilité d’apporter des solutions sur un autre dossier épineux où la pression américaine se fait ressentir : l’utilisation des avoirs russes gelés vers l’Ukraine. Antony Blinken en a parlé à Antonio Tajani mercredi soir, lors de la réunion bilatérale à l'hôtel Quisisana. Blinken insiste auprès des alliés pour qu’ils apportent leur contribution à Kiev en matière de défense. Mais la Maison Blanche attend surtout de la présidence italienne du G7 une solution sur la proposition d'affecter à la reconstruction de l'Ukraine les avoirs gelés russes, soit plus de 300 milliards, dont la plupart se trouvent en Europe. C'est la partie la plus difficile, comme le confirment les nouvelles qui nous parviennent de Washington. La secrétaire d'État au Trésor, Janet Yellen, en parle au ministre de l'économie, Giancarlo Giorgetti, dans une conversation qui porte également sur le rôle de la Chine dans le soutien au Kremlin. Les ministres des finances et les gouvernements des banques centrales des sept grandes puissances en discutent en marge des travaux du Fonds monétaire international. Le gouverneur de la Bankitalia, Fabio Panetta, a souligné depuis les États-Unis les craintes qu'une saisie des actifs de Moscou ait un « effet sur la stabilité financière ». La France et l'Allemagne disent non, la présidente de la BCE Christine Lagarde invite à la prudence. Le gouvernement de Rome voit avec optimisme le consensus qui devient plus probable sur l'hypothèse « minimale » : affecter les bénéfices accumulés par les fonds russes à l'Ukraine, une hypothèse pour laquelle Ursula von der Leyen récolte l’accord des 27 dirigeants de l'UE. En ce qui concerne la défense ukrainienne, c'est le ministre Guido Crosetto (Frères d'Italie) qui invite à la prudence : « L'Italie a fourni tout ce qu'elle pouvait », déclare-t-il lors d'une réunion organisée par PwC Italia avec le groupe Gedi. Il explique qu’ils ont vidé les entrepôts, et qu’il faut cinq ans pour produire un Samp-T (« Les prochains seront prêts en trois ans »). Rome soutiendra davantage l'Ukraine : nous verrons bien ce qu'il en sera. L'Allemagne enverra un troisième système Patriot et le déblocage des fonds américains est en attente. L'engagement de Kiev figurera dans les conclusions du G7 ; les Ukrainiens attendent de voir dans quelle mesure il sera concret. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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