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20/03/2024

"Meloni dit non à l'hypothèse d’envoyer des troupes à Kiev."

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Italie. Revue de presse. 

L'intervention de Giorgia Meloni hier au Sénat, où elle a présenté les principales positions de l’Italie en vue du Conseil Européen, ainsi que l'absence du chef de la Ligue Matteo Salvini à cette séance, fait la une de plusieurs quotidiens : « Meloni : « en Russie, on a assisté à un simulacre d’élections » » (Corriere della sera),  « Meloni confirme son soutien à Kiev » (Giornale), « Meloni dit non à l'hypothèse d’envoyer des troupes à Kiev » (Avvenire),  « Russie, l'affront de Salvini à Meloni » (Stampa), « L'alliance Meloni-Tajani sur la Russie pour isoler Salvini » (Domani) . Les sujets économiques et européens sont aussi cités en Une  « Le PNRR est dans le viseur de la Cour des Comptes  » (Repubblica),  « La BCE s’en prend au Green Deal : selon elle, « il ralentit la productivité » » (Messaggero). 

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Les péripéties d’un Salvini en difficulté » : « Au fil des jours, il apparaît clairement que Matteo Salvini n'est pas qu'un politicien angoissé par ses récents revers. Tout d'abord, on comprend que les défaites ne lui ont rien appris. Et il n'a pas de plan B à déployer, si ce n'est d'accentuer la poussée vers une droite radicale et anti-européenne. Salvini ne sait rien faire d’autre que demander à se débarrasser de ce qui existe entre Bruxelles et Strasbourg. Et pour ce faire, il a noué des alliances avec le pire de l'offre politique au nord des Alpes. Même Marine Le Pen a des relations moins chaleureuses avec lui, après avoir décidé par convenance de se démarquer de la ligne de Poutine sur l'Ukraine. Le leader de la Ligue, non : il n'a pas eu le réflexe de faire de même, peut-être seulement par astuce tactique. En dehors de la Russie, ses relations internationales en Europe se limitent aux Allemands de l’AfD et à quelques extrémistes disséminés ici et là qui veulent, oui, la disparition de l'Union, mais avec la même crédibilité qu'un groupe de frustrés à la taverne. Mais à ce stade, les amis de la Ligue nationaliste sont loin d'avoir défini leurs objectifs. Et après tout, ce que veut vraiment le chef léguiste, c'est mettre des bâtons dans les roues de la rivale Meloni. L'idée de placer la Ligue en permanence à la droite de la droite, dans le but de gagner le soutien de ceux qui seront de toute façon exclus de la nouvelle mandature européenne, est un signe de faiblesse, peut-être même de désespoir.  Nous ne savons pas si Meloni votera pour la reconduction d'Ursula von der Leyen à la Commission ; nous savons cependant que ce ne sera pas Salvini qui l'en empêchera. Il n'est pas sûr que son leadership passe le test des urnes sans séquelles. La révolte de ce Nord qui se considère, à tort ou à raison, comme "trahi" par Salvini est un scénario qui se dessine, en attente d'une étincelle. »

SONDAGES, Corriere della Sera, de R. Benedetto, « Les droites progressent (sans majorité) » : « D’après un sondage IPSOS réalisé pour Euronews, la droite radicale progresse en Europe. Lors des élections européennes de juin, la droite pourrait conquérir pour la première fois plus d’un cinquième des sièges du nouveau Parlement européen. Toutefois la vague ne devrait pas être assez forte pour renverser les équilibres à Strasbourg. D’après les chiffres qui émergent de ce sondage, une coalition large réunissant les Populaires, les socialistes et les libéraux sur le modèle de la ‘’majorité Ursula’’ reste le scénario le plus solide. Les deux groupes de droite plus identitaire au Parlement européen sont celui des Conservateurs et réformistes dont le premier parti sera Fratelli d’Italia, et Identité et Démocratie propulsé par le Rassemblement national et dont fait partie la Ligue. D’après cette étude menée par IPSOS dans les 27 pays membres, il émerge que dans six pays le parti arrivant en tête des intentions de vote appartient à l’un de ces deux groupes : les Conservateurs et réformistes en Italie et en Lettonie, Identité et Démocratie en France, au Pays-Bas, en Belgique et en Autriche. Le PPE reste le plus largement plébiscité, dans 12 pays sur 27 dont l’Allemagne, l’Espagne et la Pologne. Le groupe des Socialistes arrive en tête seulement dans les pays du Nord (Suède, Danemark, Lituanie) et à Malte. Identité et Démocratie se renforcerait par ces élections, avec plausiblement 81 sièges parlementaires contre 59 actuellement. Les libéraux de Renew Europe au contraire reculeraient à 85 sièges contre 102 actuellement. Le groupe des Conservateurs et réformistes passerait de 68 à 76 sièges. Le PPE resterait stable, se maintenant autour de 177 sièges, de même que les Socialistes et Démocrates (autour de 136 sièges). Les Verts reculeraient (55 sièges) et la gauche progresserait (42 sièges). En Italie, le mouvement le plus évident est le transfert de la Ligue à Fratelli d’Italia. ‘’Dans beaucoup de pays, la droite radicale progresse au détriment du PPE’’ observent IPSOS et Euronews, la tendance est lente et constante depuis une vingtaine d’années, ID et ECR passant à eux deux de 8,7% en 2004 à 21,8% en vue du scrutin de juin. Le PPE à l’inverse passerait de 36,6% en 2004 à 24,6% actuellement, et S&D de 27,3% à 18,9%. ‘’Seule une coalition entre les populaires, les socio-démocrates et les libéraux pourraient avoir une majorité stable, ce qui n’exclue pas des majorités alternatives ad hoc sur certaines mesures’’ explique IPSOS. La coalition dite ‘’Ursula’’ aurait 55% des sièges, et 62,9% avec les Verts. Il manquerait 23 voix à une coalition de centre-droit entre le PPE, les Libéraux et les Conservateurs pour atteindre la majorité. Idem pour une coalition plus à droite, avec ID mais sans les Libéraux, qui n’obtiendrait que 46,4% des sièges. D’après l’analyse d’IPSOS et Euronews, le PPE et Renew ‘’seront décisifs pour donner forme à la prochaine majorité européenne’’. Le groupe des ‘’Non-inscrits’’ constitue une forte inconnue, sur 68 au moins 28 tendent à droite, ce qui permettrait à une coalition ECR-PPE-ID d’atteindre la majorité, à une voix près. Si 2/3 des Européens estiment que l’appartenance à l’UE est positive pour leur pays, seuls 37% ont une bonne opinion de la politique de l’actuelle Commission. Les divisons concernent surtout le soutien à l’Ukraine et l’environnement alors que sur l’immigration l’insatisfaction domine. En Italie, à la question ‘’si les élections européennes se tenaient dimanche prochain, pour quelles listes voteriez-vous ?’’ 27% des personnes interrogées ont indiqué Fratelli d’Italia, 19% le Parti démocrate, 17,4% le Mouvement 5 Etoiles, 8,2% Forza Italia et la même proportion a cité la Ligue. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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