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13/03/2024

"Après les Abruzzes, Salvini évoque Vannacci et met en garde Meloni."

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Italie. Revue de presse. 

A la une ce matin, la situation en Mer Rouge et les nouvelles attaques par drone des Houthis auxquelles la frégate italienne Caio Duilio a riposté : « Haute tension avec les Houthis » (Corriere della Sera). La situation politique intérieure continue de faire la une, notamment sur les nouveaux équilibres au sein de la majorité après les élections régionales dans les Abruzzes : « La parabole de Salvini, les voix de la  Ligue vont à Forza Italia » (Stampa), les nouvelles règles fiscales adoptées hier en Conseil des ministres « L'Etat jette l'éponge » (Repubblica), et surtout le vote au Parlement européen des règles sur la neutralité énergétique des bâtiments en 2050: « Voici les nouvelles règles européennes sur les bâtiments » (Sole 24 Ore), « Feu vert aux maisons non polluantes mais sans les voix de FdI ni de la Ligue » (Stampa). Enfin, la stratégie sur l'intelligence artificielle présentée hier par le gouvernement est aussi en une : « IA, la stratégie italienne commence avec un fonds de 1,1 milliards » (Sole, Giornale).  

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Autonomie régionale, réforme du ‘’Premierato’’ et comptes publics : voici les priorités de la Présidente du Conseil » : « Une fois les campagnes électorales pour les élections en Sardaigne et dans les Abruzzes passées, Meloni se concentre désormais sur les dossiers nationaux et internationaux. Le chantier n’a jamais subi de pauses, assure le Palais Chigi, qui tient à souligner ‘’la baisse du Spread, la grande confiance des marchés et le succès des émissions des bons de l’Etat’’ ce qui montrerait que la droite ‘’est en train de bien gouverner et elle continuera ainsi’’. Ces propos viennent démentir les rumeurs sur la fragilité de la majorité, maintenant que les élections régionales ont redistribué les rapports de force avec la remontée de Forza Italia aux dépens de la Ligue. Ce qui inquiète Fratelli d’Italia, Meloni et Fazzolari n’est pas l’avenir politique de Matteo Salvini mais plutôt le ‘’trou’’ dans les caisses de l’Etat provoqué par le fonds pour la rénovation énergétique des bâtiments : ‘’nous sommes déjà à 170 milliards et nous atteindrons bientôt les 200 milliards’’ souligne l’entourage de Meloni. Le vrai défi sera ainsi la prochaine loi de Finances dans un contexte très difficile, avec les règles encore plus contraignantes du nouveau Pacte de Stabilité. Toutefois, au Palais Chigi et au Ministère de l’Economie, on se dit certain qu’un assainissement des comptes ne sera pas nécessaire car tout sera fait pour ‘’continuer à gérer au mieux les caisses de l’Etat malgré un contexte bien difficile’’. La Présidente du Conseil devra ainsi concilier d’une part l’activité du gouvernement et d’autre part la campagne électorale pour les européennes. ‘’Je n’ai pas encore décidé si me porter candidate ou pas’’ selon Meloni, mais les ministres et les élus assurent que ‘’Meloni en sera, à 99%’’. Selon l’entourage de celle-ci, la campagne électorale se fera ‘’au jour le jour’’ en misant tout simplement sur l’agenda du gouvernement. Les deux principaux piliers demeurent la réforme de l’autonomie régionale et le ‘’Premierato’’, que Meloni souhaite faire adopter en première lecture par le Sénat avant les élections européennes. Le troisième pilier concerne la réforme de la justice, non seulement pour que FI puisse revendiquer une victoire identitaire mais aussi parce que la séparation des carrières entre juges et procureurs est l’une des rares batailles qui réunit  Fdi, FI et la Ligue sur la même ligne. Dimanche, Meloni se rendra au Caire avec von der Leyen, le Premier ministre grec Mitsotakis et le belge De Croo. Si la Commission ne le confirme pas officiellement, l’objectif de cette mission consiste à atteindre un accord avec al-Sissi semblable au mémorandum d’entente signé avec la Tunisie. »

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, L. Palmerini « Après les Abruzzes, Salvini évoque Vannacci et met en garde Meloni » : Après les Abruzzes dont il est sorti meurtri, Salvini mise tout sur Vannacci. C'est devenu son atout, comme un alter ego qui peut renforcer son leadership. Au sein de son parti, ils sont convaincus qu'il finira par se présenter aux élections, même si cela prend du temps. Hier, le leader de la Ligue est revenu sur le sujet, peut-être pour compenser le résultat des Abruzzes, où le retrait de certains conseillers de la Ligue au profit du centre-droit, en particulier de FdI, a également pesé. C’est ce que confirme l'analyse de l'Institut Cattaneo, qui signale la montée du parti de Tajani. « Forza Italia - peut-on lire dans le rapport - bénéficie de la stabilité d'une relation fructueuse avec la Première Ministre. La Ligue, quant à elle, assiste à une réduction de son ambition nationale, à la fois en raison de la moindre attractivité de son leader et de l'exode progressif de la classe politique qui, surtout dans le Sud et le Centre, tend à s'orienter vers des partis qui offrent plus de possibilités de réélection ». C'est là le casse-tête de Salvini : Meloni avait réussi à le dépasser lorsqu'il portait une parole modérée et soutenait Draghi, et pourtant maintenant qu’il est revenu à des accents plus souverainistes, il est dépassé par Tajani. Il n'en reste pas moins que le vice-premier ministre léghiste ne semble pas vouloir revenir sur ses positions et qu'il a encore parlé hier de son atout. « J’aimerais bien voir Vannacci. Nous avons beaucoup d'administrateurs, beaucoup d'entrepreneurs qui n'ont pas d’atout en poche, et pourquoi pas, avec un général d'armée qui s'est battu pour l'honneur de notre pays ». S'agirait-il donc d'une candidature issue de la société civile ? Ce qui est sûr, c'est qu'à Strasbourg aussi, elle devrait être en phase avec le slogan : « Moins d’Europe », lancé hier par Salvini. Sa campagne électorale n'aiderait donc pas la manœuvre de Meloni visant à construire - à la place - un pont avec la nouvelle Commission européenne. Au final, Vannacci serait l'atout de Salvini, mais aussi une épine dans le pied pour la Première Ministre. Une position dont il est bien conscient et à laquelle il réfléchit. Mais qui intéresse aussi Meloni, qui a été questionnée par les journalistes hier au sujet de cette candidature. « Vannacci ? Je pense que ce n'est pas un problème », a répondu la Première Ministre. Bien sûr, elle n'a pas pu dire autre chose, mais le piège pour elle est là. Entre autres, elle a également confirmé hier qu'elle n'avait pas encore décidé si elle se présentait aux élections européennes et il est clair que cela dépendra des candidats. En fait, la Première Ministre est la seule à pouvoir contenir l'impact électoral que les citoyens pourraient déclencher sur la coalition de droite. » 

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Matteo Salvini et Giorgia Meloni

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Roberto Vannacci

ARTICLE, Foglio, D. Carretta « Les tracteurs contre les tanks » : Zanni et le groupe ID sont contre l’économie de guerre de l’UE, qui serait contraire aux intérêts des agriculteurs « Marco Zanni, eurodéputé de la Ligue et président du groupe d'extrême droite Identité et Démocratie au Parlement européen, a lancé hier ce qui pourrait être le slogan de campagne de ce qu'Ursula von der Leyen appelle "les amis de Poutine". Au sein de l'UE, il y a ceux qui "veulent enlever l'essence des tracteurs pour la mettre dans les tanks", a déclaré M. Zanni en séance plénière à Strasbourg, accusant le président français, Emmanuel Macron, qui n'exclut pas d'envoyer des soldats sur le terrain en Ukraine, d'une "dérive dangereuse". Le stratagème rhétorique est habile. A l'instar de Marine Le Pen qui a décidé de s'abstenir à l'Assemblée nationale en France, le discours prononcé hier par M. Zanni est une synthèse de la rhétorique utilisée par les partis d'extrême-droite, qui font semblant de soutenir l’Ukraine tout en alimentant l'opposition de l'opinion publique au soutien à Kiev. Le président du groupe Id a déclaré que le soutien à l'Ukraine est "sacro-saint", mais "il se transforme en quelque chose de différent. Aujourd'hui, quelqu'un veut donner l'idée d'un continent qui se prépare à la guerre, d'une économie européenne qui se transforme en économie de guerre". Selon cette rhétorique, ce n'est plus Poutine qui attaque et menace les pays européens, mais Macron qui est prêt à envoyer une poignée de formateurs en Ukraine. Zanni n'a pas explicitement défendu la Russie de Vladimir Poutine. Le message est plus subtil. Les tracteurs sont le catalyseur de la lassitude de l’opinion publique. Les catalyseurs des agriculteurs polonais, hongrois et slovaques qui protestent contre les importations de céréales en provenance d'Ukraine et de ceux qui, en France, ne veulent plus voir de poulets et d'œufs ukrainiens dans leurs supermarchés. Les catalyseurs de ceux, en Europe, qui descendent dans la rue pour protester contre la bureaucratie de la PAC, mais qui, poussés par la rhétorique du pacifisme, pensent que l'argent de l'UE va à Kiev plutôt qu'à eux. Pour Orban, la solution serait d’abandonner l’Ukraine à son destin. Salvini ou Marine Le Pen ne peuvent pas se permettre un langage aussi direct, pour éviter de tomber dans la dualité soulignée par Macron en vue des élections européennes : ‘’avec l’UE ou avec Poutine’’».

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Marco Zanni

ARTICLE, La Repubblica, « L'Europe lance la régulation des bâtiments neutres en carbone : "Zéro émission en 2050" : la droite italienne s’y oppose », de Rosaria Amato : « Une majorité solide, mais pas particulièrement large : hier à Strasbourg, la directive sur les « maisons vertes », qui prévoit une trajectoire pluriannuelle vers des bâtiments à zéro émission d'ici 2050, a été adoptée avec 370 voix pour, 199 contre et 46 abstentions. Mais ce qui a le plus frappé l'hémicycle, c'est la protestation du léghiste italien Angelo Ciocca qui, armé d'un sifflet et d'un carton rouge, a paralysé les débats pendant quelques instants. "M. Ciocca n'est pas étranger à ces protestations qui nous ridiculisent devant les citoyens européens", a fait remarquer son collègue Brando Benifei (PD) dans une brève réponse. Par la suite, tous les eurodéputés italiens de centre-droit ont voté contre le texte, à l'exception d'Alessandra Mussolini (Forza Italia) (elle a toutefois fait savoir peu après qu'elle s'était trompée), et d'Herbert Dorfmann (Südtiroler Volkspartei). Matteo Salvini, chef de file de la Ligue, a qualifié la directive sur le X de "nouvelle folie européenne". La Ligue annonce une "bataille pour obtenir une révision de la directive en 2028". Cette mesure est également "trop déséquilibrée" pour les députés de Fratelli d'Italia qui, dans un communiqué, qualifient la directive de "piège idéologique qui porte la signature du commissaire Timmermans et met en péril des secteurs économiques européens entiers". En Italie, la vice-présidente du Sénat, Licia Ronzulli (Forza Italia), stigmatise la victoire de "l'environnementalisme le plus idéologique et le plus extrême". Des jugements très sévères que le rapporteur, le Vert irlandais Ciaran Cuffe, rejette en rappelant que les bâtiments sont responsables de 36 % des émissions de dioxyde de carbone. Et qu'il existe aussi des incitations, comme celles pour les chaudières à énergie renouvelable, notamment pour les ménages les plus pauvres. Depuis le début du processus parlementaire, l'ensemble du centre-gauche s'est rallié à la directive avec conviction. Pour la rénovation, la Commission elle-même a calculé que 275 milliards par an seront nécessaires rien que pour les premières interventions d'ici à 2030 : sur ce montant, 152 sont des fonds supplémentaires qui doivent encore être trouvés. D'ici à la fin 2025, chaque pays devra élaborer un plan pour rendre ses bâtiments durables sur le plan climatique, en tenant compte des critères établis par la directive, qui n'est pas encore allée jusqu'au bout : elle sera sur la table de l'Ecofin le 12 avril. »

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Alessandra Mussolini

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ARTICLE, La Repubblica, « Salvini et le rassemblement de la droite pro-Poutine » par Emanuele Lauria : "Nous constatons que certaines forces profitent de la situation d'incertitude pour sauter dans le train de la propagande russe. Nous devons expliquer aux citoyens ce qui se passe en Ukraine, et pourquoi il est nécessaire d’être unis pour Kiev.“ En réponse à une question du député européen Fabio Massimo Castaldo (M5S), la vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova commente ainsi les relations entre la Ligue et la Russie et le risque que ces relations rendent inefficace l'action de l'Union contre la propagande de Moscou à l'approche des élections européennes. Ursula von der Leyen, dans le discours qui avait précédé sa nomination comme candidate à la direction du gouvernement européen, avait sévèrement critiqué les forces d’Identité et démocratie, auquel appartient la Ligue. Ces derniers jours, M. Salvini a renforcé sa position de distanciation vis-à-vis des institutions européennes : "Cela fait quatre ans et demi qu'ils n'ont pas bougé le petit doigt en matière d'immigration. Il y a un parti qui s'appelle +Europa. Si je n'étais pas à la Ligue, je me présenterais avec + Italia et -Europa". Le sujet, à présent, est à nouveau celui des liens avec Poutine. “Dans les pays membres, explique Mme Jourova, des personnes et des partis politiques répandent des mensonges sur la guerre de la Russie en Ukraine. Dans certains pays, ils sont déjà au parlement, et malheureusement aussi au gouvernement". Salvini va organiser en Italie un rassemblement d'Identité et Démocratie : il aura lieu le 23 mars à Rome, dans les studios de la Via Tiburtina. Sont invités, comme en décembre dernier à Florence, tous les partis membres du groupe, dont l’AfD allemande et le Rassemblement national de Marine Le Pen. Ce dernier n'a pas participé hier au vote sur l'accord d'aide à l'Ukraine. C’est Jordan Bardella qui devrait être présent. Des réunions similaires, organisées par la Ligue, devraient également se tenir à Milan et à Bari dans les prochains mois. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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