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12/03/2024

"Meloni phagocyte la Ligue, qui perd 120 000 voix."

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs titres se partagent la Une ce matin : les nouveaux équilibres au sein des coalitions après les élections régionales dans les Abruzzes : « Le vote secoue les partis d’opposition » (Corriere della Sera), « Meloni phagocyte la Ligue, qui perd 120 000 voix » (Repubblica), les nouvelles règles fiscales adoptées hier en Conseil des ministres « Avis d’impôt, les paiements étalés sur 10 ans pour les contribuables en difficulté » (Sole 24 Ore, Messaggero), « La paix fiscale enfin adoptée » (Giornale) et la polémique soulevée par les déclarations du Pape François invitant l’Ukraine à négocier avec la Russie: « Le secrétaire d’Etat Parolin précise : « Moscou doit cesser les combats avant les négociations » (Corriere), « Un problème qui s’appelle François : les erreurs sur l’Ukraine ternissent l’image du Saint-Siège » (Il Foglio). 

Les JT couvrent essentiellement l’arrestation de plusieurs membres de la mafia en Sicile et en Calabrecelle de trois Palestiniens soupçonnés de terrorisme, la réforme fiscale adoptée en Conseil des ministres, et enfin la crise politique à Haïti. 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de R. Benedetto, « La majorité [obtient] 18 000 voix supplémentaires, venant notamment de l’électorat du Mouvement 5 Etoiles et du Troisième Pôle » : « Giorgia Meloni a parlé de ‘’camp uni’’ à propose des élections régionales dans les Abruzzes, ce que confirment les chiffres issus des urnes. La coalition au gouvernement sort renforcée de ce scrutin : elle obtient 54,7% et, en valeur absolue, 18 000 voix de plus que lors des législatives de 2022. Le camp formé par l’opposition est à l’inverse apparu trop éparpillé pour mobiliser ses électeurs. L’alliance du Parti démocrate, des Verts, du Mouvements 5 Etoiles, d’Azione et d’Italia Viva obtient moins de 263 000 voix contre les 290 000 obtenues dans la région en 2022. Dimanche, il n’y a eu que 52,2% de participation. Outre la traditionnelle faible mobilisation des 5 Etoiles lors des régionales, une part de l’électorat d’Italia Viva et d’Azione (formant le Troisième Pôle) s’est tournée vers le centre-droit. Le candidat de la coalition de gouvernement, Marco Marsilio, a attiré 10% des électeurs qui, il y a deux ans, avaient voté pour le M5S, 15% d’anciens électeurs du Troisième Pôle et deux tiers des électeurs de +Europa, se plaçant 7 points devant son adversaire, Luciano D’Amico. Pour Fratelli d’Italia, c’est une double victoire : la liste du parti de Meloni a remporté le plus de voix (140 000 soit 24,1%). Forza Italia est en hausse, avec 13,4% des voix contre 11% il y a deux ans. ‘’Personne n’imagine que Forza Italia disparaitra après la mort de Berlusconi, mais ce résultat renforce la position que FI occupe au centre’’ note le directeur de l’Institut de recherches Cattaneo. La Ligue obtient 44 000 voix, soit 7,6%, un peu moins qu’en 2022 (8,3%) et beaucoup moins que lors de précédentes élections régionales (27,5% en 2019, un record). Toutefois à l’opposition, la liste du Parti démocrate se place en deuxième position avec 117 000 voix (20,3%), en hausse par rapport à 2022 (16,6%). Le M5S, à l’inverse, s’écroule, perdant deux tiers des voix (7% contre 18,4% au moment des législatives). Pour l’Institut Cattaneo, c’est l’incident en Sardaigne (la victoire de Todde, candidate 5 Etoiles soutenue par l’opposition, sur Truzzu, soutenu par le centre-droit) qui est anormal alors que les résultats dans les Abruzzes il n’y a rien eu d’anormal. L’électorat du centre-droit est stable alors que celui de l’opposition est fragmenté. A noter toutefois que le candidat de l’opposition a obtenu de meilleurs résultats dans les chefs-lieux de province et que le centre-gauche progresse dans les plus grandes villes. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Verderami « La Présidente du Conseil se prépare maintenant aux élections européennes » : « Aux prises avec la présidence du G7, la Présidente du Conseil souhaiterait continuer le long chemin vers les élections européennes sans coup d’arrêt ou obstacles. Il faut alors que sur le dossier épineux du fichage, il n’y ait pas ‘’à ce stade’’ de commission d’enquête pouvant se superposer au travail de la commission antimafia. Concernant les concessions balnéaires, le dossier a été confié au ministre des affaires européennes Fitto afin de trouver avec Bruxelles une solution tenant compte des différentes positions à Rome. Concernant la politique étrangère, elle écoute Tajani parler de ‘’médiation de l’Italie’’ pour les Balkans et expliquer l’engagement en faveur de l’adhésion de la Bosnie à l’UE, malgré ‘’la résistance des Pays-Bas’’. Pendant le déjeuner de la majorité d’hier, aucune référence aux élections dans les Abruzzes n’a été faite afin d’apaiser les esprits. Meloni est encore confiante sur le fait que « le vent favorable » souffle encore en sa faveur et en faveur de la coalition de droite. Cela pourrait apparaitre assez paradoxal, puisqu’aux élections européennes le système électoral sera proportionnel. Mais elle veut d’une part miser sur ce « vent favorable » pour Fratelli d’Italia et d’autre part éviter la dispersion des voix en faveur de listes qui auraient du mal à dépasser le seuil de barrage. Pour ce faire, elle travaille depuis longtemps pour que Tajani (FI) et Lupi (Noi Moderati) puissent s’accorder, car en absence d’accord ces 4% seraient partagés entre le PD et le M5S. Or, Meloni n’a aucune intention de faire un cadeau au centre-gauche. L’effondrement de la Ligue a été évité et l’implosion des 5 Etoiles ne peut que réjouir la droite. Si les regards sont maintenant rivés sur les élections régionales en Basilicate ‘’en évitant d’en faire tout un plat’’ ironise Lupi, l’étape décisive demeure celle du 9 juin. Et c’est sur cela que Meloni veut se concentrer. Si Meloni garde toujours son « casque » de combattante, après les élections dans les Abruzzes, elle peut du moins se défaire de son gilet pare-balles. »

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ARTICLE, Il Foglio, M. Zanon « Les raisons pour lesquelles le souverainisme français a le vent en poupe et le phénomène Bardella » : « Jordan Bardella, 28 ans, président et chef de liste du RN aux élections européennes, serait ‘’l’homme-clé de la normalisation du Rassemblement National’’ comme l’a écrit le quotidien L’Opinion. Considéré au début comme un cyborg, incapable d’ouvrir une brèche dans le cœur des Français, il a été lancé dans l’arène politique par sa marraine Marine Le Pen sans doute un peu trop tôt. Mais depuis qu’il a été nommé à la tête du RN en automne 2022, son ascension en termes de popularité a été remarquable. D’après un récent sondage, Bardella serait la deuxième personnalité politique la plus populaire, juste derrière Edouard Philippe, et devançant même son Pygmalion Marine Le Pen. Pour rendre plus séduisante la droite identitaire française, voici les principaux ingrédients du ‘’Label Bardella’’ : des cours de communication, une présence quotidienne sur les réseaux sociaux tels que TikTok et la ‘’stratégie du selfie’’, comme l’appelle son entourage. Dans trois mois se tiendront les élections européennes et le parti souverainiste se porte très bien, crédité de 31% d’intentions de votes par IPSOS, avec un avantage de 12 points sur Renaissance. En analysant la sociologie des électeurs, le RN est devenu le parti des ouvriers (57%), de la Fonction publique (44%), se substituant ainsi aux anciens partis de gauche. Le RN est en train de faire des progrès également auprès des cols blancs (19% de ces derniers seraient disposés à voter pour lui, soit + 7 points par rapport à 2022). Pour freiner l’avancée du RN, Renaissance misera sur trois points sensibles : ses tendances anti-européennes, les liens avec l’orbite poutinienne et les alliances en Europe avec des partis sulfureux tels que l’AfD. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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