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22/01/2024

"Meloni cherche des alliés pour le plan Mattei."

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Italie. Revue de presse.

Plusieurs sujets se partagent les gros titres : « Mer Rouge, l’Italie rejoint la coalition » (Corriere della Sera), « Economie, le coût de la crise : 300 000 familles impliquées dans des redressements judiciaires industriels » (Repubblica) « Migrants, Salvini se démarque du « Plan Mattei » [de Meloni] » (Stampa), « Santé, des fonds supplémentaires sont prévus pour les régions [les plus vertueuses]» (Messaggero), « Cyber-piratage, le risque de rançons pour les entreprises » (Sole 24 Ore), « La nomination du nouveau directeur du théâtre de Rome suscite un tollé » (Domani), « Racisme : le « J’accuse » de Mike Maignan : « vous êtes tous complices » » (Messaggero, Corriere).

PREMIER PLAN, La Repubblica, de M. de Ghantuz Cubbe, « Les artistes prennent la défense du Théâtre de Rome, pour [la secrétaire démocrate Elly] Schlein, ‘’[nous avons] dépassé le niveau d’alerte’’ » : « La droite s’est d’abord accaparée avec autorité la direction générale du Théâtre de Rome, et maintenant elle offre au metteur en scène Luca De Fusco le poste de directeur pour 150 000 euros par an pendant 5 ans. C’est un véritable assaut lancé sur la culture et le spectacle au cœur de la capitale. ‘’La droite au pouvoir a une seule obsession : s’accaparer tous les postes, y placer ses proches, contrôlant à travers ses hommes toutes les instances du pays’’ attaque la secrétaire du Parti démocrate Elly Schlein, ‘’quand cela se fait au détriment de la culture, cela signifie que le niveau d’alerte a été dépassé’’. Il y a deux jours, Luca De Fusco a donc été nommé en conseil d’administration, composé de deux représentants de la région Latium (dirigée par le centre-droit) et d’un représentant du ministère de la Culture, sous la direction du député Frères d'Italie Federico Mollicone, et en dépit de l’avis de la mairie de Rome. Celle-ci a notamment dénoncé la durée du contrat et la rémunération, toutes deux hors-normes pour la fonction, et a l’intention de saisir la justice. Mollicone, en qualité de président de la Commission Culture à la Chambre, affirme quant à lui que tout est en règle. Le ministre de la Culture Gennaro Sangiuliano (Indépendant, autrefois MSI) devra toutefois répondre aux députés sur cette affaire, et notamment sur le rôle joué par Mollicone, qui outrepasserait ses fonctions. En attendant, hier, des acteurs, des producteurs, des employés du secteur ont protesté devant le théâtre Argentina dans le centre de Rome lors d’un sit-in qui s’est transformé en assemblée publique. C’est l’écrivain Christian Raimo qui avait lancé l’appel dénonçant les ‘’méthodes post-fascistes’’ du gouvernement. Une tribune a été signée par d’importants membres et représentants du monde de la culture et du spectacle dénonçant ‘’une grave atteinte à la loyauté et au respect des institutions qui lient le théâtre de Rome à la ville, aux artistes, au public et aux employés du théâtre’’. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, F. Roncone « La dure leçon qui nous arrive du gardien de foot Mike Maignan » : « Il est affligeant pour le football italien de se faire expliquer directement par Maignan les raisons de son geste. Lui, il les explique avec clarté et ajoute : c’est le système entier qui doit maintenant prendre ses responsabilités. Maignan a immédiatement saisi cette mauvaise habitude de tolérer et d’oublier rapidement les épisodes de racisme dans nos stades. Cette fois encore, nous avons assisté aux protestations à mi-voix de la part du personnel du secteur : ‘’oui mais à la fin combien de personnes imitaient les cris de singe à Udine ?’’. La vérité est qu’indépendamment du nombre de personnes qui l’ont fait, il s’agissait de récidivistes sans peur qui savaient pouvoir compter sur le silence complice des autres spectateurs et des autorités. C’est malheureusement ce qui se passe chaque dimanche dans toutes les tribunes : ce racisme sous-jacent qui explose en un mélange d’ignorance et de violence, avec les saluts fascistes, les montages d’images d’Anne Frank sur les maillots de l’équipe adversaire, ou encore l’imitation des cris d’animaux sauvages. Maignan s’est aperçu qu’après plusieurs heures rien n’avait été fait à Udine pour condamner officiellement ces gestes. Les institutionnels du monde du sport se sont limitées à prononcer des phrases de circonstance. C’est ce qui a poussé le gardien de football du Milan à nous infliger une autre leçon à la fois dure et triste. »

ARTICLE, A&F de Repubblica « L’Europe se divise sur l’atome. La France et l’Italie soutiennent le nucléaire de nouvelle génération » : « L’Union Européenne se divise sur la relance des sites de dernière génération. A l’occasion de la présentation du projet de loi sur la « souveraineté énergétique », en décembre dernier, le Président Macron avait annoncé la nécessité pour la France de se doter de six nouveaux réacteurs nucléaires, pour ensuite annoncer vouloir en multiplier par deux le chiffre, quelques semaines plus tard. C’est une annonce qui n’a pas surpris les experts du secteur et qui confirme le rôle de Paris – et avec lui celui du colosse EDF – en première ligne pour les investissements dans le nucléaire. Cela divise pourtant l’Europe. De l’autre côté du Rhin, l’Allemagne a abandonné le nucléaire en misant sur les énergies renouvelables, suivi par l’Espagne de Sanchez qui a annoncé vouloir fermer progressivement 5 sites d’ici 2037. Depuis l’arrivée de Meloni au pouvoir, l’Italie aussi figure parmi les pays soutenant le nucléaire. Conscient des difficultés et des délais pour leur construction, l’exécutif italien mise plutôt sur la technologie des petits réacteurs modulaires (Smr) pouvant diviser par deux les temps de réalisation. Le quotidien Sole 24 Ore a publié le rapport conjoint d’Edison, Ansaldo nucleare, Enea, Politecnico di Milano et Nomisma, présenté par le ministre de l’Environnement et de la sécurité énergétique, Gilberto Pichetto Fratin. D’après cette étude, il serait possible de réaliser 15 voire 20 petites centrales en commençant les travaux en 2030 pour les achever en 2035. L’opération impliquerait un chiffre d’affaires d’environ 100 milliards d’euros, pour remplacer les combustibles fossiles. Enfin, une étude de la société EY explique que la recherche pourrait à elle-même alimenter un chiffre d’affaires à hauteur de 16 milliards d’euros. Il s’agit d’une source d’énergie compétitive ayant de retombées positives pour l’Europe et pour l’Italie. L’énergie atomique pourrait donner sa forte contribution au mélange énergétique et à la décarbonisation. »

ARTICLE, Corriere della Sera – L’Economia, A. Baccaro : « Meloni cherche des alliés pour le plan Mattei, mais attention au ‘mal de l'Afrique’ » : « Il y a beaucoup d’attentes pour le quatrième sommet Italie-Afrique, qui se tiendra à Rome les 28 et 29 janvier. C’est dans ce cadre que le Plan Mattei, qui jusqu'à présent n'a fait l'objet que d'un décret récemment transformé en loi, devrait prendre forme. À ce jour, les rumeurs qui circulent font état d'une certaine impasse sur la liste des participants : la liste des dirigeants de nombreux pays africains, attendus pour le sommet, n’est pas encore finalisée et certains spéculent déjà sur le fait que l'événement pourrait se transformer, de façon plus pragmatique, en une rencontre entre ministres des affaires étrangères. Le flou autour de cet événement est semblable à celui qui entoure le plan Mattei, qui, selon Giorgia Meloni, a comme objectif de nouer des liens avec l'Afrique en évitant les attitudes "caritatives, paternalistes ou d’assistanat", et en recherchant de nouveaux partenariats tout en renforçant les anciens. Mais surtout, il s'agit de rattraper les autres pays européens qui s’y sont intéressés, en tenant compte de l'urgence migratoire et en prenant au sérieux le leadership que des géants comme la Chine et la Russie ont déjà acquis dans certaines zones du continent africain, là où se trouvent les matières premières. Pour ne citer qu'un exemple, l'Allemagne a depuis longtemps développé des actions de soutien à des pays fiables, dont elle a encouragé les réformes, afin de garantir un terrain plus sûr pour ses investissements. En ce qui concerne l'Italie, Giorgia Meloni, au cours de sa première année de gouvernement, a déjà effectué de nombreuses missions en Afrique, en commençant par les pays bordant la Méditerranée, dont la valeur en termes d'énergie est devenue stratégique après le début du conflit en Ukraine, et où Eni a déjà obtenu une augmentation des importations. Parmi les premiers contacts que Meloni a mis à l'ordre du jour figurent des pays comme le Mozambique et le Congo, puis l'Angola, le Burundi, la Mauritanie, et bien sûr l'Éthiopie et la Somalie. Parmi les objectifs stratégiques du plan, le premier est celui de contribuer à la stabilisation de certains pays qui présentent des situations critiques au niveau gouvernemental. Il ne s'agit pas seulement de la Libye, mais de l'ensemble du front nord-africain. Une stabilisation politique de ces pays est également utile pour atteindre un autre objectif primordial, pour un gouvernement de droite, comme celui de Meloni : le contrôle des flux migratoires. Un objectif encore plus ambitieux serait de permettre aux pays africains d'exploiter eux-mêmes leurs ressources, au moins en partie. Aider les pays à gérer la chaîne de production en les soutenant par l’utilisation de la technologie pourrait être une voie plus acceptable. Il en va de même pour l'agriculture traditionnelle, qui pourrait être modernisée. Un autre domaine, dans lequel le gouvernement souhaite agir immédiatement, est celui de la formation afin ‘’ de créer des profils professionnels techniques qui puissent être utilisés localement, mais qui pourraient se réaliser également en Italie ’’, explique G. Calovini, député de Frères d'Italie, qui a rédigé le projet de loi. L'ambassadeur à Tunis, Fabrizio Saggio, nouveau conseiller diplomatique de la Présidente du Conseil, dirigera la mise en œuvre du plan. Il a été nommé coordinateur de la structure de mission du Plan Mattei et dirigera au Palais Chigi l'équipe composée par le ministre plénipotentiaire Alessandro Cattaneo (Forza Italia), conseiller diplomatique adjoint, et les conseillers Lorenzo Ortona, Lucia Pasqualini, Luca Laudiero, Raffaella Di Carlo, Stefano La Tella et Alice Marziali. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Marco Minniti, ancien ministre de l’Intérieur et président de la Fondation Leonardo Med-Or : « L’aide d’Erdogan sur les flux migratoires serait une erreur pour l’Italie et pour la Libye » : « Nous ignorons le contenu de la rencontre entre la Présidente du Conseil Meloni et Erdogan, car il n’y a pas eu de conférence de presse. Toutefois, nous pouvons exclure la possibilité que l’Italie puisse avoir signé un accord avec la Turquie pour gérer les flux migratoires depuis la Libye. Cela irait contre le principe de souveraineté de la Libye, mettant en discussion tous les efforts diplomatiques que les Nations Unies sont en train de faire pour promouvoir des élections et éviter la division en deux du pays. C’est de l’intérêt de l’Italie et de l’Europe de soutenir le plan de l’ONU qui, même si très difficile, pourrait rencontrer un soutien fort et crédible : le pays doit se réunifier par le biais de nouvelles élections. Si au contraire l’Italie devait avoir réellement signé un accord avec Erdogan, il pourrait y avoir un effet-miroir : si tu dialogues avec la Turquie à l’Est de la Libye, après tu dois dialoguer avec la Russie à l’Ouest. Je rappelle qu’à Benghazi il y a le général Haftar, qui a été reçu de manière officielle par le Kremlin il y a quelques temps. Si tu légitimes une partie, après tu dois légitimer l’autre. Est-ce que l’Italie peut se permettre cela, au vu de l’engagement italien et européen en soutien de l’Ukraine ? »

SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Aides militaires à l’Ukraine, le soutien des Italiens n’a jamais été aussi bas depuis le début de la guerre » : « Depuis février 2022, une série de sondages Demos-LaPolis pour l’Université d’Urbino a été menée sur l’opinion des Italiens quant à l’envoi d’aide militaire à l’Ukraine par le gouvernement. Fin 2023, le gouvernement italien a approuvé le huitième décret pour l’envoi d’armes à Kiev et prolongeant jusqu’au 31 décembre 2024 l’autorisation d’aides militaires à l’Ukraine en puisant dans les réserves des forces armées italiennes. Les sondages montrent qu’au fil des mois, bien qu’avec des variations significatives de l’opinion, une large part de la population approuvait ces aides : au printemps 2022, le taux d’approbation était légèrement supérieur à 50% et depuis il n’est jamais passé sous le seuil des 40%. On observe un pic de soutien à l’Ukraine pendant l’été 2023 avant une baisse significative à l’automne, après l’attaque du Hamas, qui a déplacé l’attention des médias et de l’opinion ainsi que ses préoccupations. Des écarts profonds et manifestes se sont creusés au sein de la société, au fil des mois, sur ces sujets. A ce jour, le soutien le plus fort aux aides militaires à l’Ukraine est exprimé par les électeurs du Parti démocrate, atteignant 56%, alors même que lors du vote au Parlement il y a quelques jours pour le huitième paquet d’aides, le PD s’est abstenu. L’électorat de Fratelli d’Italia et de Forza Italia est plus réservé (45%), de même que celui de la Ligue (48%). Seulement 34% des électeurs du Mouvement 5 Etoiles approuvent ces aides. Des tendances divergentes émergent également en fonction de l’âge, le soutien est plus fort parmi les moins de 30 ans (46%) et les plus de 65 ans (50%), contre 31% des 45-54 ans. »

ARTICLE, Corriere della Sera, F.Basso « Rome, Paris et Berlin : Une mission navale pour sauver le commerce. L’utilisation de la force est prévue. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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