"Rencontre et déclarations de Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen en Emilie-Romagne."

Italie. Revue de presse.

Les sujets européens font les gros titres ce matin : « [Visite d’U. von der Leyen en Emilie-Romagne] : Inondations et fonds, le pacte avec l’UE » (Corriere della Sera), « Taux d’intérêt de la BCE : Christine Lagarde déçoit les marchés » (Sole 24 Ore), « Pacte de Stabilité, le Parlement Européen veut moins de contraintes » (Messaggero), « PNRR : L’Europe félicite l’Italie et négocie sur les concessions balnéaires (Avvenire). D’autres sujets sont cités en Une : « Proche Orient : les navires italiens en Mer Rouge » (Stampa), « [Suppression de l’abus de pouvoir] : le cadeau offert aux corrompus » (La Repubblica).

Les JT couvrent essentiellement les nouvelles frappes anglo-américaines contre les Houthis au Yémen, ainsi que la riposte du Pakistan en Iran, la visite de la Présidente de la Commission Européenne U. von der Leyen en Emilie-Romagne, le débat sur la réforme de la justice, et enfin la rencontre entre le gouvernement et les syndicats pour le sort de l’aciérie de Tarente.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, “Une alliance avec Bruxelles pour exclure les souverainistes » : « Lire la rencontre et les déclarations de Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen en Emilie-Romagne comme une ‘’passerelle électorale’’ est pour le moins réducteur. La campagne en vue des prochaines élections européennes est un aspect qui ne peut être ignoré. Mais leur entente et la reconnaissance réciproque, qu’on a encore pu observer hier, semblent renvoyer à un enjeu bien plus large : les perspectives et l’avenir de la droite mélonienne dans les rapports de forces qui émergeront dans les urnes en juin prochain. Or l’intérêt de von der Leyen et des populaires est que le parti de la Présidente italienne du Conseil maintienne une sorte de distance de sécurité vis-à-vis des forces ‘’souverainistes’’, qu’il s’agisse de l’AfD en Allemagne ou de Marine Le Pen, à laquelle Meloni accorde une attention croissante. En ce moment, le gouvernement italien est assez mal vu en Europe, notamment après les épisodes du MES et du Pacte de Stabilité. L’appel du commissaire Paolo Gentiloni à trouver un compromis selon lequel chacun renoncerait à quelque chose reflète une inquiétude diffuse. Mais les mots de la Présidente de la Commission à Forlì doivent aussi être vus comme une revendication du rôle joué par l’Europe face à ses détracteurs. Le message est que ‘’l’UE est de votre côté et nous continuerons à l’être’’, rappelant l’aide exceptionnelle d’1,2 milliards à la région frappée par des inondations. U. von der Leyen ajoute que ‘’l’Italie est parfaitement en ligne avec sa feuille de route’’ concernant le controversé Plan de Relance et de résilience nationale (PNRR), un soutien implicite à l’action de la Présidence du Conseil jusqu’à présent, et ce malgré les modifications dans la douleur et les reports. Des propos qui affaiblissent également l’offensive des oppositions. C’est un moyen d’ancrer une droite italienne donnée gagnante dans les sondages à un projet post-électoral loin des dérives de l’extrémisme. Celui-ci pourrait sembler plus attrayant avec les perspectives de  résultats meilleurs que prévus pour les partis populistes et de la crise évidente de forces de gauche. Ce lien avec l’Europe explique aussi la façon dure, parfois arrogante, dont la coalition se comporte sur le plan intérieur, reflétant des rapports de force voués à durer en l’absence d’alternative. »

Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni

PREMIER PLAN, La Stampa, de F. Capurso, « Le Président de la région Sardaigne Christian Solinas (Partito Sardo d'Azione) visé par une enquête, les élections régionales s’éloignent » : « Le délai pour présenter les listes électorales pour les régionales en Sardaigne est fixé à lundi prochain, et le scrutin aura lieu dans un peu plus d’un mois. Le chaos continue toutefois à régner au sein du centre-droit. La Ligue s’efforce de plaider en faveur de la candidature du président de région sortant, Christian Solinas, que les alliés de Fratelli d’Italia et de Forza Italia ne voudraient pas présenter pour un nouveau mandat. Hier matin la Garde des finances a effectué une perquisition et mis sous scellé 350 000 euros de biens appartenant à C. Solinas et à 6 autres suspects dans l’affaire relative à la vente d’une propriété du président de Sardaigne et sur la nomination d’un dirigeant régional que le parquet de Cagliari trouve suspectes. ‘’Une raison de plus -mais pas la seule- pour se reporter sur la candidature du maire de Cagliari, Paolo Truzzu’’, commente un dirigeant de Fratelli d’Italia. Solinas s’est exprimé à la télévision pour souligner le curieux timing de cette perquisition et le fait qu’à ce stade de l’enquête ces éléments ne devraient pas être publics, or ils sont connus de tous les médias. Des doutes partagés par la Ligue. Si Solinas et son parti, le « Partito sardo d’Azione », décidaient de se lancer dans une course électorale sans le soutien du centre-droit, il serait difficile pour la Ligue et Salvini de le suivre. ‘’Il en va de l’unité de la coalition’’ répètent les leaders nationaux du centre-droit, une unité déjà mise à mal en Sardaigne jusqu’à présent. Salvini ne voudrait pourtant pas rompre l’alliance avec le Partito sardo d’Azione. Une confusion qui n’est pas pour déplaire à la coalition de centre-gauche formée par le PD, M5S, la gauche, les indépendantistes, et dirigée par une candidate du Mouvement 5 Etoiles. »

ARTICLE, La Repubblica, « Macron se rend à Davos et relance les « Eurobond », Milei fait son show ‘’le socialisme est une menace’’ » : « […] L’Italie était très peu représentée au forum et si le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti (Ligue) était présent, il ne s’est pas exprimé sur scène. Il a eu une série de rencontres bilatérales avec des investisseurs internationaux, en lien notamment avec la question des privatisations (JP Morgan, Bridgewater, Bank of America…) ainsi qu’avec des membres du gouvernement de Hong Kong, d’Arabie Saoudite et du Qatar. […] »

(Traduction : ambassade de France à Rome)