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07/12/2023

"Le message de Meloni adressé à Salvini dans la perspective des élections européennes."

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets se partagent les Unes ce matin : « Migrants, l’UE prévient l’Italie [concernant le protocole d’entente avec l’Albanie] » (Corriere della Sera), « Ukraine, Biden alerte le Congrès américain sur le ‘’danger Poutine’’ » (Repubblica), « Salaire minimum, G. Conte promet que ‘’le gouvernement regrettera sa décision’’ » (Stampa), « Revenu de citoyenneté, il y aura davantage de contrôles » (Messaggero), « Aciérie Ilva : enlisement des négociations entre les partenaires sociaux et le gouvernement » (Sole 24 Ore).

Les JT couvrent essentiellement le débat dans les écoles sur le féminicide, au lendemain des obsèques de la jeune Giulia Cecchettin, la rencontre entre la Présidente du Parlement Européen Roberta Metsola et la présidente du Conseil Giorgia Meloni, le débat politique sur le salaire minimum, la situation dans la Bande de Gaza et la Première de La Scala, ce soir à Milan, avec ‘’Don Carlo’’. 

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi et P. Di Caro « Le message de Meloni adressé à Salvini dans la perspective des élections européennes » : « Une clarification était nécessaire. Il faudra voir ensuite si cela permettra une atmosphère plus sereine au sein de la majorité dans la perspective des prochains dossiers délicats que le gouvernement devra affronter d’ici les élections européennes. Le rendez-vous électoral de juin aura des retombées importantes plus sur les équilibres entre les alliés que sur la stabilité du gouvernement. Car il faudra voir qui participera à la gouvernance de l’Union, dont dépendra en bonne partie l’avenir politique et la centralité de chaque parti. Il a fallu une heure à Meloni et Salvini pour trouver un point de chute. Plusieurs points ont été passés en revue, à commencer par les candidatures aux prochaines élections régionales, les dossiers du gouvernement et les élections européennes. La Présidence du Conseil indique que la rencontre s’est déroulée dans ‘’une ambiance tranquille’’ et que ce qui compte est ‘’l’unité de la majorité afin d’apporter des réponses aux citoyens’’. Meloni a été très claire sur une chose : il ne faut pas donner l’impression en Europe que l’Italie soit divisée, malgré les différentes positions, ou qu’elle serait affaiblie dans les négociations sur le nouveau Pacte de Stabilité. ‘’Ce n’est qu’en restant unis que l’Italie peut compter sur l’échiquier’’ a-t-elle répété, et il n’est pas possible d’attaquer le leadership européen actuellement en place. La ligne de Meloni, qu’elle a exposée à son allié, est que Fratelli d’Italia s’engage à ‘’travailler pour construire une majorité de centre droit en Europe’’. Que fera maintenant Salvini ? Il est peu probable qu’ils rejoignent les Conservateurs ou qu’il s’ouvre aux libéraux, son slogan préféré étant ‘’jamais avec Macron’’. Enfin, Meloni a fait comprendre à son allié qu’il ne fallait pas offrir d’occasion aux détracteurs et provoquer des polémiques à cause d’un langage trop marqué, comme ces derniers jours. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de G. Casadio, « Bataille sur le salaire minimum, la gauche prépare une loi populaire » : « ‘’Ce n’est que le début, la bataille sur le salaire minimum continue’’ crie Elly Schlein, la secrétaire du Parti démocrate, s’adressant à la droite qui vient de rejeter au Parlement le projet de loi pour un salaire minimum fixé à 9€/heure. C’est ensuite le texte du proche de Meloni W. Rizzetto qui est approuvé, chargeant le gouvernement de faire passer sous six mois un mécanisme alternatif pour garantir des ‘’rétributions justes’’. La notion de ‘’salaire minimum’’ a tout bonnement disparue de la nouvelle loi. La secrétaire démocrate promet toutefois la mobilisation, y compris dans la rue, et relance la pétition qui avait déjà atteint les 500 000 signatures et pourrait constituer la base d’une nouvelle loi d’initiative populaire pour les 9€/heure. Le Parti démocrate est en train de mettre au point un calendrier d’initiatives à travers la Péninsule et Schlein insiste sur la méthode : les oppositions doivent s’unir. PD, M5S, Avs, +Europa et Azione se sont mis d’accord sur chaque étape afin de défendre le projet de salaire minimum, y compris les protestations hier à la Chambre, avec des pancartes bien visibles et des slogans définis ensemble. Le Parlement est devenu incontrôlable, un député 5 Etoiles et un de Frères d’Italie en sont presque venus aux mains, et le président tournant Fabio Rampelli a dû suspendre la séance suite aux provocations de Rizzetto : ‘’nous ferons en six mois ce que vous n’avez pas su faire en 12’’. Des propos qui font écho à ceux de Giorgia Meloni un peu plus tôt : ‘’le M5S et le PD affirment que le salaire minimum est l’unique chose à faire mais en 10 ans au gouvernement ils ne l’ont pas fait’’. La Présidente du Conseil s’en prend également aux syndicats qui ‘’descendent dans les rues pour protester mais qui, lorsqu’ils négocient les contrats collectifs, acceptent des salaires à 5€/ heure dans certains secteurs’’. ‘’Le véritable chef de l’opposition est [le syndicaliste] Landini’’ se moque Rizzetto. Le texte de la droite sur les ‘’rétributions justes’’ prévoit d’étendre la rétribution minimum fixée par les contrats collectifs aux travailleurs du même secteur qui ne sont pas couverts par la négociation collective. Pour le député léghiste Claudio Durigon, une approbation définitive ‘’serait possible pour le 1er Mai’’. »

ARTICLE, La Repubblica, F. Santelli « L’Italie sort des Nouvelles Routes de la Soie : en quatre ans il y a eu plus de bémols que de bénéfices » : « l’Italie aura été le premier pays du G7 et le premier membre fondateur de l’UE à entrer et à sortir du mémorandum commercial avec la Chine. Il y a trois jours, l’exécutif italien a notifié au gouvernement chinois l’interruption de l’accord signé par le gouvernement Conte en 2019. La décision d’éviter les annonces publiques a été concertée afin de minimiser l’écho et éviter à Pékin de faire une piètre figure. C’est aussi le motif des messages de Rome sur la volonté de renforcer le partenariat préexistant entre les deux pays. Certes, la signature du mémorandum en 2019 avait irrité les alliés et la réaction de Washington avait été très dure. Voici le bilan : l’export italien vers Pékin a augmenté mais pas de manière spectaculaire (de 13 à 16,4 milliards) alors que l’importation depuis la Chine est passé de 32 à 58 milliards. Le travail diplomatique et les circonstances devraient aider l’Italie à éviter les rétorsions et une rupture avec la deuxième économie mondiale. Le fait que la Chine ai inscrit l’Italie parmi les pays bénéficiant d’un régime spécial permettant l’entrée sans visa pour des séjours inférieurs à 15 jours peut-être lu comme un signal de non hostilité. » 

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, M. Perrone, G. Trovati : « PNRR, avec la révision en 2024 les subventions baissent de 4,6 milliards » : « La révision du PNRR qui attend de recevoir demain le feu vert de l'Ecofin, après avoir reçu celui de la Commission européenne la semaine dernière, réduit de 4,6 milliards les subventions que l'Italie devait recevoir l'année prochaine. La somme n'est pas négligeable compte tenu des effets potentiels sur les finances publiques de 2024. La réécriture du calendrier pour la mise en œuvre du PNRR, convenue avec Bruxelles au terme de longues négociations, non seulement annule ou remanie un certain nombre d'objectifs, mais reporte aussi dans le temps plusieurs étapes et échéances. Cela a aussi pour conséquence de décaler le calendrier des paiements échelonnés. Pour l'année prochaine, la conséquence principale est une réduction significative des cinquième et sixième tranches à environ 11 milliards d’euros en tout. Ces fonds ne disparaissent pas, car ils seront 'récupérés' sur les tranches suivantes et en particulier sur la dernière, qui augmentera proportionnellement aux 173 objectifs cumulés auxquelles elle correspondra (53 de plus que selon plan d’origine) pour une valeur de 32,76 milliards. L'année prochaine, cependant, la réduction des fonds du PNRR aura un impact sur les besoins du pays et sur la façon dont ils seront couverts par les titres d'État, et pourrait augmenter le déficit et la dette de plus de 0,2 points. Une situation qui semble impossible pour le cadre des finances publiques, qui prévoit déjà de réduire le rapport dette/PIB d'un 0,1 point en 2024 (de 140,2 % cette année à 140,1 %), tandis qu'à Bruxelles, les négociations finales sur la réforme des règles budgétaires risquent de s'enliser face aux exigences de contraintes plus strictes en matière de déficit et de dette formulées par l'Allemagne et ses alliés. Le tout alors que les dépenses effectives du PNRR doivent être accélérées radicalement pour rattraper le temps perdu. Le prochain rapport semestriel du gouvernement au Parlement et au Sénat devrait faire le point sur les dépenses faites jusqu’à présent bien que difficiles à quantifier. » 

ARTICLE, Repubblica, C. Tito, « Migrants, l’UE prend l’Italie de court » : « Les partenaires européens mettent en garde Rome : “avec cet accord les droits sont compromis”. L’accord sur l’immigration entre Rome et Tirana a été jugé “juridiquement risqué” par l’Union européenne. Lundi dernier, lors de la réunion du “Groupe de Berlin”, le ministre de l’Intérieur italien avait déjà été averti sur ce point. De nombreux interlocuteurs ont rappelé à Piantedosi (Indépendant) les risques potentiels sur le plan politique et juridique. A commencer par le fait que le flux des arrivées ne constitue pas une situation d’urgence justifiant une telle mesure. Par ailleurs, le dernier rapport sur l’Albanie met en évidence certains déficits structurels importants en matière de corruption et des lacunes concernant justement la gestion des migrants.  Pour les alliés, ces difficultés ne permettent pas une gestion efficace de l’accord, ‘’quelles sont les garanties que dans les centres construits en Albanie le droit européen soit respecté, si le niveau de corruption ne garantit pas de respect des procédures de demande d’asile ?’’ Les associations humanitaires se préparent déjà réagir. En outre, le directeur de Frontex rappelle qu’il n’est pas permis “ d’effectuer des rapatriements depuis des pays tiers” et donc qu’ “ il n’est pas possible pour nous d’aider l’Albanie à rapatrier des migrants. Si l’Italie a besoin d’aide nous pouvons le faire sur le sol Italien conformément à la juridiction italienne”. Hier, à la chambre des députés, le ministre de l’intérieur a botté en touche sur ces difficultés, “ le protocole entre l’Italie et l’Albanie est un outil inédit et particulièrement innovant en accord avec les objectifs du gouvernement en matière d’immigration, notamment celui d’endiguer les départs“. » 

EDITORIAL, Corriere della Sera, G. Sarcina « Le destin de l’Ukraine et le débat politique aux Etats-Unis » : « Le destin de l’Ukraine dépend en large partie du résultat du bras-de-fer politique au Congrès américain. Il ne s’agit pas d’un défi sur les grandes valeurs, c’est plutôt une querelle chaotique d’un pays qui se retrouve déjà en campagne électorale. Trump a déjà préparé ses vidéos où il affirme que ‘’la grande urgence est l’invasion des migrants’’. Si la plupart des Républicains ne s’oppose pas au principe d’aider l’Ukraine, elle ne peut ou ne veut pas se démarquer de la stratégie trumpienne et demande ainsi de faire adopter en même temps que l’envoi d’armes à Kiev des mesures plus sévères de contrôle à la frontière avec le Mexique. De l’autre côté de l’océan, l’Europe se prépare à reconfirmer son engagement à hauteur de 50 milliards d’euros sur trois ans à Kiev, mais elle est bloquée par la Hongrie qui exige le versement des 13 milliards de fonds européens gelés pour sanctionner la dérive autoritaire de Budapest. A Washington, comme à Bruxelles et à Kiev, la tension est grandissante. La décision de Zelensky d’annuler sa participation à la visioconférence avec les sénateurs américains est significative, sur fonds de sondages soulignant une fatigue croissante dans l’opinion publique. A cela s’ajoutent les premières divisions parmi les dirigeants ukrainiens. C’est un moment difficile et la situation est vraiment incertaine. Biden est face à un choix difficile : jusqu’où céder aux demandes des Républicains afin de faire approuver le financement qui doit permettre à l’armée ukrainienne de passer l’hiver. Les dirigeants européens, à commencer par Scholz et Macron, devront trouver comment déjouer les chantages politiques d’Orban. C’est un test important aussi pour Meloni, au vu des affinités qui la lient au dirigeant hongrois. Les ruptures, en ce moment, seraient contreproductives. Sans un accord, à Washington comme à Bruxelles, il n’y aura pas de fonds pour Kiev, et cela ouvrira la voie à Poutine. Ce dernier commence à dire publiquement qu’il est temps de mettre fin à cette guerre. En Europe on commence à penser que le Kremlin pourrait se contenter de garder la Crimée et une partie du Donbass. Est-ce qu’il est possible d’engager les pourparlers sur cette base ? Quoi qu’il en soit, la cause ukrainienne a encore besoin de l’élan politique de l’Occident. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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