28/04/2023
"Trop de députés de la majorité étaient absents à la chambre, à la veille du pont du 1 mai, ce qui a conduit au rejet du document économique et financier (Def)."
Italie. Revue de presse.
Trop de députés de la majorité étaient absents à la chambre, à la veille du pont du 1er mai, ce qui a conduit au rejet du document économique et financier (Def), qui devait permettre notamment des allègements de charge pour les bas et moyens salaires. « Def, la majorité marque contre son propre camp » (Corriere della Sera), « Le Def rejeté pour cause de vacances » (La Repubblica), « Le jeudi noir de Meloni » (La Stampa), « Def, la majorité échoue à 6 voix, choc au sein du gouvernement » (Sole 24 Ore, Messaggero). « Négociations Etat-mafia, Dell’Utri et Mori sont définitivement acquittés » (Corriere, Stampa), « La défaite des calculs des procureurs » (Il Giornale). « Visite de G. Meloni à Londres : l’entente sur les migrants, « la lutte contre l’immigration illégale est juste» » (Repubblica).
Les JT couvrent le nouveau scrutin aujourd’hui à la Chambre pour l’adoption du DEF, la visite de la Présidente du Conseil à Londres, les nouvelles frappes russes sur plusieurs villes ukrainiennes, et la décision définitive de la cour de Cassation sur l’affaire des négociations présumées entre l’Etat et la mafia en 1992.
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « La colère de Giorgia Meloni : « je reste sans voix ». Le coup de froid entre les alliés » : « La mauvaise nouvelle est arrivée alors que Meloni était à Downing Street lors de sa première et importante rencontre avec le Premier ministre britannique. Au terme de la rencontre bilatérale, elle a écouté au téléphone ce que lui annonçait le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le parlement, A. Mantovano, qui était « furieux ». La délégation qui l’accompagnait parle d’une Meloni « dans tous ses états » en raison de « l’image pathétique » renvoyée par sa majorité et pouvant mettre en danger le conseil des ministres du 1er mai auquel elle tient beaucoup et où devaient être validées les mesures du DEF pour les charges salariales. Meloni doit ainsi faire face à un incident parlementaire singulier. La tentation de voter une deuxième fois le texte juste après son rejet a été stoppée sur indication du Quirinal qui a rappelé l’absence de précédents dans l’histoire parlementaire. Pour leur part, les oppositions ont évoqué une tentative de putsch. Le gouvernement a donc fini par choisir d’éviter de défier le Quirinal. Une chose est sûre, la majorité a tremblé pendant quelques minutes sur les fondamentaux budgétaires au moment où le Palais Chigi et le ministère de l’Economie sont aux prises avec des négociations difficiles sur le nouveau Pacte de Stabilité. L’embarras de la Présidente du Conseil concerne aussi l’image d’unité, de fiabilité et de responsabilité qu’elle voulait donner aux institutions européennes. »
COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Les conseils du Quirinal et la sonnette d’alarme pour Meloni » : « Il n’y a pas de crise politique ni de rupture au sein de la majorité. Les voix manquantes pour l’adoption du DEF ne représentent pas une menace à sa stabilité. Elles expriment plutôt ce que Meloni a reconnu avec honnêteté : « on s’est ridiculisés ». Interrogé, le Quirinal s’est borné à signaler que le même texte ne pouvait pas être voté deux fois de suite car le premier scrutin comptait trop d’absents. Il a donc fallu convoquer un nouveau conseil des ministres, élaborer un nouveau texte et convoquer le Parlement pour un nouveau scrutin, en toute hâte. Tout cela pour réparer la faute des députés de droite absents sur lesquels s’est abattue la colère de Meloni. Comme le résumait le ministre de l’Economie G. Giorgetti : « ils ne savent pas ce qu’ils ont fait ou bien ils ne s’en rendent pas compte ». En réalité la majorité, qui se sent trop solide, s’est permise de courir un risque sur une loi qui avait besoin de la majorité qualifiée, sur un texte essentiel dans le parcours des finances publiques. Cette assurance s’explique aussi par l’inconsistance de l’opposition. Cela devrait faire réfléchir Schlein (PD) et Conte (M5S) sur la puissance de leur emprise populaire et parlementaire. Cet événement représente ainsi une première sonnette d’alarme pour la majorité et pour les oppositions. L’image qui reste, c’est celle d’une Présidente du Conseil plutôt seule face à des faux pas (de plus en plus nombreux) de ses ministres et au phénomène de l’absentéisme parlementaire. Une négligence devenant le symbole des d’objectifs ratés par l’Italie et qui maintenant plane sur le PNRR et sur le gouvernement. Meloni s’efforce de vanter les qualités d’une classe politique efficace mais elle est désavouée par les faits. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, « L'Europe, la droite et les soubresauts du PD » par Stefano Folli : « Existe-t-il un lien, même indirect, entre les difficultés du gouvernement à gérer le PNRR, les clauses du "nouveau" pacte de stabilité, la question récurrente du MES et la démission au compte-gouttes d’élus du PD ? Apparemment pas. La question européenne est une question inconfortable qui pèse sur l'exécutif Meloni, d'autant plus après le faux pas de la majorité à la Chambre sur le vote du DEF hier. Les doutes sont destinés à accompagner le parcours du gouvernement jusqu'aux élections du Parlement européen dans un an. L'Union et, avec elle, les marchés, posent au gouvernement de droite des défis qui, dans certains cas, s'efforcent de mettre en évidence ses contradictions et avancent des mises en garde déstabilisantes. A moins, bien sûr, que le gouvernement de Rome ne respecte toutes les conditions de Bruxelles. Mais là, nous entrons en territoire inconnu et bientôt la tactique qui consiste à gagner du temps risquera de ne plus suffire. Giorgia Meloni a lancé une opération de séduction qui a obtenu quelques résultats, si l'on exclut la France de Macron, au moins dans la réduction de la méfiance à son égard. Aujourd'hui, on assiste à un retour à l'incertitude et donc au risque de glisser vers une hostilité réciproque importante. Ce gouvernement qui doit rendre des comptes à une majorité d'électeurs qui n'ont jamais été, à tort ou à raison, des euro-enthousiastes, n’ira probablement pas au-delà d’une certaine limite sur les sujets européens. Et l'appel de la forêt souverainiste est toujours là. »
ARTICLE, Corriere della Sera, R. Gressi « Schlein, l’entretien dans Vogue et le recours à une conseillère en image provoquent les polémiques au sein des démocrates » : « Le choix de la dirigeante du PD de se faire interviewer par Vogue un 25 avril [Fête de la Libération] anime les messages entre les démocrates comme du temps où Renzi voulait revoir les statuts des travailleurs. On lui reproche d’avoir choisi un magazine qui est tout sauf de gauche pour son premier entretien officiel, d’avoir mal choisi le timing ou encore d’‘’agir en solitaire, car elle n’écoute personne’’. Ce n’est donc pas sa passion pour la playstation, pour la série Strangers Things ou encore pour le réalisateur Coréen Kim Ki Duk qui suscite les critiques mais le terme de « harmochromie » qu’elle a employé, soit l’analyse des couleurs personnelles pour soigner son image. Pour ce faire, Schlein fait appel à l’experte Enrica Chicchio (qui se ferait payer entre 140-300€ de l’heure). De quoi susciter un tollé au sein des démocrates. Entretemps, le mantra de sa direction est le suivant : ‘’aux élections européennes, nous arriverons à 30%’’. Car Elly ne s’adresse pas aux anciens du PD mais à son électorat potentiel. Au point qu’au sein du M5S on regarde avec inquiétude Giuseppe Conte, dont la popularité s’effrite progressivement. Parmi les démocrates, un frisson passe ‘’et s’ils avaient raison ?’’. Au sein du PD les partisans se divisent entre ceux qui préconisent un succès et ceux qui espèrent en un échec. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « L’accord avec Sunak sur les migrants, ‘’nous sommes unis contre les arrivées clandestines’’” : « Le feeling avec le premier ministre britannique passe mieux que prévu et la rencontre avec Meloni à Downing Street aboutit à la signature d’un memorandum de coopération stratégique très articulé entre l’Italie et le Royaume-Uni. Sur l’Ukraine, l’entente est totale et des entraînements militaires conjoints sont évoqués. Le chef du gouvernement britannique exprime sa confiance quant à la capacité de Meloni à ‘’garantir la stabilité économique’’ de l’Italie. Les délégations sont satisfaites. Un bref épisode de contestation survient lors du passage du cortège et Meloni est traitée de ‘’fasciste’’ mais la Première ministre italienne préfère en sourire avec les journalistes. Les deux leaders se prêtent à un chaleureux échange de compliments et insistent sur leur volonté de faire encore plus ensemble, notamment à travers des investissements réciproques dans le secteur de la défense. La leader italienne soutient sans retenue la ligne de Sunak sur l’immigration clandestine, contestée même au Royaume-Uni. Dans l’accord signé par Meloni et Sunak, ils promettent de travailler ensemble sur ce dossier soulignant un ‘’changement d’approche nécessaire concernant la politique migratoire’’ tout en tenant compte des ‘’obligations de l’Italie en tant que pays membre de l’UE’’. Le fait est que le projet de loi discuté ces jours-ci au Royaume-Uni comprend certains points problématiques comme la période de détention de 28 jours à l’arrivée ‘’illégale’’ sur le territoire et qui seraient inconstitutionnels en Italie ou dans l’UE. Mais Meloni préfère ne pas s’attarder sur ces contradictions. L’important pour elle est la coopération avec Londres pour rendre prioritaire la ‘’dimension extérieure des politiques migratoires comme solution structurelle afin de prévenir l’immigration illégale et stabiliser les flux’’. Aujourd’hui Giorgia Meloni rencontrera plusieurs entrepreneurs britanniques et italiens à l’Ambassade d’Italie. »
Rishi Sunak et Giorgia Meloni
ANALYSE, La Repubblica, d’A. Guerrera, « Le modèle Le Pen est délaissé, Giorgia Meloni s’intéresse désormais aux Tories pour faire partie des ‘’conservatrices’’ » : « Un diplomate britannique explique que ‘’Meloni est en train d’offrir un bon appui au Premier ministre britannique sur l’Ukraine et la lutte contre l’immigration clandestine’’ et que cette amitié croissante avec un pays crucial comme l’Italie est très utile pour le Royaume-Uni post-Brexit. En échange, Rishi Sunak montre qu’une populiste comme Meloni reste un interlocuteur important et la rend ainsi plus présentable sur la scène internationale. Un autre diplomate souligne la bonne alchimie entre les deux. On sent bien cet échange de soutien mutuel à Londres, les deux leaders se complimentent et le britannique souligne curieusement la capacité de Meloni à ‘’apporter de la stabilité en Italie sur le plan économique malgré les temps incertains’’. En réalité, elle est au pouvoir depuis six mois seulement et le PNRR et le budget ont fait l’objet de nombreuses difficultés et hésitations. Mais cet endorsement de la part d’un ancien de Goldman Sachs est crucial. Malgré un parcours personnel et des origines sociales complètement différentes, le duo fonctionne bien et parvient à unir le conservatisme britannique traditionnel et l’histoire d’un parti dérivant du post-fascisme comme Fratelli d’Italia. Pour la Présidente du Conseil, c’est une porte vers la normalisation à l’international qui fait perdre son attrait à l’étiquette de ‘’lepénisme italien’’. Le Guardian alerte sur cette opération de dédiabolisation soulignant que ‘’Meloni reste une menace pour les valeurs européennes’’. Pourtant, au-delà de l’opportunisme politique, il y a une idéologie partagée. Giorgia Meloni est une grande adepte du philosophe britannique Roger Scruton, chef de file de la droite intellectuelle chrétienne et traditionnaliste européenne qui fut un conseiller de Theresa May avant d’être éloigné du gouvernement suite à des phrases jugées antisémites et islamophobes. Il est aussi un idéologue réactionnaire et très controversé. Il reste toutefois d’énormes différences entre les actuels Tories britanniques et Fratelli d’Italia de Meloni. Sunak est d’origine indienne et son gouvernement est l’un des plus multiethniques de l’histoire britannique alors que le ministre de la souveraineté alimentaire et beau-frère de Meloni, Francesco Lollobrigida, a invoqué le tant redouté ‘’remplacement ethnique’’. »
ARTICLE, La Repubblica, « Clôture de l'enquête sur les fonds russes à la Ligue. "Mais il y a eu une négociation", par Sandro De Riccardis : « Le plan d'achat de gaz russe était là, "sans équivoque", pour financer la Ligue en vue des élections européennes de 2019. Et Matteo Salvini en aurait également eu connaissance. Mais l'absence de réponse de la Russie aux commissions rogatoires des procureurs de Milan ne permet pas de comprendre au nom de qui les trois Russes présents à l'hôtel Metropol de Moscou, avec les Italiens Gianluca Savoini, Gianluca Meranda et Francesco Vannucci, traitaient. En l'absence d'agents publics, il est donc impossible de contester l'accusation de corruption internationale. Le tribunal de Milan a donc classé l’affaire sans suite. Elle portait sur l'achat et la vente de six millions de tonnes de gaz qui, avec un rabais compris entre 3 et 6,5 %, auraient dû créer une «caisse noire » pour la Ligue d'un montant d'au moins 65 millions de dollars. Quant à la corruption internationale, il est impossible d’établir des financements illicites. Car, selon le procureur, non seulement l'attribution d'un pourcentage à la Ligue, mais même l'achat et la vente, n'ont pas été "conclus". Reste le motif de la rencontre et les objectifs des trois Italiens, le 18 octobre 2018, attablés dans le luxueux hôtel moscovite. Assis avec Iya Yakounine, à côté du parlementaire Vladimir Pligine et du vice-premier ministre et ministre de l'énergie de l'époque Dmitry Kozak, avec l'ancien agent des services Andrey Kharchenko, et avec un troisième moscovite non identifié. Les actes accomplis, écrit le juge, étaient sans équivoque orientés vers l'objectif final de financer illicitement le parti, grâce aux relations que Savoini, président de l'association culturelle Lombardie-Russie, avait su tisser avec des personnalités influentes du monde politique, économique et culturel russe". Vannucci et Meranda parlent de l'"affaire du pétrole" dans un enregistrement du 11 juillet 2018, dans lequel ils "font référence à des contacts directs également avec Matteo Salvini", à Moscou la veille du Metropol, lorsqu'il a rencontré Dmitry Kozak à l'hôtel Lotte. “Il est probable", avaient écrit les procureurs, "que Salvini était au courant des négociations, visant à assurer d'importants flux financiers au parti", bien qu'"aucun élément concret n'ait jamais émergé quant à sa participation personnelle aux négociations ou, en tout état de cause, à sa contribution“. “Maintenant, nous attendons des excuses de la part de beaucoup de monde et nous préparons des procès pour beaucoup de monde", commente M. Salvini. Bien que les dix-huit pages du dossier contiennent de nombreuses références à lui par les trois Italiens. »
ANALYSE, Repubblica, « Davantage de places dans les hotspots mais pas de méga-centres d’accueil : le plan du gouvernement [sur l’accueil des migrants] et les doutes des Régions » par Silvia Bignami et Viola Giannoli : “ll y aura plus de places dans les quatre hotspots de première arrivée répartis entre la Sicile, la Calabre et les Pouilles. A commencer par les 850 promises à Lampedusa, peut-être installées dans un camp modulable de conteneurs, pour soulager la pression des 2600 migrants qui étaient encore sur l'île hier. Selon Musumeci, ministre de la mer et de la protection civile, "il est fortement probable que les 40 000 personnes débarquées en quatre mois ne soient qu’un avant-gout de la suite". Mais on ne répètera pas le modèle du hub vénitien de Cona, 1.500 personnes, fermé en 2018. Ou celui du Cara sicilien de Mineo, fermé en 2019 et qui accueille aujourd'hui 4 000 personnes. Les sources du Viminale parlent de centres de petite et moyenne taille, voire de quelques centaines de personnes. Les gouverneurs démocrates imaginent un modèle vertueux et refinancé, similaire à celui adopté pour les réfugiés ukrainiens, les « CAS » (centre d’accueil social, ndr) pour quelques dizaines de personnes, micro-appartements, accueil familial. Si Piantedosi s’excuse auprès des régions de gauche de ne pas les avoir informées plus tôt, c’est le commissaire à l'urgence des migrants, Valerio Valenti, qui sera leur référent permanent, bien que tardivement. Stefano Bonaccini, président de l’Emilie-Romagne, avertit : "Nous sommes tout à fait d'accord pour reproduire le modèle ukrainien. Mais il faut une gestion unitaire et homogène des arrivées sur le territoire national. Et il faut des ressources pour les autorités locales, pour faire fonctionner les services d'assistance généralisés". Le PD demande des "quotas" de migrants pour garantir les Régions contre le risque qu'une grande partie de la vague migratoire ne pèse que sur les épaules de quelques-uns. En clair, sur les régions gouvernées par la gauche. Et il faut des fonds pour augmenter "l'indemnité journalière" de chaque migrant accueilli, sinon personne ne participera aux appels d'offres pour trouver les gestionnaires des centres d'accueil. En conséquence, les cinq régions rebelles (Émilie-Romagne, Toscane, Campanie, Pouilles, Val d'Aoste), qui n'ont pas encore signé l'accord avec le gouvernement sur l'urgence nationale, y restent pour l'instant opposées. ».
ARTICLE, La Stampa, M. Bresolin « Ratification du MES, le ministre Giorgetti (Ligue) déserte l’Eurogroupe » : « Le nouveau scrutin sur le DEF aura au moins permis au ministre de l’Economie de ne pas se rendre à l’Eurogroupe et éviter ainsi un rendez-vous qui s’annonçait difficile. Giorgetti ne pourra rejoindre Stockholm que dans l’après-midi, ce qui veut dire qu’il ratera la réunion des ministres des finances lors de laquelle il était prévu de « mettre la pression » sur l’Italie pour demander au gouvernement pourquoi la ratification de la réforme du MES n’a pas encore été faite. La crise bancaire sera abordée lors de la réunion et le nouveau MES a justement pour but de représenter un bouclier financier. Or, tant qu’il ne sera pas ratifié par l’Italie, ce rôle reste juste potentiel. Selon le directeur de cabinet du commissaire Gentiloni, il y aurait un autre risque : celui de réveiller les marchés financiers ‘’les nouvelles règles, le renforcement du plan (PNRR) et la ratification du MES seront une réponse pouvant rassurer les marchés et éviter les fibrillations sur les pays fortement endettés’’. A Bruxelles, certains ont vu avec inquiétude les propos de Meloni qui voudrait mettre le MES au menu des discussions avec le débat sur les autre dossiers économiques et financiers. Une sorte de troc afin d’obtenir le système européen d’assurance des dépôts (Edis). Des sources européennes ont toutefois expliqué qu’ ‘’il est impossible de discuter de nouvelles mesures pour renforcer notre situation si nous n’avons pas encore complété l’accord précédent.’’ »
Giancarlo Giorgetti
ARTICLE, Sole 24 Ore, « Télécommunications, le gouvernementale renforce la vigilance avec les opérateurs : moins de Chine et plus d'Europe pour la 5G » par Carmine Fotina : « Le gouvernement impose progressivement aux opérateurs de téléphonie 5G un abandon, certes graduel, des grands fournisseurs Huawei et Zte, expression de l'avant-garde chinoise sur cette technologie. L'instrument est le "golden power", c'est-à-dire le recours aux pouvoirs spéciaux dans les secteurs stratégiques. Depuis qu'elle est en fonction, l'exécutif Meloni l’a exercé neuf fois, dans certains cas dans le sillage des décisions de l'ère Draghi. Le dernier paquet date du 31 mars : quatre Dpcm (décrets du président du conseil) pour autoriser avec des prescriptions ou des recommandations plus légères les plans annuels sur les marchés et les fournitures soumis par les opérateurs. La diversification des fournisseurs a été prescrite à Fastweb, qui dispose d'un service basé sur une technologie mixte d'accès fixe sans fil, dans le cadre de la mise à jour du plan annuel 2022-2023 pour les équipements d'accès au réseau (Ran, réseau d'accès radio) fournis par Huawei et Zte. Il faudra procéder à un rééquilibrage en faveur des fabricants européens qui prenne également en compte le remplacement lorsque l'obsolescence est atteinte, c'est-à-dire la fin du cycle de vie utile qui, selon les techniciens de l'exécutif, ne peut en tout état de cause excéder six ans. Dans la lignée de ces prescriptions, le décret du Premier ministre du 23 février était déjà intervenu sur les prescriptions imposées à Zefiro Net, l'entreprise commune récemment créée entre WindTre et Iliad, pour les futurs achats relatifs au déploiement, à la gestion et à la maintenance du réseau 5G. En remontant encore plus loin, le 21 novembre, le Dpcm a été signé avec des prescriptions pour Fastweb (pour la période mai 2022-avril 2023), pour Vodafone, WindTre et Opnet (anciennement Linkem) en tant que mises à jour des plans annuels qui avaient déjà été conditionnés entre juillet et septembre par le gouvernement Draghi. WindTre elle-même devrait présenter son nouveau plan dans un mois environ, et l'issue de l'opération semble acquise. Depuis des semaines, des informations fuitent dans les cercles politiques sur les avertissements des services de renseignement américains, selon lesquels il conviendrait d'accroître le niveau d'attention. Il n'y a pas d'informations plus précises sur un lien éventuel avec les évaluations en cours par le gouvernement du MoU sur la route de la soie signé en 2019 par le gouvernement Conte-I, qui, sans avis contraire émis par le gouvernement actuel à partir de mars 2024, serait automatiquement renouvelé pour cinq ans. Le choix devrait-il être d'abandonner le protocole, et éventuellement d'essayer de négocier un autre type d'accord pour tenir bon ? »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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