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04/02/2022

"L’ouverture de Berlusconi à l’égard des centristes : avec un rôle moteur pour Forza Italia au sein de la coalition."

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Italie. Revue de presse. 

La prestation de serment hier par le Président de la République devant les Chambres réunies, et notamment le discours sur les priorités du nouveau septennat, fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent l'invitation de S. Mattarella à mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour relancer le pays face aux nouveaux défis : « Mattarella : et maintenant reconstruisons le pays » - Dans son discours, le Chef de l'Etat critique les décrets d'urgence. Applaudi 55 fois, il demande une réforme en profondeur de la justice (Corriere della Sera), « L'Italie de la dignité » - Le Chef de l'Etat prête serment et rend hommage à la centralité du Parlement. Dans son discours, il souligne la nécessité de mener la lutte contre les inégalités et contre la pauvreté (La Repubblica), « La dignité d'un pays » - S. Mattarella prête serment, dans son discours il cite les inégalités, la défense des droits et la justice (La Stampa), « Mattarella : L'Italie doit redémarrer » (Il Messaggero), « Mattarella rend la justice » - Dans son discours, il lance une dure attaque contre les magistrats. Voici l'agenda de son septennat (Il Giornale), « Les élus applaudissent la réforme qu'ils bloquent » - La réforme de la justice est enlisée depuis neuf mois (Fatto Quotidiano). La mort du chef de Daech al Quraishi en Syrie, suite à une opération militaire américaine, est également citée en Une. 

PREMIER PLAN, Repubblica, de G. Casadio, « A la proportionnelle ou Rosatellum. Seul le centre met des freins à la droite » : « Que l’on opte pour une loi électorale proportionnelle ou que l’on conserve le système du Rosatellum [un mélange de majoritaire et de proportionnelle qui favorise les coalitions, ndlr], il est certain que les centristes joueront un rôle décisif. Une simulation faite par Youtrend qui prend en compte les opinions des différentes forces politiques, montre que rien n’est certain. Il faut bien faire attention au positionnement des forces centristes (IV, Azione + Europa et Coraggio Italia) ainsi qu’à FI. La simulation met en avant 6 scénarios possibles : dans le premier cas, si l’on conserve le Rosatellum, le centre-droit (FI, Ligue et FdI) avec Coraggio Italia peut se retrouver face à une coalition centriste (IV, + Europa et Azione) et un axe PD-M5S-LEU. Cette configuration avantagerait le centre-droit bien que d’une courte avance. Si le pôle centriste s’élargit (IV, + Europa, Azione, CI et FI) face à un centre-droit réduit (Ligue et FdI) et un centre-gauche inchangé, aucune coalition n’aurait assez de voix pour gouverner à elle seule. Le troisième scénario prévoit que le M5S se présente seul, comme en 2018, lorsque le Rosatellum s’avéra gagnant pour les 5 étoiles. Cependant, cette fois-ci, la fragmentation bénéficierait au centre-droit à condition qu’il fasse preuve d’unité. Le quatrième scénario qui prend toujours en compte le Rosatellum, si IV ainsi que + Europa et Azione rejoignaient l’axe PD-M5S, c’est cette large coalition de centre-gauche qui remporterait la partie. Le fort attachement de Renzi à l’actuelle loi électorale, peut-il être interprété comme la volonté de consolider l’entente renouvelée avec Letta ? La position de Brunetta est quant à elle plus surprenante : si la position officielle de FI est de conserver le système majoritaire, Brunetta n’est pas opposé à une réforme. Enfin, la simulation Youtrend imagine deux scénarios possibles si l’on passe à un système proportionnel : si FI, FdI et la Ligue s’allient après s’être présentés séparément, c’est eux qui remporteraient la victoire. Cependant, si le système proportionnel pourrait encourager une maxi liste de centre avec FI, personne ne pourra parvenir à une majorité absolue sans un accord avec les centristes. »

ARTICLE, La Repubblica, S. Folli « Sept années différentes et quelques surprises » : « L’ovation à la Chambre est le seul point commun que le discours de S. Mattarella a avec celui de G. Napolitano en 2013, lui aussi réélu à la Présidence de la République. Tous ces applaudissements ne doivent pas nous leurrer. Fort de l’expérience de Napolitano, Mattarella évitera de se sentir trop flatté. Dans ces applaudissements il y a sans doute de l’estime pour lui, mais aussi le soulagement d’avoir échappé à une dissolution anticipée des Chambres en raison de l’instabilité politique générale. Mattarella représente une garantie de stabilité pour l’année qui précède la fin de la mandature. Mais représentera-t-il aussi une garantie pour l’avancement du plan de réformes ? Sur ce point, Mattarella a été prudent. En revanche, il ne l’a pas été sur des points très sensibles : les rapports avec les juges, avec un Conseil de la Magistrature qui doit se réformer pour qu’il ne soit pas à la merci de courants internes, et la tentative de restituer la centralité perdue au Parlement, humilié par l’utilisation excessive de décrets de loi et de motions de confiance. Les partis et le gouvernement Draghi sont avertis : dans le chemin vers la reprise post-Covid il y a beaucoup à faire pour tous, si possible avec une ambiance de cohésion nationale. Le Président a voulu, avec son style à lui qui est différent de celui de ses prédécesseurs, marquer un passage vers une nouvelle phase. C’est ce qui a pu être constaté dans l’attitude froide envers le Président du Conseil, avec l’accent qui a été mis sur des sujets éthiques avant même que politiques : l’effort de regarder au-delà de l’urgence. Comme s’il avait voulu dire à Draghi et à tous les protagonistes de cette course tourmentée au Quirinal, qu’il est temps de se remettre au travail sur la pandémie, sans doute, mais surtout sur la relance économique et le malaise social. Certains ont voulu y voir un discours « présidentialiste » (chose invraisemblable au vu de la sensibilité constitutionnelle de Mattarella) et affirment que l’Italie serait prête pour un système semi-présidentiel. Ce serait alors le comble si, en raison des circonstances, Mattarella devait être la personne devant appliquer cette solution. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Massimiliano Romeo, chef des groupes parlementaires de la Ligue au Sénat, « Des déclarations importantes au sujet de l’autonomie. Draghi ? Nous n'entraverons pas son travail, mais il doit nous écouter. » : « J’ai beaucoup apprécié le discours du Président Mattarella et notamment les passages concernant la justice qui doit être réformée. La Ligue a proposé un référendum qui pourrait transformer cette réforme en fait. Concernant l’instabilité de la majorité, je tiens à rappeler que Salvini et Giorgetti les premiers ont demandé que les tensions autour de l’élection du président de la République n’aient pas de répercussions sur le gouvernement. Nous n’avons aucune intention d’entraver l’activité du gouvernement, mais nous demandons que nos objections soient plus prises en considération. Je comprends la froideur à l’égard de l’idée d’un grand parti républicain à l’américaine proposée par Salvini, mais il est nécessaire de retrouver l’unité. Je suis persuadée qu’à la fin, une fois que les esprits se seront apaisés, nous parviendrons à un accord pour nous présenter unis aux prochaines élections administratives. Enfin, la loi électorale n’est pas une priorité, mais comme nous avons tous voté pour Mattarella, nous devrions viser un Mattarellum. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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