07/05/2021
"Salvini ouvre de nouveaux fronts au sein du gouvernement."
Italie. Revue de presse.
Sur Twitter, le hashtag #Tajani, en référence aux déclarations polémiques de Antonio Tajani, chef de file de Forza Italia, selon lesquelles une famille ‘n’existe pas sans enfants’’ et ‘’les femmes se réalisent pleinement dans la maternité’’, domine et entraine des vagues de commentaires indignés.
SONDAGES, La Stampa, données d’Euromedia Research « Le plan de relance et la vaccination redonnent confiance aux Italiens. Le taux d’opinions favorables sur le Premier ministre remonte » : « L’espoir suscité par Draghi ne repose plus seulement sur ses succès à la BCE. 60% des interrogés considèrent en revanche que les partis sont un frein. 41,3% des Italiens est à ce jour convaincu que Mario Draghi parviendra à opérer les changements nécessaires pour la sortie de crise de l’Italie, toutefois l’électorat de Fratelli d’Italia reste sceptique (42, 4%) et davantage encore les électeurs du Mouvement 5 Etoiles (45,9%). 60,2% pensent que le chef du gouvernement obtiendra des résultats importants, « malgré les partis », l’électorat national étant assez compact sur la question, avec une légère réserve parmi les électeurs du M5S. Après avoir connu une baisse de confiance entre février et avril 2021, passant de 63,8 à 51,8%, l’indice de confiance du Président du Conseil remonte, actuellement à 56,5%. Ce changement de tendance a été amorcé suite à une accélération sur la campagne vaccinale et à la présentation du Plan de relance. Ce dernier bénéficie de l’avis positif d’un Italien sur deux. L’emploi et à la relance des territoires ainsi que la santé apparaissent comme des sujets décisifs pour obtenir le consensus en vue des réformes. Ils semblent être une priorité des citoyens, devant le climat, la transition écologique, le numérique, la justice et l’école, qui restent tout de même des thèmes jugés centraux. Concernant les intentions de vote, le trio de tête est composé de la Ligue (21,3%), du Parti démocrate (19%), de Fratelli d’Italia (17,5%), bien que tous trois connaissent une légère baisse. »
ARTICLE, Corriere della Sera, A. Senesi « Salvini ouvre de nouveaux fronts au sein du gouvernement » : «Matteo Salvini a identifié les nouveaux champs de bataille léguistes : tout d’abord le couvre-feu, mais aussi la responsabilité civile des magistrats. Sur ce dernier point, c’est une contrée inexplorée dans laquelle le dirigeant de la Ligue invite ses compagnons de voyage à s’aventurer. ‘’Ce Parlement, avec le PD et le M5S, ne réalisera jamais une réforme de la justice. Voilà pourquoi nous sommes en train de monter une pétition avec le parti Radical pour des référendums. Si la réforme n’est pas faite par le Parlement, ce sera aux citoyens de la réaliser : engagement de la responsabilité des juges qui commettent des erreurs, séparation des carrières pour éviter les conflits d’intérêt et l’abrogation de la loi Severino’’. Et sur le couvre-feu, il annonce qu’‘’après un mois d’amélioration constante des données sur la pandémie, les ministres de la Ligue demanderont lors du prochain Conseil des ministres le retour à la normalité, l’élimination du couvre-feu et faire confiance au bon sens des Italiens’’. Cette nouvelle stratégie arrive au lendemain de la décision de G. Albertini de ne pas se porter candidat pour le centre-droit au scrutin municipal à Milan. La Ligue n’a pas de doute sur ce point : la décision de l’ancien maire s’explique par l’accueil froid des autres alliés, notamment de Fratelli d’Italia. ‘’Ce qui me chagrine, c’est que pendant que quelqu’un travaille pour à solutions et pour l’unité du centre droit, d’autres s’emploient à tout déconstruire’’.»
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Les convulsions qui viennent clore la dernière saison des 5 étoiles» : « Plus qu’un règlement de comptes entre les différents courants du Mouvement, nous assistons à une sorte de guerre entre tribus avec des risques de suicide politique collectif. Nous sommes tentés de nous demander comment on en est arrivés à ce point. Plusieurs facteurs ont conduit cette situation : un contexte d’improvisation, de présomption et d’incompétence, outre l’ambiguïté des relations avec la plateforme « Rousseau » de Gianroberto Casaleggio. Tant que les 5 Etoiles ont eu l’illusion d’avoir du pouvoir, avec un ancien Président du Conseil nommé par eux et capable de passer d’une coalition M5S-Ligue à une alliance M5S-PD, la crise avait été contenue. Elle couvait mais ne pouvait pas encore éclater. Le pouvoir étant passé dans d’autres mains, la guerre interne est devenue inévitable et ouverte. Le nouveau dirigeant désigné, G. Conte, malgré sa popularité, a du mal à imposer une paix partagée. Le contentieux judiciaire entre David Casaleggio et le M5S n’est que l’énième indice que nous allons revoir le générique du même film. Du moins du film que l’on connaissait jusque-là. Il faut se préparer à une autre situation, avec un Mouvement divisé entre un « esprit 5 étoiles » bourgeois voire juste un peu fâché, et un post-5 étoiles encore plus radical et certainement moins influent. Le danger est que les troupes 5 Etoiles deviennent une masse parlementaire non indifférente aux intérêts qui dans un passé récent auraient été diabolisés».
ARTICLE, Il Messaggero, d’A. Gentili et G. Scarpa « La realpolitik de Draghi l’emporte sur la guerre des crevettes rouges » : « Il n’existe aucun parti, allant du PD à Fratelli d’Italia, de la Ligue à Forza Italia, qui n’ait pas demandé au gouvernement d’intervenir immédiatement et de mettre fin à la chasse des Libyens aux bateaux de pêche italiens. Or, le gouvernement de Draghi se trouve dans l’embarras, alors que ce dernier s’était rendu en visite en Libye le 7 avril dernier. Selon des sources au ministère de la Défense et aux Affaires Etrangères, les trois bateaux italiens naviguaient dans une zone interdite, une portion de mer reconnue comme relevant de Tripoli et implicitement aussi par la Commission Européenne depuis 2012. Les pêcheurs de Mazara avaient été prévenus plusieurs fois qu’il ne fallait pas dépasser les frontières, aussi par les autorités italiennes. Malgré cela, l’utilisation d’armes contre les pêcheurs siciliens a été fortement condamnée au sein du gouvernement. L’exécutif exercera dans les prochains jours un travail de « persuasion morale » auprès des armateurs siciliens afin d’éviter d’autres incidents. Le ministre des Affaires Etrangères, L. Di Maio, entamera des négociations avec Tripoli pour ‘’résoudre ce problème qui dure depuis des années par le biais d’un accord ou d’une convention bilatérale’’. D’autres sources au gouvernement font savoir que ‘’invoquer l’intervention du gouvernement contre la Libye est tout à fait hors de question : les pêcheurs avaient tort. Toutefois, personne ne peut justifier l’utilisation des armes contre eux. Cela dure depuis des années : neuf fois sur dix, ils s'en sortent, il ne se passe rien, et quand ça va mal, la saisie est décidée. Le problème est que, cette fois-ci, les Libyens ont tiré des coups en l’air et il a été blessé. Nous menons notre enquête pour comprendre pourquoi le commandant a été blessé. C'était peut-être un effet de ricochet. D'après ce que nous savons, les Libyens ne voulaient pas le blesser...’’ »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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