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25/01/2021

"Le plan de Salvini : "Berlusconi peut prendre la place de Chef de l’Etat.""

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Italie. Revue de presse.

Les tractations politiques pour surmonter la crise de gouvernement font encore les gros titres des médias italiens. Les observateurs évoquent la possibilité que G. Conte démissionne pour ensuite former un gouvernement de large coalition incluant les modérés de Forza Italia et d'Italia Viva  « Le Président du Conseil vers la démission, pour un gouvernement Conte III » - Les secrets du contrat avec Pfizer (Corriere della Sera),  « Conte négocie avec les centristes : démission et nouveau gouvernement » - Un million de travailleurs toujours sans aides (La Repubblica), « Conte, bras-de-fer sur sa démission » (La Stampa), « Règlement de comptes : un gouvernement Conte III avec Renzi » (Il Messaggero),  « Conte, 48 heures pour trouver les voix nécessaires » (Il Fatto Quotidiano), « Justice : Conte lâché par ses alliés » - le PD fait pression pour qu'il démissionne (Il Giornale).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, Antonio Polito, « Les raisons cachées (et les comptes) de la crise » : Le silence de Conte fait craindre que sur la question de la gouvernance du plan de relance il n’y ait pas d’accord, pas même une majorité restructurée prête à voter pour une solution, et qu’il pense pouvoir continuer à gérer le plan de relance seul. On perd des semaines précieuses dans cet immobilisme, sans une discussion transparente sur des éléments essentiels du plan italien : qui le gérera, à quelles réformes il sera exactement associé, sur quels plans financiers et quels objectifs il sera bâti. Ce n’est pas un hasard si la semaine dernière, la Commission a écrit qu’il était nécessaire d’avoir un plan crédible de financement public, preuve que la méfiance est en train de croître. S’il veut pouvoir obtenir les ressources du plan de relance, le gouvernement devra déjà expliquer comment il compte faire baisser le déficit dans les prochaines années, alors qu’il n’a cessé de le creuser ces dernières semaines et que d’autres menaces pointent à l’horizon : on estime que jusqu’à aujourd’hui, un « gel » allant jusqu'à 250 000 licenciements économiques finira par éclater lorsque le moratoire sur les licenciements sera levé. Les 5 étoiles et les syndicats voudraient maintenir ce gel jusqu’à l’été, mais on ne sait encore si ce sera possible ».

PREMIER PLAN, La Repubblica, « Conte : les démissions sont sur la table. Discussion avec les centristes pour aller vers un nouveau gouvernement ». « Mon objectif est un accord qui donne une perspective politique claire au gouvernement jusqu’à la fin de la mandature ». C’est ainsi que Conte compte avancer. Et c’est un pas en avant qui permettrait de remettre sur pied son leadership affaibli et ébranlé après le départ de Renzi et d’Italia Viva de la coalition. Une négociation qui s’est rouverte à l’improviste avec les « centristes » et les dénommés « responsables ». La journée d’hier s’est conclue sur l’accord du chef du gouvernement pour renoncer temporairement à son mandat, et accepter les démissions dès ce mardi. Mais avec une condition, des démissions seulement si ce nouveau regroupement de modérés prend vie, et que ses représentants sont prêts à le défendre au Quirinal [pour former un gouvernement Conte III). Le groupe serait déjà prêt au Sénat. Mais il y a deux obstacles, d’abord Bonafede, qui n’a pas la sympathie de Italia Viva ni du centre droit, dont la ligne « justicière » ne serait pas propice à un rassemblement plus large des forces politiques. Et puis quelque chose de plus profond, de plus perfide, dans la défiance entre M5S et PD au sein de la majorité, certains poussant pour la constitution d’un gouvernement technique ». 

ENTRETIEN, La Stampa, de Sandra Zampa (PD), Secrétaire d’Etat à la Santé « Qu’Italia Viva reconnaisse ses erreurs. Nous sommes prêts au dialogue » : « ’’Le Président du Conseil G. Conte a raison de vouloir aller de l’avant. Le vote sur le rapport sur la justice du ministre Bonafede pourrait avoir un résultat incertain mais alors chacun assumera ses responsabilités et, le cas échéant, nous irons aux élections anticipées. Car si la crise se termine entre les mains de Mattarella, comme nous l’avions déjà dit, la parole ira aux électeurs. Que Renzi propose une solution. Qu’il demande de s’asseoir officiellement à une table de discussion, et qu’il reconnaisse que cette situation grave a été provoquée par une erreur d’évaluation d’Italia Viva’’».

ANALYSE, Il Giornale, de PF Borgia, « Le plan de Salvini : ‘’Berlusconi peut prendre la place de Chef de l’Etat’’ » : « En plein direct télévisé, l’annonce du chef de la Ligue Matteo Salvini a fait l’effet d’une bombe : la candidature de Silvio Berlusconi comme successeur de Sergio Mattarella, à la tête de l’Etat italien. Une annonce faite après avoir longuement insisté sur la cohésion de l’alliance de centre-droit, qui n’est pas remise en cause. Mais surtout après avoir affirmé à tous que les élections n'étaient pas impossibles et que l’on pouvait voter dès maintenant, seule solution pour faire sortir le pays de l’impasse. De son côté, le numéro 2 de Forza Italia, Antonio Tajani adresse à un commentaire très dur aux « responsables », excluant d’autres prises de position similaires au sein de son parti. Un vote en faveur de l’actuel gouvernement serait selon lui une ‘’trahison’’ de l’électorat. Il s’aligne avec le chef de file de Cambiamo! Giovanni Toti, sur la nécessité d’un « gouvernement de salut public » pour faire face aux défis à venir. Mais la Ligue et Fratelli d’Italia restent fermement accrochés à l’alternative du vote. A l’inverse, le PD et le M5S ne voient aucune utilité aux élections, ni même à un élargissement à outrance de la majorité, invoquant le risque de perte du Plan de relance en cas d’élections. Ce à quoi Meloni répond par des accusations de ‘’mensonges !’’. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Paolo Romani, sénateur du groupe Cambiamo! Fondé par Giovanni Toti, « Nous sommes disponibles, mais seulement pour un exécutif d’unité nationale » : « Cambiamo! sera sans aucun doute du côté de l’opposition cette semaine lors du vote sur la réforme de la justice présenté par Alfonso Bonafede. Le soutien de Matteo Renzi me semble également peut probable, mais même si Conte parvenait à surmonter cette épreuve, un gouvernement ‘Conte remanié’ n’aurait pas la force nécessaire actuellement. Pourtant, même le centre-droit ne semble plus complètement faire bloc en faveur des élections, et nous espérons que les choses puissent bouger. Nous souhaitons un gouvernement d’unité nationale, ou de « sauvetage national », c’est-à-dire pourvu d’une base parlementaire assez large et avec la garantie que même ceux qui ne veulent pas y participer directement collaboreront sur les grandes réformes nécessaires. Plusieurs urgences dans la gestion de la crise actuelle justifieraient la formation d’un « gouvernement de sauvetage national : le plan de Relance national, la campagne de vaccination, la protection des travailleurs contre la perte de leur emploi… Cambiamo! et d’autres partis pourraient y entrer, sans pour autant remettre en cause l’unité du centre-droit ou se dissocier de la Ligue et Fratelli d’Italia.»

(Traduction : ambassade de France à Rome) 

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