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15/04/2020

"Divisions sur le MES."

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Italie. Revue de presse.

Les médias italiens titrent sur les prévisions de récession du FMI évoquant la "pire crise économique depuis 1930", avec un effondrement du PIB italien (-9%), ainsi que sur l’enquête sur les maisons de retraite en Lombardie qui n'auraient pas suivi les précautions sanitaires : « Maisons de retraite, l'offensive des enquêteurs » - « Trivulzio et Cesano Boscone dans le collimateur » (Corriere della Sera), « Croissance, nous sommes en retard » - «  Le FMI annonce une récession économique, l'Italie dernière du peloton mondial » (La Repubblica), « Le PIB mondial s'écroule, le gouvernement se dispute » - « Divisions sur le MES et Colao » (La Stampa), « FMI : récession dramatique, le PIB italien à -9,1% » (Il Sole 24 Ore), « Réouvertures, la nouvelle carte » - « Voici le décret qui élargit la liste des activités autorisées » (Il Messaggero), « Réouvertures avec des critères sévères » (Il Mattino) « Désastre sans fin au Nord-Ouest'' (Il Fatto Quotidiano), « Des centaines d'experts et personne ne prend de décision » - « Entouré d'experts, Conte n'arrive pas à rouvrir le pays » (Il Giornale).

Les JT ouvrent sur le coronavirus et tout particulièrement la baisse des contagions enregistrée en Italie malgré un chiffre stable des décès, sur l’enquête sur les maisons de retraite en Lombardie et sur les prévisions de croissance du FMI.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Un front du non qui reflète un populisme obsolète » : « Conte se trouve pris entre deux feux sur l'Europe, une impasse d'où le gouvernement italien aura bien de la peine à sortir. Nous sommes en train d'assister à la formation d'un camp politique fort et hétérogène prêt à accepter les financements du MES. Cette situation divise le gouvernement et l'opposition et fait réapparaître un « front du non » qui unit les populistes : le M5S, la Ligue et Frères d’Italie, convaincus que ce mécanisme pourrait l'Italie piéger, tandis qu'elle voit converger, sur des positions opposées, le PD, Forza Italia et Italia Viva de Matteo Renzi. Berlusconi a affirmé que refuser le MES serait une erreur énorme. Au-delà des polémiques, qui mélangent l'idéologie et la propagande, ce mécanisme pourrait être un réservoir de liquidités à saisir immédiatement : le risque de miser seulement sur les Eurobonds est élevé et apparaît de plus en plus limité dans les négociations avec l'Europe. L'Italie est faible, le FMI prévoit une baisse du PIB de 9,1 % et dire non au MES pourrait être vu une réponse incompréhensible, rappellent les pro-européens Romano Prodi et Emma Bonino. Le gouvernement n'arrivera pas à sortir facilement de cette impasse politique. Pendant que le PD de Zingaretti se prépare à dire oui, en accord avec Italia Viva (Renzi) et Berlusconi, le M5S reprend le langage du président du Conseil pour souligner que le MES est un instrument « inadéquat » : l’image d'un Mouvement effrayé par son propre électorat et par la concurrence de la droite, tous prisonniers d'un euroscepticisme fils d'une époque dépassée ». 

ENTRETIEN, Il Fatto Quotidiano, de Vito Crimi, « régent » du Mouvement 5 Etoiles « Sur le MES le PD remet en discussion Conte » : « L’instrument du MES sans conditionnalités n’existe pas. Le Parti Démocrate doit expliquer aux Italiens pourquoi il a changé d’avis. En acceptant le recours au MES, l’Italie mettrait une hypothèque sur son avenir. Il faut tenter d’autres voies. Selon nous, le MES est une arnaque. Nous ne le voterons jamais au Parlement ».

LETTRE de Silvio Berlusconi au directeur du Giornale « Le MES ne doit pas être diabolisé, utilisons-le sans conditionnalité » : « Ce serait absurde de ne pas utiliser ces 36 milliards pour l’urgence sanitaire et pour adapter les entreprises et les lieux de travail afin qu’ils soient plus sûrs face à la pandémie. Si Conte devait renoncer au MES, ce serait comme si on laissait notre argent à l’Europe. ‘’Faire tout seul’’ n’est pas seulement une arme émoussée, mais aussi une arme dangereuse. Elle est émoussée car, qu’on le veuille ou non, nous sommes dans une situation de faiblesse liée à notre endettement public, que le virus est en train d’accentuer. Elle est dangereuse car elle risque d’augmenter les poussées anti-européennes dans l’opinion publique. L’Union Européenne a certes ses responsabilités, elle a mal réagi face à cette crise, surtout au début, et encore aujourd’hui certains pays ont difficulté à comprendre que si on ne se sauve pas tous ensemble, personne ne se sauvera. Rappelons que ce sont les partis souverainistes et ceux anti-européens qui conditionnent les choix des pays comme la Hollande, des choix qui sont contre l’Italie. L’Italie ne doit pas rester isolée en Europe le 23 avril prochain. Si nous renonçons aux slogans et si nous construisons des accords en Europe par le biais du Recovery Fund, nous obtiendrons beaucoup de ressources essentielles »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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