20/11/2019
"Le M5S défie Conte sur le mécanisme UE de sauvetage."
Italie. Revue de presse.
La réforme du Fonds européen de sauvetage (MES) est également reprise suite aux critiques des oppositions et aux perplexités du M5S contre le Président du Conseil, notamment sur d’éventuelles retombées pour les épargnants italiens : « Bras-de-fer sur l’UE, Di Maio : stop aux coups bas » (Corriere della Sera), « Un piège pour Conte » (La Repubblica), « Fonds sauve-Etats, le M5S contre Conte » (Il Messaggero).
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Sur l’Europe, le président du Conseil est pris en étau entre le M5S et la Ligue » : « Quand les Cinq Etoiles et la Ligue sont d’accord pour critiquer Giuseppe Conte, il y a quelque chose qui ne va pas. Cela signifie que le président du Conseil en a fait de belles ou bien qu’il existe toujours, entre une partie du Mouvement de Di Maio et le parti de Salvini, des liens souterrains. C’est ne pas un bon signe pour le gouvernement et la convergence entre les deux anciens alliés, surtout sur la question des relations financières avec l’Europe, évoque les fantômes du populisme souverainiste et l’ancien exécutif. Cette fois-ci, la polémique est sur le MES, qui soutient les pays de la zone euro en difficulté financière. Le M5S et la Ligue ont accusé Conte d’avoir signé un MES défavorable pour l’Italie et ont demandé, presque simultanément, une rencontre de majorité (Di Maio) et une déclaration devant le Parlement (Salvini). Giancarlo Giorgetti, ancien secrétaire d’Etat au Palais Chigi (Ligue), a ajouté que le gouvernement serait en train d’accepter une version différente de celle adoptée par le Parlement en juillet. Il s’agit donc d’une autre fissure au sein de la majorité qui repropose un écart entre le M5S et ‘’ son ‘’ président du Conseil et le reste de la coalition avec, en plus, une combinaison avec la Ligue, dont le leader continue d’inviter tous les membres mécontents du Mouvement à rejoindre ses rangs. Evidemment, la question du MES est très délicate et pourtant, hier, Palais Chigi a réaffirmé la souveraineté du Parlement à ce sujet, en assurant que la révision de ce mécanisme devra être insérée dans un ensemble de réformes, ou le gouvernement demandera un report. Maintenant, il faut comprendre si cela suffira pour calmer la nervosité croissante au sein du gouvernement et, surtout, comment l’Europe va réagir ».
COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « La tension sur Conte des 5 Etoiles en attendant l’Ilva » : « Cela n’est pas encore très clair : jusqu’à quel point les 5 Etoiles continueront à attaquer le Président du Conseil ? Le signal d’hier n’est absolument pas rassurant. Fallait-il vraiment lancer un ‘’halte-là’’ public contre Conte ? C’est un peu comme si le groupe M5S s’était aligné aux protestations de Salvini et de Meloni, qui accusent le Gouvernement de faire des accords en cachette avec l’Europe sans en informer le Parlement. L’assaut des 5 Etoiles a eu lieu en Commission Finance de la Chambre et a poussé Di Maio à solliciter une réunion de majorité. C’est comme si on n’avait pas confiance en Conte. En partie, il y a aussi l’inquiétude de ne pas être devancé par la Ligue et Fratelli d’Italia dans la défense des intérêts nationaux ».
ARTICLE, Repubblica, A. D’Argenio : « Le M5S défie Conte sur le mécanisme UE de sauvetage ‘’ Tu n’as pas notre accord ‘’ » : « La polémique sur la réforme du Mécanisme européen de stabilité (Mes) éclate dans la majorité gouvernementale et se transforme en danger pour Giuseppe Conte. Les élus M5S de la Commission Finance à la Chambre des députés ont demandé à Di Maio de ‘’ convoquer une réunion de majorité ‘’ qui pourrait se tenir déjà vendredi. Les grillini accusent Conte d’avoir accepté en Europe un texte qui nuirait à l’Italie et ‘’ en tenant le Parlement à l’obscur ‘’. Le premier ministre fait savoir que ‘’le Parlement est souverain ‘’ et qu’il se remettra à ses décisions. Le ministre de l'Économie Gualtieri soutiendra la réforme en expliquant que le nouveau MES n’augmente pas le risque de restructuration de la dette. Sur la réforme du Mes un pré-accord avait été trouvé en juin, qui devra être confirmé à l’Eurogroupe du 4 décembre et puis à l’unanimité par les leaders au sommet du 13 décembre. Chaque Parlement national devra ensuite le ratifier, avec la possibilité de le rejeter. Le nouveau statut transformera le MES en un prêteur de dernière instance en cas de résolutions bancaires, comme l’on demandé l’Italie et la France tandis que l’Allemagne et les Pays-Bas auraient voulu qu’il devienne un contrôleur inflexible des comptes nationaux. L’Italie a obtenu une apostille qui pourrait faire obtenir le soutien même à un Pays (comme le nôtre) qui n’est pas aligné avec Maastricht. Pour le Palais Chigi, le Parlement est souverain et tout est maintenant dans les mains des partis : si la majorité approuvait une motion qui l’oblige à ne pas signer le traité, Conte demandera un report à Bruxelles. Prendre du temps éviterait au gouvernement un passage très dangereux car si les leaders européens donnent le feu vert à la réforme avant Noël, le Parlement devra la ratifier dans les premiers mois de 2020. Avec le risque d’une crise de la majorité. »
ENTRETIEN de Luigi Di Maio, ministre des Affaires Etrangères : « ‘’ Affrontement sur l’UE, une réforme qui asphyxie l’Italie est inacceptable ’’ » (Corriere della Sera) : « ‘‘ Non à une réforme de l’Union européenne qui asphyxie l’Italie, pour le M5S donner une âme à ce gouvernement signifie tout donner pour les Italiens. S’il y a quelques difficultés c’est normal, mais je vois un climat positif at, après l’adoption d la loi de finances, il faudra travailler ensemble pour établir l’agenda de 2020, à partir du salaire minimum, de la loi sur le conflit d’intérêts et de la réforme de la santé. Je n’ai pas demandé une rencontre vendredi contre le président du Conseil, que nous soutenons, mais plutôt parce qu’en Europe nous avons été habitués à subir des coups bas et nous n’avons plus l’intention de subir. Une réforme qui pourrait nuire à l’Italie est inacceptable. En ce qui concerne l’affaire de l’ILVA de Tarente, j’ai toute confiance en Conte et j’ai assisté à une grande réaction du système pays, Arcelor Mittal ne peut pas arriver dans notre pays et faire la loi. Il faut entamer des négociations pour trouver la solution au problème. La loi de finances n’est pas une loi qui augmente les impôts, je travaille pour les baisser, mais le ius soli ne sera jamais dans le programme. Le phénomène des ‘’sardine ‘’ (anti-Salvini) est spontané et sincère, un mouvement que j’observe attentivement. Les partis politiques doivent le laisser tranquille ‘’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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