19/11/2019
"Open Arms, Salvini placé sous enquête."
Italie. Revue de presse.
EDITORIAL, Corriere della Sera, M. Franco « Une médiation in extremis qui redonne place à la politique » : « La décision du Parquet de Milan d'ouvrir une enquête sur le comportement de la multinationale sidérurgique a fait bouger les choses, empêchant la fermeture de l'usine, et elle a permis à G. Conte de rouvrir une négociation, ce qui aurait dû se faire depuis longtemps. Vendredi, la rencontre entre les dirigeants d'ArcelorMittal et le gouvernement italien est l'extrême tentative d'éviter un procès judiciaire d'envergure. Mais la majorité paraît en difficulté. L'idéologie anti-industrielle du M5S influe, fournissant aux entreprises sans scrupules un alibi pour se comporter mal. Et, plus généralement, l'absence d'une vision cohérente d'un modèle de développement pèse. Di Maio n'a pas tort quand il dit que les retards de trente ans sont fautifs : et il met en avant l'ex Ilva, les inondations à Venise et Alitalia. Mais il n'explique pas pourquoi le M5S n'a jamais été en mesure d'y apporter des solutions. Au contraire : des retards ont été pris sur la TAV à cause de fractures internes au mouvement, le chaos règne sur le revenu de citoyenneté, l'incapacité de trouver un acheteur pour Alitalia aussi. Dans le fond, restent l'impossibilité et le refus du M5S de reconnaître qu'il n'est pas une solution à la crise mais une de ses incarnations ».
ARTICLE, La Repubblica, G. Foschini : « L’accusation des commissaires : ‘’fermeture planifiée pour nuire à l’Italie’ » : « Les commissaires extraordinaires de l’ILVA de Tarente, Franco Ardito, Antonio Lupo et Alessandro Danovi, ont raconté la véritable histoire de la crise ILVA- Arcelor Mittal et ils l’ont fait sans détours : ‘’Détruire un concurrent traditionnel dans le panorama de la sidérurgie européenne et mondiale, dans le but d’altérer et de créer des distorsions sur le marché de la concurrence ‘’. Ils ont, en outre, souligné que la programmation des activités de fermeture de l’usine a été planifiée par le groupe indien afin de causer le plus grand dommage possible à la production sidérurgique nationale, dévastateur aussi pour la production de secteur que pour toute l’économie nationale ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Renzi, Sénateur, leader d’Italia Viva et ancien président du Conseil : « ‘’Au Pd je dis : non aux élections. Sinon nous offrons le Quirinal à la Ligue ‘’ » : « ‘’Le Pd a présenté presque 1.000 amendements à la loi de finances, plus de ceux de la Ligue, tandis que les nôtres sont environ 200. Il me semble de pouvoir dire que les problèmes de la majorité gouvernementale ne soient pas causés par Italia Viva. Nous portons des idées, pas des polémiques ; des solutions, pas des problèmes ‘’. ‘’Il faut un plan-choc pour l’Italie après la loi de finances et non un remaniement gouvernemental ‘’. ‘’Aller voter aujourd’hui signifierait offrir à Salvini le pays, le Quirinal, les pleins pouvoirs. Et, aussi l’Emilie-Romagne, la Toscane et le Latium. Nous ferons tout pour élire un Président de la République qui ne soit pas souverainiste. ‘’ »
ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti : « Open Arms, Salvini placé sous enquête. Le juge d’Agrigente retente » : « Le parquet d’Agrigente a ouvert une enquête contre Matteo Salvini pour ‘’séquestration de personnes et abus de pouvoir dans l’affaire Opens Arms, suite à son refus d’autoriser le débarquement du navire humanitaire en Italie’’. Open Arms était resté, au mois d’août, vingt jours en mer, au large de Lampedusa, avec 134 migrants à bord, dont une trentaine de mineurs. C’est le bis de l’affaire Diciotti et maintenant le Parquet devra envoyer le dossier au Tribunal des ministres avec ses évaluations
ARTICLE, Repubblica, A. D’Argenio : « L’UE approuve la loi de finances. ‘’Mais la dette reste un risque ‘’ » : « Demain le commissaire Moscovici donnera le feu vert définitif de Bruxelles à la loi de finances. Une flexibilité a été accordée pour intervenir contre les problèmes hydrogéologiques. C’est un jugement limite mais positif, avec des zones d’ombre qui porteront la Commission à affirmer que l’Italie court le risque de ne pas respecter les règles de la monnaie unique. Une vérification des comptes aura lieu au printemps prochain. En 2020 l’Italie augmentera le déficit par rapport au 2.1% de 2019 sans aucune pénalité. »
ARTICLE La Stampa, M. Bresolin « Fonds de sauvetage européen, pour la Ligue ‘’Conte a trahi l’Italie’’ » : « C’est Matteo Salvini qui accuse le Président du Conseil et l’ancien ministre de l’Economie Tria ‘’il parait que Conte a signé, si ça se trouve pendant la nuit, un accord en Europe pour modifier le MSE en le transformant en système mortel pour les Etats’’ et cela ‘’sans l’autorisation du Parlement’’. De quoi parle-t-on, au juste ? Pendant l’Eurosummit, la réunion nocturne du 21 juin, les leaders européens avaient donné leur accord de principe à l’entente préliminaire sur la réforme du Mécanisme de Sauvetage Européen (MSE). Selon plusieurs experts, cela porterait préjudice à l’Italie car si elle devait faire appel au plan de sauvetage, elle pourrait être forcée de subir une restructuration de la dette. Le Palais Chigi a répondu durement à Salvini par une note, ‘’Salvini à l’époque était vice-Président du Conseil et il aurait dû prêter plus d’attention aux négociations. Cela montre une légèreté impardonnable pour les affaires publiques’’. Cela a-t-il été caché au gouvernement et au Parlement? Bien sûr que non, puisqu’un document du Parlement publié le 19 juin dernier fait la liste des détails de ces points. Conte en avait référé au Parlement, était monté au Quirinal pour discuter de l’agenda du Conseil (il y avait Salvini et Di Maio, outre Giorgetti). La réforme n’a pas encore été approuvée. Il manque encore l’aval définitif de l’UE, prévu pour décembre. Après quoi il faudra la ratification par tous les parlements nationaux pour que la réforme puisse voir le jour ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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