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19/08/2019

"Grillo convainc les ténors du M5S et veut un contrat avec le Parti Démocrate."

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Italie. Revue de presse.

La crise de gouvernement fait toujours les gros titres des médias transalpins. La presse écrite fait part notamment de la décision du M5S de mettre fin à tout dialogue avec la Ligue ainsi que des stratégies possibles du Quirinal pour une solution parlementaire (un gouvernement politique M5S-PD ou un gouvernement institutionnel avec la même majorité mais avec un programme économique bien défini en vue du budget) : « Le M5S ferme la porte à Salvini » - ‘’Grillo réunit les ténors : Salvini n’est pas fiable’’ (Corriere della Sera), « Grillo licencie Salvini » - ‘’Un allié déloyal qui n’est plus crédible’’ (La Repubblica), « M5S, Grillo décide de tourner la page, adieu à Salvini et ouverture au PD » (Il Messaggero, Il Mattino), « Salvini s’incruste, le M5S lui dit adieu » (Il Fatto Quotidiano).

L’affaire du navire Open Arms bloqué au large de Lampedusa avec des migrants à bord est aussi largement repris avec couverture photographique en Une.

Journaux télévisés : La crise de gouvernement, la situation des migrants à bord du navire Open Arms.

Réseaux sociaux Sur Twitter, après l’habituel hashtag du jour, 19agosto (19août, sur des thèmes très variés), c’est #Ursula qui domine (suite à la proposition de R. Prodi de former une large coalition allant du PD, au M5S jusqu’à Forza Italia).

COMMENTAIRE Corriere della Sera M. Breda « Le Quirinal songe à deux hypothèses : gouvernement politique ou institutionnel afin d’éviter les élections anticipées » : « ‘’Ce sera très difficile de résoudre cette crise en évitant les élections en automne’’. L’ambiance au Quirinal semble tourner au pessimisme. L’équipe de Sergio Mattarella se réunit pour gérer avec le Président les réactions face au tournant politique et institutionnel voulu par Matteo Salvini. Mattarella imposera les démarches constitutionnelles, faisant abstraction des tergiversations continues et des détours tactiques des partis. Il fera un tour de consultations entre mercredi et jeudi (rapides, car les délais européens cruciaux pour l’économie planent au-dessus de Rome) et fera ses évaluations. Il vérifiera concrètement, chiffres en mains, s’il existe ou pas une majorité s’opposant à des élections anticipées. Si cela devait s’avérer, il serait disposé à accorder du temps pour permettre des négociations. Mais le Président ne permettra pas la répétition de ce qui s’est passé l’année dernière, avec un enlisement de 89 jours. Le vrai défi de Mattarella est de voir si un exécutif peut se fonder sur une majorité motivée avec un projet de longue haleine. Cela pourrait être un gouvernement politique, formé par le PD et le M5S. Mais on n’écarte pas encore le scénario d’un gouvernement institutionnel, avec les mêmes ‘’actionnaires’’ et la même mission. Sinon, il ne restera que les élections anticipées ».

ARTICLE Corriere della Sera M. Galluzzo « Le Président du Conseil et son jour ‘’J’’ : ‘’je suivrai les indications du Quirinal » : « Giuseppe Conte, dans la crise la plus improbable et imprévisible de l’Italie républicaine, répète depuis des jours qu’il suivra ‘’attentivement les indications de Mattarella’’. Demain, Conte se rendra au Quirinal, juste après la conclusion du débat parlementaire au Sénat, pour déclarer ou non la fin de son expérience au gouvernement ou pour raisonner, avec le Chef de l’Etat, sur les différents scénarios pouvant s’ouvrir. La position de Conte est sans doute flexible. Il serait même disposé à rester en charge s’il devait trouver une autre majorité au Parlement disposée à le soutenir. Mais, alors, sur la base d’un programme bien défini, surtout du point de vue économique, pouvant affronter une loi de finances transparente ».

ARTICLE Corriere della Sera A. Trocino « Grillo convainc les ténors du M5S et veut un contrat avec les démocrates » : « Jamais on n’avait assisté à une réunion pareille dans la résidence estivale de Beppe Grillo, à Marina di Bibbona (près de Livourne), réunissant les différentes âmes du Mouvement. Des personnalités très distantes entre elles mais qui sont unanimes pour considérer ‘’honteuse’’ la marche arrière de Salvini et déterminer, de manière peu institutionnelle, la fin du gouvernement M5S-Ligue. Grillo fait pression pour trouver un accord avec le PD. Non pas un pacte de court terme mais un véritable accord de législature, avec un véritable contrat de gouvernement. Avec le PD on serait en train de tenter de faire passer l’hypothèse (sans rencontrer de grandes résistances) de garder Giuseppe Conte comme Président du Conseil. Ce serait aussi une manière pour faire accepter à la base le pacte avec ‘’le diable’’ ».

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « Réunion dans la villa du comique Beppe Grillo pour se débarrasser du leader de la Ligue Matteo Salvini. Mais Di Maio est terrorisé par Renzi » : « Luigi Di Maio a encore répété à Beppe Grillo : ‘’Beppe, mais on veut vraiment se mettre dans les mains de Renzi ?’’. Après la réunion dans la villa de Beppe Grillo en Toscane, le M5S n’en sort pas avec des idées plus claires. Parmi les présents à la réunion figuraient : le dirigeant du Mouvement 5 Etoiles Luigi Di Maio, l’entrepreneur milanais Davide Casaleggio, l’ancien député Alessandro Di Battista, le président de la Chambre Roberto Fico, la vice-présidente du Sénat Paola Taverna, ainsi que les chefs de groupe Stefano Patuanelli et Francesco D’Uva. Chacun avait des doutes, des convictions et des idées différentes qui ont été exposés au comique italien. D’après Beppe Grillo, le M5S devrait s’allier avec le Parti démocrate de Matteo Renzi. Di Maio a dit ses craintes. Le dirigeant M5S se montre perplexe et sceptique sur un possible exécutif M5S-PD : ‘’Je ne vais pas m’assoir à la même table que Renzi’’.  Après cette réunion, le M5S préfère faire un pas à la fois et attendre de voir ce que Giuseppe Conte fera demain ».

ARTICLE, La Repubblica, G. De Marchis : « Prodi ouvre aux Cinq Etoiles, Zingaretti freine : il craint la scission de Renzi » : « Même Romano Prodi, père fondateur de l’Ulivo et ancien président du Conseil de centre gauche, partage la possibilité d’un nouveau gouvernement de législature, mais formé de manière sérieuse et précédé par « deux congrès ». Pour la première fois, Prodi a dédouané Silvio Berlusconi, son éternel adversaire, en imaginant une coalition ‘’Ursula‘’, c’est-à-dire un exécutif soutenu par les forces qui ont voté la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen : PD, M5S et Populaires européens, dont Berlusconi et Forza Italia font partie. Seulement ainsi le gouvernement serait blindé et dans une optique européiste. Et, une partie du centre droit participant à ce nouveau gouvernement, on pourrait éviter la formation d’un exécutif mis en place uniquement pour voter la loi de finances et aussi éviter le risque qu’il soit dissout immédiatement après, avec des conséquences catastrophiques pour le PD. Parmi les noms possibles du futur président du Conseil, on trouve : Roberto Fico (M5S), Romano Prodi (PD), Enrico Letta (PD) et Enrico Giovannini (PD) ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « La manœuvre de Prodi et un pacte difficile » : « Pendant les heures de la rupture finale des Cinq Etoiles avec Salvini, Romano Prodi, avec le poids de son autorité au sein d’un centre gauche divisé, vole la vedette et lance l’hypothèse d’un ‘’ gouvernement de législature ‘’. Il ne lance pas de polémique avec Renzi, le premier l’ayant proposé mais, en réalité, sa perspective est beaucoup plus ambitieuse. Il ne s’agit pas d’un exécutif à court terme, dont la seule mission serait d’éviter l’augmentation de la TVA. En fait, Prodi semble préoccupé de répondre aux appréhensions de Mattarella, qui n’a aucune intention de donner son feu vert à des majorités stériles. Donc l’alternative reste entre un pacte politique convaincant sur les mesures à adopter et les élections. L’accord devrait être très détaillé et devra conduire à la formation d’une ‘’majorité Ursula‘’, soit la même qui a voté la nouvelle présidente de la Commission européenne. Cette majorité aurait un caractère européiste orthodoxe, devrait éloigner Salvini du gouvernement et devrait offrir à Bruxelles, Berlin et Paris cet éloignement comme gage de la nouvelle saison italienne. Prodi veut impliquer le parti de Berlusconi, Forza Italia, qui a déjà voté pour Von der Leyen à Bruxelles, en le détachant de toute soumission vis-à-vis de Salvini. La manœuvre aurait un sens, mais elle est destinée à rendre la situation de plus en plus complexe, surtout pour le PD.  Tout est possible, mais il faut avoir un réalisateur avec les idées très claires ».

ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti : « Proposition de l’Espagne au navire Open Arms : ‘’ Vous pouvez débarquer chez nous ‘’ » : « Madrid, après avoir offert la possibilité d’un port sûr, Algeciras, pour faire débarquer les 107 migrants à bord du navire Open Arms, proposition refusée par l’ONG, parce que le port était trop lointain, a ensuite proposé les îles Baléares. Et le ministre Toninelli a donc déclaré que deux navires des garde-côtes italiens étaient prêts à l’accompagner à Palma de Majorque. C’est la dernière solution du ministre des Transports, même si elle est quand même trop coûteuse. C’était déjà arrivé il y a un an, avec le navire Aquarius, avec 300 migrants à bord, quand il avait été accompagné à Valencia par deux unités militaires italiennes. Même la France s’est manifestée, en proposant d’accueillir quarante migrants ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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