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25/06/2019

"L’attribution des Jeux Olympiques d’hiver à l’Italie."

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Italie. Revue de presse.

L’attribution des Jeux Olympiques d’hiver à l’Italie (Milan et Cortina) fait les gros titres des médias transalpins. La presse écrite évoque la « victoire d’un travail d’équipe » ainsi qu’une sorte de « revanche » à niveau international malgré un contexte économique difficile et la perspective d’une procédure d’infraction pour dette excessive. Certains observateurs soulignent une « victoire »symbolique de la Ligue (Repubblica) au dépens du M5S « isolé » (Stampa), dont les administrations de Rome et de Turin avaient renoncé à se porter candidates :  « La victoire de Milan et de Cortina » - ‘’Conte : ce sera mémorable’’ (Corriere della Sera), « Miracle à Milan (et à Cortina) » (La Repubblica), « JO, il y a une Italie qui gagne » - ‘’Une victoire selon la Ligue et le PD ; les 5 Etoiles isolés’’ (La Stampa), « JO, sprint gagnant de l’Italie » (Sole 24 Ore), « Jeux d’équipe » (Il Messaggero), « Jeux italiens » (Il Mattino), « JO à Milan, l’Italie anti-5 Etoiles l’emporte » (Il Giornale).

EDITORIAL Corriere della Sera, V. Postiglione « Le sens d’un défi » : « Le cri libérateur « Italie, Italie », au-delà de l’ambiance typique d’un stade, raconte une société différente et même une politique différente. Il a été possible de battre la Suède sur les JO d’hiver et à mettre fin au débat sur la quantité de froid et de neige. C’est aussi une victoire ‘’malgré’’. Malgré l’opposition du M5S et la distance du gouvernement. Depuis le début. Depuis que Turin, dirigé par le parti de Beppe Grillo, a confirmé le refus de la liaison Lyon-Turin et le coup de frein sur les JO de 2026. A partir de ce moment, il y a eu le tournant. G. Giorgetti, au nom d’une partie du gouvernement, a lancé la candidature de Milan et de Cortina sans le Piémont. A suivi le oui de Beppe Sala (maire PD de Milan), puis le oui des présidents de région léguistes Fontana (Lombardie) et Zaia (Vénétie). Bref, la victoire du « parti du PIB » qui voit dans les JO une occasion de croissance et non une tentation du diable. Di Maio est resté spectateur. La présence de Giorgetti à Lausanne nous parle d’un parti, la Ligue, qui est peut-être populiste à Rome et à Bruxelles mais qui est pragmatique à Milan et à Venise. Les jeunes quatre championnes italiennes qui ont surpris et peut-être convaincu le jury – car elles savent gagner, étudier à la maison et parler en public – ont raconté une Italie qui est amie du monde. Même si parfois elle a tendance à l’oublier ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Un autre revers pour le M5S » : « La victoire de Milan-Cortina qui s’empare des JO d’hiver de 2026 est un autre symbole de la difficile cohabitation entre la Ligue et les 5 Etoiles. C’est une victoire surtout pour la Ligue lombarde-vénitienne, celle des origines qui veut se différencier des nouveaux arrivés tels Borghi et Bagnai (comme l’a fait Giorgetti en critiquant les mini-bonds proposés par le premier). Ce n’est pas inutile d’insister sur le fait que c’est la Ligue des origines qui a gagné, celle qui a fait grandir une génération d’administrateurs locaux, de maires, et de présidents de région. Ce même courant qui ne cache pas sa gêne envers l’allié 5 Etoiles et qui veut des élections anticipées au plus vite. Une fois encore, le M5S doit soigner ses plaies et la Ligue peut lui reprocher d’être le « parti du non ». Le même sort pourrait se répéter sur la ligne Lyon-Turin (TAV) ».

ENTRETIEN de Giancarlo Giorgetti (Ligue), Secrétaire d’Etat au Palais Chigi « Ma connaissance du français a marché mieux que les Abba pour les Suédois » : « ‘’Aujourd’hui c’est le jour de la victoire des JO. J’espère avoir rendu Salvini content et j’espère qu’il m’aura pardonné les propos sur les mini-bonds. Si Turin avait été de la partie, cela aurait été encore plus facile. Dommage pour Turin. Ceci dit, la position des 5 Etoiles est légitime et cohérente. Le fait d’avoir parlé en anglais et en français a été, je crois, une bonne chose. Presque la moitié des délégués parlait le français. En parlant leur langue, je me suis adressé à eux. Avec un accent décent, parait-il. Les Français semblent satisfaits. Du moins le membre du CIO que je connais, j’espère. Quand j’ai parlé en français, je l’ai regardé comme pour dire ‘’tu vois, je parle ta langue’’».

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COULISSES Il Messaggero, M. Conti « Matteo relance sur l’autonomie pour compenser la négociation avec l’UE » : « Le nord en sauce léghiste est encore plus fort après la victoire hier pour les JO 2026 de Milan et Cortina. Giorgetti a dû le sentir et il n’a pas perdu une occasion depuis Lausanne de se moquer de Borghi (commission budget) en l’invitant à miser les mini-bonds du Trésor sur la victoire de Stockholm. A la thèse de l’Italie qui peut continuer d’augmenter sa dette et ne peut finir comme la Grèce car c’est un trop grand pays, même Salvini n’y croit pas. La pression du Nord par ailleurs est trop forte pour pousser le pays à des aventures. »

ARTICLE La Repubblica R. Petrini « Flat tax, Di Maio attaque la Ligue ; Salvini insiste sur les mini-bonds » : « Le chef du M5E demande aux alliés de gouvernement de dire comment ils imaginent de financier la réforme fiscale proposée. Garavaglia (Ligue) leur répond ‘’les couvertures existent, je ne les dirai pas sinon Di Maio pourrait nous les piquer’’. Mercredi, le conseil des ministres se réunira à Rome pour voter le tant attendu ‘’redressement’’ de budget qui pourra démontrer que le rapport déficit-PIB sera à hauteur de 2,1% et pas à 2,4% comme prévu en avril. Entretemps, Moscovici a décidé de jouer son rôle de ‘’colombe’’, en disant qu’en cas d’effraction, le gouvernement italien aura six mois pour une nouvelle loi de finances et pas trois mois comme initialement prévu ».

REPRISE des propos de Luigi Di Maio, leader du M5S, vice-président du Conseil et ministre du Développement économique Corriere della Sera « ‘’Attention à ceux qui veulent une crise de gouvernement’’ » : « En ce moment, le M5S est prêt aux élections anticipées, même si cela ne ferait qu’ouvrir la voie à un gouvernement technique ‘’Celui qui le fera tomber aura une grande responsabilité, car cela signifierait faire revenir le PD avec les Monti et les Fornero’’. Sur le prochain Budget, le leader 5 Etoiles est de plus en plus convaincu qu’il est possible de le faire en déficit :‘’il faut du courage pour relancer le pays. S’il s’agit de baisser la fiscalité et de créer des dizaines de milliers d’emplois, il faut aller de l’avant’’. Di Maio est persuadé qu’à la fin l’Europe comprendra les raisons de l’Italie. Avec Salvini, l’entente semble être revenue même si les querelles sont à l’ordre du jour, tout comme les piques, les tergiversations et les guerres de position. Il y a aussi un front interne auquel Di Maio doit faire face : celui des équilibres internes au groupe des 5 Etoiles, à commencer par les frictions avec A. di Batista ‘’nous nous sommes envoyés des messages’’ se limite-il à dire. Impossible de ne pas affronter le chapitre des ‘’adieux’’ comme celui de la sénatrice Nugnes et des équilibres de plus en plus précaires au Sénat : ‘’Ce ne sera pas une grosse perte’’, estime Di Maio. Quant aux expulsions, il y aurait environ 200 inscrits au Mouvement qui seront évalués ».

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo : « Il voulait les affaires de l’UE. Les accusations du Mouvement 5 étoiles isolent Di Battista. » : « Di Battista a souhaité se retirer de la vie politique pour poursuivre son rêve d’écrivain. Mais le Mouvement est depuis arrivé au pouvoir, et il souhaite obtenir un poste important. Le poste dédié aux Affaires européennes, actuellement à la charge de Giuseppe Conte, est actuellement le seul disponible. Ce poste plaît beaucoup à Di Battista, cependant il doit faire face au blocage de Salvini, qui souhaiterait attribuer ce poste à un membre de la Ligue. Après la déroute aux élections européennes, le M5S a pensé au remaniement, et le nom de Di Battista, figure de proue de la naissance du Mouvement, est apparu à de nombreuses reprises, pour retrouver un poste de relief au sein du parti, et redorer le blason du Mouvement. Ce qui a provoqué la méfiance de Di Maio. »

ARTICLE Corriere della Sera V. Piccolillo « Sea Watch saisit l’Italie auprès de la cour de Strasbourg » : « Douzième jour : certains des 42 migrants sur le Sea Watch 3 se sont adressés à la Cour de Strasbourg. La Commission Européenne, par le biais d’une porte-parole, fait savoir ‘’il faut prendre en considération l’impératif humanitaire’’. Mais la réponse du ministre de l’Intérieur Salvini est sèche ‘’Il est simple pour l’Europe de résoudre le problème : navire hollandais et ONG allemande, la moitié des migrants à Amsterdam, l’autre moitié à Berlin’’. Or, la porte-parole du « Sea Watch » souligne ‘’la circumnavigation de l’Europe n’est pas une option, elle n’est pas prévue par le droit de la mer, qui règle les secours. Ce serait inhumain’’. Salvini s’en prend aussi à l’Archevêque de Turin qui proposait de se faire charge de l’accueil ‘’cher évêque, je crois que vous pouvez destiner l’argent de votre diocèse pour aider 43 millions d’Italiens’’. Entre-temps, 40 associations humanitaires s’adressent au Président du Conseil G. Conte pour qu’il intervienne. Le leader du Parti Démocrate, N. Zingaretti, répète ‘’il faut les faire débarquer’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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