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20/06/2019

"Déficit, l’Italie ouvre à l’UE mais c’est le bras-de-fer entre Conte et Salvini."

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Italie. Revue de presse.

Les négociations entre le gouvernement italien et Bruxelles pour éviter une procédure d’infraction pour dette excessive font les gros titres des médias transalpins. La presse écrite évoque l’envoi de la lettre de réponse de Rome prévoyant une ouverture sur un meilleur contrôle des comptes publics et sur des coupes de la dépense publique : « Deux milliards pour Bruxelles » - ‘’Conte adresse sa lettre à Bruxelles. Mattarella prône le dialogue’’ (Corriere della Sera), « UE, Salvini cède en échange de la flat tax » - ‘’Conte disposé à évaluer une  baisse des impôts’’ (La Stampa), « Ouverture du gouvernement : baisse du déficit » - ‘’Conte décide 2 milliards de coupes, Salvini freine sur les fonds destinés à la réforme de la retraite ‘’Quota 100’’ et au revenu de citoyenneté’’ (Il Messaggero), « Déficit, coupe des 5 premiers milliards pour négocier » (Sole 24 Ore) « Déficit, l’Italie ouvre à l’UE mais c’est le bras-de-fer entre Conte et Salvini » (Il Mattino), « Le plan de Tria : coupes à la dépense afin d’éviter la hausse de la TVA » (Fatto Quotidiano), « De nouveaux calculs » - ‘’Le gouvernement ouvre pour donner un message à l’Europe’’ (Avvenire).

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco et C. Lopapa « La lettre vide à Bruxelles : la rigueur nuit à l’Italie’’ » : « Après une journée entière de négociations avec Salvini et Di Maio, avant de mettre noir sur blanc les engagements italiens envers Bruxelles, les garanties offertes par Conte sembleront bien génériques. Après avoir évoqué la nécessité d’ouvrir ‘’une phase constituante’’ en UE, l’Italie se dit prête au ‘’dialogue ouvert et constructif’’. Or, l’acte d’accusation visant les sommets européens est explicite : ‘’je ne comprends pas pourquoi exposer l’Italie au risque d’une nouvelle procédure d’infraction sur la base d’évaluation discutables de sa condition cyclique par la Commission européenne’’. Des mots ambigus qui n’aideront pas les négociations des prochains jours. Par ailleurs, même si pas évoquée explicitement pour ne pas alerter les chancelleries en Europe, la ‘’flat tax’’ est anticipée dans la lettre : ‘’le Parlement a invité le gouvernement à réformer l’imposition sur le revenu’’ sans toutefois expliquer les couvertures nécessaires pour ce faire ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « UE : plus de dialogue que de provocations » : « Dans la relation de Rome avec l’Europe, c’est la ligne Conte-Tria, soutenue par le Quirinal, qui prévaut à ce stade. C’est la ligne du dialogue, mettant donc de côté les provocations orales. Toutefois, l’ambiguïté au sein du gouvernement Ligue-M5S demeure et reste une caractéristique de cet Exécutif. En réalité, les deux lignes, celles du compromis et du défi, continuent de cohabiter. Toutefois, Conte et Tria ont obtenu par la majorité – avec le soutien de Mattarella – une marge de manœuvre afin d’éviter la procédure. Le sens de l’opération est le suivant : si les relevés de l’Union ne sont pas techniques, la réponse de Rome pourrait suffire à mettre fin à l’affaire. Si au contraire il y a une volonté politique de nuire au gouvernement ‘’populiste’’, alors le niveau de l’affrontement pourrait prendre de l’ampleur selon la réponse. Entretemps, on gagne du temps, ce qui est aussi dans l’intérêt de Salvini ».

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Franco : « Un gouvernement oscillant entre rupture et dialogue » : « Giuseppe Conte se présente aujourd’hui devant ses partenaires européens avec le soutien d’un gouvernement, dont l’unanimité sur l’effort à mener pour éviter la procédure n’est que de façade. Cependant, le chef de l’Etat, Sergio Mattarella, a été clair lors du déjeuner traditionnel du Quirinal, qui précède les sommets européens : il faut préserver le dialogue avec la Commission européenne. L’objectif est évident : convaincre la Commission que les comptes publics ne sont pas aussi désastreux qu’ils le paraissent, et laisser à l’Italie le temps de rééquilibrer ses comptes. Pour réduire le déficit, des fonds que l’on croyait intouchables émergent : comme ceux concernant le revenu de citoyenneté, ou la réforme des retraites. L’Italie oscille entre la volonté de dialoguer avec les Européens pour obtenir un commissaire économique de poids, et la fermeté que le gouvernement souhaite montrer pour éviter la procédure : au risque de paraître trop isolationniste. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Conte au Quirinal rassure sur l’UE et mise sur le commissaire pour la concurrence » : « Pendant le traditionnel déjeuner au Quirinal avant les réunions européennes, Conte a répété que la ligne du gouvernement était celle de négocier et d’éviter la procédure d’infraction. Deux milliards seraient ainsi ‘’congelés’’ et un décret sur l’utilisation de l’argent pas dépensé pour les retraites ‘’quota 100’’ et le revenu de citoyenneté n’est pas exclu. Au Quirinal, rien ne filtre mais il semblerait que l’entrevue avant le déjeuner entre Salvini et le Chef de l’Etat sur l’UE et les prochaines étapes ait eu lieu dans un ‘’climat détendu’’. En revanche, entre Salvini et Di Maio la tension semble demeurer : il semblerait que les deux ne se soient même pas adressé la parole. Bref, l’équipe qui s’est présentée au Quirinal semblait loin d’être soudée. Hier, Conte s’est beaucoup battu en faveur du Français Barnier comme président de la nouvelle Commission, vue l’attention réservée par ce dernier aux intérêts italiens lors des négociations sur le Brexit. Toutefois, le revers de la médaille serait de voir un Allemand à la BCE, ce qui inquiète beaucoup ».

ARTICLE, La Stampa, A. La Mattina : « Accord en vue au gouvernement. La flat tax vers le oui à Bruxelles. » : « L’insertion de la flat tax dans la loi budgétaire aurait permis d’obtenir l’accord de Matteo Salvini. Une décision sur laquelle l’Europe ne devra pas revenir. En échange l’Italie ne devra pas augmenter son déficit et respecter la règle des 3%. Cet accord devrait permettre de clore l’instabilité électorale et d’éviter des élections anticipées en septembre. La proposition de la Ligue, mise sur la table de Conte et Tria, est une flat tax réduisant de 15% les impôts sur les revenus familiaux allant jusqu’à 55 000 euros. Cette opération qui favorise les classes moyennes plaît à Di Maio et au M5S. Les financements seraient trouvés dans la suppression des déductions familiales, et dans la récupération de l’évasion fiscale. Pour Salvini cet accord est l’unique solution pour maintenir en vie le gouvernement, et trouver un accord avec Bruxelles. Salvini, Conte, et Di Maio sont persuadés de la mansuétude de l’Europe concernant la procédure qui menace l’Italie. »

ARTICLE, La Stampa, Ugo Magri : « Nomination UE : vers l’accord sur Giorgetti. Maintenant le gouvernement vise la Concurrence. Ce soir un accord sera recherché concernant le président de la Commission : l’Italie préfère le français Barnier. » : « L’Italie espère obtenir le commissaire européen à la Concurrence, ou si tel n’est pas le cas, le commissaire au Commerce. Ce sont deux postes importants. Cependant, le tournant souverainiste italien jouera certainement en leur défaveur, les Italiens n’en sont pas dupes. Les Italiens souhaitent envoyer Giancarlo Giorgetti, le bras droit de Salvini et numéro deux de la Ligue. C’est la bête noire du Mouvement 5 étoiles qui verrait d’un bon œil son envoi à Bruxelles. Concernant la présidence de la Commission, un modéré comme Michel Barnier, capable de réunir une large majorité pourrait l’emporter. Cette solution ne déplairait pas à l’Italie. Si Barnier l’emporte, les Allemands réclameraient Jens Weidmann, chef de file des rigoristes, et actuel gouverneur de la Bundesbank, à la tête de la BCE. Mais les Italiens espèrent qu’un front commun se rassemble contre lui. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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