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12/04/2019

"La roulette russe du budget"

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Italie. Revue de presse.

La situation économique italienne fait toujours les gros titres des médias transalpins : « Le coût du travail plus lourd » - ‘’On gagne de moins en moins’’ (Corriere della Sera), « Comptes publics, dépenses à  hauteur de 133 milliards » - ‘’Les inquiétudes du Quirinal » (La Stampa), « La dépense sur les intérêts sur la dette publique et les nouvelles retraites font exploser la dette » - ‘’Fortes craintes du Quirinal’’ (Sole 24 Ore), « Tria : il est nécessaire de couper l’impôt sur les revenus » - ‘’Entretien du ministre qui prévoit un sursaut économique à la mi-2019’’ (Il Messaggero, Il Mattino), « Impôts record sur les salaires » (Il Giornale).

La Libye est également en Une de la presse transalpine : « La guerre en Libye, la marque de Paris » - ‘’Le fils d’Haftar en France pour avoir le feu vert de l’attaque. L’Elysée dément’’ (La Repubblica), « Libye, Salvini intervient contre Macron » (La Stampa), « Le siège de Tripoli rallume les tensions entre l’Italie et la France » - ‘’Salvini attaque Paris pour son soutien à Haftar’’ (Il Messaggero).

ENTRETIEN, Giovanni Tria, ministre de l’Economie, « Avec le décret pour débloquer les chantiers, 87 milliards à investir » (Il Messaggero): « ‘’En entrant dans le fond des chiffres, la perspective change : prenons par exemple les corrections du FMI par rapport aux prévisions de croissance indiquées en octobre 2019 : nous sommes à moins 0,6% pour la zone euro, pour l’Italie -0,9% et pour l’Allemagne -1,1%. Et si nous comparons ces chiffres à la correction relative à 2020, vous verrez que la situation est encore moins critique pour l’Italie : face à une coupe supplémentaire de 0,2% pour la zone euro et l’Allemagne mais aucune correction pour l’Italie. Je répète qu’aucune loi de finances corrective ne sera nécessaire. Au pire des ajustements quantitatifs, sans modifier cependant la structure de la loi. Avec le document économique et financier (Def) approuvé par le gouvernement, nous sommes en mesure de satisfaire pleinement nos engagements avec Bruxelles Je n’exclus pas une amélioration du déficit structurel, même s’il était de 0,1%. Je n’ai pas de craintes relatives à la vérification sur la dette que l’UE fera après les européennes. Avec le Def, les nouvelles mesures et l’ajustement du déficit structurel, nous réussirons l’examen cette fois encore’’ ».

RETROSCENA, La Repubblica C. Tito « Le contre-document de la Ligue et du M5S pour isoler Tria (Indépendant) » : « La majorité semble avoir allumé une bombe à retardement prête à exploser dans quelques jours : le moment ou le DEF sera voté en même temps à la Chambre et au Sénat, quand la coalition M5S-Ligue mettra le ministre de l’Economie au pied du mur avec un véritable contre-document. Un acte prévoyant les mesures qui n’ont pas été prévues par Tria. L’exécutif s’engagera à agir sur des lignes sur lesquelles Tria s’était opposé : une clause empêchant l’augmentation de la TVA, la référence claire à la flat tax avec un détail sur les taux (voulu par la Ligue) et une orientation en faveur du quotient familial (voulue par le M5S). Les deux partis ne veulent pas se faire de cadeaux mais ce choix ne fera qu’ouvrir à nouveau ‘’l’affaire Tria’’. La majorité s’apprête à démentir la politique économique du ministre Tria ».

ANALYSE Sole 24 Ore L. Palmerini « Salvini et Di Maio coincés entre le DEF et la campagne électorale » : « Il y a une dichotomie entre les rassurances des deux leaders Salvini et Di Maio sur les comptes publics et ce que dit le DEF, qui reconnait à la page 81 que la hausse de la dette est entièrement de la responsabilité du gouvernement. Une sorte de confession sur le fait que la hausse du spread n’est pas la conséquence de la volonté des ‘’pouvoirs forts’’ mais des raisons politiques internes. Il y a un écart entre ce qui se dit et ce qui est rédigé dans le Document économique et financier : après les élections du 26 mai il y aura forcément une position qui l’emportera sur l’autre ».

COMMENTAIRE, La Stampa, F. Bei : « La roulette russe du budget » : « Le DEF adopté par le gouvernement italien est à double tranchant, d’un côté il montre un sourire et de l’autre un sourire sarcastique. Le bon côté est le côté rassurant du ministre de l’Economie Tria, qui a présenté une prévision de croissance plus réaliste : 0,2%. Toujours trop, selon les analyses économiques des centres d’études  et des institutions internationales. Le problème est que ce réalisme s’accompagne d’un pari politique très lourd, qui constitue l’autre côté du document. Hier, Carlo Cottarelli a analysé le DEF en soulignant que le problème principal concernait 2020, parce que le déficit prévu à 2,1 % suppose la hausse de la TVA, sans laquelle la dette atteindrait 3,4 %. C’est une vérité incontestable. Le président du Conseil ne précise pas les mesures éventuelles pour faire baisser le déficit, il reste d’une imprécision très préoccupante, il parle d’une « spending review », d’une révision des « tax expenditures » et d’une lutte à l’évasion fiscale, mesures déjà exploitées par les gouvernements précédents qui n’ont jamais donné de résultats. La logique impose une seule conclusion possible : Di Maio et Salvini ont décidé sur le papier et en grand secret de sortir des paramètres européens, ils tiennent pour acquis d’arriver à trouver les couvertures financières et sont prêts à dépasser 3 % de déficit. Les deux vice-présidents du Conseil sont convaincus que la prochaine Commission européenne, suite aux élections du 26 mai, sera le résultat d’un compromis entre les pro-européens et les antisystèmes et qu’elle devra donc accepter ce fait accompli. Une roulette russe très dangereuse qui ne tient pas compte d’un élément : les marchés qui pourraient déchaîner une tempête spéculative sur la dette souveraine ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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