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03/04/2019

" Salvini lance le manifeste des souverains."

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Italie. Revue de presse.

L’absence de croissance de l’économie italienne et les critiques à l’égard du Ministre G. Tria font les gros titres des médias transalpins : « Tria : ‘’des boules puantes contre moi’’ » (Corriere della Sera), « La cible Tria » - ‘’Di Maio et Salvini le critiquent, le Quirinal le défend’’ (La Repubblica), « Croissance, attaque du M5S contre Tria » - ‘’Affrontement au sein du gouvernement, le décret patine, Di Maio déplore des oublis. Juncker évoque une loi de finances rectificative’’ (Il Messaggero), « Décret croissance, amnistie pour les contraventions et les taxes locales » (Sole 24 Ore, Il Mattino). 

Réseaux sociaux : Ils traitent principalement d’une manifestation d’extrême droite dans une banlieue de Rome (Torre Maura) contre la population Rom.

ARTICLE Corriere della Sera M. Galluzzo « Juncker rencontre Conte : ‘’L’Italie ralentit’’ et traite certains ministres de ‘’menteurs’’ » : « J-C Juncker se présente à 9h du matin au Palais Chigi et se dit ‘’préoccupé du fait que l’économie italienne continue à régresser : je souhaite des efforts supplémentaires pour maintenir en vie l’économie italienne’’. La rencontre avec le Président du Conseil G. Conte a été en tout cas très cordiale. Sur la liaison Lyon-Turin (TAV), le Président de la Commission européenne a invité l’Italie et la France à trouver une solution technique car il s’agit d’un ‘’projet technique, pas idéologique. Il faut une solution’’. Le gouvernement a diffusé ensuite une note ‘’Conte a mis l’accent sur les effets positifs du revenu de citoyenneté et les retraites anticipées qui n’ont pas été pris en considération de manière appropriée par l’OCDE’’ Mais dans une interview pour une radio, Juncker s’est montré beaucoup moins diplomate, rappelant que ces dernières années la Commission avait donné au total ‘’130 milliards à l’Italie mais personne ne le sait car certains ministres, qui sont des menteurs, racontent l’inverse’’ ».

ARTICLE Sole 24 Ore G. Pelosi « Juncker et Gurria : ‘’que l’Italie relance sa croissance’’ » : « Le Président du Conseil Conte accueille J-C Juncker avec un large sourire et une grande cordialité, en l’appelant ‘’my good friend’’, mais Juncker ne tergiverse pas sur ce qu’il a à dire au gouvernement italien. Le président de la Commission européenne ne cache pas ses préoccupations sur l’état de santé de l’économie italienne. Des craintes qui seront également évoquées lors d’une rencontre non formelle d’environ une heure avec le Chef de l’Etat S. Mattarella et avec le Président émérite G. Napolitano. D’autres dossiers épineux ont été évoqués, allant de la liaison Lyon-Turin (TAV) aux migrants en passant par l’accord sur la Route de la Soie ».

COULISSES ll Messaggero M. Conti, « Diktat de l’UE : loi de finances en juin ou l’infraction pour dette part en juin » : « Juncker a répété au palais Chigi et au Quirinal aussi, son analyse sur les ministres Salvini et Di Maio, qualifiés de ‘’menteurs’’, parce qu’ils cachent ce que l’Europe donne à l’Italie. Juncker guidera l’actuelle Commission jusqu’à la fin de l’année quand s’installera la nouvelle. Il sera donc toujours là lors de la loi de finances de fin d’année. Etant donné ses déclarations d’hier, il semble que les positions du nouveau Parlement seront plus souverainistes et moins enclines à aider les pays qui ont une dette élevée : les problèmes pour l’Italie risquent d’augmenter ».

EDITORIAL, A. Polito, Corriere, « La droite et le défi de la crise » : « La nouvelle droite a gagné la ‘’guerre culturelle’’ sur le front des migrations. La majorité des opinions publiques européennes a refusé de partager son système de protection sociale avec les nouveaux arrivants d’Afrique. Les gouvernements, avec des choix de plus en plus nationaux et de moins en moins communautaires, ont fermé leurs ports et leurs frontières extérieures. La gauche sociale-démocrate a payé le prix le plus élevé. Mais une bataille gagnée est une bataille finie. Même si, c’est certain, sur le front interne, la question n’est pas close, avec la présence de nombreux clandestins. Ce n’est cependant plus la priorité dans l’esprit des gens (et un sondage pour l’European council on Foreign relations, publié par la Stampa, le démontre). En Italie, ‘’la crise économique et la guerre commerciale’’, avec le départ des jeunes, sont prioritaires tandis que l’immigration est considérée comme une menace par moins d’un sixième de la population. Et la nouvelle droite n’est pas préparée à faire face à la tempête économique que Tria, l’Union européenne, l’ODCDE, et le Fonds monétaire, prévoient. La rapidité de la baisse de la croissance n’était pas facile à prévoir mais Salvini a commis une grave erreur en suivant le M5S dans l’assistanat, alors que les ressources auraient dû être concentrées sur la stimulation de l’emploi et à la production comme la Ligue l’avait promis pendant la campagne électorale. Plus encore : Salvini a flirté avec l’idée d’une sortie de la zone euro et a perdu. Aujourd’hui, il n’y a pas de proposition sérieuse pour la croissance du parti dominant dans les sondages et on ne sait pas bien qui mène la politique économique. Or, la nouvelle droite devrait reconstruire rapidement une proposition de gouvernement. La peur de l’économique est une bête électorale dangereuse, même pour le plus convaincu des populistes. Demandez à Erdogan ».

ARTICLE La Stampa M. Corbi « Le dernier duel entre Di Maio et Salvini sur les fiancées » : « Les deux vice-Présidents du Conseil trouvent toujours des terrains d’affrontement. Maintenant, ils le font avec les Unes des magazines. On pourrait considérer cela comme une arme de distraction pour détourner l’attention de la fracture croissante entre les deux alliés de gouvernement. Après Francesca Verdini pour M. Salvini, voici Virginia Saba pour L. Di Maio. S’agit-il d’un véritable amour ou d’une stratégie pour récupérer le consensus afin de montrer la normalité ? Par ailleurs, il est aussi indispensable de conquérir les voix des électrices et le fait d’avoir des femmes libres et autonomes à leurs côtés ne nuit pas. La question est ‘’vous préférez un couple où lui à 20 ans de plus qu’elle (Matteo et Francesca) où le couple où c’est elle qui est plus mûre ? (Luigi et Virginia) ? ».

COMMENTAIRE La Stampa M. Valensise « L’Italie jaune-vert affronte le test de l’Otan » : « Il ne s’agira pas d’une fête dans un climat d’insouciance. Ce sera l’occasion de faire un bilan sur les chiffres et les prévisions financières. Dans la nouvelle doctrine américaine, il y a de moins en moins de complaisance envers les alliés européens qui sont réticents à augmenter leurs contributions pour la défense. L’objectif demeure depuis longtemps celui de porter les ressources à hauteur de 2% du PIB de chaque pays. Un objectif difficile, notamment pour ceux qui n’ont pas des comptes publics en ordre. Le Ministre des Affaires Etrangères Moavero Milanesi est à Washington pour une reunion bilatérale, dans le sillage des passages du Secrétaire d’Etat G. Giorgetti (Ligue) et L. Di Maio (M5S) pour rassurer l’administration américaine sur la continuité des lignes de fonds de notre politique étrangère et du respect des engagements atlantiques. L’engagement italien est à un bon niveau, notamment pour les missions de paix, où nous sommes le premier pays européen contributeur en termes d’armée déployée (Liban, Irak, Afghanistan, etc.). Il est juste d’insister sur ce point pour qu’il soit calculé dans les dépenses totales face à l’engagement moins important d’autres pays membres. Notre engagement financier est, lui, moins important. Cela pourrait être une ultérieure stimulation pour assainir les comptes de l’Etat, du point de vue de l’économie mais qui servira également à notre politique étrangère ».

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ARTICLE, La Stampa A. La Mattina « Salvini lance le manifeste des souverains » « Le rêve de l’alliance populaire-populiste a disparu. Salvini devra se contenter de l’accord avec les Conservateurs, guidés par les polonais qui dépendent du PIS (Droit et Justice) et à son puissant président Jaroslaw Kaczynski. Salvini était allé à Varsovie pour convaincre Kaczynski de réunir tous les souverainistes et nationalistes. Il aurait voulu une « ligue des ligues », un front unique. Les polonais se sont organisés au sein du Groupe des Conservateurs, qui fait partie du groupe des conservateurs. Si le ministre de l’intérieur italien cherche encore à former son « Europe des Nations », à travers des alliances avec la française Marine Le Pen et le vice chancelier autrichien Henz-Christian Strache, la grande nouveauté est l’entrée, dans la nouvelle alliance, l’Alternative pour l’Allemagne. Alternative für Deutschland, sera présent dès la conférence de programmation avec Salvini, ce qui ouvre la campagne électorale pour les élections européennes du 26 mai.  Le 8 avril, à l’hôtel Gallia de Milan, deux autres entrées se manifesteront : Le Parti du Peuple Danois et les Vrais Finlandais. Lundi, Salvini lancera un appel à toutes les forces qui veulent retourner l’Europe. Ce manifeste a pour but de rappeler les racines chrétiennes communes, de défendre l’identité nationale et de réaffirmer la primauté de la Constitution italienne sur les lois et les législatives européennes. Dépasser la politique d’austérité : chaque gouvernement doit avoir la possibilité de décider sa propre politique économique, la flexibilité est un principe de base du cycle économique. L’appel du 8 avril devra servir à attirer d’autres partis eurosceptiques. C’est une invitation à tous les mouvements qui adhèrent à un projet souverainiste. »

ARTICLE, La Stampa M. Bresolin « Unis contre les migrants, divisés sur le solde migratoire. Ces alliés qui détestent l’Italie. » « Le vrai problème sera de converger sur les questions économiques. Avec les allemands d’ « Alternative für Deutschland » qui ne veulent pas payer un centime de plus pour la dette italienne. Avec les Vrais Finlandais qui sont très proches de la vieille social-démocratie scandinave et qui considèrent la flat tax comme le mal absolu. Et avec le Parti du Peuple Danois qui tient à sa propre monnaie et ne veut pas se mettre à l’Euro. Pour le reste, ce qui maintiendra ensemble ce nouveau groupe en voie de formation, à la droite du Parlement Européen, est toujours la même chose : les questions de l’immigration et la désintégration d’une politique communautaire pour que la souveraineté retourne dans les capitales. A l’automne, les italiens entameront un nouveau bras de fer avec la Commission européenne et ce sera l’occasion de sentir l’opinion des allemands d’ « Alternative für Deutschland ».  Fin octobre, dans les jours un peu chauds entre Rome et Bruxelles, Alice Weidel avait écrit cette phrase sur Twitter : « Sans perfusion de l’Union Européenne, l’Italie serait en faillite. Mais pourquoi devons-nous payer pour les italiens ? »  

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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