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14/03/2019

Polémique autour de la déclaration d'Antonio Tajani (Forza Italia).

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Italie. Revue de presse.

Le Brexit fait toujours l’objet des gros titres des médias transalpins. La presse souligne notamment le rejet de la part des députés britanniques d’une sortie sans accord de l’UE et évoquent la possibilité d’un report : « Brexit, le divorce vers le report » (Corriere della Sera), « Non de Westminster à une sortie sans accord » (La Repubblica), « Brexit, Londres vers un report » (Il Messaggero), « Non à un Brexit sans accord » (Il Mattino), « Londres vote encore non et mise sur un report » (Avvenire).

En pages intérieures, la presse transalpine revient sur le protocole d’accord entre l’Italie et la Chine. Elle évoque notamment le déjeuner de travail au Quirinal qui réunissait le Président de la République S. Mattarella, le Président du Conseil G. Conte, M. Salvini, L. Di Maio ainsi que Moavero, Trenta, Tria et Giorgetti. Parlant d’une « mini-route de la soie » (La Repubblica), les médias relèvent que le protocole d’accord a été revu à la baisse et soulignent que l’Italie entend rassurer les Etats-Unis et l’Union Européenne sur la nature et les conséquences de l’accord avec la Chine.

Réseaux sociaux : Ils traitent principalement du Brexit et sur les propos d’A. Tajani (Forza Italia) sur Mussolini. Sur Twitter, les hashtags les plus utilisés sont #14marzo et #Tajani.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Une inconnue géopolitique, mais le Palais Chigi va de l’avant » : « Le MoU italien sur le protocole d’accord entre l’Italie et la Chine a eu un premier effet : il a détourné l’attention de la liaison ferroviaire Lyon-Turin (TAV) qui avait projeté l’ombre d’une crise sur le gouvernement. Cette affaire, encore en suspens, reportée après les prochaines élections européennes, avait révélé encore une fois une possible fracture entre les deux vice-présidents du Conseil, Salvini et Di Maio, ainsi que de fortes pressions au sein du M5S. L’impression est que la visite du président chinois Xi Jinping à Rome sera un tournant. L’accord va se poursuivre, comme le montre l’issue du déjeuner de travail au Quirinal qui réunissait le Président de la République S. Mattarella, le Président du Conseil G. Conte, M. Salvini, L. Di Maio ainsi que Moavero, Trenta, Tria et Giorgetti. L’Italie aura plus de difficultés à convaincre les Etats-Unis, qui ont déjà donné des signes de nervosité, et qui n’ont pas proposé d’alternatives sur le plan des investissements. En outre, l’Allemagne et la France sont considérées par l’Italie comme les principaux destinataires des investissements chinois en Europe, et donc comme des concurrents. Le gouvernement italien assure que le mémorandum italo-chinois engage beaucoup moins l’Italie que les autres accords bilatéraux signés par ses partenaires européens. Mais, l’affirmation selon laquelle le projet de la nouvelle route de la Soie serait uniquement une opération commerciale et d’investissement dans les infrastructures ne tient pas debout. La pénétration géopolitique semble une conséquence presque inévitable. L’opposition est en train de le souligner, pour mettre en difficulté le Palais Chigi et évoquer la possibilité d’une vente au rabais de l’Italie à la Chine ».

ARTICLE La Repubblica T. Ciriaco et C. Lopapa « Les accords opérationnels sont reportés, il n’y aura que la lettre d’intention à la signature de Xi » : « On a jeté l’éponge sur les chemins de fer, ainsi que sur le port stratégique de Trieste. Le protocole d’accord avec la Chine sera, ainsi, bien différent de celui auquel ont travaillé le Président du Conseil G. Conte et le ministre du Développement économique L. Di Maio. Quelques 40 chapitres, censés mettre en place l’accord ont été mis de côté, d’autres seront reportés. Ils ne seront donc pas signés le 22 mars par le Président chinois Xi Jiping. Il ne s’agira que de la signature d’un mémorandum. Le match géopolitique est plus compliqué que prévu. Le Président chinois, après l’étape italienne, ira à Paris pour une rencontre bilatérale à l’Elysée. Rome craint d’être devancée par le Président Macron, qui pourrait verrouiller un accord plus étendu et plus avantageux pour les Français. Le difficile équilibre entre les arguments des services de renseignement et la concurrence des Français a été ainsi au centre du déjeuner du Quirinal. Au palais du Président de la République, les craintes sur la sécurité militaire sont bien perçues ».

ENTRETIEN de Manlio Di Stefano (M5S), vice-ministre des Affaires Etrangères « Cohérents sur Pékin, l’Italie ne subit plus » (Fatto Quotidiano): « L’Italie est en train de gérer le processus d’entente avec la Chine, elle ne le subit pas. A mon avis il n’y a rien à craindre. La Belt and Road existe déjà indépendamment de nous et nous avons choisi d’interagir avec ce processus en le régularisant. Les Américains sont inquiets uniquement pour la sécurité des télécommunications mais ce n’est pas un domaine qui sera compris dans le mémorandum. La Ligue est nerveuse ? Je ne le crois pas. De toute manière, ces déclarations me font rire, puisque leur vice-ministre Geraci a lui aussi travaillé au mémorandum ». 

ARTICLE, Il Messaggero M. Conti « Le décret pour débloquer les chantiers est reporté, le M5S accuse Salvini de mettre Toninelli sous tutelle » - « Le Conseil des ministres prévu pour aujourd’hui ne se tiendra pas, l’examen du décret est reporté, sans doute, à la semaine prochaine. En cause : les affrontements autour du ‘’super commissaire’’ prévu dans le décret. Conte aux chefs de groupe : ‘’Arrêtez de vous battre’’ ».

ARTICLE La Stampa I. Lombardo « Tajani (Forza Italia) rouvre la polémique ‘’Mussolini a fait aussi de bonnes choses’’ » : « Le leader des socialistes européens, Udo Bullman, se demande ‘’comment un Président du Parlement européen peut-il ne pas reconnaître la nature du fascisme ? Tajani trébuche sur l’histoire italienne lors de l’émission radio La Zanzara, dirigée par G. Cruiciani, virtuose lorsqu’il s’agit de faire faire des gaffes aux hommes politiques. Mis au pied du mur, Tajani tente de se défendre via les réseaux sociaux, en démentant, tout en reconnaissant avoir cédé à l’un des lieux communs les plus connus : faire l’éloge des grands travaux d’infrastructures de Mussolini. Toujours est-il que Tajani se montre habile pour mélanger l’histoire et l’actualité : ‘’deux heures après avoir fait les louanges de Mussolini, Tajani a rencontré l’extrême droite italienne de Salvini et de Meloni. Après Orban, est-ce là l’avenir du profil politique du PPE ?’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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