07/02/2019
"Le ministère des Affaires Etrangères français a officiellement protesté contre la visite de Di Maio et Di Battista à Paris pour rencontrer les leaders des gilets jaunes."
Italie. Revue de presse.
Italie/Prévisions de croissance de la Commission Européenne et du FMI : « Bruxelles : l’Italie ralentit » - ‘’L’Europe revoit à la baisse les prévisions de croissance’’ (Corriere della Sera), « FMI et UE, l’Italie encore retoquée » (La Repubblica), « L’UE aussi revoit à la baisse les prévisions de croissance » - ‘’Boccia : il est temps d’agir’’ (Sole 24 Ore), « PIB à pic, une loi de finances rectificative probable » - ‘’Le FMI critique le revenu citoyen et la réforme des retraites » (Il Messaggero), « Le spectre de la croissance zéro » (Il Mattino), « Le couperet de l’UE et du FMI » (Avvenire), « ‘’L’Italie n’aura plus de croissance » (Il Giornale).
Ligne Lyon-Turin : « TAV et gilets jaunes, Paris prêt à la rupture » - ‘’La France critique l’analyse et fustige l’ingérence répétée des 5 Etoiles’’ (La Stampa), « M5S : ‘’pas de Tav ou ce sera la crise’’ » - ‘’Salvini contre les 5 Etoiles’’ (Repubblica).
RETROSCENA (coulisses) « La possibilité d’une loi de finances rectificatrice à hauteur de 9 milliards » : « Le ministère de l’Economie et le Palais Chigi démentent toute intervention budgétaire face au ralentissement de l’économie. Toutefois, la préoccupation d’une éventuelle coupe de ressources pour les deux mesures-phares (revenu de citoyenneté et réforme des retraites) augmente. Au Quirinal, on craint un isolement de l’Italie en Europe alors que l’augmentation du déficit inquiète les marchés. L’Italie risque de devenir le modèle à ne pas suivre en Europe, et plusieurs partis utiliseront ce raisonnement pour éviter des dérives souverainistes et populistes ».»
COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Du nouveau budget, on en discute qu’en juin » : « Les prévisions de croissance de la Commission Européenne et du FMI partagent les préoccupations et le même pessimisme sur la vulnérabilité de l’Italie et sur la possibilité d’une nouvelle crise des marchés. L’année 2019 ne sera pas du tout ‘’ une très belle année ‘’, comme l’avait dit le président du Conseil Conte et le gouvernement devra donc resserrer son budget suite aux prévisions de Bruxelles d’une baisse de la croissance qui ne devrait atteindre que 0,2 %. Les deux récentes réformes du gouvernement, le revenu de citoyenneté et le quota 100 pour les retraites, sur lesquelles les alliés de la Ligue et du M5S ont tout parié, pourraient coûter beaucoup plus cher au pays que prévu et ne pas avoir l’effet escompté ».
Ligne Lyon-Turin (TAV). RETROSCENA (coulisses), Corriere della Sera, M. Imarisio « Les grands de la Ligue se dévoilent. Au ministère de Toninelli, le blitz sur le dossier est lancé » - « Mardi, le dossier donné à l’Ambassadeur « Ils ont attendu que l’on parte, puis ils n’ont pas répondu » : « Matteo Salvini et ses hommes ont été frappés par la manière dont la célèbre analyse coûts-avantages du TGV a été envoyée à Paris. Dans l’après-midi, un fonctionnaire a appelé un membre de la Ligue au ministère des Infrastructures. Il dit qu'il avait vu l'Ambassadeur de France entrer dans le bureau du chef du cabinet du ministre, accompagné de son assistant. Le personnel de la Ligue appelle régulièrement Toninelli et ses assistants, mais tous les téléphones sont muets, personne ne répond. A 18 heures, ils apprennent par les agences de presse que les quatre-vingts pages de l'analyse coûts-avantages ont été remises en version papier au représentant de la France en Italie. « Comme d'habitude, ils ont attendu que nous l'apprenions, ils ne nous ont pas répondu et seulement après avoir vu nos appels téléphoniques, ils ont décidé de faire une déclaration à l’Ansa ». Il semble que ce soit une situation qui se répète souvent. Après chaque annonce de Toninelli, après chaque décision unilatérale, un champ magnétique est créé sur le ministère qui empêche l'activation des téléphones ».
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Franco « Sur la LGV : court-circuit inquiétant » : « C’est une procédure étonnante qui ajoute de la confusion à la confusion. Mais évidemment, la manœuvre de l’exécutif Ligue-M5S aggrave les choses. Et il évoque des scénarios sur la possibilité d'adopter à l'automne n'importe quelle loi budgétaire ».
RETROSCENA Il Messaggero F. Pierantozzi « L’Elysée tente de maintenir ouvert le dialogue et mise sur la médiation de Bruxelles » « La ministre française Elisabeth Borne se dit confiante sur la réalisation de la liaison ferroviaire TAV. Des sources indiquent que la ministre ne s’éloignera pas de la position européenne : les chiffres ne seront pas critiqués mais plutôt la méthodologie, celle utilisée pouvant ‘’modifier complètement les résultats mais aussi le retourner complètement’’. Du coup, ce sont les prémisses de l’analyse qui seront dans le viseur des Français et des techniciens européens. Bruxelles établira les bons paramètres qu’il faudra considérer ».
ARTICLE, La Stampa, M. Bresolin, M. Tropeano : « LGV (TAV), les doutes de Paris sur l’analyse italienne » : « Le dossier de 80 pages avec l’analyse coûts-bénéfices de la Liaison Lyon-Turin (Tav) a été remis à la France mais à ce jour il n’y a pas eu de réactions officielles, mais des sources fiables ont filtré les doutes du gouvernement français sur les paramètres choisis par la commission d’évaluation dirigée par Marco Ponti. Selon les sources françaises, les raisons du ‘’ non à la Tav ‘’ de l’Italie seraient basées sur l’incidence des coûts négatifs imputés à la non perception des taxes sur l’essence ainsi que des péages autoroutiers, qui aurait la valeur de 6 milliards de pertes pour les deux États. Mais les sources françaises soulignent aussi la nécessité de tenir compte, dans les effets positifs de ce projet, la réduction des émissions de CO2, la baisse des accidents routiers ainsi que des embouteillages, raisons qui ont poussé l’Union européenne à financer les travaux de cette ligne ferroviaire avec 3,4 milliards d’euros. Mais, pour le moment, il n’y a encore rien d’officiel ».
ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, M. Franchi « TAV, conflit sur l’analyse : la perte de 7 milliards » – « Le dossier coûts-bénéfices qui rejette l’ouvrage est livré à la France et à l’UE. Salvini furieux : « je ne l’ai jamais vu » » : « La gestion délabrée de l’analyse coûts-bénéfices de la LGV entre la main du ministre Toninelli provoque désormais une guerre quotidienne entre la Ligue et M5S. Hier, le dossier a été confié à la représentation de l’UE en Italie, après avoir été donné à l’Ambassadeur Christian Masset. « Pourquoi des chiffres qui concernent le futur des Italiens sont d’abord connus par Paris plutôt que par Rome ? » affirme Matteo Salvini. Toninelli assure que l’analyse sera publiée la semaine prochaine, pour donner du temps à la France et à l’UE d’évaluer les chiffres, et qu’une rencontre sera fixée par la suite. La Ligue a décidé de contester directement les chiffres de l’analyse. Le dossier de la Tav montrerait le même déséquilibre négatif entre les coûts et les avantages, même s'il s'agit d'une entité de moindre importance ».
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Di Maio et Salvini en désaccord sur la LGV » : « Un chaos qui risque de compromettre encore plus les rapports avec la France. Le porte-parole du Gouvernement, Benjamin Griveaux, envoie un message aux vice-premiers ministres italiens que Paris ne peut pas passer du temps à « commenter leurs petites phrases ». Le mérite de l’attaque est que la LGV est un « projet important pour les deux pays » et comme l’Italie est en récession, il devrait être encouragé. La rencontre entre Di Maio et les représentants des gilets jaunes est une provocation pour la porte-parole du Quai d'Orsay : « M. Di Maio doit veiller à ne pas nuire, par ses interventions répétées, à nos relations bilatérales ».
M5S/’’Gilets jaunes’’ : ARTICLE Repubblica A. Ginori « Incident diplomatique. La colère française : ‘’provocation des 5 étoiles chez les gilets jaunes’’ » - « L’initiative de Di Maio a été définie d’inacceptable par le ministère des Affaires étrangères français. Et les rebelles français se divisent sur le blitz M5S » : « Nouvel incident diplomatique avec la France après le blitz de Di Maio chez les gilets jaunes. Le Drian, il y a seulement quelques jours avait réitéré l’irritation de la France face à l’escalade de sortie contre Paris de la part du gouvernement italien. Et tandis que Di Maio rencontrait Chalençon, Toninelli remettait l’analyse TAV à l’Ambassadeur français. C’est une des nombreuses contradictions de ce gouvernement qui, sur de nombreux dossiers, a besoin de la collaboration de Paris. La rencontre avec Chalençon s’est déroulée à l’insu de la tête de liste Levavasseur qui, hier, a exclu toute alliance. »
RETROSCENA (Coulisses), La Stampa, L. Martinelli : « La France : ‘’ Stop aux ingérences de Rome ‘’. On ne sait même pas si la rencontre des industriels aura lieu » : « Le ministère des Affaires Etrangères français a officiellement protesté contre la visite de Di Maio et Di Battista à Paris pour rencontrer les leaders des gilets jaunes. Le porte-parole du ministère a déclaré que cette mission inattendue était une provocation inacceptable à l’égard d’un pays voisin et ami. La France pourrait être prête à une rupture et a fustigé l’ingérence répétée des 5 Étoiles. Un nouvel affrontement s’est ouvert à l’horizon : la rencontre des industriels à Paris, entre les dirigeants de la Confindustria et de son homologue français, le Medef, prévue pour la fin du mois de février, pourrait ne pas avoir lieu. Aucun ministre italien n’a accepté, jusqu’à maintenant, d’accompagner les industriels à Paris et la Confindustria est en train de chercher le soutien du Quirinal pour faire pression sur le gouvernement. La mission de Di Maio et Di Battista donc, a été totalement inutile ».
Élections aux Abruzzes : ENTRETIEN de Silvio Berlusconi, président de Forza Italia, « La Ligue sans nous aux élections ? Je ne pense pas qu’ils veuillent se suicider » F. Verderami (Corriere della Sera) : « Dans les Abruzzes comme dans toutes les régions et villes italiennes, le centre-droite est uni. La coalition unie est dans le cœur des Italiens et je la considère comme le futur des Italiens et de l’Italie. De cette alliance, Forza Italia représente une part essentielle. Je pense que les régions, l’Italie, l’Europe ont besoin, surtout aujourd’hui avec les graves dangers d’une saison difficile, d’une force libérale robuste qui garantisse un futur de vrais et concrets changements. Je connais non seulement la loyauté mais aussi l'intelligence politique de Salvini. Je ne pense pas que le fait de faire partie de ce gouvernement apportera beaucoup de soutien à la Ligue. Je ne pense pas que les alliances régionales puissent durer ».
(Traduction : ambassade de France)
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